Ni euthanasie, ni suicide assisté, une molle décision !

Les partisans d’un « droit à mourir » et le statu quo défendu par les pro-vie sont renvoyés dos à dos. C’est la ligne médiocre, comme tout ce que font les politiciens actuels, mené par un président Hollande qui a toujours le mou milieu… sauf quand il s’agit d’envoyer des soldats sur le front extérieur ! Plus de dix ans après la loi Leonetti, à l’issue d’un long et houleux processus d’élaboration entamé en 2012, la France devrait se doter, mercredi 27 janvier, d’une nouvelle loi sur la fin de vie : droit à la « sédation profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale, et des directives anticipées contraignantes pour le médecin… sans être toutefois opposables. Ni euthanasie, ni suicide assistée, un « droit de dormir avant de mourir pour ne pas souffrir ».* Encore faut-il être atteint d’une « affection grave et incurable », dont le « pronostic vital est engagé à court terme » et qui présente une « souffrance réfractaire aux traitements ». En fait le nouveau texte propose « pour seule issue la déshydratation et la dénutrition ». La sédation « palliative ou bientraitante » n’est pas responsable du décès !! Le soignant pourra en effet déroger aux directives anticipées « en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation » et lorsqu’elles « apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale ». Voici les réactions appropriées de quelques internautes sur lemonde.fr :

Stavogrine : Encore une promesse non tenue sous la pression des religions . A qui fera t ‘ on croire encore que l ‘ on vit dans un état laïque . M r Valls , Mme Touraine à quand le suicide assisté , à ce jour réservé aux personne aisée pouvant se rendre en Suisse ( on en revient à l époque des voyages en Angleterre pour avorter!!!!!!) La France , patrie des Lumières( éteintes )

Itavodev : Ceux qui ont les moyens vont le faire à l’extérieur de la France dans les pays des paradis fiscaux et les autres trop souvent se suicident seuls dans leur appartement et un médecin d’urgence signe un certificat de décès. Belle France ou la religion mène toujours la politique n’est-ce-pas ?

Et la liberté de tout un chacun : Sédation profonde et arrêt de tous les traitements, un petit progrès depuis la loi Léonetti. Pas une victoire pour tous ceux qui veulent pouvoir choisir le moment de leur mort. N’en déplaise aux religieux de tout poil qui ont l’indécence de vouloir faire porter à tous le poids de leurs propres engagements , engagements qui ne concernent qu’eux. Marre, vraiment marre, de tous les fanatiques religieux – religions confondues- qui veulent absolument soumettre tout le monde à LEURS principes.

Oui mais : Mais ces religieux nous aiment tellement et se soucient tant de nous et de notre salut qu’ils tiennent à nous faire respecter leurs principes…

Cohelet : Le débat n’est pas entre religieux et non. La question de fond pour chacun/e est le rapport à sa propre finitude. Comment décider en conscience des derniers jours de sa vie sans laisser aux survivants, ses proches, un poids trop lourd à porter.

Pierre J : Le suicide assiste puis l’euthanasie, de toutes façons, on y viendra. Ca demandera plus ou moins d’étapes et de temps. On y viendra, qu’on le veuille ou non, ne serait-ce que pour des raisons économiques.

* LE MONDE du 29 janvier 2016, Fin de vie : ce que va changer la nouvelle loi Claeys-Leonetti

1 réflexion sur “Ni euthanasie, ni suicide assisté, une molle décision !”

  1. Jean-Luc Romero, Président de l’ADMD
    La loi sur la fin de vie ne correspond en rien à la revendication qui est portée par notre association (pour le droit de mourir dans la dignité)depuis sa création en 1980. Il ne s’agit ni d’un droit à l’euthanasie ni d’un droit au suicide assisté. Il s’agit d’une loi instaurant la sédation comme seule possibilité d’abréger une fin de vie.
    Les principaux points de la loi sont :
    – La confirmation par la loi qu’hydratation et nutrition artificielles sont des traitements et non des soins, et peuvent donc être arrêtés (article 2),
    – Une sédation profonde et continue -dans le décret de 2010, cette sédation n’était pas qualifiée- associée à une analgésie peut être mise en œuvre (article 3),
    – Cette sédation peut être mise en œuvre au domicile du patient (article 3),
    – « Les directives anticipées s’imposent au médecin, sauf en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation et lorsque les directives anticipées apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale » (article 8).

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