il est interdit de rêver

Pierre-Antoine Delhommais est au Monde le digne successeur d’Eric Le Boucher. Article après article, il se pose en chantre de la croissance. Ainsi sa rubrique en dernière page datée 1-2 septembre, « On peut toujours rêver » (à une forte reprise) :

« La Chine réacccélère, Honda dégage des bénéfices, les ventes de voiture augmentent en Chine, etc. » Pourquoi donc un libéral classique croit-il à la croissance ? Delhommais envisage « l’horreur écologique peut-être, mais le bonheur économique pour les constructeurs automobiles et les salariés dans ce secteur. » D’abord le bonheur ne se mesure pas aux nombres de voitures dont on dispose et à des emplois dans un secteur qui sera bientôt en perdition quand le prix du baril de pétrole augmentera inéluctablement. Ensuite l’horreur écologique n’est pas un événement improbable, car elle est décrit par des scientifiques : pic pétrolier, réchauffement climatique, détérioration des sols, etc. Ce n’est pas d’une surchauffe dont la Chine souffre déjà, mais d’un délabrement des structures écologiques, sociales et économiques du pays. Les économistes enfermés dans leur bulle doivent s’ouvrir aux réalités physiques de notre planète et à la détérioration constante des relations de travail. Les économistes actuels ont oublié qu’il n’y a pas de reprise durable, que l’activité économique est cyclique et que les grandes vagues d’innovations qui ont entraîné les Trente Glorieuses sont définitivement derrière nous.

Il faut donc prendre la doctrine de la croissance pour ce qu’elle est, une lubie de gosses de riches parfaitement égoïstes. Cela a duré deux siècles, profité à une classe globale mondialisée et exacerbé les inégalités. Cela aura une fin, comme toute chose.

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LeMonde, croissanciste !

L’éditorial du 31 octobre sur le rebond aux USA ne fait aucun doute. LeMonde est keynésien, adepte d’une hausse du PIB grâce à un plan de relance de grande ampleur, avec financement budgétaire de l’économie (surtout par des primes à la casse) et d’une expansion monétaire grâce à la baisse du taux d’intérêt directeur. Selon LeMonde, il serait « tragique de mettre en place des politiques restrictives », même si on reconnaît en passant la relance de l’addiction américaine au crédit. Mais il faudrait que les USA « contribuent durablement à la croissance mondiale » ! Mon quotidien préféré ne peut donc s’affranchir de l’imaginaire dominant, croire que la croissance du PIB est la seule issue possible au chômage.

Pourtant LeMonde du 29 octobre s’interrogeait déjà sur l’efficacité du plan de relance américain. Pourtant la rubrique breakingsviews du 31 octobre nous apprend qu’en 1933, une politique de « produit intérieur budgétisé » (plan de relance de Franklin Roosevelt) n’a pu déboucher que sur une courte embellie : une nouvelle récession devait suivre en 1937. On sait aussi que la vulgate keynésienne n’a apporté dans les années 1970 que stagflation (stagnation de l’activité économique et inflation) et déficit commercial. La relance keynésienne était une doctrine élaborée en 1936 pour échapper conjoncturellement à une crise majeure. Cette théorie invalidée par l’histoire ne peut servir de solution structurelle. Nous devrions savoir dorénavant que toute politique de relance globale ne fait que détériorer davantage les fondements réels de notre richesse, à savoir les ressources naturelles. Acheter des voitures neuves avec l’aide de l’Etat, c’est accroître à la fois l’épuisement du pétrole et le réchauffement climatique. Nous ne pouvons vivre à crédit en empruntant à la Nature sans esprit de réciprocité, les  générations futures ne pourront jamais rembourser notre dette car nous gaspillons le capital naturel. Pire, un héritage dégradé dégradera nos héritiers.

Je suis en accord avec Georgescu-Roegen : « En supposant que « S » représente le stock actuel de basse entropie (pétrole, gaz, charbon) et « r » la quantité moyenne  d’extraction humaine de ressources fossiles, le nombre maximal d’années que durera la phase industrielle de l’évolution de l’humanité peut être mesuré par S/r. Il faut cependant remarquer que la génération actuelle peut se permettre d’utiliser autant de ressources non reproductibles uniquement parce que les générations à venir sont exclues du marché actuel pour la simple raison qu’elles ne peuvent y être présentes ; sinon le prix s’élèverait déjà à l’infini. Il y a une dictature du présent sur l’avenir. » Toutes les politiques contemporaines de relance ne font qu’accélérer un processus néfaste.

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à pied, sans ordinateur ni portable

La semaine passée,  j’ai beaucoup marché. A pied, sans ordinateur ni LeMonde à commenter. Donc pas de chronique quotidienne dans ce blog comme tu as du t’en apercevoir.

J’ai marché pas trop loin de chez moi, encore trop loin. Le meilleur déplacement, c’est celui que je fais dans les environs de ma maison. Mais parcourir un champ d’éoliennes est une démarche inoubliable. Le bruit d’un petit microtracteur emplissait tout l’espace. Dire qu’il y en a qui se plaignent du bruit des éoliennes ! Une voiture est passée, impossible d’entendre le doux chuintement de l’éolienne. Dire qu’il y en a qui ne disent rien du vacarme des bagnoles qui encombrent nos routes. Une éolienne, c’est beau, c’est majestueux, ça fabrique même de l’électricité rien qu’à partir du vent. Dire que « vent de colère » et VGE se positionnent pour l’automobile et contre les éoliennes.

Y’a plus de réflexion approfondie dans notre société thermo-industrielle. Car en vérité je te le dis, l’avenir est aux éoliennes comme le passé l’a été aux moulins à vent. La vérité, c’est qu’il n’y aura bientôt ni pétrole, ni gaz, ni uranium, ni charbon, ou à un prix démesuré comme l’a été leur gaspillage. Nos générations futures seront obligées de vivoter avec les seules énergies renouvelables, les seules qui leur resteront. Et nos descendants auront appris à marcher autour de leur maison, sans ordinateur ni portable.

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humanisme en berne

Les rapports entre humains sont d’abord des rapports de force. Prenons l’exemple de l’Australie. Aujourd’hui le gouvernement australien refuse son aide aux réfugiés tamouls (LeMonde du 23 octobre). Mais ce gouvernement n’est que le représentant des immigrés du passé. Les aborigènes présents dans ce pays depuis l’origine (selon l’étymologie du mot) avaient trouvé un équilibre durable avec la biosphère ; ils mobilisaient toute leur énergie mentale et organisaient leurs activités pour laisser le monde dans l’état où il était. Ils ne pouvaient se défendre. Parqués ou éliminés par les Blancs, les Aborigènes ne représentent plus que 1 à 2 % de la population australienne. Alors que tout le territoire australien leur appartient,  ils n’ont obtenu le droit de vote que depuis 1967. Aujourd’hui près du quart des vingt millions d’Australiens est né à l’étranger, et les violences raciales se succèdent entre nouveaux arrivants. Les « Aussies », ceux qui se revendiquent Australiens (de fraîche date !), pourchassent  les individus basanais ou arabes, les communautés s’affrontent à coup de battes de base-ball… Il est donc logique que les réfugiés tamouls ne soient pas les bienvenus.

           Il en est de même pour les réfugiés climatiques Dans la zone d’influence de l’Australie, des villageois ont déjà été contraints d’évacuer leurs îles (Tuvalu par exemple) en raison de l’élévation du niveau de la mer. Le gouvernement australien a refusé d’accueillir ces réfugiés climatiques sur son sol : priorité aux Aussies. Quand on sait que le nombre de réfugiés climatique dépassera sans doute 200 millions en 2050, on mesure l’ampleur du problème et le peu d’importance qu’auront les critères d’humanité. Selon un rapport du Pentagone, « les humains se battent dès que la capacité d’accueil de leur milieu naturel devient insuffisante ; les Etats-Unis et l’Australie seront enclins à bâtir des forteresses défensives autour de leur pays parce qu’ils ont les ressources et les réserves pour assurer leur autosuffisance ».

Comme on ne s’attaque pas aux causes des migrations, il n’y a de solutions que dans les rejets ou les massacres. Telle est l’humanité des humains, inhumaine.

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l’écologie sans base électorale

Que ce soit clair, la base électorale de l’écologie est à l’heure actuelle proche de zéro. Même si le rassemblement écolo marque quelques points électoraux, ce n’est pas pour l’écologie, c’est parce que des personnalités connues et virulentes sont affichées sur les programmes. Les électeurs ont besoin de marquer leur mécontentement, le Front national ne joue plus ce rôle, le Parti socialiste n’a plus aucune visibilité, le parti anticapitaliste se veut minoritaire, alors on vote « écolo ». Comme indiqué dans LeMonde du 22 octobre, le vote Verts n’est pas un vote de conviction, mais d’influence. L’électorat ne valide en rien un changement de civilisation par son vote. Car ce n’est pas Cohn-Bendit, le réchauffement climatique, le syndrome du Titanic ou vu du ciel qui vont entraîner une modification du mode de vie à l’occidentale. En effet, le confort moderne apparaît aux yeux des gens comme un acquis irréversible. Un jeune des banlieues déshéritées dispose en France de moyens de confort que n’avait pas le roi Louis XIV, notamment l’eau chaude au robinet, les WC et le chauffage.

Cette révolution du confort est le premier moteur de la pression sur la nature entraînée par nos gestes quotidiens. Le vote écolo devrait être une remise en question de ce mode de vie. Or l’univers psychique actuel de l’électeur n’admet par principe aucune limitation. Il y a une addiction complète à la voiture, à la télé, à l’ordinateur, au portable, à l’électricité, etc. Le message écolo ne fait que préparer au changement de paradigme, il faudra une menace extérieure pour mettre en place le bouleversement nécessaire de nos habitudes. Cette menace n’est pas le réchauffement climatique, trop lent, trop invisible, trop global. Le choc qui entraînera la crise ultime sera causé par le prochain choc pétrolier, celui qui sera structurel. Bien sûr le baril n’est qu’à 80 dollars en ce moment, mais un baril bientôt à 300 dollars est une certitude.

Aucun parti ne nous prépare vraiment à l’après-pétrole, d’abord parce qu’il y la « pression du confort ».

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le climat ne fait pas débat

Pourquoi s’en faire ! Le niveau moyen des océans va augmenter de 3,3 mm par an et la température moyenne du globe de 0,2°C par décennie. Avec de si faibles amplitudes, comment s’apercevoir des risques que nous courons ! Quand l’éditorial du Monde du 21 octobre titre « Climat en débat », il fait l’erreur de laisser croire au citoyen qu’il y a encore débat possible sur l’origine anthropique du réchauffement. Il n’y a pas débat, et l’éditorial montre d’ailleurs dans son contenu (qui lit attentivement les contenus ?) que la tendance lourde au réchauffement climatique ne fait pas débat.

Si on continue dans les médias de mettre en évidence tout ce qui fait débat, les politiques ne sont pas incités à agir. Un communiqué de presse de FNE (France-Nature-Environnement) était beaucoup plus incisif que les journalistes du Monde : « Non à la realpolitik climatique ! ». Quand Yvo de Boer, secrétaire exécutif de l’UNFCC, responsable pour le réchauffement climatique de l’ONU annonce dans Financial Times que le sommet de Copenhague accouchera d’une souris, nous devrions tous être consternés. Les politiques devraient avoir une obligation de résultat, les atermoiements ne sont plus de mise. Nous allons voir si Obama est à la hauteur de sa médaille, la conférence internationale sur le climat s’ouvre le 7 décembre à Copenhague et il reçoit son prix Nobel de la paix à Stockholm le 12 décembre !

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guérilla urbaine

Matérialisme, libéralisme et urbanisation aggravent considérablement la pénurie de Nature, résultat de l’encombrement de l’espace par la croissance démographique et économique. Alors, comme la vie dans les mégalopoles devient en grande partie intolérable, se développe  des réappropriations communautaristes des quartiers. Normal ! Rio de Janeiro a été le théâtre de véritables scènes de guérilla urbaine. C’est le scénario classique d’un affrontement territorial entre bandes rivales qui se termine par une  confrontation généralisée avec les policiers militaires. (LeMonde du 20 octobre). C’est une toute petite préfiguration de notre avenir. A Rio, 4 favelas seulement sont « pacifiées » (sur les 1020 que compte actuellement la ville). Imaginons maintenant une crise nouvelle généralisée.

Imaginons une catastrophe aussi importante que la seconde guerre mondiale. Un pays en grande partie rural peut absorber le choc. Aujourd’hui, tout contribuerait à transformer la débâcle en un inimaginable chaos : les moyens de communication modernes démultiplieraient les rumeurs et amplifieraient la panique ; la structure étendue des villes rendrait impossible l’approvisionnement de la population ; l’économie s’effondrerait brutalement ; le repli sur les campagnes serait difficile ou impossible dans des délais si courts, à cause de la disparition presque totale du monde rural et de ses savoir-faire ; les personnes âgées et handicapées seraient abandonnées dans leurs mouroirs ; les banlieues mourraient de faim et s’embraseraient.

Rio est aussi connu comme plusieurs autre territoires du monde, pour ses quartiers fermés, réservés à une élite privilégiée. Devant un embrasement général, rien ne pourra résister, même pas des policiers « militaires ».

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Kindle sans avenir

Comme si ma planète n’avait pas déjà assez souffert, Amazon lance le Kindle à son assaut (titre du Monde, 18-19 octobre). Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et initiateur de cette « liseuse » électronique, ironisait en 2008 sur « les scribes travaillant jadis sur les papyrus, persuadés que leur technique était éternelle. Or il y a eu depuis le papier chiffon, la pâte à bois, l’imprimerie, l’édition électronique et maintenant le Kindle ». Kindle signifie « attiser un feu », les dirigeants du commerce électronique veulent faire partir en fumée tous les livres et journaux de papier. C’est beaucoup de suffisance et pas beaucoup de jugeote. En fait le Kindle est un outil hétéronome, dépendant de sa batterie et des programmes informatiques, mais aussi de gros serveurs électroniques, des transmissions à longue distance, d’une centrale électrique au charbon ou au nucléaire, etc.. Un livre de papier est bien plus durable, il permet l’autonomie ; il peut être lu et relu sans que le lecteur dépende de quiconque, il peut être lu dans cinq cents ans quel que soit l’avenir de la société thermo-industrielle. Sa batterie ne s’épuise pas.

En fait, il n’y a pas d’évolution linéaire vers un « progrès » assuré, que ce soit dans l’impression des écrits comme dans le reste des innovations contemporaines. La technique moderne est surtout pensée comme un outil de contrôle et de domestication au service des puissants, un moyen d’imposer la rationalisation technique contre toutes les formes d’autonomie : « La fin logique du progrès mécanique est de réduire le cerveau humain à quelque chose qui ressemble à un cerveau dans une bouteille (George Orwell) ».

Heureusement la révolution numérique n’a pas d’avenir durable… Quand l’électricité se fera rare après la crise ultime (crise pétrolière + crise économique + crise sociale + réchauffement climatique…), il sera bien agréable de pouvoir encore lire un vieux livre sur papier usagé !

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mourir de faim en 2050

D’ici à 2050, notre biosphère comptera 2,3 milliards d’êtres humains supplémentaires alors que ceux qui souffrent de la faim aujourd’hui sont déjà  plus de un milliard. Pour nourrir le surplus de population, personne n’envisage encore une maîtrise de la fécondité, sauf cas exceptionnels comme la Chine ou l’Iran. C’est criminel.

Les « experts », qui ne considèrent que les ressources alimentaires et pas du tout l’aspect démographique, pensent encore que la Terre pourra nourrir tous ses habitants (LeMonde du 17 octobre). Il suffirait de se contenter de 3000 calories par jour (dont 500 d’origine animale), contre environ 4000 actuellement dans les pays développés (dont plus de 1000 issues de la viande ou du poisson). Il suffirait d’augmenter de 70 % la production agricole de la planète, cela sans tenir compte de l’essor des biocarburants ; il suffirait pour cela d’améliorer les rendements des productions et d’accroître les surfaces cultivées. Et bien sûr, il suffirait d’ouvrir encore plus les échanges commerciaux

Or la tendance culturelle liée à l’augmentation en nombre de la classe globale privilégie la surconsommation alimentaire à base carnée. L’intensification des modes de production repose principalement sur l’utilisation du pétrole, en voie de raréfaction d’ici à 2050, et sur des technologies comme les OGM, qui n’ont pas fait la preuve de leur durabilité. Environ 10 % des terres émergées sont déjà cultivées et ce qui reste devrait être laissé en l’état vu leurs fonctions écologiques ou leur improductivité. Enfin le libre-échange n’a jamais nourri les pauvres. En Inde aujourd’hui, 44 % des enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition et malgré la sécheresse, le pays est exportateur net de denrée agricoles. Selon le prix Nobel d’économie Amartya Sen, ce qui restreint la demande alimentaire est non seulement l’absence de revenu, mais aussi le fait de l’existence de pays non démocratiques. En effet, l’existence d’une opposition politique nécessiterait, pour éviter la destitution, une réaction à la famine du gouvernement en place.

En l’absence d’une politique démocratique et anti-inégalitaire, en l’absence d’une acceptation d’un régime plus végétarien, en l’absence d’un soutien constant aux petits paysans, en l’absence d’une agriculture biologique centrée sur la souveraineté alimentaire, beaucoup de monde mourra de faim en 2050.

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l’écologie de droite

Chantal Jouanno est en train de finaliser une note de cadrage dessinant les contours d’une écologie de droite (LeMonde du 15 octobre 2009). Elle propose une  « croissance écologique ». Mais on ne voit pas en quoi elle se démarque ainsi du Parti socialiste. Au Congrès de Reims, la motion A de Delanoë proposait la « Promotion d’un nouveau modèle de  développement qui articule croissance, justice sociale et écologie ». La motion de Martine Aubry affirmait avec force que « la croissance économique et l’impératif écologique constituent un seul et même enjeu.

Jouanno pense que « les Verts, eux, sont pour la décroissance ». Béatrice Marre, l’ex-Secrétaire nationale de la commission nationale environnement et développement durable, pensait la même chose dans sa Contribution thématique lors du Congrès de Reims: « Nous ne nous inscrivons pas non plus dans le registre de la « décroissance », concept sans avenir car il méconnaît la nature même du vivant, qui est précisément de croître et interdit de poser la seule question qui vaille : quel type de croissance des sociétés humaines est compatible avec son milieu, la Terre ? Les adeptes de la décroissance refusent toute recherche d’un modèle de développement nouveau ». 

            Je m’aperçois donc qu’en matière écologique, la droite n’a plus besoin de faire référence au Parti socialiste qui pense la même chose qu’elle, seulement aux Verts. Cela me semble un simple constat d’une réalité, le PS a décidé de ne plus sous-traiter l’écologie aux Verts puisque l’écologie n’existe plus pour la gauche socialiste depuis le Congrès de Reims ! Comme l’exprime si bien Frédéric Lefebvre, « Ce n’est pas notre faute si les socialistes sont à la ramasse, et ce n’est pas à nous de définir le profil de nos adversaires ».

En fait l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche puisque la droite comme la gauche sont traditionnellement des tenants du productivisme. La ligne de démarcation passera bientôt, à l’intérieur de la droite comme de la gauche, entre ceux qui savent considérer les limites de la planète et ceux qui ne veulent aucunes limites.

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objections à l’impérialisme

Du temps de Go Khla Yeh, dit « Geronimo » et mort en 1909, les Indiens d’Amérique prenaient soin d’honorer, respecter et protéger Mère Nature. Ils faisaient attention à ne pas la souiller, à effacer toutes leurs traces. Les animaux étaient leurs compagnons, ils chassaient uniquement pour se nourrir, sans provoquer de massacres. L’arrivée des hommes blancs a sonné le glas d’un territoire à la beauté époustouflante. Ils ont volé les terres indiennes, abattu les forêts, éventré tous les sols pour en piller les richesses, source infinies de guerres, pollué l’air, le vent, les rivières, détruit tant d’espèces animales (cf. LeMonde du 16 octobre).

Sur son lit de mort, Geronimo délivrait un message assez simple à entendre :

« Quand le dernier arbre aura été abattu,

Quand la dernière rivière aura été empoisonnée,

Quand le dernier poisson aura été péché,

Alors on saura que l’argent ne se mange pas. »

Aujourd’hui les apaches de la réserve Mescalero connaissent chômage, drogues, obésité, perte de repères, intoxication par le modèle occidental. L’arrière-petit-fils de Geronimo, Harlyn, est même fier de s’être engagé dans l’armée au moment du Vietnam, reproduisant la volonté d’influence occidentale sur le monde extérieur qui avait dépouillé et emprisonné son arrière-grand-père. Il croit qu’un Apache ne se dérobe pas pour servir son pays. Il n’a pas compris que son pays aurait du rester la Mère Nature, et pas tel ou tel nationalisme artificiel qui traumatise dans ses guerres autant ses propres coreligionnaires que les « étrangers ».

Personnellement je ne sépare pas l’objection de conscience et l’objection de croissance.

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les limites nanomètriques

Le nanomètre (nannos en grec signifie « nain ») est à l’échelle du milliardième de mètre. Alors que 5 % seulement de Français savent aujourd’hui ce que sont les nanotechnologies, les autres vont bientôt tout savoir : un débat public va être instauré en France ! (LeMonde du 15 octobre). Pour avoir participé au débat public sur le nucléaire, je connais déjà la suite. Les nanotechnologies  comme le nucléaire sont déjà des éléments du marché et de l’emploi avant même qu’on commence à faire de la « démocratie participative ». Pourquoi revenir « en arrière » ? Les nanotechnologies comme le nucléaire ont certainement des effets négatifs sur les rapports sociaux et l’environnement, mais on applique le principe que tout ce qui est réalisable doit être réalisé ; même si on ne sait toujours pas traiter les déchets radioactifs ou le franchissement des barrières corporelles par les nanoparticules ! Les nanotechnologies comme le nucléaire relèvent du principe de précaution, mais on va nous expliquer qu’il faut savoir prendre des risques.

Les nanotechnologies comme le nucléaire entérinent nos décisions vers l’irréversibilité, mais si je suis contre, je ne peux qu’être anti-progrès. Dès que je critique l’utopie du progrès technique, le spectre de l’obscurantisme, de la barbarie et du retour à la bougie ressurgit ! La lecture de plusieurs commentaires de ce blog est édifiant. Pourtant, vouloir mettre des limites à la toute puissance de la techno-science ne veut pas dire être technophobe. Un tel jugement péjoratif relève d’une grave mystification. Car la contestation des nanotechnologies comme du nucléaire civil n’est pas une simple critique de la technique en tant que telle. Elle est d’abord une contestation politique d’un système technique monstrueux marqué par l’opacité et la centralisation, protégé par de hauts murs et l’armée et validé par une partie de la population après un bourrage du crâne et la mise à sa disposition des gadgets de la techno-science : certaines crèmes solaires contiennent déjà des nanocomposants…

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une société sans limites

LeMonde du 14 octobre présente une illustration parfaite de l’absence de limites dans la société de croissance, et principalement en France :

– en page 1, un président de la République se permet de nominer son jeune fils à une haute responsabilité. On pourrait donc encore agir de droit divin dans un système démocratique !

– en page 3, les émissions de télé-réalité se permettent tout. L’une d’entre elles va envoyer des jeunes en prison pour rire, ce qui multipliera le nombre des caïds en herbe !

– en page 4, l’impact environnemental des projets de TGV est âprement discuté…en Suède. En France, il faut fermer les petites structures et construire de nouvelles LGV (lignes à grande vitesse)…sans discuter !

– en page 10, on multiplie les annonces sur les dérives des déficits budgétaires en Grande-Bretagne ou en Belgique. Mais en France (page 12), Henri Guaino le conseiller de Sarko ne veut pas d’un « tout petit emprunt » !

  en page 15, le surendettement des ménages explose. Normal, la société de croissance a habitué l’Etat comme les individus à vivre au-dessus de leurs moyens !

            Je pense comme 60 % des Français (page 14) que « le plus dur reste à venir », mais la plupart de mes compatriotes n’a certainement pas encore mesuré les impacts du très proche pic énergétique. En Allemagne (page 16), où les citoyens sont un peu plus éclairés qu’en France, des écologistes viennent de stopper la construction d’une centrale au charbon. Cela règle une infime partie du problème des gaz à effet de serre, mais ne présage rien de bon pour la satisfaction des besoins en électricité d’une société de croissance !

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responsable et coupable

« L’écologie cherche à culpabiliser ces méchants consommateurs qui détruisent la planète. » C’est ce que croit un commentateur de ce blog. En fait, nous ne pouvons que constater que les consommateurs de la classe globale sont irresponsables, libre à eux de se culpabiliser comme il le faudrait. Prenons LeMonde du 13 octobre, « Les Français recyclent peu leurs téléphones portables ». Des millions d’appareils, dont la durée de vie est de sept à dix ans, sont  remplacés alors qu’ils sont encore en parfait état de marche. C’est l’obsolescence programmée et volontaire. Les Français achètent chaque année 22 millions de portables alors que 9 % seulement de leurs propriétaires font en sorte qu’ils soient recyclés. Nous sommes toujours responsables quand nous résistons aux appels publicitaires des opérateurs et quand nous décidons de promouvoir le recyclage. Si nous ne le faisons pas, nous sommes objectivement coupables de gaspillage et de destruction de la planète.

            Un autre article du Monde insiste sur l’obligation d’un recyclage particulier pour les ampoules basse consommation qui contiennent toutes du mercure : il faut rapporter l’ampoule en fin de vie ou, si elle se brise, l’isoler comme un produit dangereux, etc. Qui le fait ? Le problème de notre société pleine d’objets techniques très sophistiquée, c’est que le consommateur voit d’abord son intérêt personnel, envoyer des sms à la pelle ou bénéficier de 1400 lumens en pleine nuit. Il ne perçoit plus ses obligations collectives. Ainsi va notre système qui exacerbe le désir individuel et étouffe le sens des responsabilités. Alors le système sera de plus en plus obligé d’instaurer amende ou prison pour toutes les personnes qui ne font pas preuve d’un sens écologique normal.

Je suis donc d’accord avec un autre de mes commentateurs, « Il n’est pas question de haine de l’homme, mais de dégoût de ses comportements et de ses attitudes ». J’ajoute que notre système productiviste, capitaliste et libéral est aussi condamnable : on ne peut dissocier la société des individus qui la composent et réciproquement.

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Obama, en liberté conditionnelle

Le jury Nobel (de la paix) attend beaucoup d’Obama, le monde entier attend beaucoup d’Obama, nous attendrons en vain. Autant je suis personnellement libre de ma pensée pour défendre les intérêts de la biosphère, autant Obama est contraint dans ses actes pour pacifier l’humanité. Autant je suis libre de transcender en parole  les intérêts des humains parce que je n’ai pas de statut social apparent, autant Obama est obligé de protéger les intérêts des Américains du nord parce qu’il a été élu pour cela. Pour Obama, les valeurs de l’Amérique sont le travail et le patriotisme, pas la paix mondiale. Les humains, surtout quand ils sont présidents, se croient libres parce qu’ils ont conscience de ce qu’ils font. Mais en fait ils ne font que répondre aux causes qui déterminent leurs actions.

Le nouveau président des Etats-Unis avait dit lors de son discours d’investiture : «  La façon dont nous consommons l’énergie menace notre planète », «  Nous allons lutter contre ce fléau qu’est le réchauffement de la planète », « Nous ne pouvons pas consommer sans réfléchir les ressources du monde ». Cela n’était qu’un recueil de bonnes intentions qui n’engagent personne. Et d’ailleurs, le président Obama avait posé deux conditions au changement qui ne peuvent que l’empêcher de finaliser ses intentions :  « Faire redémarrer la croissance, construire routes et ponts… » et « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie, nous le défendrons sans relâche ». Or la paix du monde nécessite une baisse du niveau de vie américain. C’est la défense du niveau de vie américain qui avait empêché G.Bush de ratifier le protocole de Kyoto, c’est le niveau de vie américain qui est devenu le modèle à imiter au-delà de ce que notre planète peut supporter, c’est le mythe de la croissance quantitative qui nous empêche de trouver d’autres voies d’épanouissement.

LeMonde du 11-12 octobre nous révèle d’ailleurs que Barack Obama a une compréhension limitée des affaires internationales. On lui a donné le prix Nobel pour ce qu’il doit maintenant accomplir, mais c’est quelqu’un qui n’a encore rien réalisé. La situation internationale  dépasse sa compétence. Dans le même numéro du Monde et à deux mois de Copenhague, les Américains bloquent toujours la négociation climatique. Ils veulent encore laisser de côté les engagements contraignants du protocole de Kyoto, ils ne peuvent agir en l’absence d’une législation votée par le Congrès américain. Le jury Nobel s’est trompé, Obama, va montrer qu’il n’est qu’un américain moyen alors qu’il devrait déclarer l’état de guerre face aux crises écologiques qui s’annoncent…

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des économistes complices

Les économistes, compétents ou complices ? Dès l’origine du libéralisme économique, Adam Smith et Ricardo se sont placés du côté des chefs d’entreprise : soutien de la division exacerbée du travail, de l’expansion forcenée des manufactures, du libre-échange généralisé. Aucune approche scientifique dans leur propos si ce n’est de laisser croire que l’abondance productive allait permettre le bonheur des peuples.

LeMonde du 10 octobre se pose maintenant la question : « A quoi servent les économistes ? » La réponse est simple : toujours à soutenir le système dominant. Ils analysent les faits, mais ces faits ont découlés de la mise en place de leur propre système de pensée. Le raisonnement est fermé sur lui-même, les économistes orthodoxes ne savent que conforter les « lois » qui découlent des mécanismes de marché. Les différents points de vue exprimés restent libéraux-centrés, soutenant la société thermo-industrielle. En clair, les prix Nobel d’économie et autres intervenants médiatiques sont plus proches de la caste des prêtres que de l’approche réaliste. Il existe en effet  un gouffre entre ce que les économistes enseignent et ce qui serait utile pour l’avenir de l’humanité. Les économistes nous montrent que non seulement ils ne savaient pas prévoir une crise financière, mais qu’ils ne peuvent continuer à penser qu’en termes de reprise prochaine…

Pourtant, avec le déchaînement des forces productives, l’état de la biosphère est aujourd’hui au plus mal. Le seul économiste du passé qui nous a donné les moyens de décrire un futur bien compromis a été Malthus. Il a lié la sphère humaine (la démographie) et la sphère des ressources naturelles (la production agricole). Si nous avions écouté son enseignement et respecté le nécessaire équilibre entre l’expansion humaine (démographique et aujourd’hui consumériste) et le substrat qui permet à toutes les  espèces, dont la nôtre, de vivre, nous ne serions plus au bord du gouffre d’une crise systémique.

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anthropocentrisme, OUT

Contre l’anthropocentrisme, enfin !  Enfin un article du Monde qui va dans le sens du long terme : « Après le marxisme il faut aller plus loin que l’humanisme libéral ». Franck Burbage écrit dans son article-débat ce qu’il faut dire (LM du 9 octobre), il suffit de recopier :

C’est l’humanisme qui justifie, au nom de la valeur transcendante de l’homme, l’exploitation illimitée de la Terre. L’idéologie actuelle du « développement humain » reproduit sans cesse cette présupposition anthropocentriste.Or l’articulation de la question sociale et de la question écologique n’est possible que si l’on engage la critique de l’anthropocentrisme dominant. La relation que nous tissons avec la multitude des choses et des êtres complète et enrichit les perspectives strictement humaines. Et la Terre n’est pas seulement un ensemble de moyens destinés à nos usages et à nos consommations. Ainsi il ne revient pas du tout au même de s’inquiéter du seul réchauffement climatique ou d’y adjoindre la question, également cruciale, de la biodiversité. Car si le réchauffement climatique menace les implantations humaines, l’expansion incontrôlée de l’humanité menace la multitude des êtres vivants sur cette planète.

On peut travailler à instruire le chantier d’un socialisme écologique : articuler la pensée des biens communs et de l’égalité  des conditions avec celle d’une Terre enfin respectée.

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Towns Transition

Je pense que la ville en 2050 aura subi une rupture totale. Comme l’exprime le dossier « Energie, le régime light », l’énergie la moins chère et la moins destructrice pour la planète sera celle qu’on n’utilise pas (LeMonde du 8 octobre). La ville basse consommation devient l’utopie revendiquée par l’association Energie-Cités, les plans énergie-climat de multiples communautés urbaines, la résurgence des tramways, la multiplication des vélos. Nous vivons une nouvelle période de transition, pas celle qui a fait adopter par la plupart des pays communistes le modèle capitaliste libéral,  mais une initiative de transition qui prépare la civilisation de l’après-pétrole. Voici venu le temps des Towns Transition.

Cette méthode initiée pour la première fois à Totnes, petite ville de 8000 habitants en Angleterre, réfute l’attitude individualiste des survivalistes. Du côté collectif, on ne peut compter sur des politiciens nationaux, menés par l’obsession du court terme. En revanche les politiciens locaux peuvent apporter un concours précieux pour mettre en œuvre LA solution à LA crise provoquée par le double choc du pic énergétique imminent et du réchauffement climatique. Il s’agit, sur un territoire spécifique, de prendre une « initiative de transition » vers une économie sans pétrole et de développer la résilience du tissu socioéconomique local. Concrètement, il s’agit de se défaire de la dépendance aux importations et de relocaliser les activités sociales et économiques. Ce qui importe, ce n’est plus le PIB, c’est le pourcentage de nourriture consommée ayant été produite à proximité, la part de terrain consacrée au parking par rapport à celle consacrée aux cultures vivrières, le pourcentage d’habitants sachant cultiver au moins dix légumes, etc.

Les villes sont des multiplicateurs de distance entre lieu d’habitat et lieu de travail, entre production alimentaire et consommation alimentaire, entre l’addiction à la télé et le contact avec la nature. Une ville basse consommation, c’est une ville qui rétrécit et qui n’a pas besoin ni d’autoroutes, ni de TGV…

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Nicolas Hulot, ange ou démon ?

Mois après mois, le journal La décroissance tape sur Nicolas Hulot. Celui d’octobre ne déroge pas à la règle : « Seule la presse sans publicité ose critiquer cette icône médiatique », « NH fait le beau dans le mensuel GQ de septembre », « NH est contre l’EPR, mais pour le nucléaire (enfin pas contre…) », « Les contributeurs de NH, celui qui parle à l’oreille de Sarko, Bouygues, Apple, Lafargue, Saint Gobain », « Votre fondation est financée par des multinationales, ça ne vous gêne pas ? », etc.

Par contre LeMonde du 7 octobre grand-titre : « Nicolas Hulot, radicalement vert ». J’apprends que les sponsors de son film, Le Syndrome du Titanic, sont décontenancés. La SNCF, « Quand on sort de là, on se demande ce que l’individu peut faire après ça ? ». EDF note pudiquement que NH « dresse un simple constat ». L’Oréal n’a pas souhaité faire de commentaires. Pour les journalistes du Monde, le film vomit le consumérisme des riches et ses accents sont tiers-mondistes, anticapitalistes, décroissants !

Après avoir fait dans les années 1990 un inventaire des belles choses de la nature, Nicolas voit aujourd’hui la puissance des destructions et l’imbrication des dimensions écologiques et humaines. Nicolas prône la sobriété heureuse. Nicolas réalise l’alliance des amoureux de la nature et des objecteurs de croissance. Nicolas est dans la stricte lignée de ce blog biosphere. Le journal La décroissance ne comprend rien à la variété des chemins que nous pouvons prendre pour arriver au même but…

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à quoi servent les JO ?

La désignation du Brésil pour les JO de 2016 sert la popularité de son  président Luiz Lula. Les JO flattent en effet le nationalisme et les populistes. La non-désignation des USA dessert son président OBAMA, mais il s’en remettra parce que ce n’est certainement pas une défaite de l’Amérique. Les JO doivent aussi flatter les pays émergents en donnant pour la première fois sa place en Amérique latine. Les articles du Monde (4-5 octobre) nous montrent parfaitement que les JO sont d’abord un fait politique, mon quotidien oublie de dire que cela nous fait oublier l’aspect sportif, anodin par ailleurs. A quoi sert-il de savoir combien de secondes il faut pour parcourir 100 mètres ?

C’est aussi un fait économique, c’est-à-dire une dépense inutile. Les JO ne sont en aucun cas crucial pour le développement du Brésil. Cela ne va créer que quelques emplois temporaires, cela ne va pas faire diminuer l’ampleur des bidonvilles de Rio. Au Brésil, 36 % de la population urbaine habite déjà dans des taudis. Et les miséreux ne vont pas se loger dans les 25 000 chambres qu’il va falloir construire pour accueillir des spectateurs. Les mégalopoles (Rio, 11 millions d’habitants, la folie de la démesure) sont devenues des décharges où l’on rejette une population excédentaire à laquelle on permet de temps en temps de hurler et chanter pour une arène sportive : panem et circenses, du pain et des jeux. Alors, à quoi servent en réalité les JO ? A rien de bon.

« Plus vite, plus loin, plus fort », telle est la devise des jeux olympiques modernes alors que les principes de la Biosphère sont à l’inverse « Aller moins vite, aller moins loin, plus de douceur » : il faut respecter les écosystèmes, il faut supprimer les JO.

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