Notre frontière est terrestre, pas martienne

Au risque de décevoir quelques fans d’astronomie, quelques admirateurs d’Elon Musk et plus largement tous les partisans d’une technologie triomphante, je fais le pari inverse : nous n’irons pas sur Mars. C’est ce qu’exprime un des fidèles commentateurs de ce blog biosphere dont nous nous reproduisons ici l’essentiel de son analyse. « Nous n’irons pas sur Mars, parce que c’est trop compliqué, trop cher, trop au-dessus de tout ce que nous avons fait jusqu’à présent et de tout ce que nous savons faire. Nous n’irons pas sur Mars parce que cela supposerait une rupture technologique que rien ne laisse entrevoir. La distance minimum de Mars à la Terre – un peu plus de 50 millions de kilomètres – représente une centaine de fois celle qui nous sépare de notre satellite, mais les lois de la mécanique céleste nous interdisent d’y aller en ligne droite et nous imposent une trajectoire balistique soit un parcours environ 1 000 fois plus long que le trajet Terre-Lune. Un lanceur reste avant tout un appareil mécanique, dont 95 % de la masse est constituée de carburant et la quasi-totalité du reste de tôles, d’éléments de structure et de plomberie. Aucun progrès déterminant n’a été fait en ces matières.

Depuis le premier survol de la lune en décembre 1968, c’est toujours la même fusée, Saturne 5, qui détient le record d’efficacité (masse satellisée / masse du lanceur). Permettre à douze hommes de passer quelques heures sur la Lune a coûté environ 200 milliards d’euros d’aujourd’hui, que coûterait d’aller mille fois plus loin à une expédition pour une durée environ 80 fois plus longue ? Les problèmes budgétaires et la dette abyssale de la plupart des pays développés ne plaident pas pour des dépenses inconsidérées en matière spatiale. Côté astronautes, les risques pour leur santé sont immenses et aucun ne peut être aujourd’hui considéré comme maîtrisé. Au choix, problèmes cardiaques (absence de gravité), ostéoporose spatiale (absence de gravité), graves dégradations oculaires (rayonnement cosmique, aplatissement du globe oculaire et vue confinée), pertes musculaires (absence de gravité), difficultés d’équilibre (absence de gravité)… Bien entendu, l’importance des lésions et leur irréversibilité croissent avec le temps passé dans l’espace. Dans les conditions aujourd’hui envisageables, un voyage sur Mars demanderait environ 18 mois (6 mois pour l’aller, 6 mois pour le retour plus 6 mois sur place pour attendre une configuration adéquate des planètes).

Toutes ces difficultés expliquent pourquoi, malgré moult velléités, américaines notamment, aucun projet en la matière n’a dépassé le stade de l’intention. Ces renoncements ne sont pas le fruit du hasard, mais bien de la confrontation au réel. Avec un peu de pessimisme, mais sans doute aussi de réalisme ajoutons qu’une raison extra-astronomique vient obérer la possibilité d’un voyage martien, c’est que notre monde va mal. Le temps n’est plus à ces grandes envolées optimistes. De plus en plus d’analystes estiment que les conséquences de la surpopulation et de la destruction des équilibres écologiques de la planète risquent très probablement de conduire à un effondrement sociétal au cours du siècle. Dans ce cadre, un voyage martien qui suppose au contraire une continuité de toute l’activité industrielle mais aussi une certaine stabilité sociale est tout bonnement inenvisageable. Trop tôt nous ne serons pas prêts et plus tard nous ne serons sans doute plus en mesure de le faire. Nous n’irons donc pas sur Mars. »

Pour en savoir plus : http://lesetoiles.over-blog.net/2018/06/nous-n-irons-pas-sur-mars.html

4 réflexions sur “Notre frontière est terrestre, pas martienne”

  1. De plus, les astronautes devront vivre durant plus d’ 1 an dans l’ espace , c’ est – à dire s’ alimenter, etc … : je ne vois pas comment ils pourraient le faire aussi longtemps à moins d’ être plongés dans un sommeil artificiel façon science fiction (Arthur Clarke) .
    Bien sûr que tout ceci est du pipeau de la technocul pseudo triomphante !
    Encore une bonne : ces malades mentaux de la technocul voudraient prélever sur des objets de l’ espace (météores, astéroides) les métaux qui les composent et d’ inventer des moyens de s’ agripper solidement à eux … à des vitesses hallucinantes (40000 km / heure) : AUX FOUS !!!!!!!!!

    1. Après l’effondrement communiste, on peut dire que la conquête spatiale est la dernière utopie collective !

  2. «  » Permettre à douze hommes de passer quelques heures sur la Lune a coûté environ 200 milliards d’euros d’aujourd’hui, que coûterait d’aller mille fois plus loin à une expédition pour une durée environ 80 fois plus longue ? » »

    Ce que vous avez oublié de préciser dans cet article, étant que pour un voyage sur Mars, beaucoup plus long et beaucoup plus cher que 200 milliards, c’est que cette fois il ne faudrait pas y rester quelques heures ? A priori c’est un voyage sans retour ! Qui voudra aller là-bas ? Il faut quand même les trouver les pigeons qui voudront faire le zouave sur Mars ! Bien que, il y a toujours des imbéciles assez naïfs, il suffit de promettre 10 milliards de dollar à chaque individu volontaire pour l’expédition et le tour est joué ! (en effet de toute façon, ils ne pourront pas revenir pour empocher leur dû, donc au final ils coûteront 0 dollar, comme on dit les promesses n’engagent que ceux qui y croient)… Mais bon, hormis pour les pigeons plumés, ça restera tout de même une expédition cher aux contribuables, ne serait-ce pour la conception et le lancement de la fusée….

  3. Le projet sur Mars, c’est comme le projet ITER, c’est bidon, ceux qui travaillent sur ces projets le savent eux-mêmes que c’est bidon… Mais ils jouent la comédie en faisant croire que ces projets seraient réalistes, car malgré tout, ces projets bidons leurs permettent de percevoir des milliards dans leurs poches, ces plans sur la comète leurs permettent d’obtenir leurs jobs, et tout ça au détriment des contribuables…

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