Les gilets jaunes dans les lycées, c’est n’importe quoi

La « recherche de l’indéfinissable » par lequel on peut résumer le mouvement des « gilets jaunes » fait écho chez les lycéens. Plusieurs dizaines de lycées ont été perturbés depuis le début de la semaine (188 établissements lundi) et les adeptes du revendiquer pour revendiquer disent tout et n’importe, ce qui ne change guère, les mouvements de lycéens sont récurrents. Un commentaire sur lemonde.fr n’y va pas avec le dos de la cuillère : « C’est la fabrique des crétins dans l’éducation nationale depuis 1981, « BAC pour tous », des gamins formatés par le consumérisme (portables et fringues de marque) qui s’enfoncent dans le fainéantisme ! » Soyons plus modérés, notre société du spectacle et de la consommation ne fait rien pour élever le niveau d’intelligence de sa jeunesse. Manifester aujourd’hui à l’école contre la taxe carbone alors que le réchauffement climatique et la pénurie de ressources va impacter nos enfants tout au cours de leur existence future montre qu’il n’y a plus de repères.

Si les étudiants veulent vraiment se mettre en grève scolaire, ils devraient pour être crédible le faire comme Greta Thunberg, pour le climat. À quinze ans, l’adolescente avait décidé de se mobiliser pour l’écologie et a pris pour cela une mesure radicale : celle de faire la grève de l’école afin d’alerter sur l’urgence climatique. Elle a commencé par effectuer un sit-in devant le Parlement suédois tous les jours entre 8 h 30 et 15 h 30 avec sa petite pancarte en carton qui disait : « grève scolaire pour le climat » . Elle a tenu jusqu’aux élections législatives du 9 septembre dernier. Elle voulait envoyer un message aux candidats, dont elle estimait qu’aucun de leurs programmes ne permettrait de préserver la planète des effets du changement climatique. « La Suède n’est pas un paradis vert, le pays a l’une des plus grosses empreintes carbones », déclarait-elle pour expliquer sa démarche. Greta affirme : « Puisque les adultes se fichent de notre futur, et bien moi aussi. Les faits n’ont plus d’importance aujourd’hui, les politiques n’écoutent plus les scientifiques, alors pourquoi devrais-je apprendre ? ». Cette information est reprise par LE MONDE* :

Greta Thunberg interpelle les adultes : « Votre silence est presque pire que tout. Le futur des générations qui viennent repose sur vos épaules. Ceux d’entre nous qui sont encore des enfants ne pourront pas changer vos actions actuelles quand nous serons suffisamment âgés pour faire quelque chose. » Elle ne comprend pas qu’on ne traite pas le réchauffement pour ce qu’il est, « la plus grosse crise à laquelle l’humanité ait à faire face ». Lundi 3 décembre, la jeune Suédoise de 15 ans devait rencontrer Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, après avoir inspiré des milliers de jeunes dans le monde avec sa grève scolaire. Ses parents écrivent dans un livre : « La crise climatique, les inégalités économiques ainsi que l’augmentation des maladies liées au stress et la mauvaise santé psychologique sont tous des symptômes d’une crise urgente du développement durable qui menace au plus haut degré notre survie. » Sa mère, chanteuse d’opéra, a sacrifié pour partie sa carrière internationale en annonçant qu’elle ne prendrait plus l’avion. Ah, si tous les lycéens et tous les parents pouvaient suivre l’exemple de cette famille suédoise !

* LE MONDE du 4 décembre 2018, Greta Thunberg, 15 ans, en « grève scolaire » pour le climat

6 réflexions sur “Les gilets jaunes dans les lycées, c’est n’importe quoi”

  1. @Biosphère
    Là je suis entièrement d’accord, il est effectivement fort probable que 98% des lycéens ne comprennent bien ni les raisons pour lesquels ils manifestent, ni la complexité du monde.
    Il n’empêche que des plus jeunes aux plus vieux, il existe chez eux quelque chose de profond qui pousse à la révolte. Bien entendu ce « quelque chose » est lui même très complexe et difficile à cerner. L’absence totale d’un véritable projet de société, les imaginaires totalement colonisés, l’addiction à la consommation, la misère sociale, intellectuelle et morale, les injustices criantes, la violence omniprésente, l’incohérence et l’hypocrisie généralisées etc. etc. etc Tout ça s’emmêle, et tout ça donne ce que nous voyons.

  2. @ Michel C. Notre article parlait des lycées, revenons au sujet. A l’appel de deux syndicats, le SGL et la FIDL, les lycéens réclament maintenant l’abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi orientation et réussite des étudiants. Nous sommes donc très loin de la taxe carbone, ce qui prouve qu’un étincelle, la hausse des carburants, peut provoquer une déflagration qui débouche sur le chacun pour soi dans une France au summum de sa richesse (en termes de PIB par habitant).
    Méditons ensemble sur le commentaire d’Un Parigo sur lemonde.fr : « Quand j’étais au lycée, personne ne comprenait rien aux revendications, mais on bloquait quand même pour ne pas avoir à aller en cours. Interviewez un lycéen en grève au hasard, vous avez 98 % de chance de tomber sur une personne qui ne comprend pas pourquoi elle manifeste. » Rajoutons qu’elle comprendra encore moins ce que va signifier l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère sur sa vie future. Greta Thunberg sait, elle, pourquoi elle fait la grève scolaire !

  3. @Biosphère
    Ben non il n’en dit pas un mot, puisque que ce n’est pas le sujet de son analyse. Lordon ne fait qu’expliquer les raisons de ce soulèvement. J’espère que vous n’en êtes pas encore à croire que la cause de cette chienlit c’est l’augmentation des taxes sur les carburants.

  4. Une fin à la Ceaucescu pour macrondellus paedicator , la voix de son Rotschild et de son entremetteur Attali ?
    Réservez – moi une place dans le peloton d’ exécution pour liquider ces crevures .

    1. L’article de Frédéric Lordon, conseillé par Michel C., relève de l’ultra-gauche et des outrances verbales. Prenons plutôt cette phrase-clé : « Les « gilets jaunes » offrent à profusion cette figure oxymorique, des « braves gens enragés ».
      C’est ne pas bien connaître ce type de manifestation « spontanée », il y a toujours au centre des agitateurs semi-professionnels qui cristallisent l’action des followers attirés sur les réseaux sociaux et aidés par les médias ordinaires. Certes nous payons le prix du néo-libéralisme, mais le plus important c’est que les braves gens vont bientôt payer notre boulimie de ressources fossiles, et ça Lordon n’en dit pas un mot !

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