L’insoumise Delphine Batho devient Génération écologie

L‘ex-ministre socialiste du gouvernement Ayrault, Delphine Batho, quitte le PS pour prendre la tête de Génération écologie. Son objectif est de faire de Génération écologie le parti d’une révolution non violente, celui de l’écologie intégrale : « Je veux que l’écologie ne soit plus considérée comme une force d’appoint ou marginale, mais centrale et hégémonique. Quand 15 000 scientifiques disent « bientôt il sera trop tard », l’écologie devient la question historique de ce siècle. Plusieurs formations ont cet objectif : Europe écologie-Les Verts (EELV), l’Union des démocrates et écologistes (UDE, centre), voire Génération. s ou La France insoumise… Aucune d’entre elles ne préconise une ligne d’autonomie, de construire une force politique de l’écologie à vocation majoritaire, pour avoir un gouvernement 100 % écologiste. Génération écologie est une formation pionnière de l’écologie en France, une écologie ouverte, pragmatique, non sectaire et ancrée dans le travail de terrain. Je veux que l’on devienne une alternative. Avec tout le respect que j’ai pour les militants EELV et l’action de ses élus dans les territoires, ce parti n’a pas échappé aux travers des vieux appareils. Il ne détermine pas ses décisions politiques en fonction de cette cause. Je me souviens du silence sur la baisse du budget de l’écologie, qui était une régression. Le PS n’a pas pris le virage écologiste, il n’y a pas d’amour sans preuves d’amour… C’est difficile de donner du crédit à des slogans quand on ne se prononce pas pour l’interdiction du glyphosate, pour citer un exemple récent. La nouvelle ligne d’affrontement avec le capitalisme est sur la question écologique. Tout est lié. Tous les pays développés et démocratiques vivent dans un système où une protection sociale existe, mais si le seul horizon est le retour de la croissance, c’est une impasse. Avec la reprise, tout repart à la hausse, les émissions de CO2 notamment. Il faut penser un nouveau modèle. Les marges de manœuvre des ministres de l’écologie au sein des gouvernements passés sont toujours limitées, se heurtent à des résistances. J’en sais quelque chose. Avec le gouvernement actuel, on est plus dans une continuité par rapport au passé que dans un nouveau monde. »

Sur lemonde.fr, étonnant de voir tant de hargne contre Delphine Batho parmi les commentateurs de ce discours sans montrer la moindre connaissance de la personne et de son action. Pourtant dans son livre « Insoumise », elle montrait bien la profondeur de sa sensibilité écolo et tous les bâtons dans les roues qu’elle a eu en tant que ministre de la part de Hollande et sa clique. N’oublions pas qu’elle a été virée par le 1e ministre Ayrault uniquement parce qu’elle voulait préserver le budget de l’écologie. De plus Delphine Batho pointe bien la contradiction de base : nos protections sociales sont essentiellement fondées sur la croissance économique. Or la croissance économique et sa consommation d’énergie sont à la source de la dégradation écologique. Donc, difficile de coordonner écologie et défense des protections sociales telles qu’elles sont actuellement financées. Un nouveau modèle devra résoudre cette contradiction. Mais nous doutons fort que « Génération écologie, fort seulement de ses 2000 membres (et sans doute beaucoup moins), soit en mesure de faire advenir un gouvernement 100 % écologiste. Génération écologie est créé en mai 1990 par Brice Lalonde avec Jean-Louis Borloo, Yves Piétrasanta, Noël Mamère et Corinne Lepage. En fait il s’agit d’une initiative de François Mitterrand pour casser la dynamique des Verts qui ont dépassé 10 % aux européennes de 1989. Par la suite, chacun est parti de son côté, Brice Lalonde un peu partout, Noël Mamère chez les Verts, Corinne Lepage pour fonder CAP21, et Piétrasanta a rejoint Hollande en 2012… alors qu’il était président de Génération Ecologie ! Manger au râtelier du PS, c’est un refrain qui sera abondamment repris par beaucoup. Aujourd’hui on rejoint plutôt l’écurie Macron. Normal, l’écologie n’est plus à droite ou à gauche, elle cherche sa voie comme Delphine cherche la sienne.

Pour rester optimiste, voici un extrait significatif du livre de Delphine Batho : « Je ne me suis pas engagé en politique à quinze ans pour faire carrière mais pour changer le monde. Depuis presque trente ans, depuis mon adolescence… Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs d’enfant, la crise écologique est là… L’écologie n’a jamais été pour moi un combat séparé des autres, elle n’a jamais été un simple sujet parmi d’autres… Là est le cœur de mon désaccord avec le président de la République : la crise n’est pas conjoncturelle, elle est structurelle. Elle s’explique notamment par la crise énergétique et la raréfaction des ressources à l’échelle mondiale. » [Delphine Batho, Insoumise (Grasset, 2014)]

* LE MONDE du 3 mai 2018, Delphine Batho : « Je quitte le PS sans regrets »

3 réflexions sur “L’insoumise Delphine Batho devient Génération écologie”

  1. J’ oubliais : dame Batho , quelle est la vraie cause de la crise énergétique et de la raréfaction des ressources ?
    Chut , c’ est surtout la faute à la surpopulation , mdame !

  2. Génération écologie ? Aie , aie , aie : Mamère , Lalonde , Lepage en font partie ; achtung Minen ! Gauchiasserie , immigrationnisme , problèmes dits sociétaux vont prévaloir sur la réelle protection de la biodiversité et la vraie écologie et les militants sincères vont se retrouver Grosjean comme devant !!!!!!!!!!

    Considérant que l’ hyperprésence humaine sur la planète est la cause majeure de la crise écologique , il y a gros à parier que M. Batho , créature politique issue du parti sodomite (celui qui enc…e le monde ouvrier depuis longtemps ) va mettre la cause démographique sous l’ éteignoir .

Les commentaires sont fermés.