Voici quelques extraits significatifs de l’introduction du livre qui présentait le pacte écologique :
« Mesdames et messieurs les candidats à la présidence de la République, le temps de l’information, du débat et des controverses est révolu. Le temps est à l’action… L’impératif écologique n’est pas une priorité, c’est LA priorité.
Mobilisation ! J’emploie ce terme à dessin, dans son sens guerrier, même si cette guerre est d’un type particulier puisqu’elle est dirigée contre nous-mêmes. L’ennemi ne vient pas de l’extérieur, il siège à l’intérieur de notre système et de nos consciences. L’impératif écologique ne sera pas relevé en faisant l’impasse sur cette double dimension, collective et individuelle, en sous-traitant le problème aux scientifiques, aux politiques ou aux industriels.
Nous avons besoin que chacun participe au changement. Il faut renoncer au principe de croissance maximale qui constitue un des principaux aveuglements de notre époque. Le « moins » doit intervenir dans les secteurs sur lesquels repose l’essentiel de notre système économique et de nos modes de vie : consommation énergétique, matières premières, eau, régime alimentaire, déchets, étalement urbain, pesticides, déplacements, vols aériens, etc. L’idée de planifier une politique de décroissance des consommations de matières premières et d’énergie recouvre un principe de réalité incontournable.
Il est temps, mesdames et messieurs les candidats, que vous osiez réfléchir aux solutions plutôt que de continuer à conforter l’aveuglement béat pour le toujours plus… Qui peut croire que le défi écologique pourra se relever à la marge ?
Nicolas Hulot
(édition calmann-lévy 2006)