Après un bon repas on fait la vaisselle. C’est punitif ! Mais c’est la condition sine qua non pour profiter du prochain repas en mangeant dans de la vaisselle propre… La différence entre pauvres et riches c’est que les riches la font faire et les pauvres la font eux-mêmes ; les « entre-deux » ont un lave vaisselle ! Quant à l’écologie politique, c’est pareil, il faut faire des efforts, même si les riches et les pauvres s’en sortent différemment ! Les obligations et les interdits peuplent nos existences, c’est obligé. N’oublions pas, l’écologie n’est pas une idéologie , c’est la nécessaire prise de décision par rapport à ce que nous indique les écologues, les scientifiques. Pour le bien de la planète et de notre avenir, tout le monde devrait s’en rendre compte et l’accepter.
Laurent Joffrin : Depuis six mois, l’écologie a subi plusieurs revers spectaculaires. Trahison des pouvoirs publics ? Pas seulement : à chaque fois, c’est la protestation populaire qui a fait reculer l’État. À chaque fois l’action écologique a été contrecarrée par un refus populaire. Les ZFE ont été écartées à la suite de la campagne démagogique menée par Alexandre Jardin au nom des « gueux » propriétaires de véhicules anciens qu’une législation écologiste « hors-sol » aurait empêché d’accéder au cœur des villes. La loi Duplomb est née de l’inquiétude des agriculteurs devant le durcissement des normes encadrant l’usage des produits chimiques censés protéger les cultures. La lutte contre l’artificialisation des sols se heurte à la volonté de nombre d’élus locaux qui veulent décider librement de l’urbanisation de leur commune. Enfin l’interdiction de louer des « passoires thermiques » met en colère nombre de petits propriétaires qui sont privés du modeste revenu additionnel sur lequel ils comptaient. D’où la montée en puissance du déni climatique et du refus populaire de l’écologie.
Pourtant, au regard des nécessités écologiques, sanitaires ou climatiques, ces mesures sont logiques, rationnelles et justifiées. C’est là qu’on touche au cœur de la question : pour verdir les politiques publiques, il faut imposer aux citoyens de nouvelles contraintes. C’est mensonge que de prétendre le contraire : en ce sens, l’écologie, impératif catégorique si l’on veut préserver les équilibres écologiques, est par nature « punitive ».
À cette contradiction oxymorique, il n’y a qu’une seule solution : compenser par la redistribution financière les contraintes imposées aux classes défavorisées au nom de l’écologie. C’est-à-dire infliger aux classes plus riches des efforts supplémentaires. Ce qui confirme la thèse initiale : par nature, pour les riches ou pour les pauvres, l’écologie est décidément « punitive ». (publié le 12/06/2025)
Le point de vue des écologistes donneurs de fessée
La « tragédie de l’horizon» reste d’actualité pour le commun des mortels. Cette myopie temporelle fait référence à des risques catastrophiques susceptibles de se manifester bien au-delà de l’horizon des décideurs économiques et politiques actuels. Les investissements fossiles sont maintenus à des fins de pure rentabilité immédiate, ils prennent le pas sur les risques climatiques qui pèsent pourtant à moyen terme sur l’investisseur lui-même. Le marché, même s’il est efficient pour synthétiser l’information présente, est incapable de leur fournir une boussole pour s’orienter vers le futur. Quant aux citoyens, leur dépendance au fonctionnement socio-économique global leur enlève toute incitation à assumer les coûts de la prévention de pertes qui vont frapper les générations d’après.
Il nous faudrait jeter un pont entre le présent et l’avenir. Il revient aux acteurs politiques de déterminer une vision du long terme, ce qui passe par le courage de dire la vérité. Ce n’est pas la croissance du niveau de vie qui nous attend, c’est une descente aux enfers si on ne fait rien pour le climat, la biodiversité, l’épuisement des ressources, etc. L’écologie est punitive par essence dans une situation de raréfactions et de limites. On le sait depuis 1972 et le rapport au club de Rome !
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
« écologie punitive », slogan des impuissants
extraits : Largement utilisée à droite et à l’extrême droite, l’expression« écologie punitive », enferme les politiques environnementales dans un registre liberticide, ce qui permet à ceux qui veulent de fait encore plus de dégâts environnementaux de faire porter la responsabilité de leur impuissance sur les autres. Le premier à l’exprimer est Frédéric Nihous, président du parti Chasse, pêche, nature et tradition, dans un clip de la campagne présidentielle de 2007. La formule est reprise un an plus tard par l’ancien ministre de l’éducation nationale Claude Allègre, climato-négationniste revendiqué. En 2010, le premier ministre de l’époque, François Fillon, l’intègre à son discours de politique générale, avant que Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), ne s’en empare en 2012. C’est paradoxalement Ségolène Royal, alors ministre socialiste de l’environnement, qui lui offre la notoriété en 2014, lorsqu’elle renonce à l’écotaxe – redevance visant à faire participer les entreprises du transport routier aux coûts des infrastructures, pourtant mesure démocratiquement votée par le parlement….
Écologie punitive et tragédie de l’horizon
extraits : Le punitif n’est qu’une question temporelle, s’il n’écoute rien on punit un enfant pour qu’il ne recommence pas ses bêtises dans l’avenir. Globalement cette myopie temporelle fait référence à des risques catastrophiques susceptibles de se manifester bien au-delà de l’horizon des décideurs économiques et politiques actuels. C’est la « tragédie de l’horizon», les investissements fossiles par exemple sont maintenus à des fins de pure rentabilité immédiate, et prennent le pas sur les risques climatiques qui pèsent à moyen terme sur l’investisseur lui-même. Quant aux citoyens, leur dépendance au consumérisme leur enlève toute incitation à assumer les coûts de la prévention de pertes qui vont frapper les générations d’un futur qu’on croit lointain. Producteurs, consommateurs et politiciens, il nous faut donc tous jeter un pont entre le présent et l’avenir, c’est-à-dire mettre un terme à notre préférence pour le présent. C’est pas gagné….
Fin 2024, le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) l’a choisi, parmi 1 500 candidats, comme l’un des six « champions de la Terre 2024 ». Gabriel Paun, 48 ans, documente la destruction et le pillage des forêts de son pays, la Roumanie. Dans le viseur du militant, les pratiques du géant suédois Ikea, premier propriétaire forestier privé du pays, accusé de détruire des forêts anciennes dans des zones protégée. Gabriel prévoit un « effondrement économique » lié à la surexploitation des ressources. « J’aimerais que l’humanité opère un changement positif de manière volontaire, mais je ne vois pas comment cela pourrait se faire, car il n’y a pas la masse critique : il n’y a pas suffisamment de personnes exprimant de la compassion, de l’empathie et souhaitant coopérer. »
Elle est en effet inévitablement contraignante eu égard à notre mode de vie et à notre nombre. On ne peut pas continuer comme ça.
Ceux qui affirment qu’elle n’est pas contraignante cherchent simplement des électeurs.
Je préfère encore dire qu’elle est contraignante plutôt que punitive. Même si ON met le mot entre guillemets, pour je ne sais trop quelle raison. Parce que dire qu’elle est punitive est complètement absurde. Et rajouter qu’elle l’est par essence ou par nature, ça c’est du grand n’importe quoi.
Ceci dit il faut bien reconnaître que certaines de ses applications peuvent être ressenties comme telles. Punitives. C’est donc une question de ressenti. Or le ressenti est purement subjectif. J’ose même dire, par nature subjectif.
Et là c’est comme pour tout, et n’importe quoi, les goûts, les couleurs, le beau, le laid etc.
Pour l’un elle sera donc punitive. Terriblement punitive ! Pour l’autre contraignante. Un peu, beaucoup, passionnément etc. Et pour un autre encore, elle pourra être au contraire jouissive. En effet il existe des gens qui prennent du plaisir dans la sobriété. Les moines par exemple. Et même d’autres qui prennent du plaisir dans la souffrance. Les masos.
Et ne parlons pas des sados. 😉
Les partis qui se disent écologistes devraient mettre en évidence le fait que la sphère associative existe et agit. A l’Assemblée Générale de France Nature Environnement, près de 50 fédérations territoriales et associations nationales membres directes de FNE. Plus d’un million d’adhérent·es dans les 6 200 associations locales fédérées. 200 femmes et hommes directement engagé·es bénévolement au niveau national. 50 femmes et hommes salarié·es au niveau national, engagé·es dans nos 12 réseaux thématiques et dans nos services fédéraux. Plus que jamais, France Nature Environnement continuera de porter la voix de la nature au sein du débat public, de défendre notre santé, notre avenir, la possibilité d’un monde vivable pour les générations à venir et le lien social essentiel tissé par le monde associatif.
Plus sérieusement, quoique. Hier, au sujet de Perplexity, À 20:46 nous avons vu qu’ON en est arrivé à se demander s’il faut dire « Bonjour » à ChatGPT.
Et aujourd’hui voilà qu’ON en est à discuter de la nature (l’essence) «punitive» de l’écologie. Et nos intellectuels («intellectuels») de se défoncer la caboche sur ce genre de questions, de la plus haute importance… d’écrire des articles, des bouquins etc.
Voilà donc où nous en sommes ! Demain c’est à l’IA qu’ON demandera si finalement la vie ne serait pas, par hasard, une punition divine. Eh quoi, ON ne sait jamais.
Misère misère !
(à suivre)
(suite et fin) Je ne suis pas d’accord avec ce que dit là Laurent Joffrin.
Ce n’est pas la protestation populaire qui fait reculer l’État dans le domaine de l’écologie… mais, et je ne le dirais jamais assez… le monde du Pognon !
C’est lui qui freine, qui instrumentalise l’écologie pour la rendre impopulaire, c’est lui qui nous manipule, nous désinforme, nous enfume, nous intoxique etc. Et tout ça dans son seul intérêt évidemment. De toutes façons l’écologie n’est pas au cœur des préoccupations de nos «responsables». Là encore ce ne sont que leurs intérêts, leur carrière, leur popularité, le pouvoir qu’ils croient avoir etc. et la boucle est bouclée.
Je suis plutôt d’accord avec les écologistes donneurs de fessée(s).
Ce qui nous manque (et/ou qu’il nous faudrait) c’est un véritable projet de société. Et c’est effectivement aux acteurs politiques qu’il revient de le construire.
Si ON va par-là… faisant moi-même partie des « entre-deux »… je pourrais dire que vider et nettoyer le lave-vaisselle c’est pareil. C’est punitif ! Et le réparer je vous dis pas.
Le mien est actuellement HS (hors service), faut dire qu’il a plus de 30 ans, oui oui !
Et donc le faire réparer, par un autre, je n’y pense même pas. Pas rentable. Mais ça ne fait rien, encore une fois je vais quand même tenter de le sauver moi-même. Vous pourrez alors dire que c’est de l’acharnement thérapeutique. 🙂 En attendant, Madame me parle d’en acheter un autre, lave-vaisselle. Et moi je lui demande POURQUOI ? Moi je m’en fous de la faire à la main, la vaisselle, je ne prends pas ça comme une punition. En tous cas pas plus que quand je cuisine ou passe le balai. (à suivre)
(suite) Parce que si ON va par-là … bonjour le grand n’importe quoi. Oui oui n’importe quoi !
Se laver et se raser, ça aussi c’est punitif. S’épiler le cul je vous dis pas. Ouille et aïe aïe aïe !
Moi je m’en fous de puer et de gratter, mais bon je pense aussi aux autres. Notamment à Madame, du genre délicate, au point qu’elle la refait derrière moi, la vaisselle. Le balayage pareil. Au point que je préfère la laisser faire, juste pour avoir la paix. Et puis bien sûr parce que faire me fatigue. Mais bon. Le lave-linge c’est pareil, il est comme le lave-vaisselle, comme mes fringues et mon vélo, il est vieux, déglingué, en plus il est dégueulasse. Finalement vous pourrez dire qu’il est comme moi.
Ben oui mais, est-ce une raison pour me foutre à la Poubelle ?