« Make our planet great again ! », slogan électoral ?

Au lendemain d’un quasi-écrasement programmé de toute opposition au parlement pendant ce quinquennat, Emmanuel Macron va porter une lourde responsabilité dans l’avenir de nos générations futures. Son nouveau slogan « Make our planet great again ! » est-il un leurre à visée électoraliste ou une véritable conversion à l’écologie ? Stéphane Foucart se pose la question :

« M. Macron est-il convaincu de l’importance cardinale des enjeux écologiques ? Au premier abord, il est difficile de s’en persuader. Lors de son passage à Bercy, il a montré une imperméabilité à peu près totale à ces questions. En témoigne, par exemple, la concession minière accordée en baie de Lannion, autorisant l’extraction de sable coquillier, au prix de dommages environnementaux potentiellement considérables. Ou encore le permis de recherche d’or, de cuivre, de zinc et d’argent accordé à une société minière australienne dans les Côtes-d’Armor, sur un secteur de plus de 400 km2, et fédérant contre lui tous les candidats aux législatives de la circonscription concernée…Entre un premier ministre ancien lobbyiste d’Areva qui a voté contre toutes les lois environnementales du dernier quinquennat, un ministre de l’économie qui souhaitait supprimer le principe de précaution de la Constitution pour relancer la croissance, un ministre de l’agriculture qui n’a pas voté l’interdiction des pesticides « tueurs d’abeilles » et un ministre de l’action et des comptes publics qui, à l’automne 2016, justifiait les sorties climatosceptiques de son mentor Nicolas Sarkozy, on se demande comment le ministre de l’écologie Nicolas Hulot pourra mettre en œuvre la moindre transition environnementale. Son arrivée à l’hôtel de Roquelaure, au deuxième rang protocolaire gouvernemental, n’est pourtant pas anodine. Et d’autant moins que l’intéressé n’y restera pas s’il ne peut rien y faire. »* Les commentateurs sur lemonde.fr s’interrogent aussi :

Renée Dulées : J’ai déjà exprimé ces doutes notamment dans la lettre ouverte contre la mine de Merléac. Avec l’absence d’opposition parlementaire se dessinant, je crains que le verrou de Bercy manipulé par le sieur Lemaire, ne s’obstine qu’à nous narguer encore et toujours d’un clic clac sous sous, malgré l’unanimité contre lui.

SARAH PY : L’ensemble des décideurs de la planète, économiques, financiers et autres ont compris que les enjeux du climat étaient déterminants et qu’ils devenaient une contrainte et au delà une opportunité. Il faut dire qu’ils sont concernés comme tout le monde et la capacité à saisir les opportunités est la définition même de l’entrepreneur.

Michel PHILIPS : A défaut d’avoir une vraie « culture » écologique, Macron n’est pas sot. Tant pis s’il s’engage sur de vrais progrès écologiques sans en être vraiment convaincu. Un premier exemple excellent serait, pour moi, l’abandon de l’aéroport de NDDL.

* LE MONDE du 14 juin 2017, « M. Macron est-il convaincu de l’importance cardinale des enjeux environnementaux ? »

2 réflexions sur “« Make our planet great again ! », slogan électoral ?”

  1. François Béranger EN AVANT
    Sur la vieille photo jaunie
    C’est vos premières vacances.
    Vous partez dans l’insouciance
    Sur deux vélos pourris (…)
    Je vois dans le filigrane
    De la vieille photo jaunie,
    Derrière vos vieilles bécanes
    Défiler tous vos acquits.
    Toutes les générations,
    Têtues, jamais vaincues.
    Leurs luttes contre l’oppression,
    Le Front Popu, la Sécu.
    Mais la photo s’obscurcit.
    Vos victoires sont bafouées.
    Le monde regarde, suffoqué,
    Revenir la barbarie.

    En avant pour le grand bond en arrière!
    En avant! En avant! En avant!

  2. Est-ce que ce Monde est sérieux ?
    Hier il fallait tout parier sur la startup « ni-ni-et-en-même-temps » , il fallait y croire, c’était là une formidable chance pour l’écologie.
    Et aujourd’hui on doute sur les fondamentaux. On se demande si par hasard, ce jeune libéral ne se foutrait pas un peu de nous ; comme s’était bien foutu de nous l’autre petit Nicolas en son temps.

    Et cette lumière qui voit un excellent progrès écologique dans l’abandon de NDDL… Mon Dieu qu’ils sont bêtes !

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