non au libéralisme

Il faut saluer l’efficacité du libéralisme politique qui depuis les différentes déclarations des droits de l’Homme autorise la libre parole contre toutes les dérives de l’autoritarisme. Mais il faut résolument condamner le libéralisme économique et ne pas se contenter, comme le titre du Monde (20.03.2008), de simples critiques contre ses excès.

Le libéralisme économique est fondamentalement pervers, il propose la liberté, mais c’est la seule liberté des riches et des patrons d’entreprise. Ce « libéralisme » repose sur trois postulats qui reposent sur du vide. Le premier réside dans la primauté de l’individu, tous les phénomènes collectifs peuvent être compris grâce à l’étude des décisions individuelles. Ensuite il y a la rationalité individuelle, en poursuivant son propre intérêt, l’individu veut accroître le plus possible sa satisfaction personnelle. Enfin le marché, grâce à la concurrence, est le moyen le plus efficace pour coordonner entre elles les actions des différentes rationalités. Cette idéologie a régné pendant plus de deux siècles, elle a entraîné la plus dangereuse libération des forces productives que la planète ait jamais connue. Mais cette pensée limitée a complètement oublié le substrat qui lui permettait de se développer, les ressources de la planète, la stabilité dynamique de la nature.

C’est pourquoi la société thermo-industrielle est actuellement dans une impasse dont même les spécialistes ne veulent pas encore saisir toutes les implications. Le chômage et la précarisation du travail se développe même dans les pays les plus développés, le libre jeu du marché provoque un cataclysme dans les sociétés encore traditionnelles, et pourtant le monde entier suit des leaders incompétents et pratique le culte non fondé de la croissance illimitée dans un monde fini. Aujourd’hui un système financier en péril demande l’aide de l’Etat après avoir dénigré l’intervention économique de l’Etat depuis Adam Smith (1776). Que les banques fassent faillite, que les entreprises qui basent leur prospérité sur l’argent facile et les faux besoins fassent faillite, que les ménages qui achètent à crédit fassent faillite, que le système tout entier fasse faillite.

Cette faillite généralisée de la mondialisation libérale est la seule solution pour nous rendre enfin compte des vraies catastrophes, le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, la perte de biodiversité…