notre avenir, c’est Haïti

Pour le monde occidentalisé, le désastre haïtien est un spectacle à la télé. Pour les journalistes du Monde, c’est un supplément du 28 janvier qui porte toujours un regard extérieur du type « le grand défi sera de rompre avec les échecs du passé ». Prêtons plutôt attention au début de l’analyse de Jared Diamond citée par Laurence Caramel : « Pour toute personne qui veut comprendre les problèmes du monde contemporain… » Haïti préfigure en effet notre destin collectif si nous ne faisons pas suffisamment attention aux menaces environnementales. Et cet aspect n’est pas traité par le dossier du Monde ! Comme d’habitude, Haïti est considéré comme un cas à part qui regarde d’abord les Haïtiens eux-mêmes. Pourtant le chapitre 11 du livre Effondrement, comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, est clair : sur la même île, la République dominicaine est presque le paradis alors qu’Haïti était déjà un enfer bien avant le tremblement de terre.

En République dominicaine, Balaguer confia la responsabilité de la protection des forêts à l’armée en déclarant les coupes de bois « crimes contre la sûreté de l’Etat ». En Haïti, on a laissé la forêt tropicale grignotée par des millions de petits paysans en quête d’un lopin de terre pour survivre. La croissance démographique en République dominicaine est de 1,6 %, mais de 3 % en Haïti. La richesse agricole en Haïti s’était faite aux dépens de son capital en forêts et en sols, à l’image de la déforestation et de la désertification mondiale d’aujourd’hui. L’élite haïtienne s’est identifiée à la France et à son mode de vie plutôt qu’à la défense de son environnement ; aujourd’hui nous assistons à la mondialisation du modèle de vie occidental.

Pour Jared Diamond, l’histoire comparée de ces deux peuples de même origine est un antidote au « déterminisme environnemental ». Faisons en sorte que l’avenir de l’humanité ne soit pas semblable au destin (voulu) d’Haïti, choisissons partout des dirigeants qui donnent la priorité à la question écologique, base de la survie de nos sociétés…

7 réflexions sur “notre avenir, c’est Haïti”

  1. Effectivement le sujet mériterai d’être plus développé et n’est qu’un exemple, mais merci à Biosphère pour avoir abordé le sujet.
    Le chapitre de Diamond s’attache surtout à montrer que dans des environnement plutôt similaires, la démographie et la gestion des ressources peuvent conduire à des résultats diamétralement opposés.. selon les orientations prises par la société et ses dirigeants. L’exemple Balaguer est assez révélateur : la nationalisation des forêts et leur gestion par l’armée n’avait d’autre but que de tirer profit des ressources (un exemple parmi tant d’autres), ce qui à eu pour résultat en RD de protéger ces mêmes espaces naturels…
    Bien sûr des exemples contraires sont tout aussi valables, combien de programmes de sauvegarde, de réinsertion d’espèces ou de luttes ont conduit à des conséquences néfastes?
    Il ne s’agit pas de prôner un totalitarisme écologique sur la planète, mais d’appréhender l’humain, l’environnement et les ressources avec un regard plus symbiotique.

  2. Effectivement le sujet mériterai d’être plus développé et n’est qu’un exemple, mais merci à Biosphère pour avoir abordé le sujet.
    Le chapitre de Diamond s’attache surtout à montrer que dans des environnement plutôt similaires, la démographie et la gestion des ressources peuvent conduire à des résultats diamétralement opposés.. selon les orientations prises par la société et ses dirigeants. L’exemple Balaguer est assez révélateur : la nationalisation des forêts et leur gestion par l’armée n’avait d’autre but que de tirer profit des ressources (un exemple parmi tant d’autres), ce qui à eu pour résultat en RD de protéger ces mêmes espaces naturels…
    Bien sûr des exemples contraires sont tout aussi valables, combien de programmes de sauvegarde, de réinsertion d’espèces ou de luttes ont conduit à des conséquences néfastes?
    Il ne s’agit pas de prôner un totalitarisme écologique sur la planète, mais d’appréhender l’humain, l’environnement et les ressources avec un regard plus symbiotique.

  3. C’est vrai pour la deforestation d’Haiti par rapport a la République Dominicaine. C’est vrai pour le taux de natalité.
    C’est vrai que les elites haitiennes ont reproduit les schemas « esclavagistes », comme d’ailleurs dans les Antilles francaises (qui beneficient du pouvoir central francais)
    Par contre, Il y a plusieurs points qui ne sont pas pris en compte.
    La topographie d’Haiti aux 3/4 montagneux, alors que la Republique Dominicaine est aux 4/5 constitue de plaine. La RD beneficie du coup d’alizés et de pluie plus importante que Haiti
    Les deux peuples n’ont pas tout a fait la meme origine, car la partie est , la RD, a toujours été sous influence espagnole et la partie ouest, Haiti, sous influence francaise, beaucoup plus nefaste pour Haiti, que l’influence espagnole pour la RD.
    Et que les problemes d’Haiti ne se reduisent pas a une seule question de priorité ecologique : mais il y a toujours eu bien de contraintes politiques et economiques qui ont pesé sur Haiti et pas sur la RD

  4. C’est vrai pour la deforestation d’Haiti par rapport a la République Dominicaine. C’est vrai pour le taux de natalité.
    C’est vrai que les elites haitiennes ont reproduit les schemas « esclavagistes », comme d’ailleurs dans les Antilles francaises (qui beneficient du pouvoir central francais)
    Par contre, Il y a plusieurs points qui ne sont pas pris en compte.
    La topographie d’Haiti aux 3/4 montagneux, alors que la Republique Dominicaine est aux 4/5 constitue de plaine. La RD beneficie du coup d’alizés et de pluie plus importante que Haiti
    Les deux peuples n’ont pas tout a fait la meme origine, car la partie est , la RD, a toujours été sous influence espagnole et la partie ouest, Haiti, sous influence francaise, beaucoup plus nefaste pour Haiti, que l’influence espagnole pour la RD.
    Et que les problemes d’Haiti ne se reduisent pas a une seule question de priorité ecologique : mais il y a toujours eu bien de contraintes politiques et economiques qui ont pesé sur Haiti et pas sur la RD

  5. En somme biosphère propose de nommer un émule de Balaguer dictateur mondial afin qu’il puisse déclarer crime contre la sûreté de l’Etat tout ce que lui dictera biosphère.

  6. En somme biosphère propose de nommer un émule de Balaguer dictateur mondial afin qu’il puisse déclarer crime contre la sûreté de l’Etat tout ce que lui dictera biosphère.

  7. il ya 30 ans j ai decide de fixer ma residence comme directeur regional d un groupe
    francais en Rep Dom , car fatigue des limites des Antilles francaises, alors qu une partie de ma famille vivait en haiti, et que j appreciais la vie a Port au prince ( desuette mais sympathique)
    Mon analyse fut rapide pour prendre ma decision
    en Haiiti , limitation des surfaces agricoles, capacite touristique limitee, grande partie des produits necessaires importee, et surtout une surnatalite qui allait acroitre la deforestation donc un futur tres compromis
    alors qu en Rep Dom pour la meme quantite de population, un potentiel agricole fantastique ( je suis un specialiste de l agriculture), un taux de natalite en baisse, et un fantastique potentiel touristique sans compter les zones franches d exportation
    je ne m etais pas trompe helas pour haiti, pour la Rep Dom l non plus sauf que le potentiel agricole a ete sous exploite meme si la production est actuellement importante
    a Chaque visite en haiti, je m inquietais un peu plus , il ya quelques mois je soulevais une nouvelle fois le danger d un tremblement de terre devant les favellas qui avaient grignote tout Port au prince..sans preoccupe le gouvernement en place..ce sont des pauvres ..il faut les laisser s installer
    l horreur de la situation actuelle permettra t elle de changer une fois pour toute le delabrement continuel de Haiti? j ose l esperer

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