« L’utile et l’inutile, comme, en règle générale, le bien et le mal, vont nécessairement de pair ; et c’est à l’homme de faire le choix. Je me rendis à Paris lors de l’Exposition universelle de 1890. Pour Tolstoï, la Tour Eiffel était un monument de folie, non de sagesse humaine. C’était pourtant le jouet de l’Exposition. Pour autant que persiste en nous l’enfant, nous subissons l’attrait des jouets ; et la Tour était une excellente preuve de ce que nous sommes tous des enfants, que séduisent les hochets. Telle est, peut-on dire, la fin que servait la Tour Eiffel. Je ne sais quelle est son utilité réelle. »
Ce commentaire de Gandhi s’applique parfaitement à Osaka 2025. On y célèbre Mars, la Lune et la technologie de pointe sans s’intéresser à leur utilité véritable pour propager la paix dans le monde.
AFP lemonde.fr : L’Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes le dimanche 13 avril à Osaka sur l’île artificielle de Yumeshima. Un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d’avenir et de la concorde dans un monde « confronté aux divisions ». Osaka a choisi pour thème « La société du futur », mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) et le spatial. Parmi les attractions phares : une météorite martienne, ou encore un minuscule cœur battant cultivé à base de cellules souches. Les pavillons nationaux sont entourés de l’imposant Grand Anneau de 2 kilomètres de circonférence et de 20 mètres de haut, la plus grande structure architecturale en bois (240 millions de dollars). L’île artificielle d’Osaka sera rasée après octobre, pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du Grand Anneau seront réutilisés.
Le point de vue des écologistes éclairés
Osaka 2024, un condensé de tout ce qu’il faudrait éviter : l’Artificialisation des sols, la croyance en un avenir sur La une ou sur Mars, l’intelligence artificielle (IA) à comme substitut à l’intelligence humaine (IH), la démesure…
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La France n’a pas accueilli l’Exposition universelle en 2025. Edouard Philippe avait en effet pris la décision de retirer la candidature tricolore pourtant déposée par l’État en septembre 2017 avec le sceau présidentiel d’Emmanuel Macron. Les considérations financières ne devraient pas être le motif principal de cet abandon. Examinons quelques avis éclairés sur les expositions universelles antérieures.
1851 Exposition universelle à Londres
L’acculturation à la technique fut le résultat d’une intense propagande. La technique s’intègre dans le quotidien en devenant progressivement une source de distraction et d’émerveillement. Dès le XVIIIe siècle, les démonstrations foraines s’enrichissent des nouvelles techniques. Le XIXe siècle voit se multiplier les fêtes industrielles où sont exaltées les innovations techniques. La première exposition universelle organisée à Londres en 1851 célèbre l’entrée de la Grande-Bretagne dans la société industrielle. Après 1850, les bienfaits des machines sont de moins en moins questionnés. Le modèle forgé par les économistes et diffusé dans la société sous la forme d’une rhétorique simplifiée à l’extrême identifie les machines au progrès et ceux qui s’y opposent à la sauvagerie. (François Jarrige)
1933 Exposition universelle à Chicago
Comme l’anticipait le panneau surplombant les portes de l’Exposition universelle de Chicago en 1933 : « La science explore, la technologie exécute, l’Homme se conforme ». Personne n’a voté pour ces technologies. Il semble même de plus en plus que les décisions qui concernent les hommes soient prises en fonction de la technologie, et non le contraire. Ainsi les ingénieurs de Chrysler inventent la direction assistée parce que leurs voitures sont tellement bourrées de gadgets qu’elles sont trop lourdes pour tourner. Si l’on ajoute les attributs des nouvelles technologies que sont la centralisation, l’ordre, la vitesse, l’uniformité, la régularité, la passivité, il devient clair que lorsqu’une société signe pour la logique de l’ordinateur, elle se soumet à tout cela et bien plus : l’Etat universel et homogène. (Sale Kirkpatrick)
2005 Exposition universelle au Japon
L’Expo universelle Aichi au Japon était la confirmation de cette prévision : l’homme se conforme ! Cela se voulait un grand spectacle consacré aux rapports entre les humains et leur milieu ; l’Expo avait pour thème « Sagesse de la nature ». En réalité, on voyait des robots dinosaures ou humanoïdes qui vous guidaient dans un parc à thème sans jamais aborder le problème de fond, la relation entre technologie et destruction de l’environnement. La logique de ces spectacles « universels » reste donc inscrite dans la foi inébranlable en un scientisme né avec l’industrialisation.
Une mauvaise nouvelle, la France accueillera la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques en 2024. La société du spectacle fait bon ménage avec l’hubris technologique.
Retour sur Terre ce 14 avril d’un bref voyage (10 minutes) entièrement féminin dans l’espace à bord d’une fusée de Blue Origin, l’entreprise spatiale du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos. Lauren Sanchez, la fiancée de M. Bezos, était du voyage.
On va à 100 kilomètres d’altitude, mieux vaudrait marcher 100 kilomètres par semaine pour se maintenir en forme. Il s’agit du onzième vol habité suborbital mené par Blue Origin, qui propose depuis plusieurs années déjà ces expériences de tourisme spatial – dont le prix n’est pas public.
Déjà que le tourisme devait être interdit pour des raisons écologiques, alors que penser de s’envoyer en l’air dans l’espace ! Ne jamais fixer de limites à ses rêves, c’est la porte ouverte à l’hubris technologique.
Qu’en penser ? Bof… que c’est la suite logique de tout le reste.
Après mes baptêmes de l’air, en montgolfière, en parapente, en avion, en hélicoptère, sauts en parachute, et à l’élastique, c’est fantastique… je m’offre un vol en soufflerie.
Entre 30€ et 90€ , une expérience unique, parce que je le veau bien !
Avant d’être trop vieux, et donc trop con, je compte aussi m’offrir un vol parabolique.
Pour s’envoyer en l’air, juste quelques secondes, 7500 balles c’est pas cher.
– Réserver votre billet pour le prochain vol en apesanteur (airzerog.com)
Nous l’avons déjà dit, les Jeux Olympiques, le Tour de France, les championnats de foot etc. sont avant tout des cérémonies dédiées au culte de la Compétition (guerre). Et bien sûr aussi, l’un n’allant pas sans l’autre, au culte du Toujours Plus (plus haut, plus vite, plus fort). De leur coté les Expositions universelles ne servent qu’à promouvoir l’idéologie (religion) progressiste. Comme par hasard nous y retrouvons la Compétition (prix, médailles) et son Esprit de Chapelles (nationalismes).
Et en plus, cerise sur le Cake, ces évènements sont du pain béni pour le Business (Pognon).
Mais par pudeur, ou hypocrisie, ON parlera plutôt des fumeuses retombées… économiques.
Et bien sûr ON parlera de ces fabuleux moments de fête, de rêve, de fraternité et blablabla.
(à suivre)
(suite) Finalement tout se tient. C’est grâce à la Technique, aux innovations qui innovent et au Progrès qui progresse (pour des siècles et des siècles amen) que l’avenir sera radieux.
Et c’est grâce à la Compétition, à la guerre de tous contre tous, dans tous les domaines, que les hommes se dépassent pour donner le meilleur qu’ils puissent donner. Là encore pour que l’avenir soit radieux.
Et si des fois, ON ne sait jamais… tous ces efforts, physiques, intellectuels, financiers… toutes ces dépenses démesurées de matières et d’énergie, et toutes les conséquences qui vont avec… bref, si demain tout ça ne portait pas ses fruits… alors ON pourra toujours dire qu’ON aura essayé. Misère misère !
– « L’exposition de 1855 ouverte en pleine guerre de Crimée, celle de 1867, étalant ses splendeurs pendant qu’on fusillait au-delà des mers ce Maximilien l’Unique que notre gouvernement d’alors avait placé sur un trône acheté par tant de vies précieuses, celle de 1878 préludant au sanglant conflit russo-turc, enfin le centenaire et l’exposition dernière éclatant au milieu de luttes d’opinion sans exemples peut-être dans notre histoire et sous la menace d’une formidable coalition étrangère plus à nos aguets que jamais, démontrent à l’évidence l’inanité des rêveurs qui prétendent encore essayer de nous présenter ces gigantesques Concours Généraux comme des panacées universelles, comme les fêtes annonciatrices et les prémisses d’une fraternité prouvée dérisoire et odieusement mensongère par les événements eux-mêmes, et quels ! »
(Paul Verlaine – La décoration et l’art industriel à l’exposition universelle)
– « Je vois ici l’image de la cité future où les plus hauts édifices ne sont marqués encore que par des creux profonds, ce qui fait croire aux hommes légers que les ouvriers qui travaillent à l’édification de cette cité, que nous ne verrons pas, creusent des abîmes, quand en réalité peut-être ils élèvent la maison prospère, la demeure de joie et de paix.
Ainsi M. Bergeret, qui était un homme de bonne volonté, considérait favorablement les travaux de la cité idéale. Il s’accommodait moins bien des travaux de la cité réelle, se voyant exposé, à chaque pas, à tomber, par distraction, dans un trou. »
(Anatole France – M. Bergeret à Paris)
– « Exposition : sujet de délire du XIXe siècle »
(Gustave Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)
Comme quoi la critique de ces étalages de démesure n’est pas nouvelle :
– Quels reproches peut-on faire à l’Exposition universelle ? (institutcoppet.org)
– Le public des expositions universelles face au progrès (Nicolas RIEDER – hypotheses.org)
Critique donc dans les deux sens, là encore d’un côté les Pour et de l’autre les Contre.
– « Cette trame a toutefois permis d’illustrer qu’entre la grandiloquence des uns et l’angoisse des autres, entre la foi et le sarcasme, il y a parfois le même écart qu’entre la majesté de la cité future, idéale, et le bourbier des fondations pour la bâtir »
(Nicolas RIEDER – Conclusion)
Qqn a dit que l’ IA serait la corde qui servirait à nous pendre (analogie avec la phrase de Lénine sur la bêtise des oxydantaux) vu leur crédulité technologique .
En ce qui concerne l’ aerospatiale , je peux affirmer qu’ ils ne sont pas près de retourner sur la lune (pour autant qu’ ils y soient jamais allés autrement que devant une camera (cfr le film capricorn one de P. Hyams) et encore moins d’ arriver sur mars bien plus éloignée et aux conditions de « vie » effroyables .
Avec la technocul pseudo triomphante , la dystopie schwabienne mondialiste nous menace
Totalement hors sujet mais tellement significatifs des temps qui courent :
« Les mots sont des actes qui forment les consciences ». L’écrivain, selon Vargas Llosa, est soi disant un insoumis qui insuffle aux autres la force de réinventer leurs vies. L’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, est mort à Lima, dimanche 13 avril. Il était âgé de 89 ans. Dans son œuvre, on trouve des « autopsies de dictatures », des satires subversives du fanatisme militaire ou religieux, de grandes histoires d’utopie et affirme que « l’érotisme est inséparable de la civilisation ». C’est pour sa « cartographie des structures du pouvoir » que le prix Nobel lui sera attribué en 2010.
Rien n’explique donc vraiment son virage à droite, voire à l’extrême droite. Et il n’a que quatre appartements qu’il occupe à tour de rôle, à Lima, à Madrid, à Paris et à Londres !
ON dit qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et même que c’est à ça qu’ON les reconnait. Et moi je dis qu’il faut se méfier des bons vieux proverbes et autres dictons, ce Vargas Llosa est d’ailleurs un bon exemple.
Une mauvaise chute, un méchant pet au casque, un manque de vitamines, une déception sentimentale… il y a mille explications à un tel revirement. Tiens, il suffit de regarder Trump. Et si ça se trouve notre facho de service peut finir islamo-gaucho. Bien bourrin ça va de soi.