l’écoterroriste Paul Watson

Les écoguerriers sont trop peu nombreux. LeMonde du 8 avril fait de la publicité pour Paul Watson, écoguerrier des mers. Tant mieux ! Paul Watson a commencé tôt. A 10 ans, dans son petit village de pêcheurs du Canada, il nageait avec les castors. Une année, ils ont disparu, capturé par les trappeurs. Paul a détruit tous leurs pièges. Acte violent ou non-violence ? Il ne s’attaquait pas aux personnes, mais aux moyens d’agir de ces personnes. Aujourd’hui il peut couler des navires ou être coulé, lancer des chaînes dans les hélices, entraver des activités commerciales. Est-ce de la violence ? Paul reste dans les limites de la loi, il s’attaque à la pêche illégale. Il sera bientôt en Méditerranée. En 2007, on avait officiellement autorisé 30 000 tonnes de thons rouges, on en a capturé le double. En 2010 une centaine de bateaux devront se partager un quota de 13 500 tonnes. On ne respectera ni les quotas, ni les dates de pêche et on traquera les bancs par survol aériens interdits. Paul ne fait que compenser l’incapacité volontaire des Etats à faire respecter leurs propres lois. Où est la violence, dans l’action de Paul Watson ou dans les méfaits des contrebandiers de la mer ? Trop souvent nous accusons de violence et de terrorisme ceux qui combattent la violence de notre société de prédation. Il nous faudrait beaucoup de Paul Watson, de casseurs de pub, de néo-luddites, etc.

Paul Watson a été traité de fasciste, de misanthrope, de nazi, d’extrême-droite, d’extrême-gauche, d’anarchiste, d’égocentrique et, oh oui, n’oublions pas le titre favori dont il est le plus fier – écoterroriste. Pour Paul, peu importe la façon dont les gens nous appellent. Après tout, ce sont les gens qui causent les problèmes véritables que Paul essaye de résoudre. Il n’a à répondre à aucun gouvernement, aucune société, aucun être humain. Il répond seulement à ses clients – les animaux et leurs défenseurs. Sea Shepherd Conservation society existe depuis 1977 pour sauver des vies et pour soutenir les lois de conservation internationale que les nations n’ont pas la volonté politique de soutenir elles-mêmes. Chaque baleine que Sea Shepherd Conservation society a sauvé d’un harpon est une  victoire, chaque requin libéré d’une ligne de pêche est une victoire, chaque thon rouge qui échappe aux tueurs est une victoire. Il nous faudra cesser cette guerre d’extermination contre le vivant non-humain.

Pour en savoir plus, lire le recueil de textes Ravages, adieu bel animal (éd. Descartes)

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Jacques Séguéla est-il con ?

Jacques Séguéla, publicitaire, lors d’une confrontation avec Yvan Gradis, fondateur de R.A.P. (Résistance à l’agression publicitaire) et initiateur des barbouillages d’affiches (France-info du 11 mars 2010) : « Je répondrai pas à une imbécillité telle que de traiter la publicité de violence. La publicité, elle est marchande de bonheur, ça n’a rien à voir ! C’est la pub qui est le sponsor de la démocratie. On vivra pas sans pub ! Elle fait partie des mœurs. Qui crée des emplois ? C’est pas les destructeurs de pub ! On peut tout critiquer sauf le moteur de l’économie (la pub). Je dis la vérité avec de l’amour. L’antipub sème la haine. Il faut être alter, pas anti. Vous croyez qu’on n’a pas assez de haine dans ce pays de misère ? Vous croyez pas qu’il faut se tenir la main pour essayer de sortir de la crise plutôt que d’aller barbouiller des affiches ?! Vous pensez que ça fait avancer le schmilblick que de barbouiller des affiches ?! »

Ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup ! (Desproges en 1982, cité par LeMonde du 7 avril 2010)

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PS, bougisme et immobilité

Il paraît que le thème de l’environnement s’impose au PS. Ils sont donc tombés d’accord sur l’idée de social-écologie. Le premier problème, c’est que la motion social-écologique (dite B) lors de leur Congrès de Reims n’a recueilli que 1,58 % du vote des militants en novembre 2008. On ne va pas nous faire croire que le social-écologisme va devenir une priorité pour des militants d’un parti qui se refusent à discuter des idées pour ne se consacrer qu’à leur propre poulain, national ou local. Le deuxième problème, c’est que la préparation de la convention « nouveau modèle de développement » fait apparaître des erreurs durables. Par exemple, l’homme du consensus mou (Hollande) ou l’homme du bougisme immobile (Valls) se rejoignent pour célébrer la croissance économique dont tous les spécialistes depuis 1972 témoignent de son absurdité. Le troisième problème, c’est qu’on se refuse à aborder de front des choix fondamentaux comme celui du nucléaire ou de l’endettement public. Nous savons bien que le lobby nucléaire a largement enrégimenté les cadres du parti depuis des décennies. Nous savons bien que les gauchistes du PS croient encore aux politiques de relance (par le déficit budgétaire), comme la droite capitaliste libérale ! Le quatrième problème, et pas le moindre, c’est que Martine Aubry est allergique à l’écologie, à l’image de tous les vieux cadres de ce vieux parti.

Nous rappelons aux militants du parti socialiste les propos de Bourg et Hulot dans LeMonde du 6 avril : « Nos sens ne disent rien sur les limites de la planète et celles de ses ressources. Nous vidons la Terre d’une grande part de ses ressources. Une véritable razzia ! Les grandes compagnies pétrolières annoncent pour les toutes prochaines années le pic pétrolier. Bientôt notre addiction à l’or noir, faute de ressources, deviendra ingérable socialement et économiquement. Etc. » Cela fait un moment que le PS affirme qu’il ne laissera pas la sous-traitance de l’écologie aux Verts. Mais les militants n’écoutent pas les analyses qui font sens. Cela fait un moment que le PS parle de préparer « l’après-pétrole » ou de « changer de  civilisation ». Mais les cadres et les militants ne savent pas ce que cela veut dire.

Seul le pôle écologique du PS (à l’origine de la motion B) rappelle dans le capharnaüm socialiste que l’objectif premier d’un projet politique doit être le recul global de la consommation d’énergie.

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Obama moins écolo que Sarko

Il n’y a pas de doute, Obama ressemble à l’Américain moyen qui ne jure que par sa bagnole. Même pas encore rentré officiellement en fonction, le nouveau président des Etats-Unis envisageait déjà une relance privilégiant l’automobile avec octroi de 25 milliards de dollars à taux préférentiel. Lors de son discours d’investiture le 20 janvier 2009, Obama posait encore deux conditions au changement :  « Faire redémarrer la croissance, construire routes et ponts… » et « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie, nous le défendrons sans relâche ». Autant dire que l’urgence écologique restera sur son strapontin. Aujourd’hui (LeMonde du 2 avril) Obama élargit les autorisations de forages pétroliers en haute mer. Naïveté ou duplicité, Obama explique qu’il s’agit « d’accompagner la transition des Etats-Unis d’une économie basée sur les combustibles fossiles et le pétrole étranger vers une autre qui s’appuie plus sur la production du pays et les énergies propres ». Mais décider ostensiblement de forer toujours davantage, c’est maintenir l’accoutumance américaine au pétrole.

Il est vrai qu’aucun gouvernement n’imposera les cruels sacrifices de la pénurie sans le consentement du peuple. Le président Carter avait essayé en avril 1977 en s’adressant par télévision à la nation : « Ce que je vous demande est l’équivalent d’une guerre. Il s’agit bel et bien de préparer un monde différent pour nos enfants et nos petits-enfants. » Puis il énumèrait les mesures d’économie. La revue Newsweek chiffre le gaspillage moyen d’énergie qu’il veut supprimer à plus de la moitié de la consommation totale. C’est une douche froide pour ce peuple si sûr de sa richesse et de ses immenses ressources.  Sans largeur de vue, sans générosité, tous ceux qui sentent leur intérêt et même leur simple confort menacé se mettent à hurler. Le royaume automobile de Détroit, dont les experts comprennent pourtant la nécessité du projet, déclare la guerre au président Carter. Les syndicats de l’automobile suivent, le peuple suit, bien entendu. Carter ne perd pas quinze points de popularité, mais trente-cinq ; sa cote passe de 70 à 35 au début de 1978. Le peuple américain n’est pas mobilisable pour des sacrifices dont il ne voit pas la nécessité en un âge ou la technologie – et non l’austérité – lui paraît constituer la solution à tous les problèmes du monde moderne. On retrouve là les illusions fondamentales des penseurs du XIXe siècle. La science toute-puissante : erreur. Les réserves de matières premières inépuisables : erreur. Le progrès indéfini : erreur. La crise va se terminer : erreur. Car non seulement ce qu’on appelle crise va devenir l’état normal de l’humanité mais cet état imposera l’austérité. (analyse de J.A. GREGOIRE – Vivre sans pétrole – en 1979 !)

Obama ressemble trop à l’Américain moyen qui ne jure que par sa bagnole. Obama n’est donc pas un politique digne de circonstances écologiques qui seront beaucoup plus dramatiques que du temps de Carter. A quand le Grenelle de l’environnement aux USA ?

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Allègre, le chouchou du Figaro

LE FIGARO est un média qu’on peut classer parmi les soutiens des climato-sceptiques.  Son numéro du 24 décembre 2009 était même innommable en présentant « L’éveil de la conscience verte » dans un dossier 2000-2010, Dix révolutions qui ont changé notre vie. Nicolas Hulot était qualifié de « très alarmiste sur le réchauffement climatique », et dénigré sciemment : « On lui reproche le mélange des genres et un certain affairisme ». Al Gore, n’était que « l’ex-vice-président de Bill Clinton », qui « milite activement contre le réchauffement climatique », mais « à contre-courant de l’opinion américaine » ! Par contre Allègre était effrontément privilégié : « Ancien directeur de l’institut de physique du globe, Claude Allègre est à ranger dans le camp des climato-sceptiques. Pourfendeur des théories d’Al Gore, il dénonce sans relâche la menace d’une dictature des khmers verts. L’imposture climatique  sera le titre de son prochain ouvrage. »

Aujourd’hui, c’est Allègre qui devient l’imposteur, les chercheurs en science du climat ripostent massivement. le Monde du 2 avril titre en première page : « Réchauffement climatique, 400 chercheurs contre Allègre ». Le Figaro du 2 avril titre timidement en page 11 : « l’Académie des sciences va organiser un débat sur la question du climat ». Il faut lire attentivement le texte pour s’apercevoir que c’est surtout Allègre qui est mis sur la sellette. Pire, LE FIGARO présente un graphique qui montre visuellement pour le lecteur peut attentif une baisse des températures annuelles : il faut lire le graphique de droite à gauche et non de gauche à  droite comme habituellement dans les séries chronologiques.

Y’a pas photo, mieux vaut lire le Monde que LE FIGARO

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le PS n’a pas de couilles

Refusons la langue de bois. Le PS est un vieux parti impotent et impuissant aussi courageux qu’un ectoplasme. Nous nous rappelerons toujours cette université d’été à la Rochelle où aucun débat n’avait été organisé à propos du projet de traité de constitution européenne. Pourtant les socialistes devaient organiser un référendum interne sur la question. Mais il ne fallait pas en débattre publiquement, cela aurait fait désordre ! Nous nous rappelons encore ce jour funeste où députés et sénateurs socialiste réunis pour voter en Congrès la Charte de l’environnement ne sont pas arrivés à trancher entre le oui et le non à cette constitutionnalisation. Alors la consigne a été le refus de vote ! Nous nous rappelons aussi la contribution climat-énergie universelle approuvée par le bureau national, ce qui voulait dire a minima « taxe carbone ». Mais la pseudo-écolo Ségolène a dit non à la taxe carbone, Valls dit actuellement toujours oui, Bartolone se gausse hypocritement de la « défunte taxe carbone » tout en se drapant dans le social-écologisme. A force de ne pas débattre et de ne pas travailler, le PS n’arrive jamais à déterminer une position commune, il ne peut pas s’affirmer comme « force de proposition ».

Il n’est donc pas étonnant que sur la problématique des retraites, les socialistes ne soient pas « pressés d’ouvrir un débat qui risque de les diviser » (LeMonde du 31 mars). Henri Emmanuelli se plaint que Sarkozy veuille « lancer la machine à diviser la gauche et à créer la zizanie ». Mais Henri n’a pas besoin de la droite pour foutre le bordel. Alors que le référendum interne du PS avait dit oui au traité constitutionnel européen, il avait à l’époque enfourché le non, allant à l’encontre d’une des procédures la plus démocratique qui soit, le référendum. Avec de tels dirigeants (n’oublions pas le « non, sauf si… » de Fabius !), le PS restera un vieux parti d’élus inamovibles. Le PS ne veut rien comprendre à la question du financement des retraites, rien à la question européenne, rien à l’écologie, rien de rien.

Marisol Touraine espère encore : « Il faudra avoir mis nos idées au clair (sur la retraite) avant l’été. » Marisol, tu ne pourras pas arriver à tes fins avec un partenaire qui n’a pas de couilles.

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contre-attaque des climatologues

Éthique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte

Nous, scientifiques du climat, attachés au devoir de rigueur scientifique, interpellons les structures référentes de la recherche scientifique française, face aux accusations mensongères lancées à l’encontre de notre communauté.

Un pacte moral relie les scientifiques et la société. Rémunérés principalement par les crédits publics, les scientifiques doivent déployer une rigueur maximale, pour la conception, la réalisation, la publication de leurs travaux. Leurs pairs sont les arbitres de cette rigueur, à travers les processus critiques de relecture, de vérification, de publication des résultats. Les hautes instances scientifiques sont les garants de cette rigueur. C’est sur cette éthique scientifique que repose la confiance que la société peut accorder à ses chercheurs. (Ci-contre la démonstration par Grudd du trucage de son graphique par Claude Allègre)

Reconnaître ses erreurs fait également partie de l’éthique scientifique. Lorsqu’on identifie, après la publication d’un texte, des erreurs qui ont échappé aux processus de relecture, il est d’usage de les reconnaître, et de les corriger, en publiant un correctif. Ainsi, des glaciologues ont mis en évidence une erreur dans le tome 2 du 4ème rapport du Groupe d’expert intergouvernemental sur Page 1/17 l’évolution du climat («Impacts, Adaptation et Vulnérabilité, chapitre 10 : Asie») concernant le devenir des glaciers de l’Himalaya. En l’absence de procédure formelle d’«erratum», le GIEC a publié son «mea culpa» ( http://www.ipcc.ch/pdf/presentations/himalaya-statement-20january2010.pdf), reconnaissant l’erreur, et soulignant que les processus de relecture du rapport n’avaient pas fonctionné pour ce paragraphe. En cela, le GIEC a respecté la déontologie scientifique.

Depuis plusieurs mois, des scientifiques reconnus dans leurs domaines respectifs dénigrent les sciences du climat et l’organisation de l’expertise internationale, criant à l’imposture scientifique – comme le fait Claude Allègre (photo) dans L’Imposture climatique ou la fausse écologie (Plon, 2010), pointant les prétendues «erreurs du GIEC», comme le fait Vincent Courtillot dans Nouveau voyage au centre de la Terre (Odile Jacob, 2009) et dans des séminaires académiques. Ces accusations ou affirmations péremptoires ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Ces documents, publiés sous couvert d’expertise scientifique, ne sont pas relus par les pairs, et échappent de ce fait aux vertus du débat contradictoire.

Ces ouvrages n’auraient pu être publiés si on leur avait simplement demandé la même exigence de rigueur qu’à un manuscrit scientifique professionnel. De nombreuses erreurs de forme, de citations, de données, de graphiques ont été identifiées. Plus grave, à ces erreurs de forme s’ajoutent des erreurs de fond majeures sur la description du fonctionnement du système climatique. Leurs auteurs oublient les principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société. Ces attaques mettent en cause la qualité et la solidité de nos travaux de recherche, de nos observations, études de processus, outils de modélisation, qui contribuent à une expertise nécessairement internationale.

Vous constituez les structures référentes de la recherche scientifique française. Les accusations publiques sur l’intégrité des scientifiques du climat sortent des cadres déontologiques et scientifiques au sein desquels nous souhaitons demeurer. Nous pensons que ces accusations demandent une réaction de votre part, et l’expression publique de votre confiance vis-à-vis de notre intégrité et du sérieux de nos travaux. Au vu des défis scientifiques posés par le changement climatique, nous sommes demandeurs d’un vrai débat scientifique serein et approfondi.

Liste des premiers signataires: Valérie Masson-Delmotte (LSCE)- Edouard Bard (Collège de France / CEREGE)- François-Marie Bréon (LSCE)- Christophe Cassou (CERFACS)- Jérôme Chappellaz (LGGE)- Georg Hoffmann (LSCE)- Catherine Jeandel (LEGOS)- Jean Jouzel (LSCE)- Bernard Legras (LMD)- Hervé Le Treut (IPSL)- Bernard Pouyaud (IRD)- Dominique Raynaud (LGGE)- Philippe Rogel (CERFACS)

Ce matin, Libération consacre ses trois premières pages à cet événement sans précédent.

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/04/climat-400-scientifiques-signent-contre-claude-all%C3%A8gre.html

 

Voici un document open office avec la liste des signataires hier soir, plus de 400.

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la clique des climatosceptiques en action

                Les climato-sceptiques français ont tissé leur toile sur le Net. Depuis quelques mois, ils y sont même devenus omniprésents. Avec une stratégie efficace : déverser sur les blogs, à commencer par le nôtre, leurs messages plus ou moins anonymes. Leurs propos sont le plus souvent politiques, du type : « Vous autres Kempfistes mentez, tordez et triez les faits pour mieux vendre votre doctrine malthusienne, décroissante, et finalement toujours aussi génocidaire dans ses implications. » C’est leur manière infamante de lutter contre ce qu’ils appellent le « totalitarisme rampant » des mouvements écologistes. Nous devons même supprimer régulièrement sur ce blog les commentaires insultants.

Les climato-sceptiques français ont évidemment leurs points de ralliement. Skyfal disparaît le mardi 19 janvier 2010 ; ils crient aussitôt au fascisme et à l’atteinte à la liberté d’expression. Son créateur a pourtant confirmé à Terra eco (numéro d’avril 2010) que c’est simplement un problème technique qui a rendu le site inopérant, sans qu’il explique pourquoi il ne remettait pas le site en activité. Aujourd’hui, c’est le site Pensée unique qui fait référence pour les négateurs (ou négationnistes) du climat. Lancé en 2006 par un certain Jean Martin, le site mêle actualité climatologique et invective. Contacté par Terra eco pour connaître ses liens avec Jean-Martin Meunier, un géophysicien retraité du CNRS qui semble persuadé que les rayons cosmiques expliquent à peu près tout, du climat à la chute des avions, Jean Martin n’a pas souhaité répondre.

Auparavant, les sceptiques n’étaient visibles que sur les sites de leur mouvance. Aujourd’hui, les médias citent des noms, et les personnalités climato-sceptiques (Allègre, Courtillot, Galam, Rittaud, Atlan, etc.) ont grimpé dans le Top 50 des sites parlant du climat. Il leur faut occuper le terrain, éviter de parler science et marteler, contre toute évidence, qu’il existe un débat chez les climatologues. Ce n’est pas ainsi qu’on peut créer un espace de délibération collective qui respecte la réalité des faits.

NB : une clique est un groupe de personnes qui s’unissent pour intriguer ou nuire.

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LE MONDE soigne ses écrans

Le quotidien LeMonde n’a consacré aucun texte à la Semaine sans écrans (22 au 28 mars 2010). Dommage ! Par contre les écrans ont été présents pratiquement chaque jour dans ses colonnes…

Lundi 22 mars : l’addiction aux écrans

Marc Landré passait jusqu’à 20 heures par jour sur des jeux vidéo. On compte en France 24,5 millions de personnes qui s’adonne à ce passe-temps, dont plus de 4 millions en réseau sur Internet. Cette addition sans drogue est modifiée par le discours qu’on tient sur les jeux vidés. Ce n’est pas une maladie naturelle, c’est une maladie sociale. Pourtant, en pleine semaine sans écrans, l’article du Monde Jeux vidéo, les phénomènes de dépendance sont mineurs minimise le phénomène !

Mardi 23 mars : publicités pour écrans

LeMonde, page 5, « L’efficacité aujourd’hui, c’est connecter les informations » ; IBM veut nous faire croire qu’elle rend ainsi les entreprises plus intelligents pour une planète plus intelligents. Cela ne fera disparaître aucun des problèmes écologiques fondamentaux que traverse notre biosphère !

LeMonde, page 30, « L’iphone possède toutes sortes d’applications pour vous aider ». Cet engin omniscient te rappelle même automatiquement à tes obligations (fonction 2Do). Maman, j’ai peur !

Mercredi 24 mars : Le Monde devient une « marque globale »

A partir du 29 mars, le journal de référence devient une marque de référence où le papier, le Web, l’iPhone et autres smartphones interfèrent. Quant le tout-écran domine, la « Semaine sans écrans »  est marginalisée. Vivement la grande panne d’électricité !

Jeudi 25 mars : Les écrans de la célébrité

D’abord il y a ceux qui ratissent le Net pour y trouver de quoi faire du fric. Ils trouvent, Jena Lee, seize ans. La chansonnette Quelque part passe sur Popstars, bingo. La chambre d’écho Internet fait le reste, aidée par une stratégie de communication finalisée sur Twitter et Facebook. Encore une starlette du moment qui sera bientôt chassée par une autre star des écrans !

Vendredi 26 mars : L’écran ordonne le silence

Sur les réseaux mobiles d’Ericsson, le trafic « données » a pour la première fois dépassé celui de la voix. C’est l’effet des smartphones et des clés troisième génération (3G). Après avoir chassé les livres, l’écoute dans les lieux de réunion, le silence des espaces publics, les écrans éliminent maintenant la voix, la conversation. Que restera-t-il des relations humaines ? Des sms et des textos !

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le climatoscepticisme d’Henri Atlan

L’article d’Henri Atlan,  « La religion de la catastrophe » (LeMonde du 28-29 mars) ne me paraît pas digne de figurer dans un journal de référence, surtout en vis-à-vis d’une page « Mieux informer » ! Je donne la parole à différents commentateurs sur le Net de l’article  de ce « biologiste-philosophe », né en 1931, officiant à Jérusalem :

– Je pense que Le Monde devrait demander une réponse à JP Dupuy auteur de « Pour un catastrophisme éclairé » et de « La petite métaphysique des tsunamis ». Certaines assertions de H Atlan sont bien rapides…

– Son article est grotesque. Un biologiste qui donne son avis sur les modèles climatiques…sans avoir le début d’une idée de ce dont il s’agit… et qui dit que le résumé pour les décideurs du GIEC ne comporte plus d’incertitudes, alors que les projections d’augmentation de températures retenues par le résumé varient entre 1,1°C et 6,4°C !! Quand je dois me faire opérer, je ne demande pas son avis à un climatologue. Et pour cause, l’avis du toubib sur le climat est nul et non avenu. Pour rester poli.

– La plupart des scientifiques sérieux préfèrent s’exprimer dans des revues spécialisées, et se soumettre au jugement de leurs pairs. Les autres préfèrent s’étendre dans des tribunes destinées au citoyen moyen, qui est beaucoup plus indulgent qu’un comité de sélection face à l’inconsistance de leur propos… Près de la totalité des publications scientifiques s’accordent sur le changement climatique, pourtant on accorde autant de place dans les journaux aux climato-sceptiques. Cherchez l’erreur…

– Monsieur Atlan, le principe d’un modèle c’est d’avoir des incertitudes. C’est ce qui fait la différence entre un modèle et une règle. Un détective suit une épouse, lors de son compte-rendu au mari il raconte : « Elle est allée avec un homme dans un hôtel, ils sont montés dans la chambre, ils se sont déshabillés et là ils ont tiré les rideaux. » Et là le mari répond : « Toujours cette cruelle incertitude »…

– Comment peut-on nier l’impact de l’être humain et sa surconsommation/pollution sur le fonctionnement de la planète. Je conseille a Altan de lire le macroscope.

– Quand H Atlan s’intéressait à l’émergence de l’ordre à partir du désordre c’était passionnant. Depuis qu’il travaille en théologien, je crois qu’il est perdu pour la science.

– M. Atlan est un grand bonhomme de la pensée, mais sur ce coup il tombe dans une dénégation compulsive très compréhensible…L’homme est donc sage et raisonnable, la croissance démographique n’est pas dangereuse, le réchauffement est une croyance religieuse et les ours blancs sont super-heureux… Merci M.Atlan.

– Le principe de précaution sous entend cette idée que notre savoir étant limité, un seul élément en danger est susceptible de remettre en cause la totalité des constituants de l’équilibre global . Prévenir est moins aléatoire que devoir guérir !

– Concernant les prophéties, Monsieur Atlan, votre raisonnement est grotesque car les changements annoncés pour la première fois il y a plus de 40 ans ont déjà eu lieu en ce qui concerne le climat. Des phénomènes tels que la disparition de la banquise l’été ou la disparition d’îles sont déjà très avancés. Comme vous le dîtes si bien si vous n’avez pas vraiment d’avis ayez au moins le courage de le dire.

– Eh bien voilà, Atlan a trouvé : ne faisons rien, sinon par ci, par là. Surtout, ne remettons pas en cause notre « civilisation » de consommation, et surtout pas son économie! C’est tellement parfait jusque maintenant…

– Fichtre. Le réchauffement est pour Mr Atlan une religion. On aimerait que le christianisme présentât des données scientifiques aussi fournies et solides. Le réchauffement s’apparente même au nazisme : gardons notre calme ! Ce sont précisément les données scientifiques qui manquent à l’article de ce biologiste-philosophe, qui se montre aussi ignorant sur le sujet que le géologue, et aussi péremptoire.

– Il suffit de voler en avion vers l’orient, pour voir comment notre planète est rongée par l’homme. Sans être ni philosophe, ni scientifique, on peut quand même admettre que notre planète est de taille finie, que la fourmilière est en train de tout manger et que bientôt si on n’est pas raisonnable, les fourmis seront obligées de s’entredévorées, si le ciel entre temps ne leur est pas tombé sur la tête… Et pour Israël, sans eau, surpeuplé, sur-tendu par les haines, cela apparaît encore plus évident !

– M. Atlan démontre avant tout son ignorance de la nature des modèles de climat. Contrairement aux modèles empiriques auxquels il se réfère, ils résultent principalement de l’application de lois physiques, thermodynamiques, etc bien connues. Le premier qui construira un modèle de climat sans réchauffement sera célèbre (et riche). Pourquoi personne n’y est-il parvenu 20 ans après la création du GIEC ?

– Quel bla-bla cet Atlan ! En fait il faut attendre que la catastrophe soit là pour attester du bien-fondé de la prévision. Prévisions et études inexistantes dans tous les cas chez les climato-sceptiques qui n’ont d’arguments que l’attaque ad hominem très fine (Ayatollahs, fascistes, communistes etc.).

– Il y a la religion de l’Autruche. Je ferme les yeux plus de crise économique. Les abeilles crèvent des polluants agricoles, je ferme les yeux. Le rapport du GIEC ne repose pas seulement sur des modèles de prédiction certes complexes, mais sur des mesures concrètes sur lesquelles sont bâties ces modèles et les tendances observées sont elles sans ambiguïtés. La Nature est malade de l’Homme, c’est quand même simple à comprendre.

– « Plutôt que « sauver la planète » sauver les populations dénutries et sans eau potable » écrit de Jérusalem M.Atlan. On laissera donc un Palestinien réagir à cet article.

 

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climatoscepticisme, crime contre l’humanité

« Dans une dizaine d’années, pour les gens qui nous aurons fait prendre du retard dans le combat contre le réchauffement climatique, on parlera de crime contre l’humanité » (Michel Rocard)

Aux Etats-Unis, les climato-sceptiques mènent la bataille jusque dans les salles de classe Après la Louisiane en 2008, le Texas en 2009, le Dakota du sud vient de voter une résolution pressant les écoles d’adopter « un enseignement équilibré » de la question climatique. Il ne fait pas de doute que les climato-sceptiques américains adoptent la même stratégie que les créationnistes, visant, en la discréditant, à relativiser le poids de la science. Tout ce que le public retient, c’est l’hystérie et la controverse. Cela ternit l’image de la science climatique et de la science en général. (LeMonde du 26 mars 2010)

http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2010/03/25/les-climato-sceptiques-americains-a-l-assaut-des-ecoles_1324284_3244.html

                Dans les revues scientifiques, on dénombre pour la décennie 1993-2003 sous les mots-clés « Global climate change » 928 articles et tous, sans exception, étaient en accord avec la  thèse du réchauffement climatique. Entre 1998 et 2002 dans la presse de référence (New York Times, Wall Street Journal, Los Angeles Times et Washington Post) les articles mettaient en balance un avis alarmiste et un avis négationniste sur la question du climat dans 53 % des cas. Le goût pour le débat d’idées, l’« objectivité » qui renvoit dos à dos les deux camps (syndicats-patrons, droite gauche, etc.), l’incapacité de se positionner en experts, la volonté enfin d’écrire en « positif » (le bonheur et le progrès sont plus vendeurs que le serrage de ceinture) ont offert une sur-représentativité à des climato-sceptiques pourtant bien isolés. (LeMonde magazine du 27 mars 2010)

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vivre sans écrans, c’est possible

La semaine sans écrans a eu lieu du 22 au 28 mars 2010. Vivre sans écrans est non seulement possible, mais nécessaire.

Une impasse : Il n’y a rien à faire. Seule porte de sortie ouverte à nos enfants : enfiler une combinaison munie de tous les bio-senseurs que la loi de Moore saura leur fournir afin de sentir, voir et toucher virtuellement, avaler une bonne dose d’euphorisant et partir chaque week-end pour le pays des songes avec la star préférée, là-bas sur une plage d’avant la sixième extinction, les yeux rivés aux écrans du casque, les volets fermés, sans passé et sans avenir.

Une nécessité : Le jeûne est une pratique qui pourrait être interprété dans un sens écologique. En s’abstenant périodiquement de nourriture, l’individu acquiert une force intérieure, une capacité de faire plus avec moins. Et cela peut s’exprimer dans d’autres domaines que la nourriture : jeûner par rapport à la voiture (réduire sa consommation d’essence), ou par rapport aux médias (période pendant laquelle on proscrit la télévision, Internet et/ou le téléphone portable). Cette cure volontaire de simplicité peut favoriser un nouveau lien avec la nature et faire apprécier les choses essentielles de la vie.

Un idéal : Sans écrans, on est quand même informé, on écoute la radio, on lit les journaux. Et les soirées, on aime les passer entre copains autour d’une table, avec du cidre, des rires, un jeu de cartes ou des jeux d’esprit.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran pervertit (les relations humaines)

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– L’agencement de la salle de séjour se fait autour de la télévision. Ce n’est plus un espace de rencontre, c’est devenu un lieu de projection.

– L’usage de l’écran favorise la communication indirecte. L’échange direct, de visu, la véritable rencontre, se raréfie. Nous vivons de moins en moins dans le monde et de plus en plus dans ses représentations imagées.

– Certains préfèrent téléphoner pour demander leur chemin plutôt que d’interpeller un passant.

– Qu’un ami vous tourne le dos d’un seul coup sans même s’excuser pour parler à son portable vous aurait paru odieux avant que l’intrusion  de cette technologie ne rende cette situation banale ?

– Vivre le présent dans un lieu donné, avec d’autres, ne suffit plus. Il faut toujours échapper à une réalité qu’on conçoit comme insuffisante.

– Google Earth ! Plus aucun lieu ne doit rester invisible. Nous nous sommes transformés en voyeurs tout-puissants doublés… d’exhibitionnistes.

– Ne pas posséder de GPS pour savoir comment se déplacer devient une tare.

– Le caméscope et l’appareil photo numérique entraînent une tendance à voir le monde au travers d’un viseur plutôt que directement.

– Les jeux vidéos nous font considérer la guerre comme attractive et grisante. Nous ferons sans doute la guerre comme si c’était un jeu vidéo. Il suffit déjà de voir comme les Américains présentent leurs guerres.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran chasse les livres

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Une personne consacre en moyenne 21 heures par semaine à la télévision et un peu plus de 10 heures aux autres écrans ; 53 % des Français déclarent ne pas lire de livres, chiffre en hausse chaque année.

– Au sein des sociétés maîtrisant l’écriture peuvent apparaître des facultés de pensée divergent ; avec la télévision le cerveau devient disponible pour ingurgiter des publicités.

– La dernière chose que souhaitent les entrepreneurs du Net c’est d’encourager la lecture lente, concentrée. Cela ne rapporte pas comme les publicités insérées dans les sites.

– La source lumineuse attire l’œil et l’écran déclenche une adhésion immédiate alors que la lecture nécessite une démarche, voir un effort, relevant d’une volonté.

– Des psychologues américains ont étudié la lecture sur écran, et opposent l’attention profonde propre à la lecture linéaire sur papier à l’hyper-attention qui prévaut à l’écran.

– Des chercheurs montrent que sur le Web vont souvent de pair l’excitation attentionnelle (qui se traduit par l’alternance des pics de forte et de faible concentration) et la désorientation cognitive (une perte du fil de sa pensée).

– Il serait même possible qu’à moyen terme, il devienne insupportable, y compris physiquement, de lire des livres pour tout un pan de la population.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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tout sur l’écran et rien dans la tête

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Les études sur l’encéphalogramme montrent que les stimulations mentales sont moins fortes lorsqu’on regarde la télé que lorsqu’on lit.

– En réduisant la rencontre avec autrui, la lecture, les perceptions sensitives et corporelles, nous appauvrissons notre approche de la vie et notre perception du monde.

– Dans ce monde de connexions électroniques généralisées et d’écrans omniprésents, la brièveté, l’immédiateté et la superficialité dominent. L’objectif social à atteindre est le zéro contestation sérieuse, le lien social proposé étant tellement ténu, si fragile et absolument réversible.

– La réduction du réel à l’image abolit toute distance nécessaire à la compréhension des choses. Les écrans produisent un modèle où tout doit être disponible immédiatement. Or l’accession au savoir ou l’appréhension d’une problématique se font dans le temps, à travers une démarche personnelle parfois difficile.

– Les médias saturent nos perceptions alors que comprendre et analyser nécessite d’être capable de s’éloigner du monde et de sa clameur, dans une certaine solitude.

– Sur le plan politique, la prédominance de l’image a chassé les discours structurés et  complexes, fondés sur une vision du monde globale et porteuse d’un projet  collectif.

– Des acteurs sociaux à l’individu, tout le monde cherche avant tout à visibilité ses actes plutôt qu’à agir véritablement. Nous assistons à la spectacularisation du monde.

– Les écrans créent un monde narcissique qui passe la moitié de son temps à fabriquer des images de lui-même, et l’autre moitié à les contempler. Les photos numériques accélèrent ce processus de nombrilisme.

– Le neurophysiologiste Manfred Spitzer explique qu’un cerveau ne s’imprègne correctement des choses que s’il les découvre par le biais de plusieurs sens. Et, de ce point de vue, l’écran est bien pauvre en comparaison avec le monde réel.

– La prolifération des écrans et l’usage immodéré qui en est fait par des enfants de plus en plus jeunes, ne peut que contribuer à les éloigner du monde concret et de la nature pourtant indispensable à leur équilibre.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran est une drogue

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Nous nous sommes endormis dans un monde aseptisé, dans la sécurité de nos maisons, dans la chaleur de notre confort, bercés par des certitudes dont les écrans et les ondes nous gavent comme des oies dociles, un monde qui finalement nous laisse peu de liberté, peu d’espace, peu d’initiative.

– L’œil s’attache à l’écran avant même toute considération de contenu ; peu d’excitants visuels de notre environnement disposent d’un tel pouvoir de focalisation.

– Quand on regarde la télé ou un ordinateur, on constate une baisse de l’activité cérébrale. L’appareil nous met dans un état réceptif passif.

– Comme le montrent les expériences, regarder un écran met en sommeil l’intellect, ramollit physiquement et – contrairement à ce que l’on pense communément -, ne repose pas du tout. 

– Le lien qui unité le téléspectateur à son téléviseur ou l’usager à son ordinateur est de nature hypnotique.

  On ne veut plus éteindre son écran par crainte que l’effet de relaxation puisse diminuer. Regarder la télé amène à regarder la télé plus encore.

– Quand l’écran ne brille pas, le réel me paraît terne : il ne bouge pas.

– Finalement des téléphones portables, pour quoi faire ? « Allô, c’est moi. J’suis dans le bus. J’arrive. A tout de suite. »

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire, éteindre ton ordinateur…

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l’invasion des écrans

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– En janvier 2010, les Français de 4 ans et plus regardent la télévision en moyenne 3h50 par jour.

– La technologie des écrans plats a considérablement accru leur présence. Depuis une décennie, ils ont envahi tous les espaces publics : aéroports, gares, bureaux de poste, salles des professeurs, transports. Le temps de la contemplation du monde, de l’observation des autres, de l’introspection et de la réflexion disparaît.

– Depuis une décennie, les supports se multiplient et nous subissons un véritable déferlement technologique : ordinateur, téléphone mobile, GPS, iPod, Palm Pilot, appareil photo numérique, caméscope, console de jeux, etc.

– Contrairement à  ce qu’on pourrait croire, il n’y a pas de véritable concurrence entre les différents écrans ; les heures s’ajoutent les unes aux autres, et parfois, les médias se consomment en même temps. Les enquêtes de Médiamétrie concluent que la part des écrans mord surtout sur des activités qui étaient jusqu’à présent dévolues à autre chose : le repos, les déplacements et le silence.

– Défendre des espaces où les relations demeurent physiques et directes, où nos cerveaux ne sont pas parasités par le bourdonnement médiatique, où les prothèses techniques en brouillent pas nos sens, devient un combat permanent.

– Le milieu éducatif utilise de plus en plus de programmes audiovisuels et multimédias et la numérisation de l’école est imminente.

– La télé-réalité et la vidéosurveillance sont les laboratoires de la mise en image généralisée.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire, éteindre ton ordinateur…

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Semaine sans écrans (22 au 28 mars)

Travailler, consommer, se faire des amis, draguer, écouter de la musique, voir des films, lire, s’informer, voter, jouer, etc., tout cela sur un ordinateur. Désormais rares sont les activités humaines qui ne nécessitent pas la  présence d’un écran. Des individus connectés en permanence, surinformés, se croient omniscients et tout-puissants alors que leur impuissance politique et sociale n’a jamais été aussi grande. La semaine sans écrans a lieu cette année du 22 au 28 mars. Créée par Adbusters, revue canadienne, sous le titre de Semaine sans télé, cette action est devenue Semaine de la désintoxication mentale ou Semaine sans écrans. Cette campagne est relayée en France par le mouvement Casseurs de Pub et son mensuel « La décroissance, journal de la joie de vivre ». A lire, leur encart spécial Semaine sans écrans de mars 2010.

Pour en savoir plus :

L’empire des écrans de Jacques Gautrand, 2002

Overdose d’info de Michel Lejoyeux , 2006

La fin de la télévision de Jean-louis Missika, 2006

La tyrannie technologique, collectif, 2007

Homo spectator de Marie-José Mondzain, 2007

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Europe en panne, biosphère en capilotade

Ce blog entend se placer à l’avant-garde, au nom de l’intérêt général et de la défense des générations futures, contre les enjeux économiques de court terme. « L’Europe entendait se placer à l’avant-garde, au nom de l’intérêt général et de la défense des générations futures, contre les enjeux économiques de court terme. Attitude courageuse, mais difficile tant elle heurte les industriels. (Editorial du Monde, 20 mars) » Ce que l’Union européenne ne peut faire contre le réchauffement climatique (à Copenhague) ou en faveur du thon rouge (à Doha), ce blog biosphere ne peut sans doute pas grand chose de plus. Mais comme on est entre nous, nous pourrions réfléchir un peu plus profondément ensemble. Nous pensons que les lecteurs de ce blog pourraient tomber d’accord sur le fait que privilégier les intérêts à court terme est une impasse. Nous pensons aussi, contrairement à l’éditorial du Monde, que « le droit au développement pour repousser les contraintes environnementales » va à l’encontre des intérêts à long terme de l’espèce humaine. Nous pensons enfin que les accords internationaux ne sont possibles que si les citoyens rendent nécessaires ces accords.

Les écolo-consommateurs qui décident personnellement de limiter leurs déplacements en voiture individuelle luttent contre les émissions de gaz à effet de serre. Beaucoup de citoyens agissant ainsi et Copenhague aurait été un aboutissement, pas un échec ! Les écolo-consommateurs japonais qui décident de ne plus consommer de thon rouge soutiennent la pérennité de cette espèce. Beaucoup de citoyens agissant ainsi et Doha aurait été un aboutissement, pas un échec ! Il n’y a pas besoin de conférences internationales pour poser les problèmes que nous pourrions déjà résoudre par la simplicité volontaire. Mais le culte des intérêts à court terme, soutenu par des lobbies, des Etats et la masse de la population, rendent possible une future dérive fasciste prenant prétexte de l’écologie. L’écologie politique pratiquée suffisamment à temps par des individus responsables empêche le totalitarisme. La dérive croissanciste du capitalisme libéral  mondialisé nous entraîne vers le totalitarisme.

 

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Semaine sans écrans

Le chronique « journée sans… » a oublié la semaine sans écrans ! Sandrine Blanchard nous énumère, journée sans voiture, journée sans tabac, journée sans achat, journée sans viande, journée sans portable, journée sans baladeur (leMonde du 18 mars). Sandrine croit que les « journées sans », c’est comme une punition… qui n’a pas beaucoup de prises sur les jeunes. C’est seulement souligner à quel point notre société a besoin de s’engager dans une désintoxication mentale. Informons donc Sandrine et les autres journalistes du Monde que la semaine du 22 au 28 mars devrait se passer sans écran. La démarche se veut préventive pour tenter de désintoxiquer des addictions à l’écran et informative pour alerter médias et citoyens sur la surconsommation d’écran. La biosphère adhère complètement.

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