Les « gilets jaunes », conséquence de la vie à crédit

Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde », relève que la crise des « gilets jaunes » illustre les limites d’une logique qui a conduit les gouvernements successifs à recourir à la dette : « Annulation de la hausse de la taxe sur les carburants, gel de la hausse de l’électricité, cent euros de plus par mois, annulation de la hausse de la CSG… Cet inventaire à la Prévert a fait des treize minutes du discours de Macron le prime time le plus cher de l’histoire de la télévision : environ 1 milliard d’euros les soixante secondes. Ces annonces ont pourtant été tournées en dérision : « Des miettes ! », s’est plaint Jean-Luc Mélenchon, « Opération pièces jaunes », a renchéri Alexis Corbière… La valeur de l’argent public dans ce pays est décidément à géométrie variable. Ceux qui permettent d’assurer les fins de mois non seulement des « gilets jaunes », mais de la nation tout entière payeront l’essentiel de la dizaine de milliards nécessaires au financement de l’annulation de rentrées fiscales inscrites au budget ou de nouvelles dépenses non prévues. C’est tout de même 42 milliards d’euros qui ont été finalement consacrés en 2018 au remboursement de la dette. Il est irresponsable de faire croire que la France pourra continuer à consommer plus qu’elle ne produit et vivre au-dessus de ses moyens jusqu’à la fin des temps... » Face à ce constat indiscutable, nous avions déjà suggéré sur ce blog, avant les reniements de l’Etat macroniste, le virement des recettes de la taxe carbone au remboursement de la dette publique. Mais la logique financière n’existe plus dans les pays riches où l’endettement sert d’exutoire aux colères sociales. Quelques commentaires sur le monde.fr* :

YL : Excellent éditorial, qui rattrape un peu beaucoup d’articles du Monde très inspirés par LFI, ou qui soufflent sur les braises des barbecues installés aux carrefours.

ThRz : Donc on continue comme d’habitude: les pauvres c’est fait pour être très pauvres et les riches pour être très riches. Je pense qu’avec ce type de logique les gilets jaunes ne sont pas près de s’arrêter après les fêtes de fin d’année. De même les partis populistes et extrémistes en profiteront aux prochaines élections européennes.

MARTIN : On aurait souhaité cet article en plein cœur de la crise des GJ. Mais la rédaction du Monde n’a pas été à la hauteur des enjeux. Il y a un populisme de gauche, un populisme de droite et un populisme du journal de « référence ». (merci de ne pas censurer !)

Libérez les ronds-points : Article trop compliqué pour les Gilets Jaunes qui désormais dictent leur agenda depuis leurs gares de péages saccagées. Leurs « doléances » impliquent de la dette ? Endettons la France, c’est la démocratie directe horizontale participative on vous dit !

JEAN CLAUDE HERRENSCHMIDT : « Mais il est irresponsable de faire croire que la France pourra continuer à consommer plus qu’elle ne produit et vivre au-dessus de ses moyens jusqu’à la fin des temps. » Ce qui est irresponsable c’est de croire que l’humanité pourra vivre longtemps au-dessus des moyens de la planète. Car c’est aux dépends de celle-ci que les hommes construisent l’illusion de s’enrichir. C’est dur de reconnaître que la Terre tourne autour du soleil.

Ciel bleu, mer belle à Marseille : Oui, les ressources de la planète sont limitées. Il est plus que temps de modifier nos modes de consommation…. si l’on veut un jour pouvoir régler nos dettes.

* LE MONDE du 18 décembre 2018, « Il est irresponsable de faire croire que la France pourra continuer à vivre au-dessus de ses moyens jusqu’à la fin des temps »

11 réflexions sur “Les « gilets jaunes », conséquence de la vie à crédit”

  1. @Bga80
    Je vais arrêter là parce que c’est du dialogue de sourds. Relisez la première partie de mon commentaire (le 20 décembre 2018 à 15:57 , juste avant que je vous parle du « Nobel »).
    Allez-donc leur expliquer à ceux-là qu’ils ne sont que des irresponsables et que leur système nous mène au désastre. Et au passage, dites leur d’empêcher les émissions de crédits.

  2. @Bga80
    Je vais arrêter là parce que c’est du dialogue de sourds. Relisez la première partie de mon commentaire (le 20 décembre 2018 à 15:57 , juste avant que je vous parle du « Nobel »).
    Allez-donc leur expliquer à ceux-là qu’ils ne sont que des irresponsables et que leur système nous mène au désastre. Et au passage, dites leur d’empêcher les émissions de crédits.

  3. C’est bien ce que je dis, vous employé un ton monomaniaque, et êtes dans l’insulte enrobée de vos interlocuteurs pour les faire passer pour des idiots.

    Le fait que les chinois consomment plus de pétrole et que ça réhausse la consommation et production mondiale n’influent pas les crédits dans notre hexagone, ça n’empêche pas moins que nos importations baissent et que notre économie se contracte. Donc, oui on devrait anticiper à baisser les émissions de crédits correspondantes, car quand l’économie se contracte au niveau local dans notre pays, ben la solvabilité des clients baisse.

    Mais bon, c’est soit vous comprenez mal ou soit faites exprès de ne pas avoir compris mes explications, puis les interpréter autrement. Ben le problème ? Etant que les gens surendettés peuvent se retrouver à la rue, alors si on peut éviter des désastres, autant les éviter en empêchant des émissions de crédits pour ne pas que les gens se surendettent davantage.

  4. @Bga80
    Quoi je déforme ? Mais bon sang, quel niveau avez-vous en économie ?
    «  une grande part des particuliers ne rembourseront jamais leurs crédits à la consommation, c’est ce que j’explique.  »
    Et alors, où est le problème ? C’est comme la fameuse dette (la dette, la dette, la dette !), celle qui fait saliver les gros… eh ben on ne remboursera pas, un point c’est tout !
    C’est quand même plus embêtant de ne plus avoir de pétrole (d’énergie, d’esclaves…) que de ne plus avoir de pognon, non ?

  5. @ Michel C

    Et ben même quand vous avez tort vous distordez les propos de votre interlocuteur.
    Vous vous parlez de la consommation et production mondiale. MOI, je vous parle des importations de la France qui déclinent, en l’occurrence on doit baisser les volumes de crédits correspondants, ils sont là mes propos. Sinon, une grande part des particuliers ne rembourseront jamais leurs crédits à la consommation, c’est ce que j’explique. Je prend le contexte des répercussions cantonnées à notre hexagone pour les crédits par rapport au volume de pétrole. Alors, je ne vois pas ce qu’il y a de faux la-dedans, c’est vrai, mais vous sortez mes propos de son contexte afin de les travestir dans le global et tout ça noyé dans une rédaction monomaniaque.

  6. @Bga80
    J’ai peut-être un problème avec les chiffres, mais vous Bga c’est avec l’économie que vous avez un problème.(je désespère pour votre « Nobel » 🙂

    Si c’est pour me dire que le pic de production de pétrole conventionnel a été passé en 2006, merci mais je le savais déjà. Mais ça n’empêche pas qu’au niveau global (mondial) nous consommons toujours plus de pétrole. (+1,9 % de 2014 à 2015. +1,6 % de 2015 à 2016. 1,8 % de 2016 à 2017).
    Si vous cherchez à m’expliquer que l’économie est étroitement liée au pétrole et plus généralement à l’énergie, merci mais ça aussi je le savais déjà. En terme d’énergie, vous et moi disposons de l’équivalent de 500 ou 600 esclaves (Voir JM-Jancovici). Si nous devions les nourrir, il nous faudrait un sacré tas de pognon, ou plutôt des patates. Parce que le pognon ça n’a jamais nourri personne.
    Quand il n’y aura plus de pétrole tout s’arrêtera. Et ne comptons pas sur autre chose pour le remplacer, du moins dans les proportions où nous le cramons aujourd’hui.

    Pour reprendre vos exemples (le 20 décembre 2018 à 14:42 )… Selon moi, dans l’avenir, ce qu’il faudrait faire c’est pédaler sur un vélo immobile pour faire
    tourner la machine à laver (ça se fait déjà). Ou alors laver le linge comme autrefois, à la rivière. Si l’on déménage … il n’y aura plus besoin de camion aussi grand, puisqu’il n’y aurait pas la machine à trimballer ni tout ce bordel qui aujourd’hui encombre nos apparts et nos maisons de petits bourgeois. Une charrette tirée par un bourrin suffira. Pour faire des trous les bricoleurs devront tourner la manivelle de la chignole.

  7. @ Michel C

     »– Après plusieurs années de baisse (- 36% entre 2005 et 2014), les importations françaises de pétrole brut sont reparties nettement à la hausse en 2015 (+ 5,8%). »

    –> En quoi vos affirmations remettent-elles en question mes analyses ?
    Vous avez un problème avec les chiffres Michel ! En effet, en quoi une remontée ponctuelle de +5,8% efface-t-elle les 36% de baisse précédente ? (-36%) + 5,8% = -30,2% !!!! Voilà on est toujours à -30,2% de baisse par rapport à la première année de référence. Ce n’est pas parce qu’il y a parfois une remontée ponctuelle que sur la longueur la tendance n’est pas à la baisse, et ben si ça décline quand même sur la longueur. Et souvent j’en parle, ce pétrole qui permet d’obtenir une rallonge c’est du pétrole de schiste américain, et aux alentours de 2025 ça sera terminé le schiste américain. Dans tous les cas le pétrole conventionnel au niveau mondial a eu son pic en 2006, et jusqu’à présent c’est le schiste qui a permis de remonter les volumes de pétrole en général….. Donc oui, vu que les crédits sont sur des longueurs, les baisses quand même engrangées de pétrole rendent insolvables et des gens ne rembourseront jamais leurs crédits…. Et quand le schiste va chuter, alors ça va s’aggraver sur les crédits… Donc, oui il faut déjà anticiper le fait qu’il faille prendre en considération les volumes de pétrole du futur pour les émissions de crédits du futur aussi, sinon ça va tomber en cascade….

  8. Ceux qui ont du mal à comprendre ce qui se passe … peuvent toujours taper sur leur moteur de recherche préféré, le mot OCHLOCRATIE

  9. De la part d’un correspondant, Alain :
    Comment définir le mouvement des Gilets Jaunes (GJ) ? Ce mouvement reste insondable, opaque, difficilement identifiable. Par certains aspects, il relève d’une volonté d’émancipation et de justice sociale, par d’autres, d’un conservatisme classique. Ambivalent, il revendique plus d’Etat et moins d’Etat, plus de services publics et moins d’impôts, plus d’écologie et moins de taxes sur les carburants…En cela, il donne à voir et à entendre, non pas l’unité d’un Peuple-Un, mais une trame indéchiffrable. Et leur découverte, hilarante, est que moins ils formulent de demandes, plus ils engrangent les concessions et les mesures favorables. Face à la violence supposée « insurrectionnelle » des GJ, le gouvernement n’a eu d’autres solutions que de surjouer le danger. La désintermédiation généralisée conduit à une sorte d’hyper réactivité de l’individu ; la circulation de l’information dans les réseaux forment un « nuage » qui façonne l’opinion de chacun, une opinion rendue instable et volatile en l’absence de repères ou de points d’ancrage. L’improvisation avec laquelle le gouvernement Macron cherche à répondre aux attentes des Gj signe l’affolement du pouvoir et renforce le discrédit de la parole publique. Le risque d’un transfert de cette colère inassouvie vers un « bouc émissaire » (partout à l’œuvre en Europe et dans le monde) doit nous alerter et nous mobiliser collectivement car là où les humains ne supportent plus la parole réapparaît le massacre.

  10.  » C’est tout de même 42 milliards d’euros qui ont été finalement consacrés en 2018 au remboursement de la dette. Il est irresponsable de faire croire que la France pourra continuer à consommer plus qu’elle ne produit et vivre au-dessus de ses moyens jusqu’à la fin des temps… »
    La dette, la dette, la dette ! (2250 milliards d’euros). Pour mémoire, la fraude (et l’évasion fiscale) représente environ 100 milliards d’euros par an. Combien de milliards la France aura t-elle injecté pour le sauvetage des banques en 2008 ? En tous cas ce qui est certain, c’est que cette dette arrange bien certains.
    Quant à ces millions de français endettés ou surendettés (gilets jaunes ou pas), mais qui donc sont ceux qui les poussent à consommer toujours plus, quitte à s’endetter et se surendetter… quitte à tout bousiller ? Allez donc leur expliquer à ceux là, ceux qui ont intérêt à ce que le con-sommateur (ne parlons plus du citoyen) ne pense qu’à se « faire plaisir », qui lui chantent à longueur de journée « parce que je le vaux (veau) bien »… et qui en même temps ont un énorme intérêt à ce que ce pauvre bougre se retrouve pieds et poings liés à son patron et à son banquier … allez-donc leur expliquer à ceux-là qu’ils ne sont que des irresponsables et que leur système nous mène au désastre. Bref, c’est un cercle vicieux.

    @Bga : Si vous voulez avoir la moindre chance de décrocher le « Nobel d’économie » vous devez absolument mettre à jour votre référentiel.
    – « Pour satisfaire la demande nationale, 56,7 millions de tonnes supplémentaires de pétrole brut ont été importées en 2015(1), auxquels s’ajoutent des importations de produits déjà raffinés, notamment de gazole et de fioul domestique.
    – Après plusieurs années de baisse (- 36% entre 2005 et 2014), les importations françaises de pétrole brut sont reparties nettement à la hausse en 2015 (+ 5,8%). »
    https://www.connaissancedesenergies.org/d-ou-vient-le-petrole-brut-importe-en-france-120209

  11. Dans les années 80 lorsqu’on achetait un appareil électro-ménager, il était réparable, on pouvait même le faire réparer au supermarché…. Les chaussures passaient au cordonnier…. Je me souvient même de nos accoudoires que l’on cousait au niveau des articulations des vêtements pour faire durer plus longtemps un pull over ou un pantalon….

    Selon moi, dans l’avenir, ce qu’il faudrait faire c’est par exemple des machines à laver co-partager dans les immeubles, installer des laveries dans les sous-sols…. D’autant que, si l’on déménage il n’y aurait plus besoin de camion aussi grand, puisque la machine à laver pourrait rester dans la copropriété… Ensuite, en s’installant dans le nouvel appartement, on aurait déjà une machine à laver sur place… Donc, il y aurait à produire moins de machines à laver mais aussi en déplacer moins tant que pour les ventes que pour les déménagements….

    On pourrait étendre cette idée de copropriété pour des outils et machines (tournevis, marteau, clefs à molette, pince) (perceuse ponceuse, etc) . Bref, un atelier dans les immeubles avec des outils co-partagés… Là pareil, besoin de moins en produire, moins en vendre, moins en déplacer… Surtout que des outils et des machines comme çà, pour les particuliers on ne s’en sert pas tous les jours, soit ponctuellement 1 ou 2 journées, soit uniquement pendant une période de rénovation de l’appartement….

    Sinon, pour les crédits, oui il y a un grave problèmes, Christine Lagarde a serrer la vis pour les ratios prudentiels mais ce n’est pas suffisant ! En effet, j’ai déjà expliqué que la France importait de moins en moins de pétrole en volume depuis 2001, et que l’économie se contracte immédiatement et on subit immédiatement aussi les conséquences d’où Le Pen au second tour dès 2002. Donc, comme je l’ai expliqué souvent à travers plus réseaux sociaux, serrer la vis des ratios prudentiels ne suffit pas. En effet, quand une banque émet un crédit elle se fit selon la solvabilité antérieure du client, elle regarde les fiches de paye du passé pour émettre un crédit au temps présent, MAIS crédit qui sera remboursé ou non selon les revenus du futur du client. OR, si les importations de pétrole continuent de baisser, alors les banques doivent anticiper et étudier la solvabilité des clients non plus dans le passé mais dans le futur. Autrement dit, les banques devraient baisser les volumes de crédits selon les diminutions de volume de pétrole à venir dans le futur. D’ailleurs, pour prouver qu’il y a bien une corrélation entre importations de pétrole et le nombre de surendettés, il suffit de s’apercevoir que les 2 courbes suivent le mouvement, plus les importations de volume de pétrole baissent plus il y a de surendettés ! En l’occurrence c’est bien lié au fait que les banques se fient à la solvabilité antérieure des clients et non pas la solvabilité des clients à venir, or la tendance des importations de pétrole va fort probablement continuer à la baisse. Un autre bémol, les banques ont des rattrapages à faire pour diminuer les volumes de crédits à émettre, pour toutes les années qu’elles n’ont pas pris en considération des baisses d’importations de volumes de pétrole, soit 2001. Il faut effectuer les rattrapages + anticiper les baisses à venir.

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