Les socialistes, complices des lobbies économiques

Hervé Kempf ne mâche pas ses mots : « La ministre de l’écologie fraîchement débarquée, Delphine Batho, a cité  » le patron de l’entreprise Vallourec « , directement intéressée dans le développement des gaz de schiste, alors que l’épouse du président de Vallourec, Sylvie Hubac, dirige le cabinet de François Hollande, président de la République. Ce qui est saisissant, c’est que cette accusation gravissime reste sans conséquence. M. Hollande reste de marbre, Mme Hubac ne bouge pas de l’Elysée, et milieux politiques et médiatiques semblent considérer l’épisode comme normal : le Parti socialiste ne bronche pas, l’UMP est mal placée pour se scandaliser des liens entre décideurs politiques et économiques, EELV, tout à son savant calcul politique, reste coi pour ne pas affaiblir M. Hollande. La fusion des affaires et de la politique au plus haut niveau de l’Etat est bien visible, mais elle ne suscite ni surprise ni colère de l’appareil de représentation des citoyens…  On a beaucoup parlé du budget du ministère de l’écologie. Mais le départ de Mme Batho avait une autre cause : un désaccord sur les choix qui doivent être annoncés le 9 juillet par le premier ministre dans l’affectation des crédits du Commissariat général à l’investissement. Mme Batho voulait qu’une part plus importante des 10 à 12 milliards distribués aille aux économies d’énergie et aux énergies nouvelles. Elle a perdu cet arbitrage. »*

Le débat sur la transition énergétique se faisait en plein jour, avec les acteurs de la société civile, alors que, dans le même temps, les véritables décisions étaient prises dans les couloirs du pouvoir. Ainsi va la « démocratie » avec des socialistes au pouvoir !

* LE MONDE du 7-8 juillet 3012, Enjeu : la démocratie

1 réflexion sur “Les socialistes, complices des lobbies économiques”

  1. Il est normal et souhaitable que la politique publique soit decidee et mise en application avec ceux qui ont une experience de la realite de la societe et de son economie: les entrepreneurs et les economistes, plutot que de laisser les politiques dans leur bulle en dehors de la realite, comme les apparatchiks des partis (comme Mme Batho).

    Le gouvernement procede des individus et de la societe, et pas le contraire.

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