Malthusien, ni droite, ni gauche, ni extrême

ll est stupéfiant de constater qu’une fraction infime de l’Extrême droite rejoint les thèses malthusiennes et même la philosophie de l’écologie profonde alors qu’une immense majorité de l’Extrême gauche rejette complètement toute mention de la surpopulation… Même les écologistes institutionnels ne veulent pas entendre parler de Malthus, même les décroissants du mensuel de Vincent Cheynet. Le débat sur les affinités (ou non) des malthusiens avec un positionnement politicien est certes intéressant, mais il faudrait un très gros livre pour en tirer (peut-être) une conclusion… provisoire !

Prenons l’exemple de l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne et considéré comme un cercle de réflexion très à droite. Il a organisé le 15 avril 2023 sur toute la journée un colloque, Face au déclin anthropologique, vivre en Européen, qui comportait 12 thématiques, dont « Démographie : le piège du nombre ».

Il est intéressant qu’une branche de la droite s’inquiète de la surpopulation humaine car le Rassemblement National de Marine Le Pen et Reconquête d’Éric Zemmour sont au contraire profondément natalistes. Les étiquettes « d’extrême droite » mises par des gens de gauche sur certaines idées ne servent souvent qu’à empêcher le débat et à discréditer ceux qui ne sont pas dans la ligne de pensée imposée par une gauche écolo qui se dit bien-pensante… Il faut encourager ceux qui sont conscients des ravages de la surpopulation,  qu’ils soient de gauche, de droite ou d’écologie politique !

 Le piège malthusien ou piège démographique est une condition selon laquelle l’excédent de population cesserait de croître en raison d’une pénurie de nourriture conduisant à la famine. L’intervenant, Fabien Niezgoda, est un ancien des Verts. il les quitta en 1994 lorsque le parti s’associa officiellement à la gauche. Il est devenu un cadre dirigeant du MEI, (mouvement écologiste indépendant), candidat écolo aux législatives de 2012. Il a dirigé le dossier d’Éléments n° 184, Surpopulation : le trop-plein

Nous avons déjà présenté ses idées sur ce blog biosphere :

Surpopulation, idée politiquement inclassable

Fabien Neizgoda est avant tout professeur agrégé d’histoire-géographie. Cela se voit dans le choix des citations de Niezgoda tirées du livre « le Sens de l’Écologie Politique » (2017) dont il est co-auteur avec Antoine Waechter. Il apparaît plus proche des idées d’Arne Naess en matière d’écologie profonde que des slogans de l’extrême droite.

– « Ce n’est pas simplement en voulant optimiser nos relations avec notre habitat (par une gestion durable des écosystèmes) que nous nous sauverons. C’est aussi en posant des limites à notre emprise, en respectant l’espace du sauvage pour ce qu’il est, en posant un regard gratuit et, en un sens, fraternel sur le loup, le lynx et l’ours des Pyrénées, sur le sanglier et le crapaud accoucheur, sur la chouette de tengmalm et l’azuré des paluds. Ainsi seulement, nous approcherons peut-être, un peu mieux, ce que nous sommes et la signification de notre appartenance au monde. Méditons les vers d’Hölderlin : “C’est en poète que l’homme habite sur cette terre.” »

– « N’aborder la nature que dans le rapport utilitaire que l’homme peut entretenir avec elle est pourtant très problématique, y compris pour l’homme lui-même, comme j’ai cherché à le montrer précédemment en m’appuyant sur la philosophie de Heidegger. Quoi qu’il en soit, entrer dans la logique comptable de l’intérêt et ne pas accorder à la nature une valeur intrinsèque, c’est risquer de la voir passer par pertes et profits. L’évaluation de l’avantage résultant de la préservation d’un espace naturel peut très bien estimer cet avantage inférieur à celui d’une exploitation à court terme ou d’une destruction pure et simple. »

La présentation du colloque de l’Institut ILIADE est intéressante à connaître, Niezgoda apparaît comme « décalé » !

L’extension du règne de la technique et les errements d’un modèle économique et social, fondés sur le mythe du progrès indéfini et de la croissance illimitée, menacent notre civilisation. Pour autant, ce déclin n’est pas une fatalité. L’Institut Iliade s’attaque donc à un enjeu de fond majeur à l’occasion de son Xe colloque. Les nations occidentales sont aujourd’hui au bord d’un véritable effondrement anthropologique. Le déclin démographique, la baisse des capacités cognitives reflétée par la chute du quotient intellectuel, la multiplication des pathologies provoquées par l’artificialisation des modes de vie, l’incapacité à affronter des situations conflictuelles ainsi que la multiplication des troubles de l’identité sexuelle constituent les symptômes les plus évidents de cette inquiétante évolution.

Les causes de ce processus sont multiples : contre-sélection générée par le malthusianisme des élites et la fécondité des couches les moins éduquées de la population, issues en grande partie de l’immigration extra-européenne ; conséquences néfastes de l’utilisation massive et précoce des écrans sur le développement cérébral des enfants ; effondrement de l’enseignement ; conditionnement des esprits par des idéologies subversives qui prétendent empêcher les peuples d’Europe de fonder leur avenir sur l’héritage d’une culture partagée ; rupture de plus en plus nette avec les réalités naturelles ; dégradation générale de l’environnement et de l’alimentation. À ces périls s’ajoutent les délires des apprentis-sorciers qui rêvent de « transformer » l’espèce humaine en l’affranchissant de tout conditionnement biologique.

L’Occident menace de périr asphyxié par les conséquences non maîtrisées de l’extension du règne de la technique et par les errements de son modèle économique et social, fondé sur le mythe du progrès indéfini et de la croissance illimitée. De manière paradoxale, cette situation pourrait conduire à l’avènement d’une véritable « idiocratie », privant les Européens des moyens de préserver leur inventivité scientifique et leur prospérité, et d’affirmer leur puissance dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources énergétiques.

Cependant, ce déclin civilisationnel n’est pas une fatalité. Les jeunes Européens doivent se préparer à vivre des temps troublés, qu’ils devront aborder avec des corps, des âmes et des esprits trempés. Face à l’avachissement général, il convient de réaffirmer l’idéal de l’homme « complet », refusant la paresse intellectuelle et physique. Il s’agit d’assurer la transmission de notre vision du monde contre tous les ressentiments délétères. Il importe surtout de restaurer au sein de la Cité un ethos commun, qui permette de fonder l’existence sur le socle des réalités naturelles, tout en exprimant la vocation de nos peuples à cultiver l’excellence, en vue de façonner librement leur espace géopolitique.

9 réflexions sur “Malthusien, ni droite, ni gauche, ni extrême”

  1. marcel Duterte

    L’ habituel casse bonbons avec ses commentaire à la noix qui ne démontrent jamais rien (comme le dit avec justesse BGA80) , ses imprécations , ses fausses indignations lorsqu’ on évoque le danger réel de grand remplacement par des ethnies de m…e, se permet de critiquer biosphere : on aura tout vu .
    On reconnaît bien là et je l’ ai déjà souligné , le petit staline qui sommeille en tout gauchiste
    Je trouve M. Barthes bien courtois avec un personnage tel que ce michel c qui hante ce site depuis son EHPAD située dans les Pyrénées, cadre beaucoup trop beau pour ce jobard

  2. Il n’y a rien de stupéfiant, ni même d’étonnant, à ce que certains tristes sires de l’Extrême droite se déguisent en apôtres de Malthus. ( lire MICHEL C – 19 AVRIL 2023 À 12:21 et 12:49 sur “L’écologie, impensé du Rassemblement National” )
    Leur grande hantise c’est l’Autre. Principalement les «afromuzz», tous des «lapins» comme ils disent. Sans oublier les rouges, «l’ ennemi à abattre dans tous les sens du terme» ( MARCEL DUTERTE 20 AVRIL 2023 À 07:33 )
    De tout ça ils en ont une peur bleue, les pauvres. Ce qui pour le coup serait vraiment stupéfiant, c’est qu’ils rejoignent les idées de Marx ou de Proudhon.
    ( Les mouvements antimigratoires en Europe – Jean Yves Camus- vie-publique.fr )
    Pour ce qui est de leur «écologie», puisque eux aussi se doivent d’en être, elle a exactement la même profondeur que leur incompétence en la matière. Abyssale !
    ( à suivre )

    1. – « Il faut encourager ceux qui sont conscients des ravages de la surpopulation, qu’ils soient de gauche, de droite ou d’écologie politique ! » (Biosphère)

      Les encourager à quoi ? À continuer à débiter leurs saloperies ?
      Quant à cette histoire d’étiquette, pour empêcher le débat… arrêtons le cirque !
      Un chat est un chat ! Si vous ne savez pas situer Malthus, Marx, Proudhon, Pétain, Waechter, Cochet et Jean Passe… si vous êtes déboussolé et que vous ne savez pas où vous habitez… je redis que c’est juste VOTRE problème. Et n’allez surtout pas vous en prendre aux autres, en les accusant de refuser le débat et blablabla. Maintenant si vous ne faites que juste semblant, là c’est encore pire. De toute façon de tout ça on en a rempli des pages et des pages : faux débat, débat pipé, terrain miné, etc. etc. Sans oublier le «caractère pathologique de leur démarche» qui se confirme jour après jour. ( à suivre )

      1. Maintenant si Biosphère n’a aucun scrupule à fricoter avec la fachosphère… si son patron y trouve même quelques affinités… s’il pense que des commentaires aussi creux que pourris participent à faire avancer sa fumeuse intelligence collective… mais si ce n’est que ça, alors qu’il le dise clairement !
        Au lieu de tourner comme il le fait autour du pot, pourri.
        Et cela vaut également pour mon cher Didier, qui semble être en manque d’inspiration sur ce sujet là.

    2. Didier BARTHES

      Vous remarquerez Michel C qu’au contraire la vraie extrême droite, je veux dire celle qui a été liée au nazisme, était plutôt nataliste, il fut un temps où c’était plutôt la gauche qui en Europe était sensible aux thèse antinatalistes, voir le combat d’une Jeanne Humbert.
      Quant à aujourd’hui je ne vois pas ce qu’il y a d’extreme droite dans le fait de constater la réalité des chiffres, à savoir la plus grande fertilité (et de loin) de certains peuples par rapport à d’autres et le remplacement de population, Vous vivez dans un endroit qui semble ignorer cela, mais les trois principales métropoles françaises (et même beaucoup des suivantes, allez à Mulhouse) le vivent tous les jours.

      1. Désolé mon cher Didier, quand j’ai posté À 10:26 je n’avais pas encore vu votre réponse. Ceci dit cette réponse ne répond toujours pas à mes questions.
        Je viens d’ailleurs d’en rajouter une À 10:21. Et tiens… encore une là :

        – « Il faut encourager ceux qui sont conscients des ravages de la surpopulation, qu’ils soient de gauche, de droite ou d’écologie politique ! » (Biosphère)
        Tiens moi par exemple… de gauche clairement… et qui n’a jamais nié que le (sur)nombre était un réel problème, un parmi d’autres seulement, et qui est donc conscient des ravages, de ceci et de cela… vous m’encourageriez à quoi ?
        Hors-mis bien sûr de prendre la carte chez vous, à DR.
        Pas à m’encarter chez les fachos quand même, si ?

      2. Didier BARTHES

        Ah non Michel C, je suis trop respectueux de votre liberté de penser pour vous encourager à prendre votre carte dans des mouvements qui ne vous conviennent pas, la seule chose à laquelle je vous encourage c’est de venir nous (DR) dire bonjour si un jour nous passons dans votre région.
        Pour la carte je précise aussi que je n’appartiens à aucun des mouvements que vous classez dans les fachos, vous connaissez mon appartenance politique elle est centrée sur l’écologie

      3. marcel duterte

        JM Le Pen a été ostracisé à mort par les amis de michel c pour avoir évoqué 40 ans auparavant le danger de submersion (im)migratoire initié par le gros patronat et encouragé par toute la gauche ensuite.
        La gauche , à quelques exceptions, a toujours été comme cela sauf dans les premiers temps du socialisme, elle porte l’ irréalisme, la nuisance , la malhonnêté , la lâcheté , la trahison ,le mensonge et l’ hypocrisie dans se gênes.
        Face à ces scélérats qui nuisent même à une cause noble comme l’ écologie , je me fais un plaisir de me déclarer d’ ultradroite et de combattre ces gens jusqu’ à leur défaite

      4. Didier BARTHES

        Tout dépend de qui vous faites entrer dans ce que vous appelez la fachosphère, si ce sont des groupes néonazis, nous serons d’accord, si ce sont des mouvements qui regroupent aujourd’hui 40 % des français ou qui gouvernent en Italie, eh bien ça dépend des sujets certains de leur points de vue me conviennent et d’autre pas.
        Mais il est fort probable que nous n’ayons pas la même définition de la fachosphère. A mes yeux par ex LFI est liée à des idéologies qui ont fait leur preuve en matière d’autoritarisme et d’assassinat des libertés (et des hommes) qui les font assez clairement entrer dans cet ensemble

Les commentaires sont fermés.