Mamère quitte EELV, les rats veulent diriger la danse

Noël Mamère, le chat qui râle : « Notre parti (EELV) ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d’élus… Les vrais patrons sont ceux qu’on appelle « la firme » : Cécile Duflot et ses amis… La conférence environnementale n’était qu’un trompe-l’œil… Aucune des niches fiscales nuisibles à l’environnement et à la santé concernant les transports, l’agriculture, le diesel, les agrocarburants ou les pesticides n’ont été remises en cause. Et nos amis disent que c’est formidable ?… Aujourd’hui, je ne vois pas très bien l’utilité des écologistes dans la majorité. Les écologistes passent leur temps à accepter ce qui ne correspond pas au projet qu’ils sont censés porter… Nous avons abandonné notre fonction de lanceur d’idées pour devenir un parti comme les autres, obsédé par ses jeux d’appareil… » (lemonde.fr du 25 septembre 2013)

Nous comprenons son ras-le-bol. Pour le Congrès EELV le 30 novembre 2013, il y aura deux tendances. Le clan actuellement majoritaire maintiendra la cohérence pro-gouvernementale de « Maintenant » (La Boussole, Agir et Ecologie Positive ont fusionné ce week-end). Titre probable pour le congrès de Caen : donnez-nous un blanc-seing pour continuer comme avant, soutenir le PS et garder nos postes ! En face la motion d’orientation « Avenir Ecolo », sans aucune tête d’affiche ni élus notoires, proposera une vraie délibération pour les militants : « De nombreux adhérents s’interrogent sur notre utilité en tant que parti au sein de ce gouvernement pro-nucléaire et qui défend si peu l’écologie. C’est pourquoi nous demandons un vrai bilan avec analyse indépendante. Et si nous le jugeons opportun, nous demanderons un référendum d’initiative militante sur la sortie du gouvernement. »

Le jeu d’appareil d’un côté, le jeu démocratique de l’autre, que faut-il donc choisir ?

5 réflexions sur “Mamère quitte EELV, les rats veulent diriger la danse”

  1. Avec la cassante et hystérique Eva Joly , Con Bandit et la géographe Duflot, ce parti pastèque risque la chute dans les abysses électoraux .
    De plus, ces jocrisses auront beaucoup contribué à salir l’ image d’ une noble cause .

  2. D’accord avec vous sur la superiorite de la democratie directe sur la democratie representative. Bon, les petits coups d’etat entre amis ne sont pas nouveaux a EELV. Et Mr. Mamere, qui quitte EELV en minoritaire aujourd’hui, avait moins d’etats d’ame quand il prit en majoritaire la place de Mr Lipietz aux elections presidentielles de 2002 (malgre sa decision « irrevocable » de ne pas le faire, je m’en souviens tres bien, j’etais en France a l’epoque, c’etait assez amusant…ou desesperant).

  3. Vous ecrivez: « Le jeu d’appareil d’un côté, le jeu démocratique de l’autre, que faut-il donc choisir ? »
    Les psychodrames des Verts m’amusent, mais quand meme, la ligne de Mme Duflot (motion « Maintenant ») est majoritaire, non? Vous accordez ou refusez des brevets de democratie selon vos gouts personnels, mais le « bon peuple » d’EELV a parlé autrement.

    1. La démocratie directe (un référendum), l’emporte sur la démocratie représentative. De toute façon, EELV n’a que faire des procédures démocratiques. Pascal Durand, son secrétaire national, vient de confirmer qu’il quitte la tête d’EELV (il a été viré) : « J’ai privilégié les débats de fond, refusé les attaques personnelles et la facilité des petites phrases. Je voulais continuer à pouvoir agir autour d’une large motion d’union. Or, la semaine dernière, une partie non négligeable du pôle majoritaire m’a désigné publiquement comme un facteur d’instabilité », dénonce-t-il. Pascal Durand avait été la cible de critiques des cadres du parti après avoir lancé un ultimatum sur la transition écologique à François Hollande six jours avant la conférence gouvernementale. « Si j’avais trahi ou commis une faute, j’aurais pu comprendre la violence des critiques. Mais là, j’ai porté la ligne du mouvement, je ne suis pas parti dans une dérive personnelle », estime-t-il.
      (Le Monde.fr | 25.09.2013 à 12h53)

  4. Quelques réactions au départ de Noël Mamère
    Daniel Cohn-Bendit, coprésident du groupe Les Verts-Alliance libre européenne au Parlement européen : « Je comprends la décision de Noël Mamère. Je partage son ras-le-bol sur le fonctionnement, le clanisme, les couples terrifiants qui règnent sur EELV. Il s’est dit, avec le départ ou la mise à l’écart de Pascal Durand, trop c’est trop. »
    Nicolas Hulot, ancien candidat à la primaire EELV pour la présidentielle de 2012 : « Ce qui est clair, c’est que dans cette formation politique, il y a quelque chose qui ne marche pas : ils ne rencontrent pas l’adhésion de la société. Il y a presque un rejet sur l’écologie aujourd’hui. »
    Denis Baupin, EELV et surtout vice-président de l’Assemblée nationale : « Je respecte beaucoup les combats qu’a menés Noël, mais là, il se trompe de combat. On participe au gouvernement, Noël dit que nos électeurs ne sont pas d’accord mais, dans tous les sondages, 90 % assurent qu’ils veulent qu’on reste, qu’on pèse, qu’on ne parte pas en vacances. On ne gagne pas sur tout, mais il y a aussi des victoires. »
    Erwan Lecoeur, sociologue : « Je connais bien ce parti, j’y ai travaillé (en tant que consultant stratégie de novembre 2008 à juin 2009), j’ai pu voir le différentiel entre la fraîcheur de la campagne 2009 et la vie interne de ce parti. Les gens ne se forment pas, ne se parlent pas entre eux. Il n’y a pas de vie intellectuelle dans ce parti. Selon les sondages, ça plaît plutôt bien au public ‘les gentils écolos’. Mais derrière, il y a une base militante qui est en train de se détourner et qui va aller ailleurs pour espérer faire bouger les lignes. Ce que ce parti ne semble plus en mesure de faire. »

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