Même Gabart et Pesquet sont inquiets !

Thomas Pesquet, l’astronaute : Arrivé dans l’espace, j’ai compris la finitude de la planète. Là-haut, il n’y a rien. La Terre est une petite oasis dans un désert à perte de vue. Le seul choix de survie que l’on ait, c’est de rester dans l’oasis. Je n’aime pas les messages comme « on va coloniser la planète Mars », cela me fait bondir. Car les gens se disent « ce n’est pas grave, on aura une autre planète ». Technologiquement, ce n’est pas vrai.

François Gabart , le marin du tour du monde : Quand on vit sur un bateau, on écoute la nature, on joue avec les éléments, le vent, la mer. On vit aussi dans un système isolé, comme dans une station spatiale. On doit produire son énergie, on consomme son eau de manière limitée, on économise, on fait attention aux déchets. On comprend la notion de système fermé. Je conseillerais à chacun de faire cette expérience.

Thomas Pesquet : L’être humain ne peut vraiment saisir que ce qui est à sa portée.On comprend le changement mais il ne crée pas de peur. Il y a une inquiétude, mais pas de peur physique. Cela nous dépasse.

François Gabart : Il y a une différence entre le fait de concevoir le changement climatique, de le penser, de l’intellectualiser et celui de le vivre émotionnellement. Malheureusement, on n’agit que quand on est dans l’émotionnel. C’est à partir de là que l’on changera radicalement notre façon de vivre.

Thomas Pesquet : Tout le monde se regarde en chien de faïence, attendant que les autres agissent. Or il n’y aura pas de coup de baguette magique, de solution technologique pour sauver la planète. Certains essayent de vendre cela, mais ce n’est pas vrai.

François Gabart : Est-ce trop tard ? Personne ne peut le dire, mais quoi qu’il en soit, agissons, on verra bien après.

Thomas Pesquet : Il faut vraiment changer nos comportements, accepter de vivre autrement, que les gens soient prêts à renoncer à une partie de leur confort. Bizarrement, tout le monde veut sauver la planète, mais quand il s’agit de passer à l’action, on attend que cela vienne de la sphère politique, des constructeurs de voitures…

François Gabart : N’attendons pas que tout le monde agisse de la même façon, mais agissons même si le voisin ne le fait pas.

Thomas Pesquet : L’activité humaine, par définition, consomme des ressources. La meilleure manière de limiter notre impact sur la nature serait que l’on soit moins nombreux, mais on ne va pas arrêter de faire des enfants.

Source : LE MONDE du 6 juillet 2019, François Gabart et Thomas Pesquet : « Il n’y aura pas de coup de baguette magique pour sauver la planète »

4 réflexions sur “Même Gabart et Pesquet sont inquiets !”

  1. Thomas Pesquet dit des choses justes, par contre on peut lui suggérer une mesure intermédiaire, on ne va pas arrêter de faire des enfants, certes mais on peut en faire moins, par ex un peu moins de deux par couple pour peu à peu réduire le nombre d’humains sur la planète.

    1. Puis les conseils de Pesquet c’est = «  »fais ce que je dis pas ce que je fais » », parce que gaspiller du carburant pour faire du tourisme spatial ça ne le dérange pas ! Donc je dis refusé ! Marre des yakafokon puis qui ne sont pas capables de montrer l’exemple, même pire ils se goinfrent !

    2. Didier Barthès : Thomas Pesquet veut peut-être simplement dire qu’en étant beaucoup moins nombreux, nous pourrions être plus nombreux à pouvoir nous offrir des voyages spatiaux.
      Imaginons… si toute l’humanité avait la chance, comme lui en eu la chance, de voir la Terre d’en haut, de voir notre planète si bleue, si belle, si petite… alors je suis con vaincu que chacun atterrirait écologiste pour de vrai. La bonne blague ! (celle-là aussi faut l’encadrer 🙂

  2. C’est bien beau que le Thomas nous raconte tout ça, mais qu’il commence par montrer l’exemple en renonçant à de futurs voyages spatiaux, combien de carburant pour propulser une fusée ?

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