Noël sans le pape (5/6)

Benoît XVI n’est pas un pape « vert ». Benoît 16 dénonçait en décembre 2007 dans son message de Noël l’exploitation de la planète : « paix et écologie dans le message de Noël du pape ». En fait, juste une petite phrase du pape peut appuyer cette assertion : « Dans le monde, le nombre des migrants, des réfugiés, des déplacés, va toujours croissant, à cause aussi des catastrophes naturelles, qui sont souvent la conséquence de préoccupants désastres écologiques. » Pas de quoi changer la face du monde et dénoncer les innombrables dommages environnementaux causés par l’homme. Il est vrai que la religion catholique, comme d’ailleurs bien d’autres religions, ne voit dans la planète qu’une propriété que les humains « à l’image de Dieu » peuvent exploiter et saccager.

Dans son message Urbi et Orbi du 25 décembre 2009, le Pape n’était toujours pas écolo : « Autour de la crèche de Bethléem, tout se passe dans la simplicité et dans la discrétion, selon le style par lequel Dieu opère. » Mais le pape n’en dit pas plus, à chacun de choisir sans le pape la simplicité volontaire dans sa vie quotidienne. Benoît 16 fait le tour des problèmes de l’humanité : « Le « nous » des croyants opère au Sri Lanka comme levain de réconciliation et de paix… Le « nous » de l’Église incite à dépasser la mentalité égoïste et techniciste… » Y’a pas beaucoup plus d’écologie dans le message du pape que dans le Noël des marchands.

Avec Benoît 16 la papauté est sur le déclin, encore imprégnée d’une théologie d’un autre âge, pape dont rien ne laisse supposer une capacité d’ouverture aux problèmes contemporains, à commencer par ceux de la Biosphère. D’ailleurs pour lui, nul besoin d’électricité et de pétrole, la parole est toujours éthérée : « « La lumière qui émane de la grotte de Bethléem resplendit sur nous. Toutefois la Bible et la Liturgie ne nous parlent pas de la lumière naturelle, mais d’une autre lumière, spéciale… » Les servants du nucléaire et les marchands du Temple peuvent continuer à sévir le jour de Noël et tout le reste du temps, ce n’est pas le problème du pape. Il nous faut chercher une spiritualité ailleurs, par exemple dans l’écologie profonde.

15 réflexions sur “Noël sans le pape (5/6)”

  1. Suivre l’appel de Gandhi avec Arne Naess :
    Jean-Christophe Rufin (LeMonde du 21 décembre 2010) analyse l’idée que la justice est un impératif supérieur au droit, si bien qu’une juste cause rendrait licite l’usage de tout moyen d’action, fut-il illégal. Il utilise ainsi l’opposition classique entre légalité et légitimité, mais il mélange deux pratiques différentes. La méthode machiavélique, au service des princes qui nous gouvernent, selon laquelle la fin justifie les moyens. Et la méthode gandhienne pour qui la fin est dans les moyens comme l’arbre dans la semence.
    Jean-Christophe Rufin persiste, en effet, dans sa condamnation aveugle de l’écologie profonde en écrivant : « S’appuyant sur une philosophie élaborée (l’écologie dite « profonde »), ces mouvements n’hésitent pas à s’en prendre à l’homme en tant que représentants d’une espèce honnie, responsable à leurs yeux de tous les maux. Ils sont de plus en plus portés à l’action violente et attentent régulièrement à la sécurité des personnes et des biens. »
    Jean-Christophe Rufin ne connaît donc rien à l’écologie profonde qui est une philosophie de la non-violence qui respecte profondément les humains et tente simplement de convaincre. S’il peut y avoir, dans des cas extrêmes, atteinte aux biens, il n’y aura jamais agression de personnes. Arne Naess (1912-2009), disciple de Gandhi, disait dès 1976: « L’un des principaux aspects de nos actions est d’attirer l’attention du public. La condition du succès est alors dépendante de notre capacité à confirmer l’hypothèse suivante : si seulement l’opinion publique savait ce que les écologistes défendent, alors la majorité des gens serait de leur côté. L’expérience accumulée ces dernières années indique que le point de vue écologique avance grâce à une communication politique non-violente qui mobilise à la racine. »
    Courrier du jour (LeMonde du 26-27 décembre 2010)

  2. Suivre l’appel de Gandhi avec Arne Naess :
    Jean-Christophe Rufin (LeMonde du 21 décembre 2010) analyse l’idée que la justice est un impératif supérieur au droit, si bien qu’une juste cause rendrait licite l’usage de tout moyen d’action, fut-il illégal. Il utilise ainsi l’opposition classique entre légalité et légitimité, mais il mélange deux pratiques différentes. La méthode machiavélique, au service des princes qui nous gouvernent, selon laquelle la fin justifie les moyens. Et la méthode gandhienne pour qui la fin est dans les moyens comme l’arbre dans la semence.
    Jean-Christophe Rufin persiste, en effet, dans sa condamnation aveugle de l’écologie profonde en écrivant : « S’appuyant sur une philosophie élaborée (l’écologie dite « profonde »), ces mouvements n’hésitent pas à s’en prendre à l’homme en tant que représentants d’une espèce honnie, responsable à leurs yeux de tous les maux. Ils sont de plus en plus portés à l’action violente et attentent régulièrement à la sécurité des personnes et des biens. »
    Jean-Christophe Rufin ne connaît donc rien à l’écologie profonde qui est une philosophie de la non-violence qui respecte profondément les humains et tente simplement de convaincre. S’il peut y avoir, dans des cas extrêmes, atteinte aux biens, il n’y aura jamais agression de personnes. Arne Naess (1912-2009), disciple de Gandhi, disait dès 1976: « L’un des principaux aspects de nos actions est d’attirer l’attention du public. La condition du succès est alors dépendante de notre capacité à confirmer l’hypothèse suivante : si seulement l’opinion publique savait ce que les écologistes défendent, alors la majorité des gens serait de leur côté. L’expérience accumulée ces dernières années indique que le point de vue écologique avance grâce à une communication politique non-violente qui mobilise à la racine. »
    Courrier du jour (LeMonde du 26-27 décembre 2010)

  3. Ne pas faire d’amalgame :
    Jean-Christophe Rufin, dans sa tribune sur « WikiLeaks ou la troisième révolte » (Le Monde du 21 décembre), en établissant un lien entre « écologie radicale » et violence, utilise le procédé stalinien de l’amalgame. Il se garde, lui-même, de dénoncer les violences antiécolos perpétrées en France par certains chasseurs, agriculteurs, marins pêcheurs qui appartiennent à des lobbies quasi intouchables et bénéficient en permanence du clientélisme des élus et de certains médias régionaux.
    De même, la confusion entre « écologie profonde » et idéologie des droits de l’animal dénote une grande ignorance. Pour conclure, je rappelle que les écologistes, radicaux ou non, dénoncent la brutalité croissante du néolibéralisme économique et la tyrannie des lobbies, autrement plus dangereux pour nos démocraties que les exactions de groupuscules
    Jean-Claude Courbis
    Courrier du jour (LeMonde du 26-27 décembre 2010)

  4. @ TPI
    Traiter une personne de criminel sans qu’il soit passé devant un tribunal pénal international n’est que diffamation. Mais peut-être ne s’agit-il que d’ignorance de la part de « TPI ».
    C’est pourquoi nous conseillons à notre commentateur de mieux connaître Arne Naess avant d’en juger et de consulter effectivement « Tout savoir sur Arne Naess », philosophe de l’écologie profonde :
    http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1245:ecologie-profonde-tout-savoir-sur-&catid=109:vocabulaire&Itemid=96

  5. @ TPI
    Traiter une personne de criminel sans qu’il soit passé devant un tribunal pénal international n’est que diffamation. Mais peut-être ne s’agit-il que d’ignorance de la part de « TPI ».
    C’est pourquoi nous conseillons à notre commentateur de mieux connaître Arne Naess avant d’en juger et de consulter effectivement « Tout savoir sur Arne Naess », philosophe de l’écologie profonde :
    http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1245:ecologie-profonde-tout-savoir-sur-&catid=109:vocabulaire&Itemid=96

  6. « Plantu, pas gêné quand il s’agit de faire des amalgames honteux, a fort délicatement représenté la pape en pleine action pédophilique »

    Il devrait essayer avec un ayatollah, n’importe lequel, , juste pour voir si çà ferait pareil….

  7. « Plantu, pas gêné quand il s’agit de faire des amalgames honteux, a fort délicatement représenté la pape en pleine action pédophilique »

    Il devrait essayer avec un ayatollah, n’importe lequel, , juste pour voir si çà ferait pareil….

  8. Après une attaque en règle contre le Pape (ces « petite phrase » même si elle ne « changer la face du monde », ne sont elle pas un bon début ?) vous nous proposez : « Il nous faut chercher une spiritualité ailleurs, par exemple dans l’écologie profonde. »
    C’est quoi « l’écologie profonde », une nouvelle secte, un terme creux ? « L’écologie profonde » doit elle (et peut elle) remplacer Dieu ?

  9. Après une attaque en règle contre le Pape (ces « petite phrase » même si elle ne « changer la face du monde », ne sont elle pas un bon début ?) vous nous proposez : « Il nous faut chercher une spiritualité ailleurs, par exemple dans l’écologie profonde. »
    C’est quoi « l’écologie profonde », une nouvelle secte, un terme creux ? « L’écologie profonde » doit elle (et peut elle) remplacer Dieu ?

  10. Je ne sais pas qui attaque qui mais c’est un beau texte de Jean-Paul II, cela m’étonnerait que son successeur ne le reprenne pas à son compte. L’Eglise catholique a en effet cette particularité, assez remarquable tellement elle est rare, d’assumer le passé, procès de Galilée et croisades compris. Personnellement j’y vois une sorte de sagesse sinon de courage.

  11. @ Mike2
    Attaquer d’autres personnes pour en défendre une autre n’est pas convaincant. Vous auriez pu comparer avantageusement des papes entre eux. Ainsi Jean-Paul II, qui a été beaucoup plus écolo que Benoît 16. Par exemple :

    « La théologie, la philosophie et la science s’accordent dans une conception de l’univers en harmonie, c’est-à-dire d’un vrai cosmos, pourvu d’une intégrité propre et d’un équilibre interne dynamique. Cet ordre doit être respecté, l’humanité est appelée à l’explorer avec une grande prudence et à en faire ensuite usage en sauvegardant son intégrité. Le contact avec la nature est par lui-même profondément régénérateur, de même que la contemplation de sa splendeur donne paix et sérénité. Les chrétiens savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à l’égard de la nature font partie intégrante de leur foi. »
    (Message pour la journée de la paix, janvier 1990)

  12. Sans oublier Cohn Bendit. Plantu, pas gêné quand il s’agit de faire des amalgames honteux, a fort délicatement représenté la pape en pleine action pédophilique, il aurait peut-être eu encore plus de raison d’illustrer les propos que cet autre spiritualiste écologiste profond s’est fait un plaisir de tenir dans un de ses livres. Vous serez, je pense, d’accord, ayant cité Benoît XVI, pour laisser à chacun la responsabilité de ses paroles et de ses actes.

  13. Vous n’avez pas le pape avec vous, c’est bien triste. Consolez-vous, pour ce qui est de Noël vous avez Mamère, celui qui marie les hommes entre eux, pleinement en phase avec le monde contemporain et imprégné de spiritualité écologiste profonde.

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