modularité urbaine

Le mouvement global d’exode rural fait entrer la faim dans les villes (LeMonde du 17 mars). Nous avons vécu jusqu’à présent avec l’idée que l’urbanisation était un phénomène bienfaisant, nous commençons à constater l’inverse : « Les urbains ont peu accès direct aux biens agricoles, leur capacité à se nourrir dépend de l’argent qu’ils gagnent (…) Le plus petit choc économique et la moindre augmentation des prix est fatal (…) Les logiques de spécialisation économique ont fait disparaître des filières de production et d’approvisionnement de proximité (…) Le modèle de développement, qui s’appuie sur une échelle macroéconomique, ne fonctionne pas ». Il faudrait donc adopter un autre modèle. C’est ce que propose Yves Cochet dans son Antimanuel d’écologie récemment paru :

« La modularité désigne la façon selon laquelle les éléments du système sont reliés. Une Région telle que l’Ile de France, par exemple, ne présente pas une diversité globale suffisante : son poids démographique et ses activités économique, administrative et  culturelle, sont disproportionnés par rapport à ses capacités en énergie, en alimentation et en eau. Plus de 80 % de la nourriture des 500 millions d’habitants de l’Union européenne provient des grandes chaînes agroalimentaires. Il n’existe aucune modularité dans ce système, très sensible aux aléas du transport mondial. Comment initialiser la transition vers la descente énergétique ? Il est possible de trouver des issues, ensemble, au moins à l’échelon local. Une ferme moyenne de 50 hectares peut fournir l’essentiel de la nourriture pour 300 personnes… »

Pour nourrir l’Ile de France et tous les autres urbanisés, on sait dorénavant ce qu’il nous reste à faire