L’immigration… si possibilité d’intégration

Didier Leschi est un ancien militant d’extrême gauche Il a manifesté entre autres devant les usines Renault après l’assassinat du militant maoïste Pierre Overney… Il est un des principaux animateurs des coordinations lycéennes de la fin des années 1970… Il est nommé fin décembre 2015 directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration ! Son parcours est étonnant, mais montre ses capacités d’évolution. Sa tribune dans LE MONDE en est aussi le signe. Il est en effet rationnel aujourd’hui d’avoir un point de vue mesuré sur la question de l’immigration. Accueillir une partie de la misère du monde est possible sous conditions. Un monde sans frontières est un idéal à atteindre, pas une réalité aujourd’hui.

Didier Leschi : « Il n’y a jamais eu autant d’immigrés en Europe qu’aujourd’hui – de deux à six fois plus qu’en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, en proportion de la population. C’est un fait que l’Europe est ouverte aux différences humaines, culturelles et cultuelles, alors que dans le Sud,la tendance est à la fermeture. En France, nous mettons à disposition de tout nouvel arrivant nombre de services publics, de l’école à la santé en passant par la sécurité, ou encore l’accès au logement social, sans mesurer si la personne a déjà contribué à l’effort collectif qui permet l’existence de ce bien-être. L’État social peut-il accueillir tous ceux qui y aspirent ? Peut-on ignorer que le taux de pauvreté des migrants pèse sur une offre de logement social insuffisante, sur des services de soins déjà sous tension et au sein d’écoles où la mixité des conditions fait défaut ? Pourquoi éluder les difficultés de l’intégration ?

Comme argument suprême pour ne pas aborder frontalement la question de l’immigration, on nous répond que nous aurions besoin de bras afin de compenser notre hiver démographique. Une captation est d’autant plus avantageuse, et injuste, que nous n’aurons pas supporté le poids des formations de ces ingénieurs, de ces médecins, etc. Une sorte de prédation de cerveaux, mâtinée de bons sentiments, est à l’œuvre avec un soutien patronal intéressé. Ceux, assignés aux métiers particulièrement pénibles, participent au démantèlement des statuts salariés dans le cadre d’une exploitation ubérisée. Ignorer l’angoisse légitime des catégories populaires, pour qui l’État social est le bien le plus précieux et qui ont peur que la somme des pauvretés ne réduise la part de chacun, c’est ne pas comprendre l’attachement aux luttes qu’il a fallu mener pour que cet Etat existe. La raison sensible des peuples leur dit que les migrations, issues des chaos du monde, peuvent déconstruire les sociabilités au profit de multitudes au sein desquelles le repli sur des communautés d’origines empêche toute convergence dans des causes communes leur permettant de continuer à faire peuple. Se refuser à comprendre ces inquiétudes, c’est se refuser à débattre de l’essentiel au mépris des plus démunis d’entre nous. »

Le point de vue des écologistes

La considération du point de vue écologique amène à une analyse singulière du phénomène des flux migratoires entre le Nord et le Sud. Si l’immigration en provenance des pays pauvres est un phénomène positif du point de vue de l’émigrant, qui trouvera peut-être de meilleures conditions de vie, mais aussi du pays d’accueil qui trouve des « bras » supplémentaires pour payer les retraites du papy boom, un phénomène vicieux du point de vue démographique vient affecter cette belle harmonie.

En effet, si un pays interdit tout départ de sa population, ce que fait la Chine communiste, alors il est obligé de parvenir à la maîtrise de sa démographie. Il apparaît ce que la sociologie appelle un « effet cocotte-minute » entre maintien de la pression et libération incontrôlée, ce qui pousse les autorités à prendre des mesures conséquentes de maîtrise de la fécondité – à être responsable démographiquement. Sinon la cocotte saute, le peuple est dans la rue.

Dans le cadre d’une liberté donnée aux flux migratoires, une permissivité est laissée au taux de fécondité du pays puisque le surplus, l’excédent d’êtres humains ne trouvant pas de travail sur le pays de départ, partira pour en trouver dans des pays d’accueil. Le phénomène de cocotte-minute est inexistant, ce qui libère l’autorité de la tâche de contrôler la démographie du pays, et accélère l’expansion démographique mondiale.

NB : L’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) est un établissement public à caractère administratif chargé d’organiser l’accueil des migrants sur le sol français. Créé en 2009 par la fusion de plusieurs agences nationales, il devient le seul opérateur de l’État chargé de l’intégration des migrants durant les cinq premières années de leur séjour en France. Il travaille avec tous les acteurs institutionnels en France et à l’étranger : préfectures, postes diplomatiques et consulaires afin d’apporter la meilleure offre de service aux publics migrants et aux employeurs d’étrangers en situation régulière.

Bruno Retailleau à l’intérieur, un anti-immigré ? (septembre 2024)

extraits : Le problème de l’immigration, c’est l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… Aujourd’hui les frontières se ferment, inexorablement, avec la saturation de l’espace. Tous les pays sans exception sont déjà surpeuplés. Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Que peut faire un ministre de l’intérieur ?…

Loi sur l’immigration, où est l’écologie ?

extraits : « Génération Écologie » condamne avec la plus grande force la loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre 2023 par le Parlement : «  Il s’agit d’une loi de régression inédite, contraire aux valeurs républicaines… » Cette référence aux valeurs fait l’impasse sur la question de déterminer si des restrictions à l’immigration sont fondamentalement écolos ou complètement réactionnaires….

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15 réflexions sur “L’immigration… si possibilité d’intégration”

  1. Un monde sans frontière un monde idéal ? Non certainement pas ! La démocratie est beaucoup plus vivante dans des pays à frontière fermée, ou chaque peuple peut choisir ses modes de vie et ses lois en interne ! Tandis qu’un monde sans frontière, donne un gouvernement mondiale avec une oligarchie inaccessible et autiste qui n’agit que dans l’intérêt des multinationales qui les manipules à travers des lobbies ! C’est d’ailleurs déjà ce que l’on constate avec l’Union Européenne avec des dirigeants non élus qui décident de tout ! Un pays fermé comme la Suisse, la démocratie y est plus vivante que partout ailleurs dans le monde !

    Beaucoup de migrants ne s’intègrent pas, et veulent uniquement la nationalité française (ou nationalités d’autres pays européens) uniquement pour obtenir des droits sociaux ! Quant aux devoirs, ils s’en foutent comme de la guigne !

    1. Les populations n’ont jamais été autant malheureuses depuis l’ouverture des frontières, seule un fraction de la population, soit la fraction bourgeoise (10%), y trouve son compte dans la mondialisation. Pour les 90% de la population, c’est le calvaire, c’est à celui qui se résigne à accepter le salaire le plus bas pour obtenir un job ! Pour les entreprises et donc les salariés, ça mène de la compétition déloyale en terme de salaires et de charges sociales différentes entre les pays.

      1. methode duterte

        Laisse tomber , ils sont sur leur nuage tout rose avec leurs migrants si utiles pour notre société , qui pondent à tout va , qui généèrent des coûts énormes en insécurité , qui pompent à mort la CAF (Centre à Fric) par leur ponte inombrable : n’ oublie pas que la gauche serait exsangue sans leur chers immigrés .
        Je ris en entendant le terme immigration de travail lorsque beaucoup de ces gens , afromuzz surtout et naturalisés ou non (de papier), sont au chomdu 😁😁
        Une remigration hypermassive à la Trump s’ impose pour alléger la dette calamiteuse du pays (sans compter la dette que ces gens induisent par leurs demandes en prestations sociales)
        Les touristes sont invasifs certes m:ais au moins ils rapportent du blé au pays

  2. Esprit critique

    – « L’immigration… si possibilité d’intégration » (titre)
    De quoi parle t-on… quelle intégration ?
    – « Le chercheur en sciences sociales n’a pour objectif ni d’alarmer l’opinion ni de la rassurer. Il ne cherche à peindre la situation ni en rose ni en noir. En matière d’intégration, le tableau est contrasté, ce qui écarte d’emblée toute vision manichéenne et nous pousse à chercher des explications vérifiables. « Immigrés » est un raccourci trompeur. […] la notion d’intégration est hautement controversée, au point d’être rejetée par la plupart des intéressés et d’être récusée par nombre de chercheurs, mais c’est précisément ce qui en fait l’intérêt. Si la notion d’intégration était d’emblée consensuelle, il serait inutile d’en parler aussi longuement ; » (L’intégration des immigrés : débats et constats – par François Héran , le 14 janvier 2020 – laviedesidees.fr)

  3. Mais enfin pourquoi augmenter encore notre nombre en France alors que nous n’avons jamais été aussi nombreux ? L’immigration augmente doublement nos effectifs, d’abord par l’apport direct et ensuite parce que les populations arrivantes ont en moyenne plus d’enfants que les populations d’origine. C’est en complète contradiction avec les idées par ailleurs développées ici par biosphère à longueur d’articles.

    1. ESPRIT CRITIQUE

      Allons Monsieur Barthès, soyez sérieux !
      – « 7,2 millions d’immigrés et 5,6 millions d’étrangers vivent en France, selon les données du recensement 2023 de l’Insee. […] Le mot « immigrés » désigne des personnes nées étrangères à l’étranger, venues ensuite s’installer en France durablement. […] plus du tiers des immigrés sont Français […] Le mot « étrangers » se rapporte aux personnes qui vivent en France, mais qui n’ont pas la nationalité française. [etc.] » (observationsociete.fr)

      – « En 2021, en France, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) des femmes nées à l’étranger s’établit à 2,3 enfants par femme en moyenne, contre 1,7 pour celles nées en France. [etc. etc.] » (insee.fr)

      1. Avec ce genre de statistiques on fausse toute analyse car une fois qu’ils sont français de papier on considère qu’ils ne sont plus étrangers ce qui est vrai sur le plan légal mais absolument pas sur le plan culturel et après une ou deux générations notre population est remplacée mais on claironne, « voyez il n’y a pas de problème, il n’y a pas plus d’étrangers qu’avant ».
        On est juste dans le déni complet de la réalité, encore une fois venez dans les banlieues et leurs problèmes.

  4. On ne peut pas décemment limiter les flux de personne du Sud vers le Nord et d’accepter en même temps les flots de touristes qui envahissent la planète. Nous devons apprendre à voyager différemment, à restaurer le temps long du voyageur contre le tempo ultra-rapide du touriste. Si le rêve ultime, c’est de passer plusieurs mois de sa vie dans un village d’Afrique pour découvrir un autre mode de vie et s’y intégrer, on est encore dans le supportable. Mais vu le blocage énergétique, on va plutôt s’orienter encore plus vite que ne le croient les compagnies aériennes vers un tourisme immobile : la planète vu de son fauteuil sur un écran télé (s’il n’y a pas de coupures électriques).
    Un monde sans frontières, c’est un monde où on pense globalement et où on vit localement (glocal).

    1. Mais ce n’est pas pareil, les uns c’est provisoire pour quelques jours ou quelques semaines et les autres définitifs, venant augmenter la population des pays d’accueil tout en permettant à celle des pays de départ de continuer d’augmenter.

  5. Je ne suis même pas sûr qu’un monde sans frontière soit un idéal, il suppose en pratique un monde très peu peuplé bien sûr (bon ça on l’a eu dans le lointain passé de notre espèce) mais il suppose aussi des hommes tous pareils avec les mêmes cultures, les même valeurs, et ça c’est contraire à toute l’Histoire de l’humanité.
    Peut-être quand les hommes étaient tous nomades pour faire face à l’épuisement local des ressources, et encore…

    1. Pourquoi donc nous faudrait-il absolument des frontières ?
      – « En tant que citoyen(ne) de l’Union, vous avez le droit de vous déplacer et de séjourner dans l’UE sans subir de discrimination fondée sur votre nationalité. Vous pouvez également bénéficier d’une plus grande protection, en tant que consommateur, que dans votre pays d’origine et, pour autant que vous remplissiez certaines conditions, de soins de santé partout dans l’UE. » ( Vivre dans l’Union européenne – european-union.europa.eu )

      Et ce n’est pas pour autant que j’ai envie d’aller vivre en Pologne ou en Espagne, ni même dans le nord de la France. Quelles que soient les latitudes, les gens n’aspirent qu’à vivre en paix là où ils sont nés. (à suivre)

      1. (suite) Quant à la Mobilité, si les tenants du Système nous en font tant l’éloge ce n’est rien d’autre que pour des intérêts financiers.
        Mobilité professionnelle, tourisme… =˃ Business as usual !
        – « Un autre point de vue lui aussi apparemment contraire au droit à la mobilité mérite d’être signalé : le droit à l’immobilité » (La mobilité comme bien public – metropolitiques.eu 21 septembre 2011 )
        Comme le dit très bien Biosphère, un monde sans frontières c’est un monde où on pense globalement et où on vit localement (glocal).

        1. C’est surtout un monde complètement virtuel qui n’existe pas et n’a jamais existé.

        2. Esprit critique

          Même si pendant longtemps ceux qui osaient l’imaginer pouvaient être qualifiés de doux rêveurs… aujourd’hui l’UE est une réalité.

  6. Depuis le temps qu’ON m’explique que les Gauchos en veulent toujours plus, et ce parce qu’ils les aiment et les adooorent, à la folie, les Autres… et ce parce que les Autres ils votent pour eux, le Grand Remplacement et patati et patata… voilà donc qu’eux aussi, les Gauchos, disent STOP ! C’est à ne plus rien y comprendre. Heureusement les spécialistes maison viendront sûrement m’expliquer, et participer ainsi à faire exploser le record du nombre de commentaires.
    Parce que l’immigration, ça oui c’est un sujet qui inspire ! Pas comme les DÉ et les SUR. 🙂
    Blague à part, le discours de cet ancien militant d’extrême gauche rejoint celui-ci :
    – Élections en Allemagne : Sahra Wagenknecht, la gauche radicale anti-immigration
    (ifri.org 21/02/2025 )

    Pour essayer de comprendre la stratégie. Puisque finalement il ne s’agit que de ça :
    – La gauche et l’immigration. Retour historique, perspectives stratégiques
    (jean-jaures.org 24/01/2024)

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