NDDL, Jean-Marc Ayrault « attend une décision claire »

« Passer outre le référendum » favorable à la construction de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (NDDL) serait « un déni de démocratie », affirme l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault. « Aujourd’hui, la question de NDDL n’est plus abordée de façon rationnelle. Est-ce que le président de la République prendra le risque d’aller contre l’intérêt général et la prise en compte des besoins du Grand Ouest et des métropoles de Nantes et Rennes, en plein développement ? C’est un test. »

La prochaine décision d’Emmanuel Macron sera en effet un véritable test sur la préparation ou non de notre avenir commun. Contrairement à ce qu’affirme Ayrault, le « développement » ne devrait pas être un critère de bonne gestion politique. Si on ne respecte pas en premier lieu des fondamentaux écologiques aussi important que le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources fossiles, on va au désastre économique. Quand on raisonne à moyen terme, on s’aperçoit nécessairement que l’avion n’a pas d’avenir. Il ne se maintient que grâce au prix du pétrole ridiculement bas à l’heure actuelle et par la détaxation du kérosène car aucun accord international n’a pu avoir lieu sur cette question tarifaire. Un choc pétrolier, qui se répercute entièrement sur le prix du billet, et quasiment toutes les compagnies aériennes feront faillite car le coût du vol va monter vertigineusement et la clientèle se raréfier instantanément. Fini les voyage à l’île Saint Barthélémy ou ailleurs. Alors envisager la construction d’un nouvel aéroport, c’est un déni des réalités futures, à savoir le pic pétrolier suivi d’une descente énergétique. N’oublions pas qu’Ayrault 1er ministre a viré ses deux premières ministres de l’écologie en 2012, ce qui montre sa non-considération des critères écolos.

De plus parler de « déni de démocratie » si on ne respecte pas le « référendum » est une forfaitaire de la part d’Ayrault. En effet il ne s’agissait pas d’un référendum mais d’une « consultation locale sur les projets susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement » . L’article 1 rappelle d’ailleurs que « L’Etat peut consulter les électeurs d’une aire territoriale déterminée afin de recueillir leur avis« . Avis n’est pas décision ! Ayrault, en utilisant à dessein ce terme faussé de référendum, veut simplement créer la confusion dans les esprits. On peut faire dire tout et son contraire à un référendum. A Nantes, pour les personnes les plus concernées, 100 voix d’écart entre les pour et les contre. De plus cette annonce par François Hollande d’un référendum local pour décider de l’avenir du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes était une nouvelle preuve qu’il n’y a jamais eu de virage écologique au sein de l’exécutif socialiste. C’est le choix politique d’une procédure qui tentait de réduire à un banal conflit local ce qui n’était que la cristallisation d’un enjeu global. Contre ce projet, les opposants ont souvent dénoncé la destruction de l’environnement local. Dans le même temps, ils n’ont eu de cesse de dénoncer la contribution de cette destruction locale à l’érosion globale de la biodiversité. De même, ils n’ont cessé de dénoncer la contribution du développement du trafic aérien au réchauffement global. C’est l’un des traits les plus particuliers de la pensée écologiste que de toujours s’efforcer de mettre au jour les interactions entre le local et le global. Chercher ce que serait une démocratie écologique, c’est accepter l’idée que l’irruption de la crise écologique globale nous contraint à réévaluer nos théories et routines. Comme pour le barrage de Sivens, les projets inutiles et imposés ne sont rendus possibles que par l’autoritarisme de barons locaux qui veulent attacher à leur nom des réalisations prestigieuses dans leur fief électoral. Il serait amusant, si ce n’était plutôt dramatique, de voir Ayrault dans la liste des signataires de l’appel récent « pour le climat » !

Disons enfin quelques mots sur les zadistes de NDDL qui ont parfaitement conscience (pour la plupart) que notre société thermo-industrielle court au désastre et qu’il nous faut réagir. Leur action est justifiée, elle motive un élan national contre ce nouvel aéroport. Ce serait politiquement irrationnel de ne pas tenir compte du risque futur d’affrontements violents. Nous attendons donc avec impatience l’avis définitif de Macron, un vrai test sur sa conception du long terme et de la démocratie.

* Le Monde.fr avec AFP | 10 décembre 2017, Notre-Dame-des-Landes : pour Ayrault, « passer outre le référendum serait un déni de démocratie »

3 réflexions sur “NDDL, Jean-Marc Ayrault « attend une décision claire »”

  1. Tiens il ressort, te tracasses Jean-Marc, tu as RUGY dans la maison, un vrai écolo comme tu fus un vrai socialo

    Tu as déjà participé à tué la gauche, tu peux pas tout avoir la même année

  2. Ayrault
    « Passer outre le référendum serait « un déni de démocratie »
    AH…ah..ah!!!! Il a mangé un clown ?
    2005 2008

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