Les écrans menacent la santé mentale

La génération des écrans est victime d’une technologisation omniprésente de l’existence qui rend esclaves et empêche l’intelligence collective. Auparavant, les enfants vivaient des aventures, ils circulaient librement à vélo, exploraient les bois. Le jeu libre était un espace où ils pouvaient s’amuser et grandir de façon autonome. Ils vivaient des expériences essentielles au développement du cortex cérébral frontal et de leurs aptitudes sociales. Plus aujourd’hui avec les écrans. Les contenus créés par des intelligences artificielles les rendra encore plus accros aux écrans. Tout cela se terminera très mal. Les adolescents ne devraient pas avoir accès à un smartphone avant 14 ans. Les écoles ne devraient pas admettre de téléphone dans leur enceinte.

Voici l’analyse de Jonathan Haidt, un spécialiste de psychologie sociale. En janvier, il a publié « Génération anxieuse. Comment les réseaux sociaux menacent la santé mentale des jeunes ».

Jonathan Haidt : Le smartphone prend son essor, en 2007, et au moment où apparaissent les réseaux sociaux, en 2009. Après l’apparition en 2010 d’Instagram, un réseau social où l’on partage des photos et des vidéos, les jeunes filles interrogées considèrent que cette plateforme est néfaste pour elles, car elles y sont incitées à se comparer sans cesse aux autres. Leur miroir ne leur renvoie pas une image digne de ce que l’on voit sur Internet, ce qui est source d’anxiété. La diffusion des tablettes tactiles s’est traduite par le fait que les garçons pouvaient désormais passer toute une journée accrochés à des jeux vidéo, ou à consulter des sites pornographiques. Ils ont moins tendance que ceux des générations précédentes à avoir fait des études supérieures, à avoir un emploi, à avoir quitté le domicile parental. TikTok ruine la capacité à maintenir l’attention au-delà de quelques secondes. Snapchat soumet à un environnement malsain, où les jeunes peuvent converser avec des inconnus.

Nous en sommes arrivés à un point où il est désormais devenu normal pour les plus jeunes de passer le plus clair de leur temps le nez sur leur téléphone, si bien que l’enfance ne se caractérise plus par le jeu, mais par ce que l’on fait en ligne. Les écrans prennent la place de tout le reste. Aux Etats-Unis, la moitié des adolescents déclarent être quasi constamment en ligne, quoi qu’ils fassent, qu’ils soient en train de vous parler, qu’ils soient aux toilettes, ou dans le bus pour aller à l’école. Ces technologies sont incroyablement addictives. Cette évolution a un très fort impact sur le développement social, sexuel et cognitif. Les chiffres sur l’anxiété, la dépression et l’automutilation restent stables des années 1990 jusqu’en 2011 ou 2012. Puis, soudainement, ces pathologies augmentent en flèche.

Le point de vue des écologistes allergiques aux écrans

– Les entreprises décident pour leur seul profit et vous disent que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

– Les algorithmes veillent à créer l’addiction maximale des utilisateurs.

– Il s’agit entre autres de l’absorption de l’intime par l’espace numérique.

– En théâtre d’improvisation les proposition d’enfants étaient « Mc Do, Coca, Jeux vidéos, TV, football ».

– Ces technologies ne sont pas étrangères aux succès de l’extrême droite, qui tire profit de la peur, de la bêtise et de l’isolement des individus.

– Parents, pourquoi donner un smartphone à vos enfants ? Avouez que c’est pour ne pas avoir à vous en occuper !

– Faire du vélo ou du foot avec son ado est plus fatigant que de le laisser sur son smartphone.

– Avec les écrans, même le rôle des grands parents est réduit à la portion congrue.

– Ce qui confirme bien la nécessaire interdiction des écrans à tous les enfants.

– Childhood’s too short to be spent on a smartphone.

– A priori, il n’y a pas de wifi dans l’au-delà. Ce n’est donc qu’une question de patience…

La génération des écrans, dégénérescence

extraits : Lorsque l’arsenal des outils numériques actuels (tablettes, smartphones, consoles, ordinateurs, etc.) est mis à disposition des enfants et des adolescents, les pratiques ne s’orientent pas vers l’idéal positif fantasmé dont on nous rebat les oreilles (quatorze heures par jour de Wikipédia, tu parles !), mais vers une orgie d’usages récréatifs dommageables. En moyenne, les 8-12 ans consacrent treize fois plus de temps à se divertir qu’à étudier. Constater cela n’est en rien technophobe. Ce n’est ni une opinion personnelle, ni une hypothèse ouverte à controverse ; c’est un fait scientifique aujourd’hui établi.

Cassons tous les écrans pour notre bien

extraits : Est-on allé trop vite, trop loin, trop tôt ? Depuis quelques mois, cette petite musique monte en Suède. « Que tous les élèves, durant leur scolarité, aient la possibilité de développer des compétences numériques est une question de démocratie et d’égalité, car c’est une condition préalable pour pouvoir participer à la vie sociale, aux études et à la vie professionnelle future », arguait le directeur de l’agence nationale de l’enseignement scolaire . La ministre lui répond : « Attitude dépourvue d’esprit critique qui considère, avec désinvolture, la numérisation comme bonne, quel que soit son contenu ».

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

mai 2021, L’écran pharmakon, à la fois remède et poison

mars 2021, La génération des écrans, dégénérescence

octobre 2019, Écrans, décérébration à grande échelle

octobre 2019, La fabrique du crétin numérique

mai 2018, Démence digitale, l’addiction des petits aux écrans

février 2018, Les écrans contre la santé psychique des enfants

janvier 2018, L’addiction aux écrans, signe de folie technologique

octobre 2017, Libérons nos enfants de l’emprise des écrans

septembre 2016, Ecrans ou éducation, il faut choisir… le présentiel

janvier 2016, La génération de l’écran en perdition intellectuelle

novembre 2014, Est-il encore possible aujourd’hui de vivre sans écrans ?

Janvier 2013, l’enfant face aux écrans, l’interdit est nécessaire

décembre 2012, Noël, sans achat de tablette numérique pour enfants

octobre 2011, nuit gravement à la santé… la télé

juin 2011, pourquoi vivre sans écrans

juin 2011, vivre en famille sans écrans

mars 2011, TV lobotomie, de jeunes esclaves

février 2011, la télévision, mouroir de la pensée

juin 2011, vivre sans télé

mars 2010, Semaine sans écrans (22 au 28 mars)

mars 2010, l’invasion des écrans

mars 2010, vivre sans écrans, c’est possible

mars 2010, l’écran pervertit (les relations humaines)

mars 2010, l’écran chasse les livres

mars 2010, tout sur l’écran et rien dans la tête

mars 2010, l’écran est une drogue

mars 2010, Le quotidien « Le Monde » n’a consacré aucun texte à la Semaine sans écrans (22 au 28 mars 2010). Dommage ! Par contre les écrans ont été présents pratiquement chaque jour dans ses colonnes…(lire la suite)

avril 2009, semaine sans écran : Du 20 au 26 avril 2009 s’est déroulé la semaine sans écran ou encore « Semaine de la désintoxication mentale ».

mars 2009 l’emprise des écrans

septembre 2007, l’emprise des écrans

4 réflexions sur “Les écrans menacent la santé mentale”

  1. Tiens c’est drôle, il semblerait que les autres aient éteint leur écran. Grand bien leur fasse.
    Personne n’est venu me con tredire, c’est formidable. Faut dire aussi que ce matin je ne me suis pas trop foulé, et encore moins mouillé. Mais bon, je crois plutôt qu’ils sont tout connement en manque d’inspiration, les autres. Pas comme quand il s‘agit de défendre Trump ou Poutine, dézinguer du Rouge ou du Muzzz, ou encore du Woke et autres conneries du genre.
    Allez va fini de rire, cette énième étude est tout de même intéressante. Ces deux autres articles nous en disent plus :
    – Que redoute la génération anxieuse ? (philomag.com 28 octobre 2024)
    – “Génération anxieuse” : le professeur Jonathan Haidt révèle la cause de nos problèmes neurologiques (psychologies.com 9 janvier 2025)

    1. L’anxiété serait donc devenue LE trouble mental dominant chez les jeunes, loin devant l’anorexie ou la schizophrénie (sic). Les chiffres sont en effet hallucinants.
      La cause principale en serait donc cette révolution digitale, avec notamment cette saloperie de smartphone. Et je veux bien le croire.
      Les réseaux dits sociaux, le Smartphone, avec toujours plus d’applis, et même Internet, et ne parlons même pas de l’IA… tout ça n’est finalement qu’une Catastrophe !
      Catastrophe pour les cerveaux, le sommeil, la santé, les rapports sociaux etc. et l’environnement bien sûr, de toute façon tout est lié. Le racisme, la haine, l’inculture, bref la connerie collective s’alimente avec ça et l’éco-anxiété idem.
      Balançons tout ça, par la fenêtre (avec un peu de bol, un militaire… ou un trumpiste…),
      et nous nous en porterons que mieux. La Biosphère aussi. 🙂

  2. C’est toujours avec plaisir que je relis les anciens articles et commentaires («réflexions»), merci donc Biosphère pour tous ces liens. Là encore je pense que nous en avons fait le tour, des écrans. Que pourrions-nous alors dire de plus, que nous n’ayons déjà dit ?
    Peut-être qu’en plus ils abîment les yeux… Mais ça ON le sait depuis très longtemps, et bien avant qu’ON comprenne qu’ils abîment le cerveau. Quoique…
    – Passer 4 heures par jour devant un écran augmenterait le risque de myopie de 97 %, selon une étude (ouest-france.fr 24/02/2025)
    Et une étude de plus ! 97 % !!! Nom de dieu !!! Oui mais, ne nous emballons pas, et surtout pas de panique. Notez bien que ce ne sont là que des hypothèses… que tout ça n’est pas encore définitivement démontré, prouvé… C’est comme les risques des ondes électro-magnétiques, comme pour le CO2, et finalement comme pour tout et n’importe quoi. (à suivre)

    1. Parti d’en rire

      (suite) Une autre étude, encore plus récente, nous révèle que passer 4 heures dans l’eau augmente considérablement le risque d’en sortir mouillé. De combien ON n’en sait rien. Mais les recherches avancent, et donc les connaissances aussi, et ce sera comme ça pendant des siècles et des siècles amen. En attendant, depuis qu’ON passe 4 heures par jour devant un écran, ON ne plus être sûr de rien. Alors pour pas trop risquer de se faire reprendre, con tredire etc. utilisons toujours le temps du con ditionnel. Passer 4 heures dans l’eau augmenteRAIT donc con sidérablement le risque d’en sortir mouillé.

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