non aux portables

 Peu importe finalement l’avis des experts scientifiques qui hésitent, qui doutent et qui ne présentent qu’avec retard d’incertaines conclusions. Après l’étude Interphone sur les effets cancérigènes des portables, menée depuis l’an 2000 dans treize pays pendant quatre à cinq années, un tiers de la cinquantaine d’experts estime que l’accroissement constaté du nombre de tumeurs chez les utilisateurs n’est dû qu’à des biais statistiques ; un tiers assure qu’il résulte bien d’un effet néfaste des ondes électromagnétiques ; le dernier tiers considère qu’il n’est pas possible de tirer une conclusion dans un sens ou dans l’autre (LeMonde du 2.08.2008). En fait la décision devrait être politique, pas techno-scientifique. Nous sommes en présence d’une technologie qui a envahi notre quotidien sans que des travaux préalables aient permis de s’assurer de son innocuité. De plus il faut prendre innocuité au sens large, et pas seulement au sens médical.

 

Derrière le jargon hystérique des amateurs de gadgets électroniques se cache l’essentiel : il faut changer de portable aussi souvent que l’exigent la mode, le « progrès » et les fabricants. Plus que tous ses prédécesseurs, ce gadget pousse au mimétisme et au conformisme si chers au marchandising. Faites le test, dites à vos collègues que vous n’avez pas de portable ; la majorité s’esclaffe : « T’es contre le progrès ? Tu t’éclaires à la bougie ? » Ou s’inquiètent : « Mais comment tu fais ? » Le portable est typique du système d’innovation qui consiste à vendre les remèdes aux maux causés par les innovations précédentes. Vous ne parlez plus à vos voisins à cause de la télévision ? Téléphonez-leur ! Mais pourquoi aurions-nous besoin d’une médiation électronique pour communiquer si ce n’est pour nous adapter à un monde qui atomise chacun de nous et qui morcelle nos vies ? Comme la prothèse qui remplace un membre, le téléphone est supposé réparer artificiellement les dégâts de ce monde-là, qui fait de nous les rouages de la machine à produire et à consommer en masse. Finalement des téléphones portables, pour quoi faire ? « Allô, c’est moi. J’suis dans la bagnole. J’arrive. A tout de suite. »

 Que des débiles attrapent le cancer, c’est presque un juste retour des choses.

4 réflexions sur “non aux portables”

  1. Le téléphone portable est un instrument fétichiste compensatoire de la grande solitude et misère qui est l’attribut du zombie moderne aliéné. Il est l’excroissance technologique que porte avec lui comme une tumeur la monade humanoïde produite par la domination marchande.
    Le portable ne révélera sa finalité purement onaniste que quand ses heureux possesseurs comprendront sa fonction principale: L’AVOIR DANS LE CUL!
    D’ailleurs il vibre déjà………….

  2. Si la société dans laquelle on s’insère par nécessité est néfaste, il faut la changer. Comme les portables accroissent la somme d’informations inutiles qui nous submergent, ils accroissent la désinformation et doivent donc être supprimés.
    Le téléphone fixe permettait déjà d’appeler au secours de presque n’importe quel lieu, pourquoi multiplier les gadgets techniques et les ondes électromagnétiques pour le profit de quelques multinationales ? Pourquoi toujours plus de bruit dans nos oreilles qui nous empêche de savourer le silence ? Pourquoi vouloir toujours aller de l’avant et ne jamais prendre le temps de faire le point sur la vie que nous devrions mener ?

  3. D’accord concernant la dérive commerciale et conformiste, mais le portable a aussi un aspect utile dans des certains cas, comme par exemple pour prévenir des secours. Aprés qu’il soit utilisé pour dire « j’arrive » je suis d’accord, ce n’est d’aucune utilité. Mais de là a dire que des utilisateurs de portable qui attrape un cancer est un juste retour des choses, je ne pense pas. Ils n’ont fais que s’insérer dans une société où la communication est reine et où reigne la désinformation concernant ce genre de conséquence néfaste.

  4. Post très dur, mais si réaliste…
    Merci de nous rappeler les choses essentielles, et celles qui ne le sont pas.

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