Militer à l’heure de la société du spectacle

Il y a les amuseurs publics qui nous font perdre notre temps, ainsi Valérie Lemercier : « Faire rire représente les premières joies de ma vie. Tout d’un coup, on a le sentiment de servir à quelque choses, d’avoir un intérêt. » Comme si une franche rigolade entre potes n’était pas la bonne méthode plutôt que sourire enfermé dans une salle de spectacle. Et puis il y a ceux qui servent vraiment à quelque chose. Ainsi Vincent Magnet qui laisse aux forêts le temps de vivre, Antidia Citores qui se met au service des océans, Sylvie Monier en défenseure opiniâtre des haies, Victor Noël, 16 ans (dont huit à protéger la nature), Rachel Lagière qui plante des variétés paysannes, François Sarano avec qui on reprend contact avec le vivant, etc. Grâce à eux et à tous les autres militants dans l’ombre, je sais que l’humanité peut être l’instrument du meilleur parmi le pire. Et je sais aussi que militer pour l’écologie, c’est ne pas s’attendre à des résultats probants, mais c’est faire ce qu’on doit faire.

J’ai toujours été un prophète de malheur comme Claire Nouvian, tous ceux qui annoncent la catastrophe afin que l’on puisse réagir et l’éviter. Mais aujourd’hui nous les écolos nous regardons les faits, le dérèglement climatique, la disparition des espèces, le recul de la démocratie, la concentration inouïe des richesses, l’état de surveillance numérique, le divertissement qui a gagné contre le goût de connaître et de réfléchir. Garder espoir relèverait de la profession de foi. Or nous ne sommes pas croyants, nous sommes réalistes. Les militants de Greenpeace ou de l’Earthforce ne sont pas des extrémistes, les vrais extrémistes ce sont les anti-écolos qui empêchent médiatiquement de lutter tous ensemble pour faire la paix avec notre mère la Terre et avec tous nos frères et sœurs qui méritent ce titre. Pour l’instant, nous perdons tous les combats, pour la planète, la justice sociale et les libertés fondamentales. L’humanité déraille et les bateleurs devraient arrêter de nous faire collectivement perdre la tête. Sinon, à bout d’arguments, les militants se transformeront en écoguerriers qui n’auront plus rien à perdre et qui n’hésiterons pas à détruire les biens nuisibles à l’équilibre planétaire.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

23 janvier 2020, Claire Nouvian, militantisme et désespoir

11 octobre 2020, Urgence écologique et destructions de biens

29 mars 2018, L’encéphalogramme plat du militantisme chez les jeunes

15 avril 2015, Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier)

20 août 2014, Les écoguerriers en vert sont-ils des terroristes ?

9 septembre 2013, L’écologie pousse forcément au militantisme

21 juillet 2013, La force du militantisme écolo l’emportera forcément

6 décembre 2012, Où sont les écoguerriers ? Partout et près de vous !

19 septembre 2012, Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson

17 septembre 2007, écoguerrier = terroriste ?

24 avril 2007, le code de l’écoguerrier

10 réflexions sur “Militer à l’heure de la société du spectacle”

  1. Fikile Ntshangase, opposante à l’extension de la mine de Sokhele en Afrique du Sud, a été abattue à son domicile par 4 individus armés. Elle était la vice-présidente de Mtozoli Community Environnmental Justice Organisation, qui attaque en justice la firme Tendele Coal Mining Ltd hangase.
    D’un côté quelques militants désarmés œuvrant pour l’avenir de leur communauté, de l’autre des mercenaires à la solde des puissances extractives soutenues par les pouvoirs publics.
    Fikile Ntshangase, un exemple à faire connaître et à imiter…

  2. Le nombre de défenseurs de la biodiversité et de l’environnement assassinés ne cesse d’augmenter. Selon un rapport de Global Witness du 13 septembre, les attaques contre des défenseurs des terres, des forêts et des ressources en eau ont fait 227 victimes en 2020, 212 l’année précédente. Mais ce décompte est forcément sous-évalué. Ces assassinats ciblés se font dans un contexte d’attaques généralisées contre les défenseurs de terres, d’arrestations, d’agressions ou encore de campagnes de diffamation. Elle traduit aussi l’importance des tensions sur le terrain, dues à l’accélération de projets d’extraction des ressources naturelles.
    Au fait, combien de milliardaires assassinés parce qu’ils détruisent l’environnement et empêchent la survie de ceux qui en ont besoin ?

    1. 227 victimes en 2020 !? Et quand bien même ce chiffre serait sous-évalué, on peut toujours le comparer. Déjà au nombre de victimes de ce satané Virus. Soyons sérieux, 227 c’est rien, ça ne veut rien dire. D’autant plus que rien ne prouve que le véritable mobile de ces assassinats soit en relation directe avec biodiversité et l’environnement, la Nature. Par contre avec le Pognon, ça oui je veux le croire.
      En attendant, on peut toujours s’amuser à compter et récapituler tout ça dans un nouveau bouquin (Le Livre noir du Pognon). On n’oubliera pas de compter ce milliardaire nigérian assassiné en juin 2021 par sa maîtresse étudiante, ni ce milliardaire canadien assassiné ainsi que son épouse en janvier 2018. J’arrête là le grand n’importe quoi.

      1. « Esprit critique », votre goût immodéré pour contredire à tout va n’apporte pas grand-chose. Les militants assassinés parce qu’ils essayaient de sauvegarder un petit bout de la planète méritent sans doute mieux notre considération que les très rares condamnés à la peine de mort autrefois en France. Pourtant les abolitionnistes ont fait tout un plat sur le sort de personnes qui avaient fait des victimes innocentes… De même il suffit de voir tous les épanchements médiatiques sur les quelques victimes du terrorisme pour s’apercevoir qu’on donne aux chiffres une valeur tout à fait différentes selon les perceptions du moment. …
        N’est-il pas vrai ?

        1. Oui c’est vrai. Nul besoin d’évoquer la peine de mort, les criminels et les terroristes, parlons plutôt de tous ces militants assassinés pour leurs idées. Des idées comme la liberté, l’égalité, la justice etc. bref des idées qui n’ont pas forcément grand chose à voir avec la sauvegarde d’un petit (ou d’un gros) bout de planète.

        2. – « les vrais extrémistes ce sont les anti-écolos qui empêchent médiatiquement de lutter tous ensemble pour faire la paix avec notre mère la Terre et avec tous nos frères et sœurs qui méritent ce titre.»
          Toujours pareil. D’un côté les écolos de l’autre les anti-écolos. D’un côté les extrémistes, de l’autre les modérés ou je ne sais quoi. D’un côté les croyants, de l’autre les réalistes. D’un côté les bons et les gentils, ceux qu’il faut suivre et encenser, de l’autre les pourris et autres salauds qu’il faut éliminer. etc. etc.
          Tout ça ne veut rien dire, cette vision binaire des choses (du monde) est ridicule. Elle ne peut rien apporter de bon.

        3. Pas du tout mon cher Biosphère ! Je pourrais d’ailleurs vous renvoyer la baballe. Pour en revenir à notre sujet (les amuseurs publics et le Muppet Show), tout cela m’amuse plus que ne me m’agace. 🙂

  3. – « Il y a les amuseurs publics qui nous font perdre notre temps […] Comme si une franche rigolade entre potes n’était pas la bonne méthode plutôt que sourire enfermé dans une salle de spectacle. […] Et puis il y a ceux qui servent vraiment à quelque chose. »

    Trop facile, trop simple, trop simpliste, pour ne pas dire trop simplet.
    Comme si le Spectacle se limitait au Muppet Show, à la franche rigolade. Comme si tous les clowns étaient vraiment rigolos. Comme si la rigolade se limitait au pathétique. Comme si les Valérie Lemercier, Coluche, Pierre Dac et Jean Passe, tous les comiques et autres fous du roi ne servaient à rien.

    1. Comme si un plat de nouilles, entre potes, était aussi délicieux qu’un bon restau.
      Comme si les restaus, les chefs cuisiniers, les artistes, les poètes etc. ne servaient à rien.
      Comme si profiter de la vie, se divertir, se changer les idées, c’était perdre son temps.
      Comme si, en attendant, il valait mieux le passer, son temps… à se morfondre, pleurnicher, ressasser, radoter etc. Bref à entretenir et développer son mal de vivre et son ulcère à l’estomac. Comme si, en ce bas et triste monde, les seuls qui puissent servir vraiment à quelque chose étaient les clowns tristes. N’importe quoi !
      Allez va, mieux vaut en rire qu’en pleurer.

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