On ne naît pas écolo, on le devient

Michel Sourrouille, auteur en 2017 du livre « On ne naît pas écolo, on le devient », a décidé avant de mourir de partager sa pensée avec tous les Internautes qui fréquentent ce blog biosphere. La parution se fera chaque jour pendant le mois de juillet. Il dédie ce livre aux enfants de ses enfants, sans oublier tous les autres enfants… car nous partageons tous la même maison, la Terre, si belle, si fragile…

introduction

Toi et moi, nous sommes tous écolos… par définition. Je suis, tu es, nous sommes des êtres vivants concernés par la sauvegarde du milieu en dehors duquel aucune poursuite de la vie, y compris la nôtre, n’est envisageable. Tu peux être chrétien ou musulman, français ou étranger, urbain ou paysan, sociologue ou artisan. Tu ne peux pas ne pas être écologiste, parce que tu es comme moi usagers de la maison Terre, notre maison commune. Nous sommes complètement dépendants de cette planète, en interdépendance avec toutes les autres espèces, les abeilles comme les vers de terre, avec tout ce qui nous entoure, les océans et les nuages, tout ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes. Le sang de la Terre coule dans nos veines. Nous devons tous respirer et manger, nous pouvons agir et rêver, nous retournons tous à la terre un jour ou l’autre.

« Respirer nous relie à l’univers. Nous partageons le même air avec l’ensemble de l’humanité. Ce médium invisible nous relie au reste du monde chaque fois que nous respirons. Nous partageons l’air avec les animaux, les oiseaux, les plantes, le monde entier en somme. N’est-ce par merveilleux de penser que nous sommes tous liés les uns aux autres par notre respiration ? L’air ne connaît nulle barrière, nulle frontière, nulle distinction ou séparation. En te concentrant sur ta respiration, tu sentiras se dissoudre en toi ce qui te sépare et t’isole de l’univers. » (Satish Kumar, Tu es donc je suis (une déclaration de dépendance)

Il n’y a pas de reproche à faire à une personne qui ne se croit pas écolo. Moi-même je me considère comme un écologiste imparfait, incomplet, en devenir. Nous sommes tous à des étapes différentes sur le chemin qui mène vers un comportement à 100 % écologique. D’ailleurs, la perfection est-elle possible à atteindre ? Je ne suis pas un saint, je ne suis qu’un écolo imparfait, avec mes contradictions et mes doutes. Ce que je regrette fortement, c’est que dans des livres centrés sur l’écologie, l’auteur ne montre pas à quel point il se sent directement concerné par ce qu’il écrit. Un discours abstrait aide sans doute au raisonnement mais ne dit pas grand chose sur l’exemplarité d’un mode de vie personnel. C’est pourquoi j’ai mis dans ce livre beaucoup d’indications sur mon propre parcours car la pensée et l’action sont intimement liés. D’après moi un écologiste « en devenir » se doit de montrer son cheminement personnel. Avec toutes les hésitations que cela comporte. Que répondre à des amis qui te disent : « Comment, tu n’es pas venu nous voir en vélo ? » Ils blaguent bien sûr, mais c’est une manière de dévaloriser un comportement et de laisser croire qu’ils ne sont pas concernés. Pourtant ils le sont directement, qui n’a pas de voiture ? Je ne culpabilise pas d’avoir pris ma petite voiture pour faire une assez longue distance. C’est à chaque fois un choix à arbitrer. Aller voir ses amis même quand cela nécessite un déplacement avec émissions de gaz à effet de serre ? Ne pas aller les voir, leur téléphoner de temps en temps, puis finalement les perdre de vue ? Entre Charybde et Scylla, le positionnement dépend de chacun de nous, la vie est un arbitrage permanent entre l’utile et le nécessaire, ce qu’on croit utile et ce qu’on pense nécessaire. Mais l’essentiel, c’est de ne pas en rester à l’auto-justification, il faut renvoyer la question à son interlocuteur : « Et toi, ami, que fais-tu pour l’écologie ? » Toi aussi tu n’es pas né écolo, mais toi aussi tu peux le devenir. Je me déplace rarement, avec une seule voiture pour mon couple… et je pourrais m’en passer. Mais la vie est aussi faite de compromis avec l’entourage. A chacun son chemin, sachant que la situation dramatique d’une planète que nous laisserons exsangue pour les générations à venir exigerait un réel effort de nous tous, de nous tous sans exception.

Dans ce livre, mon ambition se borne à aider chacun de mes lecteurs à parcourir quelques facettes, parfois surprenantes, de l’écologie. Car disons-le clairement, l’écologie est un domaine qui englobe tous les autres domaines, que ce soit le social, l’économique, le politique, le scientifique et j’en passe. Le lien à mettre en évidence, c’est la conscience des limites à une époque où on s’acharne à dépasser toutes les limites. Pour faciliter ta lecture au royaume de la complexité, l’organisation de ce livre est sous la forme d’un abécédaire. Tu pourras donc diriger ta recherche à ta guise.

Michel Sourrouille, le 1er septembre 2017

(à suivre… demain sur ce blog biosphere)

1 réflexion sur “On ne naît pas écolo, on le devient”

  1. – « Tu ne peux pas ne pas être écologiste, parce que tu es comme moi usager de la maison Terre, notre maison commune. » ( Michel Sourrouille )

    Et à ce moment là je peux te dire : « Tu ne peux pas ne pas être communiste. On ne naît pas communiste, on le devient. etc. etc. »
    Le problème c’est toujours pareil, c’est ce qu’on met derrière le mot.
    C’est quoi un écologiste ? Même chose d’un communiste, d’un humaniste, d’un chrétien etc.
    Et même d’un être humain. En attendant, personnellement j’ai de plus en plus de mal de me dire écologiste.

Les commentaires sont fermés.