L’IA, dévoreuse d’énergie, entraîne la pénurie

Outre-Atlantique, la demande d’électricité devrait progresser de 25 % d’ici à 2030 en raison de l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle. Or le réseau ne suit pas et l’électricité utilisée restera largement produite par des énergies fossiles. Un humain sans nourriture meurt de faim un ordinateur sans électricité connaît l’électroencéphalogramme plat.

Arnaud Leparmentier : Elon Musk a construit un supercalculateur baptisé « Colossus », 260 mégawatts de puissance, soit un quart de réacteur nucléaire. « De même que nous serons les premiers à mettre en ligne un gigawatt de calcul d’entraînement, nous serons également les premiers à mettre en ligne 10 GW, 100 GW, 1 TW, … », a posté Elon sur X le 22 septembre. Délirantes, un térawatt équivalant à 1 000 réacteurs nucléaires. De leur côté, Nvidia et OpenAI ont annoncé des investissements de 100 milliards de dollars pour construire des centres de données consommant 10 gigawatts, soit dix centrales nucléaires. L’IA s’annonce comme un véritable trou noir engloutissant l’électricité. Plus de la moitié des centres de données fonctionnent à l’électricité carbonée. Le scénario est écrit : hausse des prix, puis black-out, comme en ont connu New York, la Californie et le Texas.

Éditorial du MONDE : La contribution à la croissance économique et à la prospérité suffisait à placer au second plan la finitude des ressources et les externalités potentielles sur l’humain et la nature. L’IA, annoncée comme une révolution majeure, est en passe d’aggraver ces erreurs du passé. Le « technosolutionnisme » consistant à faire croire que l’IA permettra d’obtenir suffisamment de gains énergétiques pour rendre le processus durable est un leurre ; L’augmentation exponentielle des usages est telle qu’il est peu probable qu’elle soit compensée par l’innovation. Le Shift Project propose de fixer des plafonds de consommation d’électricité et d’étudier les usages « au cas par cas », en privilégiant ceux jugés prioritaires. Il est malheureusement peu probable que Donald Trump et Xi Jinping soient sensibles à cet appel à la sobriété.

Le point de vue des techno-sceptiques

– Celui que les dieux veulent perdre, ils commencent par l’aveugler.

– Chez ces gens-là, la protection de la nature n’intéresse personne. Seul le « toujours plus de fric » les anime.

– On peut aussi s’inquiéter pour l’emploi. Il suffit de tester un traducteur IA. 30 mns à 3 heures (selon l’ordi) pour traduire un livre technique de 300 pages contre 15 jours à un mois pour un humain.

– Hélas nous allons dans le mur en chantant (des chants de plus en plus guerrier cela dit).

– On va faire joujou encore quelques années en accélérant la survenue de l’effondrement. Après quoi on aura tout le temps nécessaire pour tenter de survivre

On peut regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du travail collectif local.

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