s’unir en partant du bas

Ce que je trouve formidable dans mon quotidien, c’est la masse d’informations qui en émane et qui peut nourrir mon cerveau. Ce que je trouve encore plus formidable, c’est l’utilisation que je peux faire de ces informations, nous ne sommes jamais neutres dans notre lecture. Ainsi l’article sur Hadrien, un humaniste gay et sanguinaire (LeMonde du 29.07.2008) nous rappelle que l’Europe d’Hadrien, empereur romain de 117 à 138, englobait la Turquie et le Maghreb. Pourquoi refuser une Europe élargie dans un monde actuel où les moyens de communication et l’abandon de la guerre comme moyen de modifier les frontières facilitent la cohésion des peuples ?

 

            L’Union européenne est cette tentative admirable de promouvoir l’unification mondiale autour d’un noyau de pays, avec un rapprochement progressif des peuples. Nous sommes loin des pratiques d’Hadrien qui était d’abord un chef de guerre d’une grande brutalité, matant les révoltes dans le sang. Le monde s’unifie en partant du haut avec l’ONU, il s’unifie par le bas avec la démarche de l’Union européenne. Je trouve regrettable que la politique des petits pas que cela nécessite ait été enrayée par le Non au référendum européen de 2005 et le Non irlandais à l’heure actuelle.

 A croire que les peuples préfèrent les méthodes impériales des chefs de guerre plutôt que le consensus qui naît de la réflexion individuelle et collective ! La Biosphère ne retrouvera la paix qu’avec un approfondissement de la pensée humaine chaque jour davantage ; la Nature ne peut qu’être malmenée par l’inconscience humaine.

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non-violence, toujours

Je suis né à la fin du nazisme, je suis  contemporain de la fin du stalinisme, j’ai vu que des juifs pouvaient se comporter aujourd’hui envers autrui comme des salauds se sont comportés hier envers des juifs. J’ai côtoyé des socialistes qui peuvent agir aujourd’hui comme des staliniens et des camarades de travail qui ne valaient pas mieux. J’ai donc perdu toute illusion sur  la conception du paradis sur Terre et même sur l’avenir de l’homme. Mais j’ai été toujours fidèle à mon idéal de non-violence qui a marque mes premières années de militantisme aux début des années 1970. J’ai été et je reste fondamentalement objecteur de conscience car c’est la seule démarche positive : la réflexion individuelle, le débat constructif, l’opposition décidée si c’est nécessaire, la recherche d’une pacification de l’existence pour tous, non humains compris. Quand LeMonde (23.07.2008) me permet de lire Joan Baez qui poursuit un tel chemin, cela me renforce dans mes convictions. Quelques extraits significatifs de son interview :

            «  C’est dans les cercles de quakers que j’ai découvert qu’il existait des alternatives à la violence. Martin Luther King nous parla de combats à mener avec les armes de l’amour et de révolution non violente. Je sentais qu’il y avait une voie dans laquelle je ferais quelque chose. Chanter puisque j’avais de don, mais chanter en exprimant quelque chose.

            Ce sont les militants de la non-violence qui ont mis fin à la guerre au Vietnam. Le président ne le souhaitait pas ! Les marches, les chants, les pétitions, touts les actions protestataires ont été payantes ! Et le sont toujours ! Encore faut-il cet élan, cette cohésion qui a manqué dans les années 1980 et 1990, marquées par un repli des gens sur eux-mêmes et un rejet absolu de l’esprit de sacrifice.

 Avec Obama est naît un sentiment nouveau pour moi qui déteste toute idée d’allégeance à un pays – la naissance est le fait d’un tel hasard ! – et je n’ai jamais pu saluer le drapeau américain, la main sur le cœur, en récitant des âneries ! Aucun drapeau d’ailleurs ! Je me suis toujours sentie citoyenne du monde, quitte à être mal comprise. Et voilà que moi aussi, naguère si sceptique sur l’utilisation du vote, je me prends à rêver. Je rêve qu’Obama apporte de l’intégrité dans les eaux troubles de Washington. Je rêve qu’il résiste à l’appel de la guerre. »

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non au tourisme

LeMonde du 26.07.2008 nous présente une vision apocalyptique du tourisme, mais malheureusement le quotidien n’envisage pas la seule solution qui vaille. Sur le littoral méditerranéen, la population passe actuellement de 150 millions de personnes à 400 millions au mois de juillet et août. Une première conséquence, 42 % du littoral sont bétonnés. Les embouteillages prolifèrent, les ressources halieutiques dégénèrent, l’eau douce vient à manquer. Il faut dire que la population locale consomme environ 150 litres d’eau, chaque touriste le double en moyenne, jusqu’à 880 litres par jour pour le tourisme de luxe. Les perspectives sont délirantes, la fréquentation touristique pourrait atteindre 637 millions de personnes en 2025. Autant dire que cela n’arrivera jamais.

 

Il ne suffit pas de sensibiliser les touristes au respect de l’environnement. Si on avait vraiment une pratique écolo, on commencerait par fermer les golfs, gros consommateurs d’eau pour verdir l’herbe. On rationnerait l’eau pour les touristes au niveau inférieur à la population locale, les déplacements seraient limités, des taxes instituées. Bien sûr une telle politique volontariste, impliquant des pays différents et une gente politique aveugle, n’adviendra pas. Mais la hausse des prix va faire sont travail de rationnement habituel : hausse du prix des séjours étant donné l’afflux de la demande, hausse du prix du carburant à cause du pic pétrolier, baisse des revenus à cause des crises qui ont déjà commencées. La lutte contre le réchauffement climatique introduira prochainement d’autres limitations comme la carte carbone individuelle. Les mentalités vont évoluer jusqu’à faire du tourisme lointain un péché.

 LeMonde estime que l’afflux des revenus du tourisme est « indispensable pour les pays concernés ». Mais la relocalisation des activités sera le prochain mot d’ordre qui condamnera les migrations touristiques. La santé de la Biosphère dépend d’une telle évolution, on ne peut pas faire autrement.

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nanodangers

LeMonde du 25.07.2008 nous informe brièvement que l’Afsset n’écarte pas l’existence de dangers potentiels liés à une exposition professionnelle aux nanomatériaux. Voici quelques précision pour nourrir le débat.

 

Les nanoparticules sont de la taille du milliardième de mètre, soit dix fois la taille d’un atome. Pourtant elles ont déjà des applications industrielles : nano-tubes de carbone dans les raquettes de tennis, nano-machines de dioxyde de titane dans les peintures et les crèmes solaires, silice dans les vernis des automobiles, argent dans certains cathéters médicaux. Le marché est appelé à exploser alors même que les études d’innocuité en sont encore à leurs balbutiements. D’ailleurs l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) estimait déjà en juin 2006 que les études toxicologiques établissent l’existence de risques potentiels, le Comité de prévention et de précaution (CPP) mettait en garde début juillet 2006 ( » la réactivité cellulaire et tissulaire peut constituer un danger pour l’homme si celui-ci est exposé par inhalation, ingestion ou passage transcutané « ), le CNRS prônait en octobre 2006 la  » vigilance éthique et sociale « . Même si les études scientifiques sur le nanomonde sont encore très lacunaires, des expériences menées sur des souris font apparaître des réactions inflammatoires des poumons, des vaisseaux sanguins et même du cerveau. Et la toxicité de certaines nanoparticules artificielles, telles que les particules diesel, est établie. Nous sommes donc entrés sans le vouloir dans un nouvel état de la matière, un infiniment petit aux propriétés chimiques, électriques et magnétiques radicalement nouvelles, mais nous nous enduisons gaiement de nanoparticules avec nos crèmes solaires !

 Pendant que les comités d’éthique vont continuer à se pencher doctement sur la question, les industriels commercialiseront leurs produits. Autant dire que tout devient aussi invisible qu’imprévisible !

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Tristes Tropiques

Dans sa rétrolecture de 1955, Roger-Pol Droit nous parle de Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss. Pour compléter, voici quelques extraits d’une pensée qui reste toujours d’actualité un demi-siècle plus tard :

 

« Une civilisation proliférante et surexcitée trouble à jamais le silence des mers. Les parfums de tropiques et la fraîcheur des êtres sont viciés par une fermentation aux relents suspects. Aujourd’hui où des îles polynésiennes noyées de béton sont transformées en porte-avions, où l’Asie tout entière prend le visage d’une zone maladive, où les bidonvilles rongent l’Afrique, comment la prétendue évasion du voyage pourrait-elle réussir autre chose que nous confronter aux formes les plus malheureuses de notre existence historique ? Cette civilisation occidentale n’a pas réussi à créer des merveilles sans contre-parties négatives. Ce que d’abord vous nous montrez, voyages, c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité. J’ai passé des semaines de ma vie d’étudiant à annoter les ouvrages que, voici cinquante ans, parfois même tout récemment, des explorateurs ont consacrés à l’étude de telle tribu qu’on me décrit comme sauvage, avant que le contact avec les blancs ne l’ait réduite à une poignée de misérable déracinés. L’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Son ordinaire ne comportera plus que ce plat.

 

Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui. Les institutions, les mœurs et les coutumes, que j’aurai passé ma vie à inventorier et à comprendre, sont une efflorescence passagère d’une création par rapport à laquelle elles ne possèdent aucun sens, sinon peut-être celui de permettre à l’humanité de croire qu’elle y joue un rôle. Depuis qu’il a commencé à respirer et à se nourrir jusqu’à l’invention des engins atomique en passant par la découverte du feu, l’homme n’a rien fait d’autre qu’allègrement dissocier des milliards de structures pour les réduire à un état où elles ne sont plus susceptibles d’intégration. Quant aux créations de l’esprit humain, leur sens n’existe que par rapport à lui, elles se confondront au désordre dès qu’il aura disparu.

 Les hommes ne se sont jamais attaqués qu’à une seule besogne, qui est de faire une société vivable. L’âge d’or qu’une aveugle superstition avait placé derrière ou devant nous est en nous. La fraternité humaine acquiert un sens concret en nous présentant, dans la plus pauvre tribu, notre image confirmée. Depuis des millénaires, l’homme n’est parvenu qu’à se répéter. »

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plantons des arbres

LeMonde du 23.07.2008 donne la parole à Wangari Maathaï, prix Nobel de la paix 2004 pour avoir replanté des millions d’arbres sur les terres du Kenya. En voici un bref résumé :

            « J’ai longtemps cru que le monde était une vallée de terre riche, je pensais que les torrents où nous allions chercher l’eau étaient éternels. Mais que reste-t-il de la plus large rivière du Kenya, la Gura, si pure et tumultueuses autrefois ? L’eau y est désormais noire, le débit faible. Quand avons nous perdu la connaissance de la nature ? Qui nous a poussés à détruire ce qui pourtant nous nourrit ? Depuis l’indépendance, les paysans étaient libres de planter des cultures qui leur avaient été autrefois interdites, comme le thé et le café, bien plus rentables à l’exportation. Les terres où vivaient mes parents avaient été réunies pour le remembrement. Les talus et les buissons coupés. Les arbres avaient disparu, les forêts de bambous, peuplées de singes colombus superbes, avaient été brûlées pour dégager des terres cultivables. Lorsque les destructions ont progressé vers la montagne, personne n’a protesté. Cela faisait tant d’années que les missionnaires raillaient le mysticisme africain. A quoi bon protéger une montagne dont personne ne croit plus qu’elle abrite Dieu ? Je rêve que l’on continue de replanter des arbres et qu’en retrouvant ses forêts, ses couleurs, l’Afrique découvre la démocratie et la paix. Y a-t-il meilleur symbole de paix et d’espoir qu’un arbre vivant ? »

             Les propos de Wangari Maathaï me font irrésistiblement penser à la philosophie de l’écologie profonde et son principe premier : « Le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (en eux-mêmes). Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains. »

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moins d’éleveurs, plus de loups

Les éleveurs des Alpes du Sud sont opposés à la présence de loups sur leur territoire (LeMonde du 22.07.2008). Ils ont perdu seulement 2500 de leurs bêtes alors que le véritable prédateur est l’homme qui besoin de toujours plus de viande fraîche pour une population de plus en plus nombreuse. Pourquoi se plaindre de quelques bouches supplémentaires ? Que je sache, les Français n’ont plus à cohabiter avec les éléphants, les lions et les tigres ! Il est vrai que les Français ont mené une campagne d’extermination, une de plus, qui avait fait complètement disparaître le loup depuis les années 1940.

 L’espèce Canis lupus, réintroduite depuis l’Italie vers 1992, serait dans un état de conservation favorable en France avec 150 individus et quatorze meutes. Je rêve d’un territoire français où l’espèce homo sapiens serait ramenée à 150 individus rassemblés dans quatorze villages, ce qui permettrait aux loups, aux forêts et à l’exubérance de la vie sous toutes ses formes de prendre tout l’espace dont l’homme s’est accaparé pour son seul intérêt à court terme. En attendant, il faut parquer les éleveurs au lieu de parquer les loups. C’est bien la moindre des choses qu’on puisse faire pour expier tous les massacres que nous avons perpétrés.

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manipulation de l’opinion

Selon un sondage IFOP, le nucléaire est perçu par les Français comme moins risqué que le changement climatique (LeMonde du 20-21.07.2008). En effet 53 % des plus de 18 ans juge que les risques liées au changement climatique sont les plus préoccupants de nos jours, contre 27 % quant au nucléaire. Mais c’est en totale contradiction par rapport à 2002 avec 20 % seulement de risque pour le réchauffement de la planète et 33 % pour le risque nucléaire. Ainsi va l’opinion publique, ballottée d’un bord à l’autre par la tempête médiatique. On ne peut faire confiance à un sondage à un moment donné, l’époque de Tchernobyl n’est plus notre vulgate actuelle où le nucléaire est présenté comme solution aux émissions de CO2, comme « énergie propre » !

 

De toute façon cette enquête réalisée pour Le Monde me parait biaisée. On demande à nos concitoyens « Avec quelle opinion êtes vous le plus en accord ? ». Deux réponses possibles :

 1) Il faut maintenir la part du nucléaire, car c’est elle qui assure l’indépendance énergétique de la France (67% d’accord)

2) Il faut réduire la part du nucléaire car c’est dangereux (33 %)

 

Pourquoi la question de l’augmentation de la part du nucléaire n’est pas posée alors que c’est l’optique politique actuellement choisie ? Est-ce que les Français savent que cette part est de pratiquement 80 % dans la production d’électricité mais seulement de 18 % dans l’énergie totale utilisée ! Pourquoi occulter qu’il ne peut y avoir d’indépendance énergétique puisque la France importe l’uranium des pays étrangers (et le pétrole) ?

 

Pourquoi ignorer la complexité de la dangerosité du nucléaire qui repose aussi bien sur la gestion des centrales en France que dans des pays moins stables, sur les questions de dissémination, sur les problèmes toujours non résolus de gestion des déchets ? Pourquoi cacher que nous n’avons plus que pour 60 années de réserves d’uranium vu la consommation mondiale actuelle, ce qui n’est absolument rien par rapport à la succession de nos générations ?

 La démocratie ne peut pas passer par un sondage d’opinion, elle passe plutôt par  l’organisation de conférences de consensus. Qu’attend le journal Le Monde pour financer une telle aventure ? Il serait plus crédible…

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lunettes théoriques

Lunettes théoriques : pour mieux juger des religions

Toute religion a une double signification, elle relie et elle rassemble ; elle permet une pratique institutionnalisée qui apporte une cohérence au monde et le maintien de cet ordre. Si les déismes permettent de construire l’imaginaire social, les religions, particulièrement celles du dieu unique, ont surtout célébré l’emprise des humains à la fois sur les humains et sur la Nature. Aujourd’hui les religions divisent l’humanité plus qu’elles ne la réunissent parce que c’est toujours des humains qui agissent au nom d’un dieu qui leur est personnel pour imposer aux autres leur propre conception de l’existence. Mais c’est parce que le pouvoir du sacré peut aussi rentrer en symbiose avec la Nature que les humains pourraient à nouveau vivre ensemble dans un environnement apaisé. La relation verticale avec un dieu qui permet d’interpréter de façons contradictoires la détresse humaine peut être avantageusement remplacée par une relation horizontale de l’individu envers autrui comme avec la Biosphère. Vos dieux, c’est d’abord le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes. A pratiquer l’art de la contemplation de la Nature, il ne vous restera pas grand chose pour le culte des dieux à l’image des hommes.

 Ni la bible, ni le coran,

Lisez dans le livre de la Nature

Pour l’amour de toutes les formes de vie.

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que retenir des JMJ ?

Que vont retenir les jeunes cathos des Journées mondiales de la jeunesse ? L’évocation de la pédophilie chez les  curés, la condamnation sans réserves de l’avortement ou quelques digressions sur l’état de la planète ? Car Benoît 16 s’inspire de l’air du temps en matière écolo : « Des cicatrices marquent la surface de la Terre, l’érosion, la déforestation, le gaspillage des minéraux du monde et des ressources des océans pour alimenter une consommation insatiable » (LeMonde du 19.07.2008)

 

Il est vrai que toutes les religions devraient être au front de l’écologie. Toutes proclament que notre planète est l’œuvre du créateur, mais aucune ne s’offusquait jusqu’à présent de la voir polluée et détruite. Il y a là une sacrée contradiction. Il pourrait y avoir une magnifique plate-forme entre les religions qui pourraient s’entendre autour de ce dénominateur commun : protéger la terre, l’eau, la planète, la vie ; honorer « l’œuvre divine ». D’ailleurs Benoît 16 ajoutait : « L’expérience a monté que tourner notre dos au dessein du Créateur provoque un désordre qui a des répercussions inévitables sur le reste de la Création ».

 

Mais en matière d’écologie, rares sont les textes bibliques sur lesquels s’appuyer, et ils ont tous un relent d’anthropocentrisme forcené. Nous trouvons d’ailleurs une parfaite illustration de cette faiblesse doctrinale de l’Eglise dans un récapitulatif des textes de Jean Paul II (édité par Parole et Silence, Les gémissements de la création) : « Voici que je vous donne toute herbe produisant semence et tout arbre dont le fruit produit semence : ce sera votre nourriture » (Genèse 1,29). » Le pape en tirait la conclusion que la terre appartient à l’homme parce que Dieu l’a confiée à l’homme, et par son travail l’homme la soumet et la fait fructifier. Cette valorisation de l’espèce homo sapiens s’accompagne d’une déformation systématique des textes.  De même Pour Jean Paul II, l’expression « Remplissez la terre et soumettez-là, dominez sur toutes les créatures » (Genèse 1,28) voudrait dire que la volonté de notre créateur est que l’homme agisse envers la nature comme un gardien intelligent et noble, et non comme un exploiteur sans scrupule (Voilà ce qu’il faut entendre lorsqu’il est question de « soumettre »). Pour lui, c’est une sérieuse responsabilité d’exercer notre souveraineté sur la création, de manière qu’elle soit vraiment au service de la famille humaine. Toujours l’anthropocentrisme !

 

Si le pape faisait un clin d’œil au concept de développement durable (« Il faut que l’exploitation de la nature se fasse conformément au critère qui tient compte non seulement des besoins immédiats des populations mais aussi de ceux des générations futures »), rien ne préparait en définitive Jean Paul II à s’intéresser à l’écologie profonde puisqu’il a une vision qui peut se résumer à cette phrase : « Faits à l’image et à la ressemblance de Dieu, Adam et Eve doivent soumettre la terre (Genèse 1,28) ».

 Son successeur est dans la même lignée, la santé de la Biopshère ne peut compter sur une religion obsolète interprétée par des porte-parole à moitié séniles.

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notre dernier voyage

 

Je n’ai aucune affection particulière pour le supplément du Monde des livres qui se contente trop souvent de quelques romans à présenter. Mais parfois je trouve quelques phrases à méditer (LeMonde du 18.07.2008), ainsi les propos de Tiziano Terzani dans son dernier voyage (un père sur le point de mourir raconte à son fils le grand voyage de la vie) :

 

            « Le passé ? Il n’existe pas, ce sont des mémoires qu’on accumule et qu’on falsifie. Le futur ? Cette boîte remplie d’illusion, une boîte vide. Qui te dit qu’elle se remplira ? (…) La vérité n’est pas dans les faits, mais derrière les faits qui se répètent de manière désespérante. Les journaux ? Je les ai déjà lus il y a trente ans. Le temps n’avance pas, il se répète pas, tout ce qui naît meurt et tout ce qui meurt naît. Je sens ma vie qui s’enfuit, mais elle ne s’enfuit pas, car elle fait partie de la même vie que la vie de ces arbres. C’est une chose merveilleuse que de se disperser dans la vie du cosmos et d’être une partie du grand tout. »

 

Tiziano a le point de vue contraire à tous ceux qui mettent l’homme sur un piédestal, jusqu’à s’imaginer la vie éternelle en tant que ressuscité des morts comme dans les religions du livre. Tiziano rejoint ainsi d’autres penseurs comme Pierre Rabhi : « L’ensemble de la planète est indivisible. Tous les éléments constitutifs de la biosphère sont interactifs. C’est-à-dire que rien de ce qui vit sur la planète ne fonctionne à lui tout seul,  pour lui tout seul. » Tiziano a bien compris que nos atomes continueront de tourbillonner bien après notre mort physique, nous ne sommes qu’une infime composante de la Biosphère, nous sommes déjà nés avec la naissance de l’univers, l’histoire humaine importe peu. Les religions anthropocentriques nous cachent cette réalité, nous sommes nés poussière, nous retournerons poussière. Le sens de notre vie réside dans l’humilité, pas dans la croyance à la suprématie humaine.

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pour la non-croyance généralisée

Le roi Abdallâh d’Arabie Saoudite serait un fervent promoteur du dialogue inter-religieux entre juifs, chrétiens et musulmans (LeMonde du 17.07.2008). Il s’agit plutôt pour ce dictateur qui règne sur un pays au nom de dieu et de la soumission des femmes de « contrer les défis de l’étroitesse de vue pour que le monde comprennes les préceptes de l’islam sans animosité ». Pourquoi, au lieu de présider une prétendue conférence internationale, ce roi Abdallâh ne fait-il pas ce qu’il a le pouvoir de faire, ouvrir des lieux de culte aux autres religions dans son propre pays ? Pourquoi, au lieu de prétendre «  promouvoir la justice et la paix » ne laisse-t-il pas son pétrole sous la terre au lieu de l’offrir aux dominants d’un monde occidentalisé qui n’a aucun respect pour l’équilibre climatique de la Biosphère ?

 Soyons réalistes, la véritable croyance durable est celle des non-croyants qui comptent les points entre un islam toujours aussi rigide, surtout en Arabie Saoudite, et un catholicisme de plus en plus réactionnaire avec le pape actuel…

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le nez de l’aéronautique

Selon le patron de Boeing, « la crise actuelle est différente de celle de 2001 car cette fois les gens ne s’arrêtent pas de voyager » (LeMonde du 16.07.2008). Pour lui, puisque la tendance du trafic aérien est de progresser de 5 % par an, pourquoi le futur serait-il différent ? D’ailleurs il ne constate pas « pour l’instant » d’abandon massif des commandes de nouveaux appareils.

 Mais le marché, aussi bien pour Boeing que pour Airbus, est artificiellement soutenu par  les commandes des pays de Moyen-Orient devenus encore plus riches avec l’envolée du prix du baril. Les super-riches ne suivent que leur envie immédiate, sans perspectives du futur. L’aéronautique et les émirs pétroliers n’ont pas de nez. Ils ne savent pas que le passé ne se continue jamais sur longue période comme les tendances statistiques actuelles. Or il faut beaucoup d’années pour amortir l’achat d’un gros appareil plus lourd que l’air. Ils ne savent pas que même les émirs peuvent avoir la tête coupée. La révolution française l’a prouvée.

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la merde du diable

LeMonde (15.07.2008) nous permet sur plusieurs pages de voir l’avenir en raccourci. En page 2, on nous annonce que le pétrole est facteur de guerres civiles. Mieux vaut donc parler de merde du diable plutôt que d’or noir. Le  pétrole est le sang qui irrigue l’économie mondiale, alors il coule des barils de sang, guerres pour le pouvoir, guerres du pétrole. Près de la moitié des pays de L’Opep sont plus pauvres aujourd’hui qu’ils ne l’étaient trente ans auparavant !

 

En page 7, l’administration Bush refuse toujours de réduire les émissions de CO2 (provoquées par la combustion de pétrole). Alors on élude systématiquement tout débat sur les conséquences sanitaires du changement  climatique, censurant systématiquement les rapports qui pourraient être désagréables aux yeux du pouvoir. On ne se fait pas la guerre dans les pays riches, mais on sait toujours pratiquer à merveille la guerre pour le pouvoir. Alors que puis-je faire, moi, pauvre citoyen de base ?

 La  réponse est en page 22, il faut pratiquer l’écoconduite, c’est-à-dire rouler à 110 km/h seulement sur les autoroutes permissives à 130 km/h. Cela réduit de 20 % la consommation de carburant, et subsidiairement baisse de 40 % le risque d’accident. Pourtant l’article ne dit pas tous les bénéfices si nous roulions tous à moins de 90 km/h. Et le journaliste ne prend pas encore position pour une société sans voitures. Mais ça viendra, ça viendra, surtout dans les colonnes d’un journal de référence…

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gauche prolétarienne

Je connais bien la GP. C’était au tout début des années 1970. La GP m’a envoyé en prison. J’étais dans une manif GP, invité par un copain GP. La GP a attaqué un commissariat de police, ou tout au moins elle a cassé quelques vitres. Cela m’a pris au dépourvu ! Je me suis immédiatement désolidarisé d’une telle action : tout le monde est parti en courant dans un sens, moi lentement dans l’autre. Bien entendu on n’a arrêté qu’une seule personne. Moi ! Je n’ai pas voulu en savoir davantage sur la GP. J’étais un militant naïf à l’époque, depuis je ne le suis plus (naïf). Mais je suis toujours militant, toujours non violent, toujours écolo.

 

Un des patrons de la GP vient de mourir. A part le fait qu’il soit né la même année que moi, cela ne me fait ni chaud ni froid : Guy Lardreau il s’appelait (LeMonde du 14.07.2008). Jamais entendu parlé de lui. Il a quand même droit à une demi-page de la rubrique nécrologique. Cela ne lui fera ni chaud ni froid. Mais comment donc des intellectuels (il a fini prof agrégé de philo), même jeunes à l’époque, ont pu se tromper à ce point par rapport au sens de l’histoire. Le maoïsme ! On sait ce que cela a déjà donné à l’époque de Mao, on sait ce que c’est devenu, un capitalisme  habillé de rouge.

 

A l’époque, nous aurions déjà du savoir que la planète allait mal, aujourd’hui le capitalisme est toujours malin, il sait s’habiller de vert. Mais le MEDEF est autant dans l’erreur que la GP, il n’y a pas d’avenir pour notre société thermo-industrielle. Guy Lardreau a l’air d’être mort sans s’être rendu compte de cette évidence, la Biosphère a toujours raison à long terme. Guy Lardreau croyait à la puissance subversive du langage. Il y a trop de monde qui s’aveugle de mots, la réalité n’est pas un slogan. Nous ne pouvons rien dire ni faire qui aille contre les équilibres de la Biosphère.

 NB : La sanglante prise en otage des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972 amène la GP à renoncer à toute action violente. Peu après éclate l’affaire Lip, et la GP découvre que les salariés de l’usine occupée n’ont pas eu besoin d’elle pour se mobiliser. Fin 1973, la GP décide sa dissolution, il y a dissolution de l’idée de révolution. Faisons la paix avec la planète, et laissons les hommes se démerder dans leurs vaines querelles, révolutionnaires ou non.

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misère ou pauvreté ?

Lunette théorique : Nous avons tous besoin de chausser des lunettes car la réalité ne peut se comprendre qu’en utilisant un système symbolique. Voici par exemple un texte qui permet d’expliquer pourquoi la mondialisation libérale, en disant combattre la pauvreté, ne fait d’accroître la vraie misère.

  

Dans son livre Quand la misère chasse la pauvreté, Majid Rahnema démontre que la pauvreté choisie est la condition de lutte contre la misère. La misère résulte d’un système économique dont l’objectif majeur est de transformer la rareté en abondance, une économie productrice de besoins engendrant de nouvelles formes de rareté et, par conséquent, modernisant la misère. La misère fait son apparition lorsque les gens perdent le sens du partage. Quand vous arrivez en ville, vous n’avez plus personne avec qui partager. Les ouvriers des agglomérations urbaines ont compris que leur subsistance les liait désormais aux nouvelles institutions économiques et sociales, il leur fallait courber l’échine devant le nouvel ordre. Dans ce système le riche est aussi mécontent que le miséreux : le défavorisé voudrait devenir millionnaire, et le millionnaire multimillionnaire. L’économie occidentalisée a fini par nier sa fonction première, servir les personnes qui en avaient le plus besoin.

Il y a d’un autre côté la pauvreté consentie dans des sociétés conviviales dont le mode de vie simple et respectueux de tous a compté pour beaucoup dans le maintien des grands équilibres humains et naturels au cours de l’histoire. Si chacun ne conservait que ce dont il a besoin et se contentait de ce qu’il a, nul ne manquerait de rien. Toutes les sociétés vernaculaires dites « pauvres » développent en leur sein des mécanismes destinés, d’une part, à contenir l’envie et la convoitise, de l’autre à maintenir une tension positive entre ce qu’il est personnellement possible de vouloir et d’avoir et ce qu’il est collectivement possible et raisonnable de produire. Cette tension leur a permis de développer leurs capacités productives sans qu’il y ait rupture entre les besoins et les ressources.

 Comme le monde actuel est au bord d’une catastrophe, il faudrait se donner comme objectif prioritaire la destruction des centres de production de la rareté, cette mondialisation qui détruit les économies de subsistance, cette lutte contre « la pauvreté » qui définit un seuil de pauvreté de façon relative, un niveau qui progresse continuellement avec la courbe de la croissance économique. La mesure essentielle pour l’éviter consiste pour chacun de nous à une prise de conscience de nos capacités individuelles d’action et en un ré-apprentissage de la simplicité volontaire. Comme le disait Gandhi,  « La civilisation, au vrai sens du mot, ne consiste pas à multiplier les besoins, mais à les réduire volontairement, délibérément ».

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l’homme n’est rien sans les écosystèmes

Les alarmes des scientifiques sur la perte  de biodiversité ne manquent pas. Par exemple, un tiers des espèces coralliennes est menacé d’extinction (LeMonde du 12.07.2008). Dans le même article, on nous annonce aussi que la barrière de corail en Nouvelle-Calédonie vient d’être classée par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’humanité. Est-ce suffisant ?

 

D’abord ce patrimoine mondial souffre lui-aussi de la suprématie totale donnée à l’espèce humaine. En effet la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, adopté en 1972, ne comptait en 2006 que 160 naturels sur 812 sites classés contre 628 strictement culturels (et 24 mixtes). Ensuite la création d’un sanctuaire ne suffit pas. Le Comité du Patrimoine mondial a retiré ce statut à la zone d’Oman consacrée à la protection d’un troupeau d’oryx. Cette population s’était réduite à 65 individus, dont seulement quatre couples reproducteurs, ce qui rendait son avenir incertain. Paradoxalement, Oman avait décidé de réduire la taille de la zone protégée de 90 %. Le sultanat préfère la prospection pétrolière à la protection des antilopes oryx, car que représente la vie de quelques bestioles face à la puissance de l’or noir ? De toute façon tout est relié, l’homme, les coraux, les antilopes. Les coraux souffrent du réchauffement climatique, un effet de serre lié à la combustion de pétrole. Rien ne parvient à enrayer l’invasion et la destruction par la société thermo-industrielle de nos écosystèmes.

 J’espère qu’un jour tous nos péchés contre la Nature nous amèneront à penser que le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine sur Terre a une valeur intrinsèque, indépendante de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains. C’est là le message essentiel de la philosophie de l’écologie profonde, c’est la seule espérance qui puisse me rendre mon optimisme.

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L’Eglise n’a rien à dire

En Italie, l’Eglise catholique conteste la décision judiciaire de débrancher Eluana. Cette jeune femme a été plongée dans le coma en janvier 1992, aujourd’hui la cour d’appel de Milan autorise l’interruption de l’hydratation et de l’alimentation forcées, seul moyen de survivre pour cette jeune fille au cerveau endommagé. Le président de l’Académie pontificale estime qu’un tribunal ne doit pas s’arroger le droit de décider si une vie doit continuer ou non (LeMonde du 11.07.2008).

 

La technique a maintenu artificiellement en vie Eluana pendant des années. L’Eglise est-elle pour l’acharnement thérapeutique ? Selon la médecine, l’état végétatif permanent d’Eluana est irréversible. L’Eglise est-elle contre la médecine ? La justice  a jugé qu’il n’y avait plus rien à faire. L’Eglise est-elle contre la justice des hommes ?

 

L’Eglise accepte des procédés artificiels au nom d’une morale « naturelle », elle refuse la mort cérébrale alors que d’après elle le salut est de toute façon dans les cieux, elle refuse l’expression de la  justice, un des piliers essentiels de l’Etat de droit et de la démocratie. L’Eglise n’a rien à dire, qu’elle ferme sa gueule.

 NB : selon l’article du Monde, le pape Jean Paul 2 est mort après qu’on ait arrêté une alimentation forcée. Ceux qui veulent nous diriger disent n’importe quoi et pratiquent l’inverse. Comment croire encore à un quelconque dieu avec des porte-parole aussi minables ?

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misère contre pauvreté

Il y a la théorie libérale. Avec l’élection d’Alan Garcia en 2006, le pays semblait opter pour une rupture radicale avec le libéralisme ; il n’en est rien. Le parti au pouvoir, l’Alliance populaire révolutionnaire porte mal son titre. Le gouvernement préfère signer un traité de libre-échange avec les Etats-Unis et accorder des privilèges aux grandes entreprises minières que s’occuper du peuple. Pour Alan Garcia, lors de la grande grève de juillet 2007, « C’est le communisme qui est derrière ces actes de violence ». Le chef de l’Etat péruvien a même autorisé la mobilisation de l’armée aux côtés des forces de police. Tout cela place naturellement le Pérou sur le chemin d’un investment grade (notation du risque d’investissement) modéré, tant convoité par les économies émergentes. Il y a une forte croissance économique, 8 % en 2006 et 9,6 % entre mai 2007 et avril 2008. Si cette tendance se maintenait, cela devrait permettre de réduire le niveau actuel de pauvreté de 50 % à 40 % d’ici à la fin du mandat du gouvernement en place.

 

Mais il y a la triste réalité : la croissance économique libérale marche sur le champ des ruines sociales. Les syndicats et les fonctionnaires ont été mis au pas, maintenant c’est au tour des  agriculteurs. Le décret-loi 1015 affaiblit le principe de propriété collective (LeMonde du 10.07.2008). Pour faciliter l’investissement privé, une entreprise voulant acquérir des terres communales pourra le faire avec la majorité des voix des membres de la communauté et non plus les deux tiers. Comme on sait que l’argent fait tourner la tête, autant dire que l’identité culturelle des communautés vernaculaires ne restera bientôt qu’une expression vide de sens. Il parait que la propriété communale participe au « retard » économique du pays, on sait pertinemment que la propriété privée va entraîner les inégalités et la misère. Nous retrouvons en accéléré au Pérou le même mouvement que lors des enclosures (XVIe au XVIIIe siècle) en Angleterre. Le gouvernement péruvien fait baisser artificiellement le niveau de pauvreté (monétaire) en accroissant les profits du capitalisme mondial  sans se soucier de la destruction du lien social.

 Mais le lien marchand ne pourra jamais remplacer la chaleur de vivre des communautés traditionnelles…

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neutralité du sport ?

Un quotidien national nous donne tellement d’informations que nous pouvons souvent juger en toute connaissance de cause. Encore faut-il rapprocher les éléments déterminants d’un article pour en tirer la substantifique moelle. Voyons comment on peut juger d’un certain Hein Verbruggen qui a une « certaine idée » du sport (LeMonde du 9.07.2008) :

 

Ancien président de l’Union cycliste internationale, membre influent du CIO, le Néerlandais a une énorme qualité dans le monde d’aujourd’hui. Il sait gérer une entreprise puisqu’il sait faire du fric. Ce n’est pas un sportif, ce n’est pas un membre de la caste dominante, mais c’est l’étudiant boursier d’une prestigieuse école de commerce qui le propulse au sein de la multinationale Mars. Il fait goûter à son entreprise les joies du sponsoring, et sa carrière démarre dans les instances du sport de haut niveau. Mais il y a un prix à payer ! En effet on ne peut prendre le pouvoir à l’UCI ou au CIO que si on nie que le politique est partout puisque tout est pouvoir. Hein Verbruggen défend la thèse de la  neutralité du sport, les athlètes n’ont pas à exprimer leurs opinions et les dissidents n’ont que se plier à la loi de leur pays (la Chine). En fait, président du comité d’évaluation des jeux de 2008, Hein Verbruggen sait bien que des jeux à Pékin ont tout le soutien de Coca Cola et autres sponsors, on décide « sur des bases techniques et non sur des questions politiques », on donne le pouvoir à Pékin parce que la Chine est un marché juteux pour les multinationales.

 Hein Verbruggen s’occupe du fric, les jeux olympiques  sont devenus une histoire de fric, le fric étouffe le sens du politique. Ce n’est pas seulement à cause de l’oppression au Tibet qu’il faut boycotter les jeux, c’est parce qu’ils sont devenus une affaire d’argent. Boycottons les Jeux olympiques de Pékin, ne regardons aucune émission de télé qui nous parle des Jeux olympiques et du coca cola, redonnons au sport ce qu’il n’aurait jamais du abandonner, son statut de jeu qui rassemble des amateurs pour le seul plaisir du jeu : basta le fric, viva la révolution.

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