En Italie, le drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel frappé du terme « paix » en lettres capitales est le signe de ralliement des pacifistes. Visible dans l’espace public, il dénote l’hostilité de principe d’une large partie de l’opinion italienne à l’usage et au renforcement de la force militaire. De fait, dans son article 11, la Constitution de 1948 dispose que « l’Italie répudie la guerre en tant qu’instrument d’atteinte à la liberté des autres peuples et comme mode de solution des conflits internationaux ».
Allan Kaval : La bannière arc-en-ciel a flotté pour la première fois en 1961 lors d’une marche pour la paix organisée entre Pérouse et Assise, en pleine guerre froide, empreinte de références religieuses puisque ses organisateurs avaient choisi pour destination la ville de saint François. Les Italiens sont opposés au réarmement de leur pays et de l’Europe. 62 % des Italiens interrogés estiment qu’il existe des dépenses publiques plus urgentes que la défense, contre une moyenne de 34 % parmi la sélection de pays de l’Union européenne (UE) concernés par l’enquête. Ceci expliquant cela, 62 % des Italiens interrogés sont favorables à la signature d’un traité de paix impliquant des concessions territoriales au profit de la Russie. Le Parti communiste italien fut, dans l’après-guerre et jusqu’au début des années 1990, le plus puissant d’Europe occidentale, transmettant dans la culture du pays une image positive et bienveillante de Moscou qui a pu lui survivre.
De plus l’Italie a eu une expérience désastreuse de la seconde guerre mondiale, entre défaites militaires, occupation et conflit entre fascistes et antifascistes. Pour les Italiens, la guerre fait partie des maux que le passage du régime mussolinien à la République devait reléguer au passé. L’opinion publique italienne est traditionnellement rétive à l’idée d’une guerre juste. Il y a une incapacité à penser la guerre comme un instrument permettant de rétablir la justice, d’affirmer un droit moral. C’est une vision réaliste qui perçoit les conflits comme de pures confrontations cyniques entre puissants. Les peuples sont toujours les objets et les victimes, jamais les sujets motivés par des principes.
Le revers du pacifisme italien, c’est une tendance à toujours se mettre par commodité du côté du plus fort.
Le point de vue des écologistes pacifistes
Le pape François, dénomination en référence explicite à Saint François d’Assise, a rédigé une lettre rendue publique. Pour le souverain pontife, les guerres sont « de plus en plus absurdes » et ne font que « dévaster les communautés et l’environnement, sans offrir de solutions aux conflits ». Le pape demande aux médias de « désarmer les mots pour désarmer les esprits » et espère que les institutions se doteront « de sang neuf et de crédibilité ». L’urgence de la paix lui est devenue plus essentielle au cours de son hospitalisation : « La fragilité humaine, en effet, a le pouvoir de nous rendre plus lucides sur ce qui dure et sur ce qui passe, sur ce qui fait vivre et sur ce qui tue. »
Cette position tranche avec analyse traditionnelle de l’Église, fervente adepte de la guerre juste. Pourtant il n’y a pas de guerre juste, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. Et elles n’arrivent jamais au résultat recherché, une paix durable. Les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à la seconde guerre mondiale. Un autre point de vue est possible, valoriser une armée transnationale d’interposition.
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l’item « guerre » dans notre dictionnaire
extraits : L’objection de conscience n’est pas forcément opposé à l’utilisation d’une force d’interposition. Au Kosovo, l’intervention armée contre la Serbie en mars 1999 a été une innovation majeure dans le droit international : attaquer un pays souverain à l’intérieur de ses frontières sans mandat explicite d’une quelconque organisation internationale. L’action de l’OTAN se justifiait par la paralysie de l’ONU, bloquée par le droit de veto au conseil de sécurité. Il n’est plus possible de penser que le droit d’ingérence militaire est une idée coloniale puisqu’il s’agit d’abord de répondre à l’appel des victimes. En intervenant militairement dans une région quelconque du monde, une future armée mondialisée ne peut imposer une société civile, mais au moins, elle tient en respect les dictateurs, les revendications ethniques et les pays sans gouvernement. Quand il n’y aura plus d’armées nationales, mais seulement une force d’intervention supranationale, alors le pacifisme affirmé dans le chapitre 2 de la Constitution japonaise deviendra force de loi : « De la renonciation à la guerre : aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l’ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation….
2027, État et Protection des populations
extraits : Il existe une solution pour améliorer l’efficacité des troupes de l’ONU. C’est la création de forces permanentes de l’ONU, nombreuses et bien équipées, issues des pays riches. À ce moment-là, l’humanité posséderait une sorte de police supranationale qui marquerait l’avènement d’une société pacifiée. Un président d’envergure internationale mettrait les forces armées françaises à disposition de l’ONU. La France ne chercherait plus à préserver une défense armée nationale, elle serait directement partie prenante d’une instance internationale ayant pour objectif premier le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Notre pays pourrait ainsi assurer d’une façon indirecte sa propre sécurité : pourquoi attaquer un pays qui se veut le garant de la paix universelle ?….
J’en connais au moins deux qui doivent commencer à s’ennuyer, et se dire que le pacifisme ça commence à bien faire. Biosphère sait bien que ce n’est pas du tout leur tasse de thé, et s’il ne veut pas les perdre… alors il aurait peut-être intérêt à changer de rubrique. Nous servir un bon plat de Canard, par exemple (Uncategorized), ou alors de la bonne musique Pop (démographie)…
Enfin quelque chose qui les inspire, quoi. Parce qu’en attendant, quand j’ai personne à flinguer moi je m’ennuie.
Le drapeau arc-en-ciel est appelé drapeau de la paix. Aujourd’hui il est surtout connu comme celui de la communauté LGBT.
C’est aussi le maillot du champion du monde de cyclisme, porté par Coppi, Van Looy, Merckx, Sagan, Van der Poel, et Pogaçar aujourd’hui ! Un sacré beau maillot !
– « Le pape demande aux médias de « désarmer les mots pour désarmer les esprits » et espère que les institutions se doteront « de sang neuf et de crédibilité ». L’urgence de la paix lui est devenue plus essentielle au cours de son hospitalisation. ». L’urgence de la paix lui est devenue plus essentielle au cours de son hospitalisation » ( les écologistes pacifistes )
Si les mots ont encore un sens… et s’il y en a un en Italie qui peut être qualifié sans aucun doute de pacifiste… pour moi c’est bien le pape. Et sur ce point sa crédibilité ne souffre pas de la moindre tache. Et quoi qu’en disent certains.
– Le pape François n’est pas un homme de paix ( lepoint.fr 22/08/2022 )
Mieux vaut toujours écouter d’autres sons de cloches :
– Le pape est-il pacifiste ? Pas si simple… ( lavie.fr 06/01/2016 )
– Le pacifisme du pape François est-il juste ? ( aleteia.org/2024/03/23 )
Quoi que chacun puisse en penser, j’adhère totalement à son appel à «désarmer les mots pour désarmer les esprits». Ce qu’un adepte des «dé» et de la décolonisation des imaginaires comprendra de suite. 😉 En effet, désarmer les mots c’est calmer les esprits.
Cela consiste bien sûr à critiquer (contrer, refuser, modérer, calmer…) le langage (discours) des fous de guerre et autres va-t’en-guerre, tueurs avec ou sans guillemets… tous ceux qui jouent sur les peurs et nos bas instincts, attisent les haines etc.
Seulement les mots guerriers sont partout. Dans le sport, les entreprises, la politique etc. partout ON ne parle que de victoires et de défaites, d’adversaires et d’alliés, de conquêtes, de cibles à atteindre et j’en passe. La Compétition est partout, misère misère !
– « Le Parti communiste italien fut, dans l’après-guerre et jusqu’au début des années 1990, le plus puissant d’Europe occidentale, transmettant dans la culture du pays une image positive et bienveillante de Moscou qui a pu lui survivre. […] Le revers du pacifisme italien, c’est une tendance à toujours se mettre par commodité du côté du plus fort. »
Je le disais hier, l’idée (la place) que représente l’armée (la défense, la guerre, la paix…) dans un pays est liée à sa culture, et donc à son histoire. Si aujourd’hui une majorité des Italiens peuvent être qualifiés de pacifistes… ce n’est certainement pas le cas de ceux qui idolâtrent Poutine, qui jugent sa guerre juste, tout autant que ses revendications territoriales.
Ceux-là seraient-ils alors des nostalgiques de l’URSS, et de son objectif de diffuser son idéologie à l’échelle mondiale ? Des communistes, des rouges, des gauchos quoi. (à suivre)
Non, et il faut appeler un chat un chat, Italiens ou autres ceux-là sont juste des fachos.
Mais bien sûr ON dira que ce mot ne veut rien dire, qu’il veut dire n’importe quoi, comme gauche et droite etc. que les gauchos en voient partout et blablabla. Bref, bonjour la grande confusion et le grand n’importe quoi. Sauf que le fascisme a son histoire, qui justement commence en Italie. Les idées qui le caractérisent ne prêtent à aucune confusion, et bon courage aux fachos pour nous «démontrer» qu’ils sont pacifistes.
Et aujourd’hui en Italie et ailleurs cette peste s’affiche de plus en plus décomplexée.
– « «Il fascismo non passerà» « Le fascisme ne passera pas». Ce mot d’ordre, scandé à tort et à travers depuis un demi-siècle, sonnait à la fois comme un programme et comme une certitude. Le fascisme ne devait pas passer et… le fascisme est passé. »
( Le fascisme revient-il en Italie ? revue-etudes.com nov 2022 )