L’écologie politique, victime des faits-divers médiatisés

La secrétaire nationale d’EELV est interrogée au Grand Rendez-vous*. Aucune question sur l’écologie, pourtant la spécificité d’Emmanuelle Cosse. Mais six questions (sur 8) à propos des alcôves de l’Elysée :

– Aujourd’hui, la vie personnelle du président de la République est étalée en détail. Faut-il s’y faire ou s’en plaindre ?

– Vous dites « je m’en fous ». pour vous, il n’y a aucun question publique dans une histoire privée au sommet de l’Etat ?

– Qui, pour vous, est la « première dame » aujourd’hui ?

– Est-ce qu’il faut un statut de la première dame ?

– Est-il légitime qu’elle ait un bureau et un cabinet ?

– Faut-il protéger davantage, par la loi, la vie privée ?

Cette façon de présenter l’écologie politique montre que LE MONDE est devenu un vulgaire tabloïd, un tout petit journal à scandales. Si on se réfère à la vidéo complète de ce « Grand Rendez-vous », il n’est pas anodin que la première question posée à Emmanuelle Cosse portait sur l’affaire Dieudonné. Les faits-divers toujours en première ligne. Le système capitaliste qui saborde la planète n’a plus besoin de se défendre, plus personne ne pense à le mettre en accusation ! Car le problème de fond de cette interview de la représentante du mouvement écologiste, c’est qu’Emmanuelle Cosse ne pense même pas à parler d’écologie, ne pense pas à affirmer que l’écologie, c’est une vision du long terme, pas un enlisement dans les faits divers…

* LE MONDE du 14 janvier 2014, Emmanuelle Cosse : la vie privée d’Hollande, « trois Français sur quatre s’en foutent »

(le Grand Rendez-vous Europe 1, LE MONDE, I-télé)