les profs d’histoire nous manipulent

La manipulation de notre mémoire n’est pas seulement la spécialité des systèmes autocratiques qui prétendent soumettre les faits à leur propre conception. Les professeurs d’histoire en France ne sont en fait que de propagandistes de la cause nationaliste, des défenseurs acharnés d’un fragment de terre unique. Que dit LeMonde du 12-13 septembre ? Des débuts de la IIIème république jusqu’à la fin des années 1950, le passé étudié en classe est restée essentiellement national et événementiel, une histoire exagérément franco-centrée. Historiquement les profs d’histoire avaient une fonction identitaire, il fallait fabriquer des petits français. Aujourd’hui encore, un groupe intitulé Notre histoire forge notre avenir regrette la place trop mince réservée au passé national dans les nouveaux programmes au collège avec ce slogan : « Louis XIV et Napoléon, c’est notre Histoire ».

Désolé, mais les fastes de Louis XIV et les guerres de Napoléon ne sont pas notre histoire, mais une façon d’occulter la vraie vie des gens pour ne parler que d’égocentriques qui ont entraîné un pays dans des dépenses inutiles et des souffrances humaines. Désolé, mais nous ne sommes pas enfermés dans des frontières politiquement imposées, nous sommes partie intégrante d’un écosystème et d’une communauté biotique. Les écoliers ne doivent plus apprendre le temps des Capétiens qui défendent leur royaume contre ses voisins (histoire inversée chez les autres pays concernés). L’histoire humaine n’est pas celles des ethnies particulières, même pas celle des hominidés, elle est aussi ce qui récuse toute forme d’ethnocentrisme pour se centrer sur les relations de l’humanité et de la Biosphère. Ce qui importe, ce sont les histoires des déséquilibres que les pratiques politiques et agro-industrielles ont entraînés dans le passé comme dans le présent et les perspectives d’avenir souhaitable pour les générations suivantes comme pour les non-humains.

En résumé, un professeur d’histoire est l’instrument de notre consentement à une société qui impose depuis trop longtemps la défense des intérêts de groupes privilégiés dans une sphère spatiale particulière. Il en résulte une communauté de citoyens obéissants, consentants et passifs, danger mortel pour la démocratie. Cela doit changer. Si tu n’es pas encore convaincu, il te faut lire d’urgence Désobéissance civile et démocratie d’Howard Zin (édition Agone)

4 réflexions sur “les profs d’histoire nous manipulent”

  1. Pascal Ory rappelle que l’histoire a servi à justifier les dynasties, puis les nations, puis les impérialismes, mais qu’elle n’a jamais servi à éviter une seule guerre, une seule crise économique ou une seule révolution.
    in « A quoi sert l’histoire aujourd’hui ? » (sous la direction d’Emmanuel Laurentin)

  2. Pascal Ory rappelle que l’histoire a servi à justifier les dynasties, puis les nations, puis les impérialismes, mais qu’elle n’a jamais servi à éviter une seule guerre, une seule crise économique ou une seule révolution.
    in « A quoi sert l’histoire aujourd’hui ? » (sous la direction d’Emmanuel Laurentin)

  3. Bien sûr que l’histoire se raconte toujours avec un objectif.
    Pour l’histoire de France, il s’agit de montrer comment le peuple français s’est construit sur le territoire qu’il s’est approprié. 1 peuple + 1 territoire = 1 nation.
    Il s’agit aussi aussi donner aux jeunes un peu de fierté nationale comme en 1914.
    Désuet et dangereux pour l’avenir, cette manière de raconter.
    Comme l’auteur de l’article, je crois qu’il serait plus utile pour les jeunes de savoir comment s’est construite la place de la France dans le monde, son image, ses idéologies, ses conflits, ses alliances, ses interrelations avec les autres peuples.

  4. Bien sûr que l’histoire se raconte toujours avec un objectif.
    Pour l’histoire de France, il s’agit de montrer comment le peuple français s’est construit sur le territoire qu’il s’est approprié. 1 peuple + 1 territoire = 1 nation.
    Il s’agit aussi aussi donner aux jeunes un peu de fierté nationale comme en 1914.
    Désuet et dangereux pour l’avenir, cette manière de raconter.
    Comme l’auteur de l’article, je crois qu’il serait plus utile pour les jeunes de savoir comment s’est construite la place de la France dans le monde, son image, ses idéologies, ses conflits, ses alliances, ses interrelations avec les autres peuples.

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