Cette semaine, du 7 au 13 avril 2025, nous consacrons chaque jour un article au pacifisme. Le principe « si tu veux la paix, prépare la paix » est en effet inséparable d’un engagement écolo. Une planète traversée par nos démonstrations guerrières ne peut pas être un monde agréable à vivre qui pourrait conserver des ressources naturelles préservées. Nous pensons qu’une décroissance de l’appareil militaire doit nécessairement accompagner la décroissance du niveau de vie de ceux qui vivent à l’occidentale et la décroissance démographique sur une planète largement surpeuplée. Nous pensons qu’il faut mettre un terme au fait de s’entre-tuer avec des moyens technologiques de plus en plus disproportionnés jusqu’à avoir envisagé d’instaurer un hiver nucléaire sur la planète. Nous pensons que le pacifisme apporte un message d’espoir, on remplace le principe historiquement inefficace « si tu veux la paix, prépare la guerre » par la conviction de l’efficacité de la non-violence si elle était véritablement mise en œuvre. Nous pensons que si nous étions intelligents, il n’y aurait pas eu d’opérations spéciales à la Poutine, de guerres en Palestine ou de déchirements au Soudan….
Mais aujourd’hui depuis l’invasion de l’Ukraine, deux visions de la militarisation avancent en parallèle au sein du parti renommé « Les Ecologistes » : créée très récemment en 2024, une commission défense (militariste) cohabite désormais avec la commission Paix et désarmement, créée en 1984 lors de l’AG fondatrice des Verts. Lors des journées d’été des Verts, la commission défense a présent publiquement son point de vue sans qu’il y ait approche contradictoire. Cyrielle Chatelain en était la présentatrice. Elle préside le groupe écologiste à l’Assemblée nationale. À l’Assemblée nationale, elle siège au sein de la commission de la Défense nationale et des Forces armées. Cyrielle a mis fin au pacifisme traditionnel des Verts :
« Pour la première fois depuis 1945, la peur de la guerre s’insinue en chacun de nous. La menace russe se concrétise et la protection américaine s’étiole. » Fustigeant la passivité de l’Europe qui s’en est « paresseusement remise aux États-Unis », et « a renoncé à s’imposer comme un acteur majeur sur la scène internationale », elle a souligné l’attachement de sa famille politique à une défense européenne : « L’Union européenne doit s’affirmer comme une force politique, ce qui implique aujourd’hui dans ce contexte de s’affirmer comme une force militaire. » L’aide militaire à l’Ukraine doit passer « par la fourniture d’équipements de défense avancée », « la formation des forces ukrainiennes » et le « renforcement de troupes européennes dans les pays frontaliers de l’Ukraine ».
Une montée en puissance de la militarisation, en somme.
Pour le cofondateur de l’Observatoire des armements, Patrice Bouveret, « cela traduit une coupure entre les élus du parti et sa base qui se retrouvait dans les valeurs “pacifisme, féminisme et écologie”. » L’expert pointe un manque de réflexion collective à l’intérieur des Écologistes sur les questions de défense. « Les parlementaires écologistes deviennent de plus en plus proches des positions officielles de la France sans qu’il n’y ait remise en cause ou interrogation sur ces questions-là. Ils perdent le côté novateur qu’avaient les écologistes sur ces questions », regrette Patrice Bouveret.
Si les Écologistes agissaient dans la lignée de leur engagement historique pour la non violence, ils demanderaient politiquement à ce que, lors de la Journée Défense Citoyenneté obligatoire pour tous les jeunes, il y ait un module sur la défense civile non violente ainsi qu’une possibilité pour les jeunes de se déclarer lors de cette journée objecteur de conscience… A plus long terme, confier la gestion de toutes nos forces armées à l’ONU et à son conseil de sécurité ferait basculer nos forces armées d’une préparation dédiée à la guerre vers une simple force d’interposition, une gendarmerie internationale en somme !
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Journées d’été des Écologistes, 22 au 24 août 2024
extraits : L’écologie institutionnelle fait son chemin, mais au risque que les problématiques de l’administration d’un pays ne l’emportent sur l’action écologique. Prenons un exemple. J’ai été très surpris que la commission « paix et désarmement », option traditionnelle des écologistes, soit mise en concurrence directe avec une nouvelle commission, dite « défense », créée en avril 20241 : il faudrait renforcer nos politiques régaliennes, il faudrait mettre un terme aux agressions russes… La commission Paix et Désarmement avait souhaité qu’un groupe de travail dédié à la défense soit intégré au sein de la commission P&D, les porteurs de cette nouvelle commission « défense » ont refusé. J’ai donc à Tours assisté à un atelier orienté politiquement, intitulé « écologie et défense, impact sur les politiques municipales de la relocalisation et de la relance de la production d’armement ». Questionnement complexe qui n’a été traité par les intervenants que sous l’angle d’un nécessaire réarmement militaire ! Un spécialiste nous assène que le pacifisme entraîne son inverse : « Lorsqu’on cherche la paix à tout prix, on va renforcer par notre timidité l’agresseur et donc favoriser sa victoire. Poutine a été rassuré par la mollesse de l’Occident après qu’il ait envahi la Crimée…. Il ajoute que les antinucléaires favorisent la diffusion nucléaire. Le deuxième intervenant ne voit qu’une chose, il faut renforcer les mesures de protection des sites dangereux. Lui succède un membre de la commission « défense » qui est aussi un employé d’un complexe de fabrication d’armes (Nexter). Il se désole qu’après la réindustrialisation actuelle pour soutenir l’Ukraine, il y aura plus tard des suppressions d’emploi. La député écolo Cyrielle Chatelain, membre du groupe parlementaire sur la défense, se dit pacifiste, mais il faut bien qu’on livre des armes à l’Ukraine par respect des règles internationales d’intégrité territoriale !
Que les conflits armés soit une menace pour l’équilibre écologique de la planète, il n’en a jamais été question. L’écologie « réaliste » l’emporte sur l’écologie fondamentaliste, l’écologie superficielle sur l’écologie profonde : il faudrait s’adapter au monde tel qu’il est et non au monde tel qu’on voudrait le voir devenir….
Rappel de notre production pacifiste en mars 2025
En Russie, nous devrions tous être des Skobov
La fin du pacifisme pour Les Écologistes ?
Pour un débat sur le nucléaire militaire
Un modèle de « défense totale » en Suède
Tout a des limites, sauf bien sûr la bêtise humaine. Et notamment celle des gros bourrins.
Je ne vois donc pas pourquoi la non-violence (et/ou le pacifisme) ferait exception.
Encore une fois il nous faut donc trouver la juste mesure. Et donc réfléchir, sérieusement, méthodiquement… Et pour ça il faut bien sûr quelques neurones, misère misère !
– « La non-violence a ses limites… » (Jean-Marie Muller – irnc.org)
– Mandela, les limites de la non-violence (temoignagechretien.fr)
– « J’aimerais mieux que l’Inde défendît son honneur par la force des armes plutôt que de la voir assister lâchement et sans se défendre à sa propre défaite… Mais je n’en crois pas moins que la non-violence est infiniment supérieure à la violence et que la clémence est autrement plus noble que le châtiment. […] ». (Gandhi)
( La non-violence est-elle possible ? Gandhi, King, Mandela- laviedesidees.fr)
Le 11 mars dernier Biosphère posait la question : La fin du pacifisme pour Les Écologistes ?
Question légitime, dont la réponse ne peut pas être un simple oui ou non.
Ben non, ou plutôt ben oui, c’est comme vous voulez. Tiens, par exemple, peut-on douter du pacifisme de Jésus au prétexte qu’il a usé du fouet pour chasser les marchands du Temple ?
Alors bien sûr, du fait justement qu’elle est parole d’évangile, ON peut toujours dire que cette histoire est douteuse. 🙂 Bref, il y a quand même de quoi s’étonner de cette violence.
La question est donc tout aussi légitime que pertinente.
– Jésus était-il pacifiste ? (gotquestions.org)
– Le bouddhisme est-il un pacifisme ? (Le Monde 12 octobre 2001)
– Est-ce que c’est vraiment mieux chez les Bisounours? (slate.fr)
( à suivre )
(suite) Et si la réponse était finalement toute simple… ni oui ni non… entre les deux… les deux et en même temps si vous préférez. Et c’est ainsi qu’après mûre réflexion l’écologie se situe aujourd’hui entre pacifisme et remilitarisation. 😉
Finalement l’écologie c’est comme Gandhi… il faut lui laisser le temps de mûrir :
– « […] un échange avec l’anarchiste religieux hollandais Bart de Ligt, fondateur des War Resisters International (un des organismes pacifistes les plus influents parmi ceux nés de la Grande Guerre) nous avertit du paradoxe possible qui sous-tend l’inscription de Gandhi dans « ses » deux guerres mondiales. […] Bart de Ligt signale sa déception en apprenant que le leader de la non-violence avait soutenu activement les Britanniques au cours de la Première Guerre mondiale, comme il l’avait fait précédemment lors de la guerre des Boers (1899-1902). […] » (Les deux grandes guerres de Mohandas Gandhi – politika.io )
Mais que fait-on aujourd’hui face à Poutine ?
Demander la paix c’est lui dire « Tu as gagné et tu gardes ce que tu as conquis par les armes », c’est à dire… valider l’usage de la force en montrant qu’il a eu raison de l’utiliser, Nous sommes alors en complète contradiction avec le message pacifiste.
Il est difficile d’articuler une pensée générale de long terme et une pensée (et une action) circonstanciée de court terme. Je pense que la fermeté face à l’invasion eut été préférable pour préserver la paix et la vie de tous ceux qui sont morts depuis le début (c’est d’ailleurs dès la conquête de la Crimée que le problème se posait, il s’est évidemment effroyablement aggravé depuis 2022). Il est hélas bien tard.
Rappelons-nous de la fin des années 1930 et de ce qui a suivi pour comprendre ce qu’il en coûte de ne pas vouloir résister à un dictateur quand il est encore temps
On peut certes déplorer l’ invasion mais il faut rappeler la fourberie des « Oxydantaux » qui signèrent les accords de Minsk mais ne les appliquèrent pas ainsi que l’ agression violente du Donbass par les ukronazis (azov, pravy sektor,…), de vrais nazis portant un écusson semblable à celui de « das reich » , une référence en la matière .
VP triomphe et les terres conquises resteront possession de la Russie , quoiqu’ en pense l’ agité du bocal macron , guerrier en palstic et pseudo dur .
Par le fait de ce malade mental doublé d’ un psychopathe , nous pourrions
déguster du nucléaire tactique .
Au vu de la nature humaine , il n’ y a aucun espoir d’ un changement quelconque même dans un avenir très éloigné : les motifs de création de conflits sont nombreux et ils sont donc inévitables , c’est malheureux
Vous devriez commencer par changer de chaîne, laisser tomber la propagande russe. Changer également de prof d’histoire, le votre est plus que douteux.
Je vous conseille enfin de consulter un confrère, un excellent neuropsychiatre, juste pour voir s’il est possible de remette vos deux neurones dans le bon sens.
Si ON était vraiment gentils, et de bons écologistes, comme le sont les Bisounours… ON laisserait ce brave Poutine prendre tous les territoires qu’il souhaite. Et autant de terres rares pour le gentil Trump. Et si Poutine débarque à Paris, avec tout son attirail de Paix… pour nous libérer de ces affreux gauchos, menteurs, fourbes, dégénérés, psychopathes, wokes, nazis et j’en passe… eh ben ON se couche. Et ON baisse son pantalon !
Ben oui, les Bisounours sont pour l’amour libre.
Ce brave Poutine qui dirige un pays gigantesque Russie + la Sibérié gigantesque, n’a que faire de territoires additionnels ou de terres dites rares .
VP ne débarquera jamais à Paris avec les chars russes , seuls les malades mentaux du style macron essayent de faire croire cela à la population lobotomisée par des merdias infâmes .