L’Inde, puissance démogr. aux pieds d’argile

Le gouvernement indien, contrairement à la tradition depuis plus d’un siècle, n’a pas effectué de recensement décennal depuis 2011. Pourtant l’ONU a fixé à la mi-avril 2023 le fait que l’Inde, avec 1,417 milliard d’habitants contre 1,412 milliard pour la Chine, serait désormais le pays le plus peuplé de la planète. Il le restera au moins jusqu’à la fin du siècle. Si l’indice actuel de fertilité (2 enfants par femme) se situe désormais légèrement en dessous du seuil de renouvellement (2,1 enfants par femme), le fait que 40 % de la population a moins de 25 ans fait en sorte que la croissance démographique va persévérer dans le temps.

Sophie Landrin : La population de l’Inde a augmenté de plus de 1 milliard de personnes depuis l’indépendance en 1947 et va continuer de croître jusqu’en 2060, pour atteindre 1,7 milliard. L’Inde fait face à un périlleux défi : soit le pays est capable de créer des emplois pour le million de jeunes entrant chaque mois sur le marché du travail, et il bénéficiera du fameux « dividende démographique », soit la croissance des emplois ne décolle pas et la situation risque de devenir un désastre démographique. Alors que l’économie indienne créait 7 millions d’emplois, dans les années 2000-2010, elle n’en génère plus que de 3 millions à 4 millions, en raison notamment d’un secteur informatique moins pourvoyeur d’emplois. Résultat : le travail informel continue de croître. Il représente plus de 80 % des emplois, sans protection sociale, sans retraite, sans soumission à l’impôt. L’Inde reste – cas unique dans l’histoire du monde – un pays majoritairement rural. L’agriculture emploie 41,5 % des actifs, l’industrie 26 % et les services 32,5 %. Le pays compte 800 millions de pauvres, qui dépendent des rations alimentaires distribuées par le gouvernement.

L’autre défi qui attend l’Inde, et qui aura un impact sur le reste du monde, tient dans la capacité du pays à assurer un développement soutenable. Comment accueillir, sans dégrader davantage l’environnement et les écosystèmes, 250 millions de personnes supplémentaires d’ici à 2060 ? La pression sur l’environnement, les ressources et les sols sera considérable. L’augmentation de la population va aussi entraîner des besoins accrus en matière d’urbanisation. Il va falloir agrandir les mégapoles déjà aux limites de leurs capacités, ainsi la capitale indienne qui s’étend déjà sur près de 50 kilomètres. Les besoins en alimentation, en électricité et en énergie vont augmenter alors que les plaines fertiles ne sont plus disponibles, et que le territoire, avec ses 7 500 kilomètres de côtes soumises à l’élévation du niveau de la mer, risque de rétrécir.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Pierpol : Article du MONDE bien documenté, mais paradoxal. Du titre « nouvelle puissance démographique » à la chute, « un saut dans l’inconnu », il y a contradiction. En quoi une « puissance » peut-elle redouter le futur? Tout simplement par ce que la démographie en soi n’est pas un facteur de puissance mais une charge, c’est seulement la production de richesses qui confère la puissance cqfd. L‘Inde, sous le fardeau de sa population, est en train de s’autodétruire, économiquement et politiquement, et, au passage de détruire le monde par son usage en développement constant du charbon.

Jean-Claude TIREX : Toute cette jeunesse qui va zoner dans les bidonvilles n’est guère un facteur de puissance… L’Inde est dans un sérieux pétrin.

Michel SOURROUILLE : La journaliste Sophie Landrin n’utilise pas une seule fois le terme approprié de surpopulation. Pourtant tous les éléments de son article démontre cet état de fait. Une population passant de 400 millions en 1947 à 1,7 milliard en 2060, 12 millions de jeunes entrant sur le marché du travail qui n’en peut fournir que 3 ou 4 millions. Plus de 80 % des emplois le travail informel, donc sans aucune protection sociale. Pour l’alimentation, les plaines fertiles ne sont plus disponibles, et les 7 500 kilomètres de côtes sont soumises à l’élévation du niveau de la mer. Déjà 800 millions de pauvres… qui dépendent des rations alimentaires distribuées par le gouvernement. Comment accueillir tant de monde, sans dégrader davantage l’environnement et les écosystèmes, s’interroge Sophie qui ne dit pas un mot du planning familial. Comme dirait Malthus, guerres, famines et épidémies sera le triste sort du futur de l’Inde, loin d’une urbanisation qui ne sera qu’empilement de populations hors sol.

J’ajoute que LE MONDE que je suis assidûment depuis très longtemps s’interdit l’usage du mot «  surpopulation »… sauf dans un seul domaine, « surpopulation carcérale », qui se retrouve souvent même en titre. A croire que la population humaine peut s’accroître sans aucun inconvénient alors que c’est dommageable d’entasser des individus dans des prisons. A croire aussi que s’entasser dans des bidonvilles, ça c’est normal ! A croire que le programme alimentaire mondial suffit alors qui n’a plus assez de ressources pour faire face aux besoins. Alors que tous les indicateurs, en Inde et ailleurs, et même au niveau planétaire, sont tous dans le rouge… A mon avis la chasse aux musulmans que fait Modi dans son pays n’est que la conséquence de la surpopulation indienne : quand l’espace vient à manquer, il faut trouver des boucs émissaires aux problèmes créés par le surnombre ! Comme en France, autre pays surpeuplé, où on a trouvé comme bouc émissaire les immigrés, mais aussi les musulmans.

Dupond : Mais qui va oser dire que 65 millions de Français polluent plus que 1,4 milliards d’indiens ?

Arthur @ Dupond : Émission de CO2 en Inde (2021) : 2,71 Gt CO2 Émission de CO2 en France (2021) : 0,306 Gt CO2. Source : Our World in Data

Hemmer : En fait, l’Inde est devenue le symbole de tout ce qu’il ne faut pas faire aujourd’hui : un accroissement de population toujours hors contrôle et sans espoir d’amélioration de la condition de vie de centaines de millions de personnes… une société hyper inégalitaire: homme-femme, castes… une dégradation de l’environnement proportionnelle à cette surpopulation. Donc le bon titre aurait été « L’Inde : le collapsus de l’humanité »

Démographie Responsable : L’Inde, qui croule déjà sous tous les maux écologiques et sociaux, n’est pas prête de s’en sortir. Seule une décroissance démographique maîtrisée pourrait sauver ce qui peut encore l’être.

9 réflexions sur “L’Inde, puissance démogr. aux pieds d’argile”

  1. Est-ce que les gens qui se réjouissent de la jeunesse et du dynamisme de la démographie de ce qui est maintenant le pays le plus peuplé du monde ont pensé un instant que les centaines de millions de jeunes d’aujourd’hui seront les centaines de millions de vieux de demain ?
    On les laissera mourir ? On arrêtera le temps ?
    C’est un crime que d’avoir laissé se développer une telle croissance, crime contre les hommes et crime contre la nature.
    Certains diront qu’on a qu’à relancer la natalité pour combattre le vieillissement, oui pourquoi pas passer à 4 milliards d’indiens …. pour avoir plusieurs milliards de vieux quelques années plus tard.
    Effrayant de penser que ça n’effraie pas les économistes, les journalistes, les hommes de bons sens tout simplement
    Adieu tigres, adieu forêts, place à une masse gigantesque, qui écrasera tout sur son passage et l’avenir en premier lieu.

    1. Tant qu’à nous en sortir des bonnes, autant qu’elle soient bien grosses. Ben oui, au lieu de 4 … pourquoi pas passer à 10 milliards d’indiens ? Ou même à 20.
      Blagues à part mon cher Didier, force est de constater qu’encore une fois vous ne répondez pas aux questions. (À 11:55 et 12:09) Questions quelque peu embarrassantes certes, si ce n’est taboues.
      Encore une fois nous voilà donc bien avancés. Et maintenant qu’est qu’on fait ?
      Autrement dit, c’est quoi concrètement « Démographie Responsable en actes » ?
      Si ce n’est bien sûr des conférences, des salons, des innovations sur le site …
      Oui c’est vrai, à part poser des questions à la con et me moquer de ceux qui ne font que du vent de mon côté je ne fais pas mieux. Cependant, avec les moyens qui sont les miens, j’essaie de ne pas en rajouter au désastre. Notamment en combattant les idées pourries. Et pour moi c’est déjà ça.

      1. Didier BARTHES

        Mais si vous voulez faire un gros don à DR pour que notre association puisse par exemple aider à la diffusion de moyens contraceptifs, n’hésitez pas mon cher Michel C, les dons sont libres, ça nous permettra de passer à la Démographie Responsable en actes que vous appelez de vos vœux. Merci aussi pour la délicatesse de vos propos envers les idées pourries.

  2. C’est bon on le sait que ça va continuer à augmenter, en Inde et en Afrique, c’est bon on les connaît ceux qui disent qu’ils sont trop nombreux, les pauvres. Et sans parler de ces misérables qui ne peuvent pas les voir en peinture, surtout lorsqu’ils osent mettre les pieds «chez nous». Selon Sophie Landrin les deux défis que l’Inde devrait relever sont l’emploi et le développement durable. Mais si ce n’est que ça, c’est finalement comme partout, à commencer «chez nous». Argumenter de la sorte, jouer sur ce terrain, montre à quel point les imaginaires sont colonisés. Ce n’est pas en résonnant (comme un corps creux) dans le cadre du Système qu’on pourrait en sortir. Elle est gentille Sophie quand elle dit que le travail informel représente 80% des emplois en Inde, je dirais plutôt 90 ou 95%. Et alors où il est le Problème ? ( à suivre )

    1. L’économie informelle c’est le système D, c’est la Débrouille qui permet de vivre ou de survivre. Maintenant faut juste comprendre que le système D échappe au Système, qui lui est le seul qui vaille. Parce que lui il est super bien réglé, et tourne comme une horloge. Mettons-nous à leur place… imaginons si tout le monde démissionnait, si personne ne voulait plus bosser, ramer, trimer et crever pour eux… qu’est-ce qu’ils deviendraient, les pauvres ?
      Quant au «durable»… mais c’est bon, on le sait ça aussi, que ce n’est que du vent.
      Du vent, du pipeau, du blablabla qui ne vise qu’à enfumer le gogo.

      Exactement comme le discours malthusien.
      – « […] Seule une décroissance démographique maîtrisée pourrait sauver ce qui peut encore l’être. » (Démographie Responsable)
      Mais ça veut dire quoi « une décroissance démographique maîtrisée » ????
      Et pour sauver quoi ???? ( à suivre )

      1. L’indice actuel de fertilité (2 enfants par femme) se situe désormais légèrement en dessous du seuil de renouvellement (sic Biosphère).
        Mais alors, que veut de plus Démographie Responsable ?
        La «méthode Duterte» peut-être (A 11:13)… Je vais d’ailleurs finir par le penser, vu la complaisance de son porte parole envers toutes ces saloperies. Et puis ça nous avancerait à quoi que Le MONDE, que tout le monde, n’ait plus que le mot « surpopulation » à la bouche ?
        Surtout ne répondez pas tous en même temps, misère misère !

        Quant aux chiffres, on sait là encore qu’on peut leur faire dire ce qu’on veut.
        Et pareil des mots. Dupond parle de pollution et Arthur d’émissions de CO2.
        Pourquoi ce dernier ne dit-il pas plutôt qu’en 2021 le Français Moyen a émis 4,8 tonnes de CO2 et que l’Indien en émettait 1,90 t ?
        Que le Burkinabé en émettait 0,25 t … l’Américain 14,24 t etc. etc.
        Et pour ne parler là bien sûr que du CO2.

    2. MARCEL DUTERTE

      « ces misérables qui ne peuvent pas les voir en peinture, surtout lorsqu’ils osent mettre les pieds «chez nous». »

      Ou plutôt ces traîtres gauchistes qui ,placés dans un environnement privilégié
      de hautes montagnes et peu exposé à l’ invasion étrangère, n’ ont aucun scrupule à laisser leur pays se faire détruire par une invasion de blattes .

  3. marcel duterte

    La résistance des divers milieux naturels exposés à la brutalité de l’ expansion démographique indienne est hallucinante : il est donc hasardeux de penser qu’ il puisse y avoir décroissance démographique par défaillance de ces milieux .
    Les 2 seules méthodes pour obtenir une décroissance rapide et continue sont des maladies ravageuses ou des politiques de stérilisation hypermassive (elles sont déjà pratiquées en Inde de façon systématique) .
    Un conflit nucléaire avec le Pakistan serait aussi une source de décroissance démographique durable 😁😁

    1. methode de duterte

      « maladies ravageuses » : maladies où l’ Oxydant pleurnichard droitdelhommiste si soucieux du sort de l’ autre mais pas des siens n’ intervient surtout pas et laisse dame nature opérer son travail de nettoyage démographique inexorable .
      Oxydant où les politichiens cherchent à obtenir la réelection en se prostituant auprès de nos chères blattes comme les socialopes façon macrondelle ou Hollandouille, la droite financière molle (LR), les écolos tarés (pléonasme) , les islamophiles façon JL Stalinenchon .

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