Le sol (ce système qui nous nourrit) fonctionne grâce à sa flore, à sa faune et à ses champignons. Ces êtres que l’on ne voit le plus souvent pas représentent 80 % de la biodiversité et de la biomasse terrestre. Le sol peut contenir jusqu’à 10 tonnes d’êtres vivants à l’hectare (sauf dans nos terres agricoles épuisées !). Or nos sols, en soixante ans, ont perdu 80 % de leur matière organique et entre 70 % et 90 % (pour les sols viticoles) de leur population bactérienne et fongique. Leur tassement s’est irrémédiablement accentué. Pourtant les politiciens ne tiennent pas compte des réalités.
Le Sénat, 18 février 2025 : Projet de loi agricole, les sénateurs renforcent l’orientation productiviste et gomment la plupart des références au réchauffement climatique, à la biodiversité et à la transition agroécologique. Les sénateurs ont supprimé du code rural l’objectif d’atteindre 21 % de surfaces agricoles en bio en 2030. Ils ont introduit une notion de « non-régression de la souveraineté alimentaire », qu’ils souhaitent mettre au même niveau que le principe de non-régression en matière de protection de l’environnement. Autre ajout, l’inscription dans la loi du principe, « pas d’interdiction sans solution », véritable mantra de la FNSEA, qui vise à empêcher de proscrire un produit phytosanitaire s’il n’est pas remplaçable par un autre produit, alors que les alternatives nécessitent le plus souvent de mettre en œuvre des combinaisons de techniques.
Xavier Planty : Les conditions d’une installation réussie et pérenne sont connues : il faut « recarboner » les sols de façon massive, et le seul moyen d’y parvenir est d’implanter des couverts végétaux puissants et variés à base de légumineuses. Pour cela, trois à quatre ans de couverts sans récolte sont nécessaires. Il faut dans le même temps relancer la vie microbienne des sols par l’introduction de bactéries (il en reste souvent dans les sols et leur recolonisation peut aller vite). Pour les champignons, les choses sont plus compliquées et le rôle des arbres est incontournable dans ce processus : il faut donc replanter haies et bosquets.
Notre plus ancien article sur la question agricole
21.01.2005 Un bilan agricole négatif
L’agriculture est une illustration parfaite de l’échange constant entre matière et énergie. Basée sur l’assimilation chlorophyllienne, elle devrait donner plus qu’elle ne coûte puisqu’elle transforme l’énergie du soleil et les éléments de la terre. C’est ce qui a été fait pendant plusieurs millénaires, ce n’est plus le cas aujourd’hui de l’agriculture productiviste : on doit investir directement sous forme d’hydrocarbures deux fois plus d’énergie que ce qu’on récolte avec la mécanisation, les engrais, l’irrigation, la culture sous serre. Un étude réalisée aux Etats-Unis montre même que l’énergie consommée par l’ensemble de la chaîne alimentaire, compte tenu du processus de transformation et de la distance parcourue par les produits agricoles, représente 10 fois l’énergie restituée sous forme de calories utilisées pour l’alimentation humaine. L’histoire de l’agriculture n’est en fait qu’une succession d’échecs. Pourtant depuis toujours les humains sont liés au bloc de nutrition constitué par l’ensemble des êtres vivants et c’est la famine et la mort qui est l’agent régulateur de cet édifice quand il n’est pas préservé avec soin.
L’agriculture affiche dorénavant un bilan énergétique négatif, on ne peut même plus parler de rendements décroissants, mais de fuite en avant qui appauvrit la Biosphère et amène les humains au désastre.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
La biodiversité aux abonnés absents
extraits : Si les services rendus par la nature sont surexploités, c’est que personne n’en assure le coût. La nature ne se fait pas payer quand elle nous donne son eau, son pétrole, ses forêts, ou quand elle gère et digère nos déchets. Elle n’envoie pas d’avocat pour les préjudices qu’elle subit quand on dérégule le climat ou qu’on détruit la biodiversité. Il n’y a pas d’autres choix que de recourir à des mécanismes impliquant la puissance publique. Autrement dit, la gestion de la biodiversité en tant que bien collectif doit devenir une mission régalienne.
– « Les sénateurs ont supprimé du code rural l’objectif d’atteindre 21 % de surfaces agricoles en bio en 2030. Ils ont introduit une notion de « non-régression de la souveraineté alimentaire » [etc.] »
Ces sénateurs ne manquent pas d’air. Comme si 21% de surfaces agricoles en bio (et même 100%) risquait de compromettre gravement notre souveraineté alimentaire… au point d’engendrer des famines. Qu’ils disent plutôt qu’ils ne veulent pas risquer de mettre en péril le Système.
Le Business ! Celui des engrais et des pesticides comme celui des produits agricoles. N’oublions pas qu’au niveau mondial la France (petit pays) est un gros exportateur de produits agricoles.
– Souveraineté alimentaire : la France pourrait être autosuffisante mais exporte trop, selon un rapport (francebleu.fr 17 février 2025)
– « Dans les années 1990, ce concept de « souveraineté alimentaire » a fait un retour sur le devant la scène grâce au mouvement altermondialiste paysan Via Campesina. Ce réseau international définit cette notion comme étant « le droit de chaque pays de maintenir et de développer sa propre capacité de produire son alimentation de base ». Cette définition s’oppose à la vision de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), favorable à une concurrence internationale. »
( Colère des agriculteurs : ce que signifie la « souveraineté alimentaire » mise en avant par le gouvernement – francebleu.fr 21 février 2024 )
L’agro-écologie a été pratiqué pendant presque toute l’Histoire de l’humanité et elle n’a jamais nourri plus d’un milliard ou un milliard et demi au plus de personnes, et encore, au prix d’un défrichement généralisé.
Alors oui, elle est meilleure pour les sols et la qualité des produits, mais arrêtons de prendre nos désirs pour des réalités, ce n’est pas parce qu’elle est plus sympathique qu’elle nourrira 8 milliards (et bientôt 9 puis 10) milliards de personnes.
On veut respecter les sols et la nature…. soyons moins nombreux, le reste nous entraîne dans l’échec et la contradiction.
Là encore on fait dépendre les réalités physiques d’un a priori idéologique. Au fond c’est une variante de ce que faisait Lyssenko qui faisait dépendre les lois de la biologie de la conformité aux pensées du moment.
– « L’agroécologie peut parfaitement nourrir 10 milliards d’humains » (Le Monde 17 juin 2019)
– L’agroécologie pourrait nourrir 9,5 milliards d’humains (mrmondialisation.org 5 nov 2024)
– « L’émergence des nouvelles méthodes de productions sont peut-être les solutions de demain. Elles posent la question suivante : quel modèle de civilisation voulons-nous ? Maîtriser le vivant ou négocier notre place parmi les vivants ? » (Peut-on nourrir 10 milliards d’êtres humains et sauver la planète ? blog-isige.minesparis.psl.eu/2024/04/16/)
Et vous Monsieur Barthès, à part un monde avec 1,5 milliard d’humains… quel modèle de civilisation voulez-vous ?
Le Monde ne font que des déclarations qui ne se sont jamais vérifiées dans le réel ! C’est comme si je disais que le Monde déclarait qu’il était possible de rendre milliardaire 10 milliards d’habitants ! Le Monde n’a aucun exemple concret du réel pour prouver que l’agro-écologie peut marcher ! Or des exemples dans plusieurs pays où l’agro-écologie a échoué il y en a plein sur les 5 continents, et les exemples d’échec prouvent même que ça a tourné au désastre, que ça affamé les populations !
Il ne suffit pas que le Monde dise quelque chose pour que ce soit vrai, le Monde n’est pas une machine à produire des vérités ! Un journal se doit de révéler des vérités qu’elles prélèvent sur la réalité ! Le Monde tourne ses articles en fonction des exigences de ses idéologies socialo-communistes !
Ce n’est pas parce que c’est écrit dans Le Monde que c’est vrai, la réalité c’est que quand on faisait ça on ne nourrissait que 1 de personnes, et que maintenant qu’on a l’agriculture industrielle on en nourrit 8, c’est un fait. Je suis contre l’agriculture industrielle, je suis pour l’agro-écologie et donc l’équation est simple : réduisons notre nombre.
Le modèle de civilisation que je veux ? Que l’humanité partage la planète avec le reste du vivant en lui laissant une très large place et que les groupes humains soient plus petits, sans mégapole, sans ensembles gigantesque, un habitat moins dense ce qui suppose moins nombreux là aussi pour partager la Terre. Un peu comme là où vous avez la chance de vivre je crois.
Lisez autre chose si ça vous chante mais arrêtez vous deux avec Le Monde, c’est ridicule. Quant à vous particulièrement Monsieur Barthès, puisque vous êtes pour l’agro-écologie, et puisque les spécialistes vous disent qu’elle pourrait (au conditionnel) nourrir 9 ou 10 milliards d’humains… pourquoi alors avez-vous besoin de faire une telle fixation sur le Nombre ? Pour quelle raison vous voudriez d’abord réduire le Nombre avant de se mettre à l’agro-écologie ?
Dites alors que ce Nombre vous arrange, qu’il vous fait un parfait alibi pour ne surtout pas envisager un autre type de société. Un monde qui ne serait plus gouverné et pillé par le Pognon.
Rien d’étonnant du côté du Sénat, solidement ancré à droite comme ON sait. Eh oui braves gens, et n’en déplaise aux droitards, l’écologie n’a rien à attendre de ce côté là.
Xavier Planty, lui au moins il sait de quoi il parle :
– « Certains vignerons m’ont pris pour un traître » : Xavier Planty, de la viticulture bio à l’agroécologie (la-croix.com 02/02/2025)
L’agroécologie… nous y sommes ! Je veux juste dire par là que certains, ici même sur ce blog, sont comme ceux du Sénat. Pour eux l’agroécologie c’est bidon ! Untel dira que l’agroécologie ne peut pas nourrir les 8 milliards, que de toute façon nous sommes (ils sont) trop nombreux, et patati et patata. Et Ontel osera enfoncer le clou en disant que Marc Dufumier porte super bien son nom. Ça oui c’est de l’argumentation ! Bref, avec ce genre d’«écologistes» les sols peuvent bien crever. Pour eux, le droit du sol… ils ânon rien à foot !
A lire sur Reporterre article intitulé « Pourquoi le passage au bio a échoué au Sri Lanka » introduction de l’article « Le Sri Lanka a voulu devenir en 2021 le premier pays au monde à faire une agriculture 100 % biologique. Sans y être formés, les agriculteurs ont beaucoup perdu. Le pays a dû rétropédaler. Non sans conséquences, notamment sur la production de thé. »
Avec l’agro-écologie le Sri Lanka est ruiné et crève la dalle ! Les productions de thé et de riz ont considérablement chuté. Des populations sri lankaises ont du migrer.
Partout dans le monde où l’agro-écologie a été mise en oeuvre ça a tourné au désastre avec les mêmes résultats : Pays ruiné, population qui crève la dalle, et population qui migre. Puis les dirigeants sont contraints de faire marche arrière et en revenir aux engrais.
L’Agroécologie c’est comme le Communisme, ON pourra toujours compter sur des types comme toi pour venir nous «prouver» que ça ne marchera jamais.
MAIS l’agro-écologie est aussi un énorme échec en France, puisque dans notre chère Guyane, on assiste à des suicides de nos chers agriculteurs qui font de l’agro-écologie !! Et oui ! Agro-écologie, les mêmes résultats partout dans le monde y compris en France ! Lire sur Francetv article intitulé « Suicides d’agriculteurs en Guyane : pour l’ingénieur agronome Brice Epailly les conditions d’installation de ces professionnels les vouent à l’échec » … Introduction de l’article « En un an trois agriculteurs de Guyane ont mis fin à leurs jours usés par les difficultés récurrentes rencontrées dans l’exercice de leur profession. Brice Epailly, ingénieur agronome et créateur de NovAmazone, une agence d’ingienérie environnementale apporte quelques explications sur les difficiles conditions d’installation des agriculteurs qui, souvent, les conduisent à l’échec. »
Comme s’il n’y avait que les agriculteurs qui font de l’agro-écologie qui avaient des difficultés.