l’économie, filiale de l’écologie

Nous sommes en train de nous écarter dangereusement de notre trajectoire de sécurité. Nos émissions de gaz à effet de serre croissent encore plus vite que dans les scénarios les plus pessimistes. Jusqu’à présent, nous avons évolué dans un environnement climatique très stable. Chaque degré compte. Une baisse d’un demi-degré a suffi pour nous faire entrer dans le petit âge glaciaire. Le New Green Deal d’Obama ne fonctionnera pas si l’on se contente par exemple de remplacer des voitures à essence par des voitures qui roulent aux carburants renouvelables. L’économie doit être pensée comme une filiale à 100 % de l’environnement. Le prix que nous donnons aux choses doit être réévalué. Si nous prenions en compte les coûts véritables de l’eau et des carburants nécessaires à la fabrication et au transport des biens, nous constaterions que les déplacer autour du monde comme nous le faisons coûte très cher. En 2009, l’influence des citoyens sera cruciale.

 C’est ainsi que s’exprime Jacqueline McGlade, directrice de l’Agence européenne pour l’environnement qui évalue les politiques publiques pour le compte de l’Union européenne. L’AEE va publier le 9 janvier 2009 un rapport intitulé « Signaux 2009 : les questions environnementales auxquelles l’Europe va devoir faire face ». Le teste ne se limite pas à la question climatique et aborde la destruction de biodiversité, la pertinence de la politique agricole commune, l’échec de la politique des pêches, le débat sur les agrocarburants : « Convertir des forêts, des tourbières, des prairies en biocarburants générerait plus de CO2 que cela n’en économiserait ». (Le Monde du 27 décembre 2008)