Dédiabolisation du Front national par l’écologie ?

La nature est neutre, la nature est apolitique, mais les humains sont politisés. Il y a donc des écologistes partout, même au Front National. Ainsi Laurent Ozon, nommé membre du bureau politique le 16 Janvier 2011, apporte à Marine le Pen le concept du « localisme », un des axes majeurs du nouveau discours du FN : produire local, consommer local pour résister à la mondialisation*. Ozon serait un identitaire qui met en avant les communautés organiques, l’enracinement, le principe « une terre, un peuple ». Il est vrai que LeMonde souligne la proximité des concepts : la formule, protectionnisme social est un autre mot pour dire préférence nationale ; relocalisation des populations désigne signifie aussi renvoi des immigrés dans leur pays d’origine. Dédiabolisation en apparence.

Mais le problème reste clairement posé. Ainsi Paul Ariès** : « Les objecteurs de croissance ne maîtrisent pas forcément les codes de l’extrême droite et peuvent donc se faire piéger. Parler de relocalisation, ce n’est pas prôner la relocalisation des populations, ce n’est pas combattre l’immigration, les immigrés, ou l’islam. Notre relocalisation, c’est le « local sans les murs », sans la xénophobie. La remise en cause des préceptes universalistes peut être salutaire lorsqu’elle conduit à accepter la pluralité des mondes face à la marchandisation capitaliste, mais elle est inacceptable si elle aboutit à une vision inégalitaire et séparée des peuples. Eux visent le retour à des sociétés fermées les unes aux autres, inégalitaires. »

Il n’aura échappé à personne qu’Ariès se situe lui aussi sur un terrain mouvant. Où commence la démondialisation ? Quand commence la régulation des flux migratoires si elle devient incompatible avec l’équilibre d’un écosystème ? Quels sont les produits pour lesquels il faut rester ouvert et ceux pour lesquels le protectionnisme sera effectif ? Jusqu’où peut aller la pluralité des mondes ? Qu’est-ce qui sépare inégalités et différences ? Le débat ne fait que commencer…

* LeMonde du 28 mai 2011, Les penseurs de Marine Le Pen

** mensuel La décroissance (mai 2011), Les identiverts ? Non merci !

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l’acharnement thérapeutique, conséquence de l’énergie fossile

« La croissance de la quantité d’énergie consommée par personne, qui permet en termes purement physiques d’augmenter la productivité des gens qui travaillent, a pour conséquence l’entretien des gens qui ne travaillent pas (…) Une journée d’hospitalisation en service de réanimation coûte de 500 à 5000 kWh d’énergie, l’essentiel étant contenu dans les biens et services utilisés par l’hôpital. Elle n’est en outre possible que grâce à l’utilisation en France de métaux et produits chimiques extraits dans de lointaines contrées, de gaz russe ou de pétrole norvégien pour chauffer les bâtiments, laver les draps ou faire le plastique des cathéters, etc. (…) Même si cela peut paraître sordide, dès lors que la quantité d’euros (d’énergie) est limitée, il faudra soigner avec moins de flux matériels à disposition. Cela soulèvera des débats difficiles sur notre rapport à la mort, et sur le fait qu’aujourd’hui nous jugeons que toute consommation de ressources non renouvelables est justifiée pour maintenir en vie des personnes en bout de course avec des dispositifs lourds. » (Jean-Marc Jancovici dans son livre Changer le monde, tout un programme).

Ce diagnostic objectivé sur la contrainte énergétique croissante se double de (res)sentiments à l’égard de l’acharnement thérapeutique. Ainsi ce témoignage d’une de nos correspondantes :

« Je travaille dans le médico-social depuis 11 ans, animatrice en maison de retraite pendant plusieurs mois, j’ai eu le sentiment d’être tantôt gardienne de prison pour vieillards, tantôt gaveuse d’oie sans foie gras. Que faire des personnes valides physiquement mais errantes ? Que faire des personnes invalides ne communiquant plus alors que vous êtes en sous-effectif et qu’il n’y a ni code d’accès, ni jardin clôturé ? Et bien, on vous invite à enfermer tel ou tel résident, à clé dans sa chambre. On passe des harnais avec sangle molletonnée pour ligoter une personne sur un siège ou une chaise. Plus de problème de fuite ni d’évasion !

Pour ce qui est des personnes dépendantes physiquement et « silencieuses », les difficultés sont autres. N’avez-vous jamais été interloqué par ces adultes dans les maisons de retraite qui ne regardent ou ne comprennent plus ? Sous prétexte de bienséance, on nourrit parfois des édentés à la petite cuillère et si cela devient difficile, reste la solution de la seringue XXL avec lesquelles on titille des bouches closes dans un visage tout recroquevillé sur des yeux fermés depuis une éternité… Parfois un simple réflexe fait entrouvrir cette bouche et parfois on insiste…faut bien nourrir pour faire vivre ! A la question « Mais comment savoir si on ne les force pas, s’ils n’arrêtent pas de manger pour partir ? » on peut s’entendre dire « Mais comment sais-tu toi, qu’ils ne sont pas bien comme ils sont et n’ont pas envie de vivre ? » CERTES ! Mais rappelez-vous les droits de l’Homme…Liberté ! Où est la liberté quand on est instrumentalisé, douché, changé, gavé ?

Autrefois, quand on gardait ses vieux parents à la ferme, il y avait toujours un enfant pour donner la soupe à l’aïeul mais croyez bien que si ce dernier refusait de prendre sa becquée, l’enfant s’en retournait à ses travaux agricoles ou devoirs d’école… et si le lendemain, le pépé ou la mémé refusait la bouchée, on repasserait plus tard… jusqu’à ce que le corps s’épuise et s’endorme ou que la volonté resurgisse. Chez nous que nenni ! On paye du personnel pour vous nourrir et comme la priorité reste aux besoins primaires, on annulera volontiers une animation pour s’attarder sur l’assiettée.

Où commence l’acharnement thérapeutique ? Je n’accuse pas, j’interroge… Je travaille dans l’accompagnement de l’individu car je mets l’être vivant au centre de mes préoccupations. Mais à trop vouloir subvenir aux besoins du plus faible, n’avons-nous pas fait défaut à la sélection naturelle et au droit de s’éteindre parce que c’est l’heure ? N’y a-t-il pas un moment où il est correct de laisser filer la vie, où il faut cesser de soutenir le plus faible, quand seuls les « accompagnés » ont une chance de vieillir sans qu’importe le temps ni le monde du vivant ? Ne fait-on pas plus de bien que de mal quand on se positionne dans l’assistance à outrance ? Vivre n’est pas une fin en soi ! Mais bien VIVRE, bien LE vivre, ETRE, oui ! Comment ne pas être une société d’assistés qui va s’effondrer mais une société de l’entraide parce que telle est l’humanité, qui veut comprendre et dépasser ?

Il ne s’agissait là que d’un témoignage, ce n’était ni un pamphlet ni une requête. Juste une réflexion sur le passage du temps sur nos têtes et sur le rôle de l’accompagnant. »

Nous pouvons conclure avec Jancovici : «  La contrainte sur l’approvisionnement énergétique futur aura pour conséquence que le niveau relatif des retraites baissera, et que l’on va probablement pour partie revenir à un système de gestion des personnes âgées économe en énergie, c’est-à-dire… les garder chez leurs enfants. La question n’est pas de savoir si cette organisation est désirable ou non. Les bons sentiments sans kilowattheures risquent d’être difficiles à mettre en œuvre ! »

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l’écologie au premier tour depuis 1974, au second en 2012

A mourir de rire, la déclaration de Jean-Paul Huchon* invitant « les écologistes à la primaire socialiste ». Il ne sait pas encore que n’importe qui peut voter pour les clones de DSK du moment qu’il est inscrit sur les listes électorales. Il a oublié que le PS a laissé passer sa chance en refusant une primaire socialiste ouverte aux candidatures de toute la gauche. Il veut ignorer que les inscriptions pour les primaires écolos sont ouvertes sur le site www.primairedelecologie.fr. Jean-Paul Huchon croit encore que « Martine Aubry est la mieux placée pour empêcher une candidature écologiste au premier tour de la présidentielle ». Comment va-t-elle s’y prendre, l’excommunication, la prison, les promesses de dernière minute ?

Les écologistes présentent des candidats aux présidentielles sans interruption depuis René Dumont en 1974. Ils ont raison, c’est le seul projet de société qui sonne le tocsin et appelle à une joie de vivre coexistant avec moins d’eau, moins de pétrole, moins de viande. La présidentielle est une élection où on vote dès le premier tour pour celui ou celle qu’on voudrait voir au deuxième. Ni Cohn-Bendit, ni un militant du Front national ne nous démentira ! Si la grâce touchait les électeurs en 2012, Nicolas Hulot deviendrait Président de la République française. Cela démontrerait que les électeurs ne sont plus dupes d’un système qui peut nous présenter des individus aussi semblables que Strauss-Kahn ou Sarkozy en disant qu’ils sont différents. Cela prouverait que les électeurs ont appris que ce sont les contraintes écologiques qui déterminent notre mode de vie, et certainement pas les vaines promesses de la croissance des riches, l’emploi pour des privilégiés et le pouvoir d’acheter des conneries. Si le PS était devenu un parti social-écologiste, cela se saurait, on voterait pour lui.

* LeMonde du 26 mai 2011, M.Huchon invite les écologistes à la primaire socialiste

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un laboratoire sans idées, le parti socialiste

Le laboratoire des idées du PS veut recycler le mitterrandisme. Son président, le député Christian Paul, annonce pour 2012 un « projet de redressement* ». Mais les seules propositions sont de parler « aux classes populaires du chômage, de l’emploi et du pouvoir d’achat, comme en 1981 ». Il est vrai que Mitterrand affirmait : « L’emploi, c’est la première de nos obligations. J’y consacrerai toute ma volonté ». Pendant sa campagne électorale, il annonçait : « Je serai en mesure de créer un million d’emplois jeunes durant l’année 1982 ». Malgré la cinquième semaine de congés payés et la semaine de 39 heures, le chômage est passé de 1 600 000 chômeurs en 1981 à 3  300 000 à la fin de l’année 2004 ! Dès 1983, alors que le chômage reprenait brutalement sa hausse, la priorité s’était inversé : le gouvernement, pour éviter la faillite financière à cause du déficit commercial mettait l’accent sur le redressement des finances publiques et la lutte contre l’inflation. Christian Paul ne prend pas les bonnes références historiques, il n’y a pas grand chose à reprendre du bilan de Mitterrand.

Christian Paul précise aussi que le PS va « aborder sans tabou la question du pouvoir d’achat, par le salaire, mais aussi par le blocage des loyers, en réduisant la facture d’énergie et de transport ». D’abord le salaire ne se décrète pas, il dépend de la bonne santé des entreprises et on ne peut pas dire que les perspectives économiques soient joyeuses. Ensuite tout blocage des prix empêche les ajustements et cela fait longtemps que la France a abandonné le principe d’une telle politique. Enfin, prévoir de réduire la facture d’énergie et de transport constitue une méconnaissance de l’avenir puisque la raréfaction des ressources fossiles nécessite l’augmentation du prix de l’énergie. Ce manque de réalisme de Christian Paul n’est pas étonnant, il n’y a pas au PS véritablement de laboratoire des idées qui fonctionne, ni d’ailleurs de comité scientifique, ni à plus forte raison de projection dans le futur : on en reste à l’héritage impotent de Mitterrand.

Christian Paul ferait mieux de lire le dernier livre de Jancovici. Il apprendrait que le pouvoir politique ne peut agir d’aucune manière sur le pouvoir d’achat : « Sans énergie, impossible de déplacer un objet (ou notre propre corps), illuminer ou chauffer une pièce, transformer un poisson dans l’océan en poisson dans notre assiette. Cette énergie fossile à profusion, c’est la véritable cause de la hausse de notre pouvoir d’achat. En clair, le pouvoir d’achat augmente quand le prix de l’énergie baisse. »

Or la rareté croissante va faire obligatoirement augmenter le prix de l’énergie fossile, donc le pouvoir d’achat va baisser, inexorablement… Les classes populaires ne voteront plus socialiste, mais extrême droite. On leur aura appris à suivre un discours populiste, si ce n’est démagogique.

* LeMonde du 25 mai 2011, Le PS ne doit pas oublier le peuple

NB : pour écrire cet article vide de contenu, Christian Paul a du se faire aider du sociologue Camille Peugny

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l’irresponsabilité des automobilistes

– A la radio ce matin : « Les histoires d’automobilistes, c’est pas forcément de droite ou de gauche. » Il s’agit de la controverse sur la suppression des panneaux de signalisation des radars. Le Premier ministre de droite en appelle à la responsabilité et à piéger les automobilistes, ses députés de droite se veulent « populaire » (populiste) et chouchoutent les automobilistes.

– Position du parti socialiste : il ne dit rien, il rigole, mais qu’auraient fait les députés socialises s’ils étaient au pouvoir. Sans doute la même fronde que l’UMP, et le refus de parler au nom de l’intérêt général.

– Quel est l’intérêt général : Ce n’est pas simplement 4 000 morts chaque année en France suite à un accident de la route. Rouler vite est un crime contre la planète. En effet notre goût de la vitesse est en décalage complet avec la contrainte énergétique qui émerge : nous avons passé le pic pétrolier et le réchauffement climatique fait déjà ses effets. Comment diminuer d’un facteur 4 nos émissions de gaz à effet de serre sans modification lourde de nos habitudes ?

– Un débat qui commence en 2005 : Nos responsabilités, nous les connaissons officiellement depuis six ans. Dans son rapport annuel 2005, le mot d’ordre de l’Agence Internationale de l’Energie devenait : « Economisez l’énergie, économisez le pétrole ! Et diversifiez-vous, s’il vous plaît. Sortez du pétrole ! » L’AIE invitait donc les gouvernements à préparer une série de mesure, par exemple réduction à 90 km/h de la vitesse sur autoroutes…

En août 2005, le Premier ministre français avait réuni les dirigeants du secteur de l’énergie. Le ministre de l’industrie insiste : « Il  faut donner quelques signaux forts pour que tout le monde comprenne qu’il est concerné et pour longtemps par la hausse des prix du pétrole. On peut imaginer par exemple une réduction de la vitesse sur les autoroutes à 115 km/h ». A l’époque, le premier secrétaire du PS, François Hollande, avait pris position contre la limitation de vitesse !

CONCLUSION : Pour une fois, nous sommes d’accord avec la conclusion de l’Editorial du Monde (25 mai 2011) : « Gouverner, c’est comme conduire : il faut choisir. En l’occurrence entre la responsabilité, quelle qu’en soit la rudesse, et un laxisme dont les motivations électoralistes ne sont pas glorieuses. »

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Laure Belot et la transition énergétique

Laure Belot et une journaliste du Monde qui peut aussi bien parler de Facebook et du smartphone que des Recycling Party. Autant dire que sa fibre écolo est très superficielle. Si elle développe un article* sur les achats de proximité, c’est pour faire le tour des sites d’achat direct auprès des producteurs, ce n’est pas pour montrer que là est notre avenir. Elle nous met en ligne avec les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, avec les producteurs de ta région, avec l’achat groupé de la ruche. Il faut donc être locavore, manger les produits locaux et oublier le bio qui vient de trop loin. Très bien, mais quelle serait notre motivation pour changer notre mode de consommation ? Laure Belot n’en sait rien, donc elle ne le dira pas. Pas grave, nous allons lui expliquer.

Les jumeaux hydrocarbures (pic pétrolier et réchauffement climatique) nous imposent une descente énergétique. Il ne s’agit pas de catastrophisme, mais d’une réalité. Le meilleur moyen est de tendre localement à l’autonomie alimentaire et énergétique. Chaque territoire doit élaborer un plan d’action de descente énergétique (Pade), ce qui peut rejoindre des pratiques locales existantes (plan climat local, AMAP, SEL, MAB, Velocité, point info-énergie, jardins partagés…) et permet d’instaurer une dynamique collective. Il s’agit donc d’assurer concrètement la transition énergétique.

Nous comprenons alors cet engouement pour se mettre à l’heure locale, les citoyens se préparent (inconsciemment) au prochain choc pétrolier ! Pour en savoir plus, Laure Belot peut lire le Manuel de transition de Rob Hopkins…

* LeMonde du 24 mai 2011, Les consommateurs se mettent à l’heure « locale »

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Martine Aubry en sidération footbalistique

Soyons clair, un politique n’a pas à soutenir le foot-spectacle. Pourtant tout le monde parle du LOSC (Lille olympique sporting club) avec Martine Aubry… qui s’en réjouit*. Il paraît selon cette présidentiable que la victoire du LOSC « donne une immense fierté à Lille, rejaillissant sur l’énergie de tous ». Illusion de la société-spectacle ! Son premier adjoint est dithyrambique : «  Un LOST qui gagne a la même importance que nos pôles de compétitivité. Une équipe de premier plan est un agent économique majeur. » Illusion de la société-spectacle !

Il est intéressant de noter que celui qui préside le LOSC depuis 2002 est aussi un producteur de cinéma, administrateur de Pathé et membre du conseil de surveillance de Gaumont. Un spécialiste de la société-spectacle préside le foot ! Une arène toute neuve de cinquante mille places paraît nécessaire… le stade sera payé par Lille Métropole Communauté urbaine par le biais d’une redevance annuelle de 24,7 millions d’euros sur 31 ans au partenaire privé ! Comme d’habitude, ce sera les contribuables qui paieront pour la mégalomanie de nos dirigeants. L’entraîneur est d’abord un metteur en scène, le jeu de toque permet le spectaculaire. Et les spectateurs deviennent accro devant des types qui se contentent de pousser la baballe. La sidération du public, dans le sens d’effondrement d’une fonction vitale, devient totale.

La socialiste Martine Aubry devrait savoir que divertir, c’est dominer , c’est se mettre au service de l’idéologie libérale: « Les philosophes de l’école de Francfort avaient montré que le capitalisme produit des modes de comportements compétitifs, dont le sport est le modèle paradigmatique. Dans le numéro spécial de la revue Partisans (Sport, culture et répression de septembre 1968), on expliquait déjà que le sport est une structure politique d’encadrement des masses, et notamment de la jeunesse, un moyen de contrôle social que le fascisme a porté à son comble. On s’est heurté à la fois au parti communiste, qui défendait le sport dit socialiste, et à la bourgeoise gaulliste, qui souhaitait produire des champions. Le sport est une superstructure idéologique, pour parler comme Marx, qui a pour fonction de reproduire les rapports de production, de conformer les gens à la compétition de tous contre tous, à la servilité, l’aliénation et l’acclamation des héros. Le sport a la vertu de dissimuler sous son côté anodin, bon enfant, populiste, ses fonctions politiques réactionnaires. Le sport est un phénomène de manipulation de masse utilisé par la télé, la publicité, le discours politique. »

Plutôt qu’au foot, la socialiste Martine Aubry ferait mieux de s’intéresser aux sables bitumineux**.

* LeMonde du 22-23 mai 2011, Tout le monde parle football à Martine Aubry.

** LeMonde du 22-23 mai 2011, L’essor des sables bitumineux inquiète l’Europe.

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cachons les radars pour coincer les chauffards

LE sujet qui perturbe nos députés : la suppression des panneaux signalant la présence de radars fixes sur les routes. La démagogie de nos députés est sans égale, car rouler vite est criminel. Ce n’est pas simplement 4 000 morts chaque année en France suite à un accident de la route. Rouler vite est un crime contre la planète. En effet notre goût de la vitesse est en décalage complet avec la contrainte énergétique qui émerge : nous avons passé le pic pétrolier et le réchauffement climatique fait déjà ses effets. Comment diminuer d’un facteur 4 nos émissions de gaz à effet de serre sans modification lourde de nos habitudes ? Les députés ne représentent pas seulement des électeurs fous du volant, ils doivent agir au nom de l’intérêt général, celui des générations présentes comme celui des générations futures. « Se faire insulter » comme l’a été le député de Seine-et-Marne ou « en prendre plein la gueule » comme le député des Bouches-du-Rhône n’est pas une raison pour manquer à ses devoirs : ce ne sont pas les vociférations qui peuvent faire une politique. Le Premier ministre, de droite comme ses députés démagogues, leur rétorque à juste titre qu’il y a des « moments dans la vie politique où il faut assumer ses responsabilités ».

Nos responsabilités, nous les connaissons officiellement depuis 2005. L’Agence Internationale de l’Energie, cette officine chargée depuis 1974 de défendre les intérêts des pays consommateurs, avait changé de discours. Le mot d’ordre devenait dans son rapport annuel : « Economisez l’énergie, économisez le pétrole ! Et diversifiez-vous, s’il vous plaît. Sortez du pétrole ! » Le directeur des études économiques de l’AIE avait déclaré : « Le pétrole, c’est comme une petite amie, vous savez depuis le début de votre relation qu’elle vous quittera un jour. Pour qu’elle ne vous brise pas le cœur, mieux vaut la quitter avant qu’elle ne vous quitte. » L’AIE invitait donc les gouvernements à préparer une série de mesure, par exemple réduction à 90 km/h de la vitesse sur autoroutes…

En août 2005, le Premier ministre français avait réuni les dirigeants du secteur de l’énergie. Le ministre des transports avait fait valoir que si l’on réduisait la vitesse de 15 km/h sur autoroute, le prix du plein resterait le même qu’avant la hausse du pétrole ». Le ministre de l’industrie insiste : « Il  faut donner quelques signaux forts pour que tout le monde comprenne qu’il est concerné et pour longtemps par la hausse des prix du pétrole. On peut imaginer par exemple une réduction de la vitesse sur les autoroutes à 115 km/h ». Nous sommes en 2011, rien n’a été fait parce que les députés, de droite comme de gauche, écoutent les vociférations des automobilistes.

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supprimons Facebook

– Cet hiver, une britannique a annoncé son projet de suicide aux 1048 « amis » de son « réseau social » Facebook. Au bout du compte, 148 commentaires sous son message, pas un coup de fil aux urgences, et une morte. Ce fait divers en dit long sur la vacuité des échanges en milieu virtuel.

– Dans la vraie vie, on compte au plus quatre amis, les 10 % des mieux pourvus en ont une quinzaine. Mais sur Facebook ou Myspace, les utilisateurs ont en moyenne entre 130 et 150 amis, certains en ont des milliers. L’amitié n’a alors plus aucun sens, elle relève d’une vision comptable du rapport humain. Jusqu’à l’apparition des réseaux sociaux », être ami signifiait partager pensées et émotions dans un rapport direct à l’autre, avec une autre personne ou un groupe réduit. Sur Facebook, être ami se réduit à envoyer des informations. Mais exposer sa vie privée ne suffit pas à créer de l’intimité et du lien. Ce grand déballage devant 500 personnes dont on attend une réaction pour se sentir exister favorise le repli sur sa sphère individuelle, sa bulle, et l’hypercommunication avec sa tribu.

– Sous son onglet inscription, Facebook annonce fièrement « C’est gratuit (et ça le restera toujours) ». Pourtant ce réseau est valorisé à 50 milliards de dollars ! Mark Zuckerberg est assis sur un tas d’or : les données personnelles de ses 630 millions de membres. En révélant beaucoup d’eux-mêmes, ils permettent à Facebook de vendre des espaces ciblés aux publicitaires. Un post à vos amis annonçant l’anniversaire de votre compagne et vous recevrez une pub pour des bijoux ! Face book propose aussi aux entreprises et aux « people » de créer leur page de fans qui leur sert de vitrine commerciale. Coca Cola rassemble 4 millions de fan, trois millions de pages de marques sont actives, l’utilisateur moyen aime 8,7 marques : chaque fan se transforme en « ambassadeur de la marque ». L’info circule, le publicitaire, lui, peut se reposer : le consommateur fait son boulot. Et le pire, c’est qu’il en redemande !

Source : mensuel la Décroissance, avril 2011

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moins d’étudiants, une obligation

Près d’un jeune sur trois souhaite être fonctionnaire*, c’est-à-dire de continuer à être à charge du reste de la société : bébé choyé, scolarisé très tôt, études (supérieures) et ensuite pantouflage ! Autant dire que c’est un rêve qu’il sera de plus en plus difficile à réaliser. En effet l’énergie fossile à profusion, véritable cause de la hausse de notre pouvoir d’achat et donc de notre capacité à nourrir des enfants et payer des fonctionnaires, va se raréfier. Tout choc pétrolier est suivi par une crise économique, c’est un fait incontournable.

C’est la croissance de la quantité d’énergie consommée par personne qui permet, en termes purement physiques, d’augmenter la productivité des gens qui travaillent. C’est cette productivité qui a pour conséquence d’assurer la nourriture, le logement, l’habillement, les loisirs, etc. des gens qui ne travaillent pas, les étudiants, ou qui vivent des impôts, les fonctionnaires. Comme l’écrit Jean-Marc Jancovici, « les études sont assises sur des consommations d’énergie importantes, et c’est bien ainsi que se lit la géographie actuellement : il n’y a beaucoup d’étudiants que dans les pays qui consomment beaucoup d’énergie**. Dans les pays moins favorisés, les étudiants sont sûrs de se retrouver au chômage, aucune révolution ou changement de régime ne permettra de changer cette donne et de donner des emplois de fonctionnaires pour tous. Dans les temps prochains, même les Etats « riches », déjà endettés, devront dégraisser le mammouth, continuer à réduire le poids de l’éducation nationale comme le poids de tous les autres services publics. Cette évolution a déjà commencé en France.

Jancovici, dans Le changement climatique expliqué à ma fille, nous donne la clé de l’avenir : « Les gens ne comprennent pas qu’en détruisant la planète, on détruit également les conditions de la stabilité et de la prospérité de nos descendants, et que les générations futures, c’est toi, ta classe de collège, et toutes les classes d’enfants du monde. On peut encore éviter le pire. Cela implique d’accepter de ne pas faire des études longues à la fac, mais de devenir agriculteur ou menuisier. »

* LeMonde du 20 mai 2011, questions sociales par Claire Guélaud (le blog du jour)

** Changer le monde, tout un programme de Jean-Marc Jancovici (calmann-lévy, 2011)

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Rio 1992-2012 : le procès de l’humanité

En 1992, l’appel d’Heidelberg, faisait pression sur le Sommet brésilien de Rio. Cette pétition, signée par plusieurs dizaines de Nobel, accusait « l’émergence d’une idéologie irrationnelle à l’aube du XXIe siècle qui s’oppose au progrès scientifique et industriel et nuit au développement économique et social ». Les Nobel opposaient une « écologie scientifique » à une « argumentation pseudo-scientifique » ; ils se gardaient bien de définir précisément ce qui fait science ou non. Ils faisaient acte d’allégeance à la croissance économique ; ces « scientifiques » croyaient pouvoir intervenir dans le domaine économique dont ils étaient souvent dépendants. Ils attaquaient des « mouvements qui ont tendance à se référer au passé » ; cette imbécillité est véhiculée depuis avec le « retour à la bougie » ou « l’âge des cavernes » ! Savaient-ils d’ailleurs, ces Nobel, qu’ils rentraient dans le jeu d’une agence de communication française pour l’industrie pharmaceutique ?
Vingt ans ont passé. Le discours est aujourd’hui très différent. Les écolosceptiques ont perdu du terrain. On découvre même qu’il y a des crimes de l’humanité contre la planète Terre*. Le « procès de l’humanité » s’est ouvert le 19 mai, préparation à la Conférence de l’ONU sur le développement durable à Rio en 2012*. « Il s’agit d’un procès civil pour déterminer si nous avons manqué à notre relation avec la planète » et pour voir « comment nous pouvons restaurer cette relation » Cette réflexion a pris la forme d’un procès car « nous en sommes arrivés à un point où une simple énième réunion avec un énième dialogue n’aurait pas eu d’impact ». L’humanité va donc se juger elle-même en pensant aux générations futures. « Quoi qu’il arrive, l’Histoire nous jugera », a déclaré à la presse le ministre suédois de l’Environnement. Les 18 prix Nobel du jury sont confiants : « Les décideurs vont nous écouter ».
Mais les décideurs politiques sont attentifs à d’autres voix que celle de la raison écologique, celle des électeurs. En ce moment, les députés UMP** ne veulent pas des mesures supplémentaires contrôlant la vitesse des automobilistes. Il faudrait cesser d’emmerder les Français. Quand le Premier ministre en appelle à « assumer ses responsabilités », il essuie une véritable bronca. Que feront alors les députés s’il s’agissait de voter une taxe carbone conséquente ! Or agir contre la vitesse sur route n’est qu’une des décisions à prendre pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Beaucoup de concitoyens ne savent pas encore que la vitesse est un crime contre la planète Terre, ils ne savent pas que leur empreinte écologique est démesurée, insupportable, irrationnelle. Il n’y a pas de « présumé coupable » puisque les dégradations causées par l’activité humaine sont amplement démontrées à l’heure de l’anthropocène. Il nous faut donc plaider coupable, et changer de mode de vie, sobriété énergétique, simplicité volontaire, Nicolas Hulot au pouvoir, etc. Mais scientifiques et politiques renâclent !
* LeMonde du 19 mai, Le procès de l’humanité s’est ouvert à Stockholm.
** LeMonde du 19 mai, La colère des députés UMP contre les décisions du gouvernement sur la sécurité routière.

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l’affaire Strauss-Kahn en jugement

L’un des rares écolos des médias, Hervé Kempf*, fait un parallèle entre la démesure consumériste et l’hubris lubrique de DSK. Mais rien n’est dit sur l’origine de cette avidité inextensible. Quelle est la racine psychologique de cette envie irrepressible d’objets, de pouvoir et de femmes ? Pourquoi ce déni des contraintes écologiques ou morales ? L’explication première est le mécanisme de l’interaction spéculaire, en miroir. Je me réalise en échangeant avec autrui des modèles du monde formés par ces échanges. Je me représente la manière dont les autres se représentent les choses et moi-même. L’hypothèse de l’interaction spéculaire nous permet d’enterrer le vieux débat épistémologique sur l’antériorité de l’individu et de la société. L’un et l’autre se forment mutuellement. L’individu soumis à la société de consommation ne se demande pas s’il veut pratiquer la simplicité volontaire, mais seulement s’il le ferait au cas où un certain nombre d’autres le feraient aussi. L’écologie sociale part de ce constat psychologique.

                Ce qui est frappant dans l’affaire Strauss-Kahn, c’est le discours en miroir des socialistes : un parti ressemble à une meute, à une famille soudée autour de sa complicité. Pierre Moscovici considère DSK comme son frère en politique et bien sûr il faut défendre son frère. Jean-Paul Huchon ne monte pas les marches du festival de Cannes « par solidarité avec Dominique Strauss-Kahn ». Jack Lang s’emporte contre le système judiciaire qui « a envie de se payer un français, un Français puissant ».Plusieurs autres leaders socialistes interviennent pour témoigner leur amitié à DSK… Stupéfiant, indécent ! Une tentative de viol n’est presque rien pour eux, l’amitié avant tout. L’hubris lubrique de l’ex-futur président de la République a bien été soutenu implicitement par les protections de sa famille de gauche. L’hubris, lubrique ou non, peut s’exacerber lorsqu’on acquiert un sentiment d’impunité sous le regard complice de son miroir. Le  chef de famille peut-il se limiter quand il est défendu en toutes circonstances par sa famille ? Comme le dit l’avocate féministe Gisèle Halimi « le respect des femmes » devrait « prévaloir sur l’amitié et l’esprit de clan ». Evoquant « la levée de boucliers des amis » de Dominique Strauss-Kahn, elle se dit « déçue par la gauche ».

                Le sens du devoir envers les autres et la biosphère n’advient que pour les esprits libérés de l’esprit de famille, pour des militants libérés du culte du chef, pour des consommateurs libérés de la publicité, pour des travailleurs libérés des objectifs patronaux, pour des chercheurs libérés de l’obligation de l’application technique, pour des professeurs libérés de leur discipline, pour des élèves libérés de leurs écrans, pour des médias libérés de la pression de l’argent, pour des individus libérés de l’interaction spéculaire. C’est seulement à cette condition que nous pouvons échapper à la démesure actuelle d’un système social artificiellement dopée par l’énergie facile, par l’énergie fossile…

 LeMonde du 18 mai 2011, rubrique Ecologie, « Hubris » lubrique

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le viol de DSK et la société du spectacle

Tentative de viol ! Après l’immédiateté médiatique véhiculée par Internet vient l’amplification par les journaux papiers. Dans LeMonde du 17 mai 2011, l’affaire Dominique Strauss-Kahn  fait l’objet de l’éditorial, de 7 pages supplémentaires journalistiques, d’une page débat. Si on y ajoute la rubrique écran (DSK contre NYPD) et l’analyse de Gérard Courtois, que reste-il à lire du reliquat de l’actualité ? Trois pages pour le Festival de Cannes, des rogatons pour tout le reste. C’est ainsi, c’est la « société du spectacle ». Notre nouvelle organisation technicienne crée en abondance des images et des leurres comme  compensations mensongères à notre aliénation collective. Comme l’exprime Guy Debord  dans Commentaires sur la société du spectacle (1988) :

« La possession d’un « statut médiatique » a pris une importance infiniment plus grande que la valeur de ce que l’on est capable de faire réellement. Ne passent que rarement, et par brèves saccades, les nouvelles véritablement importantes sur ce qui change effectivement. Entre 1967 et 1988, le changement qui a le plus d’importance réside dans la continuité même du spectacle. Mac Luhan parlait de « village planétaire », si instamment accessible à tous sans fatigue. Mais les villages ont toujours été dominés par le  conformisme, l’isolement, les ragots toujours répétés. La pollution des océans et la destruction des forêts équatoriales menacent le renouvellement de l’oxygène de la Terre. Le spectacle conclut seulement que c’est sans importance. »      

                Dans LeMonde du 17 mai 2011, il y a quand même une page Planète qui insiste sur la sécheresse en France. Il  faudra s’adapter au réchauffement climatique, dit notre ministère, c’est-à-dire réduire notre consommation d’eau. Mais pour l’instant, les agriculteurs peuvent continuer à pomper. La sécheresse, c’est sans importance, parlons de DSK !

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plus à gauche et moins à droite, Nicolas Hulot

«  Ni droite, ni gauche » est un slogan qui ne veut rien dire, comme d’ailleurs « ce n’est pas démocratique » ou « Vive la liberté ». Tout dépend de ce qu’on entend par droite, gauche, démocratique et liberté ! Contrairement à ce qu’affirme LeMonde *, il n’y a pas de division au sein des écolos. Ils pensent que capitalisme et socialisme sont deux variantes d’un même modèle, la société de croissance, productiviste et inégalitaire. Les uns donnent un peu plus au capital, les autres disent agir pour les travailleurs, les deux s’entendent pour ignorer complètement le facteur Terre et la richesse du vivant. Constatant ce fait, l’écologie est une nouvelle offre politique qui se situe plus à gauche et moins à droite.

Comme l’exprimait Serge Moscovici en 1978, la gauche et la droite sont des notions relatives : « Nous sommes à la gauche de la gauche. Cela veut dire que nous sommes proches de la gauche sur un certain nombre de points (rémunération, organisation des entreprises, internationalisme, etc.) ; mais sur d’autres points, c’est nous qui représentons la gauche, notamment pour tout ce qui a trait aux rapports à la nature, à l’utilisation des ressources, à l’autonomie des collectivités, au productivisme, à la croissance. Car, bien souvent, les hommes et les partis de gauche se sont éloignés de ce qu’on appelle le socialisme et, ce faisant, ont laissé un vide qu’on nous appelle à combler. »

Aujourd’hui Nicolas Hulot n’est pas un politique qui court après les places, ces Besson et consorts pour qui peu importe l’écurie avec laquelle on court puisqu’il s’agit de gagner. Pour lui, il y a une troisième voie entre la gauche et la droite. Pour lui c’est un peu plus à gauche et un peu moins à droite car l’avenir n’est pas « compatible avec le logiciel de droite ». Pour lui, il y a des principes supérieurs au bloc droite-gauche. Pour lui, la contrainte pétrolière, la perte de biodiversité et le réchauffement climatique conditionnent l’économique et le social. Nicolas voit sa campagne présidentielle comme une immense mission pédagogique, pas comme un endoctrinement.

Beaucoup de pages seraient encore nécessaires pour approfondir ce que veut dire politiquement droite ou gauche quand on y mêle l’écologie. Mais en résumé, il y a ceux qui estiment qu’il n’y a pas de limites à la volonté de puissance de l’homme, et ceux qui ont le sens des limites de la biosphère. Nicolas Hulot est actuellement le seul candidat aux présidentielles qui tienne ce discours.

* LeMonde du 15-16 mais 2011, Les écologistes face au vieux démon de la division

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Dominique Strauss-Kahn est-il de droite ou de gauche ?

«  Ni droite, ni gauche » est un slogan qui ne veut rien dire, comme d’ailleurs « elle était consentante ». Tout dépend de ce qu’on entend par droite, gauche, ou consentement ! Et rappelons-nous que Dominique Strauss-Kahn se disait socialiste. LeMonde succombe pourtant à ce travers de la superficialité dans son article* sur la primaire des écolos Hulot/Joly. Il paraît qu’il y a un clivage historique entre le « ni droite, ni gauche », formule à l’origine de la création des Verts, et « l’ancrage à gauche » depuis 1997. C’est oublier que cette évolution relevait seulement d’une stratégie politique et non d’un changement de convictions des écolos. En effet, contrairement à ce qu’affirme Noël Mamère, il y a des arrangements possibles pour savoir avec qui on va se marier. Car il faut déterminer de quelle « gauche » et de quelle  « droite » on parle.

La gauche au pouvoir en 1981 avec Mitterrand n’a laissé aucun souvenir en matière d’écologie. Entre 1997 et 2002, le Premier ministre Jospin, de « gauche », tenait l’écologie pour une bizarrerie anecdotique. Bettina Laville, sa conseillère environnementale, se désespérait chaque jour de ne servir à rien. Dominique Voynet confiait avoir été la seule écolo dans un gouvernement qui ne l’était pas. Rien n’a changé depuis : la motion « pour un parti socialiste résolument écologique », n’a obtenu que 1,6 % des voix lors du dernier Congrès. La gauche qui veut nous gouverner n’est donc pas écolo. Elle continue de sous-traiter les problèmes environnementaux au lieu de les prendre comme condition première de notre genre de vie.

                La droite a donc beau jeu de rappeler que c’est elle qui a porté en France la législation environnementale, qui lui a donné un principe constitutionnel et qui a organisé la première véritable concertation publique sur l’ensemble de ces enjeux : création en 1971 du ministère de l’environnement par Georges Pompidou, loi Barnier en 1995, Charte de l’environnement en 2005 et « Grenelle de l’environnement » lancé en 2007. Nathalie Kosciusko-Morizet,  Ministre actuel de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, assume un périmètre assez large d’action. Le contenu de son livre** n’était pas partisan.

C’est avec sagacité qu’André Gorz avait subsumé l’économie contemporaine capitaliste et socialiste sous un concept plus large, l’industrialisme (le productivisme). C’est donc une certaine droite qui se retrouve avec une certaine gauche pour dénoncer les méfaits d’une société de croissance qui court au désastre. Beaucoup de pages seraient encore nécessaires pour approfondir ce que veut dire politiquement droite ou gauche quand on y mêle l’écologie. Mais en résumé, il y a ceux qui estiment qu’il n’y a pas de limites à la volonté de puissance de l’homme, et ceux qui ont le sens des limites. Où placeriez-vous DSK ?

* LeMonde du 15-16 mai 2011, Les écologistes face au vieux démon de la division

** Tu viens ? (Gallimard 2009)

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la catastrophe, Nicolas Hulot n’en veut pas

Les risques de catastrophes « naturelles » dues, de près ou de loin, à l’industrie humaine sont devenus une menace incomparable de ce temps. La liste de ces catastrophes et de leurs victimes, pour les vingt dernières années, serait longue. Je ne veux pas être un prophète de malheur, mais je crains que dans le futur, si rien n’est fait, l’état de l’environnement, tel que nous l’avons façonné nous-mêmes, n’appelle d’autres graves désillusions. Il conviendrait de regarder enfin en face la situation de notre Terre et celle de la France, pour ne pas arriver toujours, et de plus en plus souvent, trop tard, après les catastrophes.

                Le titre que nous avons choisi pour ce livre est amplement justifié : Combien de catastrophes avant d’agir ? C’est-à-dire avant que les politiques prennent leurs responsabilités et donnent enfin à la politique de l’environnement la place qui doit lui revenir. Et avant que nous-mêmes, citoyens, électeurs et consommateurs, sortions de notre insouciance pour conjurer les périls qui sont déjà en la demeure et qui préparent immanquablement, à nous et à nos descendants, une forte dégradation de nos conditions de vie

                La politique est le lieu des décisions pour l’avenir. Dans la gestion gouvernementale, l’environnement n’a pas encore la place centrale qu’il devrait avoir. Dans les domaines sensibles, où l’urgence devient pourtant extrême (biodiversité, transports – routiers notamment -, océans et littoraux, pollution des sols et de l’eau douce par l’agriculture et l’élevage intensifs), la frilosité et le manque de courage politique sont évidents. Ceux qui sont aux affaires n’osent pas s’opposer aux divers lobbies : ils sont souvent incapables de faire respecter tout simplement la loi. C’est cela qui doit changer durant la présidence et la législature qui vient.

Nicolas Hulot, texte écrit en 2002

(résumé de l’introduction et de la conclusion par Nicolas Hulot du livre élaboré par son Comité de veille écologique, Combien de catastrophes avant d’agir ?)

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la catastrophe, c’est Luc Ferry

Il paraît que Luc Ferry est un type intelligent. Puisqu’il est devenu un jour ministre de droite, les doutes affleurent cependant. Confirmation de son aveuglement, son discours dans philosophie MAGAZINE de mai 2011. Luc Ferry ne fait qu’y réciter les poncifs et les caricatures  accumulés par la droite contre l’écologie. Voici quelques extraits :

« Je vois dans Fukushima trop de passions tristes. Nos écolos, animés par la peur et le ressentiment, ont cette joie mauvaise de ceux qui « vous l’avaient bien dit ». L’heuristique de la peur dont parle Hans Jonas est calamiteuse, comme l’absurde principe de précaution dans la Constitution française. La peur est devenue la passion fondamentale de l’écologie. »

« L’appel aux alternatives au nucléaire dissimule le vieux fantasme d’une autre politique qui réjouit les anciens du gauchisme reconvertit dans l’écologie, comme les fondamentalistes chrétiens, heureux de pouvoir stigmatiser l’hubris de l’homme sans Dieu. Il est facile de plaider pour la décroissance quand, en rentrant chez soi, on allume la lumière, on recharge tranquillement son portable en préparant son dîner sur une plaque électrique. »

« Même sur la question du réchauffement, il faut faire place au doute. Pourquoi tout faire pour cacher le plateau entre 1998 et 2011, comme si le débat était interdit ? Quant aux conséquences, rien ne prouve sérieusement qu’elles soient aussi catastrophiques que le prétend le GIEC, ni que nous soyons dans l’urgence absolue. Même si on table sur une augmentation de 2°C ou 3°C sur un siècle, ce qui n’a rien de certain, nous avons le temps de réagir. »

« Veut-on renoncer au progrès ? Si oui, il faut le dire clairement. Réfléchir sur ce qui menacera l’humanité dans cinquante ans, comme si l’état de la science était immuable, n’a aucun sens. La décroissance est invendable politiquement. Vous ne convaincrez pas les Chinois d’opter pour la décroissance. La solution, c’est l’innovation scientifique. »

« Le capitalisme n’est pas ce qui nous a plongés dans la misère, mais ce qui nous en a sortis. Les inégalités (un milliard soufrant de la faim, cinq milliards se débrouillant avec quelques dollars par jour, et un milliard dans le confort matériel) ne sont pas le fait de l’Europe. »

En résumé :

          N’ayez pas peur braves gens, dormez.

          Les inégalités ne sont pas mon problème.

          L’innovation techno-scientifique peut tout, Fukushima n’est rien.

          Les écolos disent n’importe quoi, c’est le maintien du capitalisme qui importe.

          Les scientifiques du GIEC écrivent n’importe quoi, rien ne presse pour agir contre les gaz à effet de serre.

 

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la catastrophe, c’est Pascal Bruckner

Pascal Bruckner ou le refoulement du désastre ! Bruckner avait dit un jour détester par-dessus tout « le manque de courage intellectuel » ; or ce n’est vraiment pas de cela dont il fait preuve dans une tribune du Monde*. Il est vraiment affligeant que sur la cinquantaine de textes que le quotidien reçoit chaque jour, on retienne pour publication un pamphlet témoignant d’une connaissance aussi grossière de la réalité contemporaine.   

Pascal Bruckner place dans le même panier les scientifiques qui annoncent le dérèglement climatique ET des sectes apocalyptiques : c’est faire un raccourci digne d’un romancier qui a rédigé sa thèse sur le socialisme utopique de Charles Fourier. Car Bruckner veut confondre allègrement deux choses, catastrophes et catastrophisme. Les catastrophes sont des faits, mesurables scientifiquement : tsunami financier, Fukushima, crise de l’endettement, 6ème extinction des espèces, réchauffement climatique, pic pétrolier (descente énergétique), etc. De cela, Bruckner ne dit mot ! Ce qui l’intéresse, c’est une invention littéraire qu’il appelle « catastrophisme ». Si les prêcheurs de l’Apocalypse ont toujours existé, la crise systémique qui nous affecte n’a rien à voir avec les sectes millénaristes du catastrophisme. Mais Bruckner fait semblant de confondre. Pour lui, « les médias et les gouvernements diffusent en continu l’effroi pour la peur que cela inspire ». Pour attester de son propre imaginaire, Bruckner fait dire ce qui n’est pas dit, « La fin des temps est venue », « Dans cinq ans, dans dix ans, la terre sera devenue inhabitable », « Toutes les centrales nucléaires auront explosé », etc. Il paraît que « Le catastrophisme règne dans les pays occidentaux » alors qu’il ne s’agit que de recenser jour après jour les maux auxquels nous sommes de plus en plus confrontés et contre lesquels il nous faudrait réagir.. Quelle est donc l’intention cachée de Bruckner ?

Bruckner se réfère à l’Armageddon et à Paco Rabanne pour, implicitement, nous demander de ne pas réagir : puisque le catastrophisme règne, alors ne faisons rien contre les catastrophes. Pire, Bruckner dévalorise ceux qui essayent de faire quelque chose : abandonner la voiture et les voyages en avion, faire du vélo, monter les escaliers à pied, consommer local, délaisser la viande, devenir végétarien, recycler ses déchets, planter des arbres, modérer ses désirs, s’appauvrir volontairement. Pour Bruckner, il ne s’agit là que de remèdes dérisoires pratiqués par de gentils boy-scouts qui suivent les conseils dignes de nos grands-mères. Il s’agirait pour les décroissants d’une « illusion d’agir pour la Terre ». Nous consommons trop et Bruckner nous propose de faire comme si de rien n’était : c’est pathétique et profondément irresponsable ! Pour Bruckner, qui n’en est pas à une contradiction près, « on décrète la certitude du désastre car cela permet de se reposer, peinards, dans les douceurs », « on voulait nous alarmer, on nous désarme »..

Alors, que propose de son côté Bruckner pour réagir contre les réels désastres sociaux, économiques et écologiques qui se profilent ? Rien ! Ah, si, mais il ne le dit pas clairement, il n’ose même pas exprimer sa pensée profonde : il faudrait de la croissance ! C’est cela que nous lisons entre ses lignes, « Quant aux Chinois, aux Indiens aux Brésiliens, ils doivent retourner à leur misère, pas question qu’ils se développent ». Il nous propose aussi de faire une confiance aveugle au progrès : «  Les sociétés humaines survivent aux pires calamités et développent une intelligence des périls ». D’ailleurs pour Bruckner, il suffirait de ne jamais construire de centrales nucléaires dans une zone sismique !  A lire Bruckner, on ne peut donc que douter de l’intelligence humaine. Alors, quelle est la justification profonde de ce verbiage qui mêle allègrement une BD d’Hergé, l’Apocalypse chrétienne et le calendrier maya ?

                De révolutionnaire, Bruckner est simplement devenu de plus en plus réactionnaire. Car n’est-ce pas lui qui était invité au Fouquet’s un certain 7 mai ? Tout bonnement  Bruckner se comporte en petit soldat de Sarko pour qui « l’écologie, ça commence à bien faire ». M. Bruckner travaille actuellement à une réflexion sur l’écologie. Nous avions un Claude Allègre pour le climat, nous aurons désormais un Pascal Bruckner pour l’écologie. On comprend mieux, en lisant ses vaines élucubrations, qu’il n’a pas besoin de réfléchir au sujet puisque le catastrophisme est le plus sûr moyen de ne pas parler des catastrophes. Nous avons rédigé cette chronique, nous avons perdu notre temps. Mais 3/4 de pages donné par LeMonde à Pascal Bruckner méritait quand même une réponse.

* tribune LeMonde du 2 mai 2011, La séduction du désastre

(texte déjà parue sous forme Chronique sur lemonde.fr, mais les chroniques des abonnés sont si vite oubliées !)

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la catastrophe, c’est Alain Frachon

LeMonde a publié récemment une tribune* fort contestable de Pascal Bruckner mélangeant de façon éhontée la réalité des catastrophes en cours et le « catastrophisme ». Luc Ferry vitupère dans Philosophie magazine (mai 2011) sur « nos écolos, animés par la peur… La peur est devenue la passion fondamentale de l’écologie ». Et aujourd’hui Alain Frachon**, directeur éditorial du Monde, enfonce le clou en faisant une « critique raisonnée du catastrophisme ambiant ». Il commente l’ouvrage « salutaire » de Bruno Tertrais, dénonçant le catastrophisme dans son livre L’apocalypse n’est pas pour demain. Ce n’est plus de l’information, c’est de la désinformation collectivement assumée. Pourquoi ?

                Tous ces « spécialistes » caressent l’opinion dans le sens du poil : la seule urgence, c’est de ne rien faire puisqu’il n’y a pas de catastrophes prévisibles, il n’y a que du catastrophisme non fondé. Alain Frachon  recopie Bruno Tertrais : « La planète et l’humanité vont beaucoup mieux qu’on ne croit et l’avenir est beaucoup moins sombre qu’on ne le dit. » Alain Frachon conclut que l’état présent du monde ne justifie pas le pessimisme et que faits et chiffres mettent à mal le catastrophisme des prévisions les plus fréquentes. Dormez braves gens est le seul leitmotiv ! Redescendons sur notre planète réelle !

                Non, nous ne sommes pas « plus riches » ; quand on a défalqué de l’indicateur PIB les méfaits de la croissance, on pourrait calculer un rythme de croissance négative. Non, nous ne sommes pas « mieux éduqués » ; nous sommes gavés de connaissances inutiles avec des diplômes en voie de dévalorisation. Non, nous ne sommes pas en « meilleure santé » ; la diminution de l’espérance de vie en bonne santé constatée dans plusieurs pays européens en témoigne. Et puis ces optimistes, comme c’est bizarre, n’attachent aucune importance au tsunami financier qui montrait la fragilité de nos empilements monétaires. Ils minimisent Fukushima comme le réchauffement climatique quand ils en parlent. Un milliard de personne qui ne mangent pas à leur faim est le cadet de leur souci. Ils semblent ignorer le pic pétrolier et ne disent rien de la 6e extinction des espèces. Dormez braves gens est leur seul leitmotiv.

Notre réveil va être douloureux, on ne peut rien contre la réalité des faits en dressant un mur de parole. Politiques, politologues et journalistes doivent absolument dynamiser le sens des responsabilités de nos concitoyens. L’ampleur de la catastrophe à venir ne peut être résorbée qu’à cette condition. Je préfère LeMonde quand il réalise une double page réaliste sur le temps des catastrophes ***.

* La séduction du désastre (2 mai 2011)

** LeMonde du 13 mai 2011, critique raisonnée du catastrophisme ambiant.

*** LeMonde du 26 mars 2011, Vivre et penser le temps des catastrophes.

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Nicolas HULOT, deus ex machina en 2007

En 1990, Nicolas HULOT crée une fondation « pour la nature et l’homme », afin de favoriser l’éducation à l’environnement. Son but était de s’adresser au grand public pour lui faire découvrir et comprendre la nature, et amener par là même à son respect et à sa protection. Début 2000, Nicolas souhaite devenir un acteur du débat public. A la différence de nombre de personnalités publiques qui s’autorisent une opinion tranchée sur ce qu’il convient de faire alors qu’au fond elles ne connaissent rien au sujet, il décide qu’il veut comprendre de quoi il retourne avant de commencer à utiliser son porte-voix. Il crée au sein de sa fondation un organe qui reste à ce jour unique au sein du monde associatif environnemental : le Comité de veille écologique. Ses membres sont tous des experts d’un sujet donné, et souvent chercheurs dans les domaines biodiversité, climat, énergie…

En pratique, tous les deux mois environ, nous nous retrouvions à dix ou quinze avec Nicolas Hulot, sans ordre du jour très précis, chacun étant tout à tour orateur passionné et auditeur attentif. Au bout de quelque temps, l’envie de passer des explications à l’action est née. Divers ouvrages ont donc été rédigés, dont le plus visible en 2002 a été Combien de catastrophes avant d’agir. En 2005 nous est venu l’envie de rééditer ce genre d’exercice, mais avec cette fois une visée opérationnelle : se faire récupérer dans tous les programmes de tous les candidats à l’élection présidentielle de 2007, rien de moins. Cet œcuménisme était une conséquence logique de l’apolitisme – au sens de l’absence de prosélytisme pour un parti particulier – qui a toujours été en vigueur au sein de la Fondation, à tel point que je n’ai aucune idée des préférences partisanes de la plupart de mes collègues (Hulot  compris, qui n’a jamais exprimé la moindre préférence lors des réunions où j’étais présent).

                Ce qui allait s’appeler le « Pacte écologique » a abouti aux sujets structurants suivants : le climat (taxe carbone), l’agriculture (réorientation de la PAC), la hiérarchie des priorités de l’action gouvernementale (le vice-premier ministre en charge du développement durable) et l’avenir (la recherche et l’enseignement). Mais la suite devait nous réserver une belle leçon de réalisme. Car ce qui a lancé le pacte, et ce qui a motivé les candidats à les reprendre à leur compte, ce n’est pas la patiente construction de l’argumentaire, ou la pertinence soigneusement étudiée des propositions. Non, ce qui a produit cet effet, c’est la valse-hésitation de Nicolas Hulot concernant une éventuelle candidature à la présidentielle. Dès qu’il a expliqué que peut-être il irait, sauf que peut-être il n’irait pas, il n’était plus question pour un candidat de ne pas signer le Pacte écologique : c’était prendre le risque de ne pas pouvoir rallier  sur son nom au second tour tous ceux qui auraient voté pour Hulot au premier. Dès lors tous les candidats sont allés signer le Pacte, et le coup est parti pour de bon.

Jean-Marc Jancovici (Changer le monde, tout un programme !)

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