pauvreté éliminée et climat préservé sont incompatibles

Rafael Correa, le président de l’Equateur, dont le pétrole représente plus de la moitié des exportations, plaide pour l’instauration d’un « crime contre la nature » mais veut en mêm temps de façon criminelle « exploiter son pétrole jusqu’à la dernière goutte » ! Rafael Correa souffre de dissonance congtivie, un mal trés répandu à l’heure actuelle, tant au niveau des dirigeants que dans la population dorlotée par le confort procuré par les ressources pétrolières. On sait que nous devons avoir un comportement beaucoup plus sobre, proche de la pauvreté, mais les pays du Nord estiment que le niveau de vie de leurs ressortissants n’est pas négociable et les pays du Sud veulent accéder au niveau de vie des pays riches en brûlant eux aussi le pétrole au détriment du climat. Voici (en résumé d’un article du MONDE*) ce que dit Correa :

Rafael Correa : « Certains problèmes environnementaux ont des conséquences globales. Ils doivent être jugés par un tribunal international. Il n’en existe pas pour défendre quelque chose d’aussi important que la nature et l’environnement, ou pour faire payer les dettes écologiques qui sont contractées. Nous avons besoin d’un tel tribunal international. (Mais) toute position écologique se double d’une question sociale. Le principal devoir, l’obligation morale des pays en développement, est d’en finir avec la pauvreté. Nous avons besoin d’un concept intégral. Nous avons le droit de déboiser ou d’exploiter notre sous-sol. Avec notre exploitaiton des réserves pétrolières du Yasuni, nous allons injecter dans l’atmosphère environ 400 millions de tonnes de CO2.
Il faut profiter de nos ressources. C’est cela que j’ai proposé au peuple équatorien, très clairement, et nous avons gagné de loin au premier tour, avec presque 60 % des suffrages. Nous avons dit clairement que nous allions utiliser jusqu’à la dernière goutte de pétrole pour sortir au plus vite de la pauvreté. Un famille indigène du XXIe siècle sans électricité, sans soins de santé, sans eau potable ni éducation, ce n’est ni de la culture ni du folklore, mais de la misère, de l’exploitation, de l’injustice. Comme n’importe quel groupe humain, ces communautés veulent accéder aux avantages de la modernité. Le pétrole, c’est l’Etat, c’est 52 % de nos exportations… »

Le Monde.fr | 9 décembre 2015, Rafael Correa : « L’Equateur exploitera jusqu’à la dernière goutte de pétrole pour sortir de la pauvreté »

4 réflexions sur “pauvreté éliminée et climat préservé sont incompatibles”

  1. Bonjour Madame, Monsieur, Mesdames et/ou Messieurs le(s) modérateur(s) du blog,
    Votre article traite du climat, et mon commentaire du 15 décembre 2015 à 14h16 traite lui aussi du climat.
    Dès lors, en quoi mon commentaire serait-il hors sujet?

  2. @biosphere,
    Vous écrivez : « Le point de vue de Correa ne relève pas de la défense du patronat « . Et alors? En quoi cela relativiserait-il ce que j’ai écrit? La défense des patrons n’est pas le prétexte, mais c’est bel et bien le but réel que couvre ce prétexte.
    Quand vous dîtes que l’accès des pauvres au confort matériel serait incomptable avec la défense du climat, vous omettez le fait que les 500 personnes les plus riches au monde concentre plus de la moitié des richesses. Piocher dans leurs fortunes permettrait donc une forte décroissance malgré une hausse du pouvoir d’achat d’en bas.
    Et vous aviez tord de mettre la citation « cadeaux au grand patronat » entre guillemets. L’impact de ce même patronat est bien réel, et son immense fortune est à des trillions d’années lumières d’être un simple détail.

    @ invite 2018 de la part de la modération du blog biosphere
    Bonjour. Tout commentaire sur un article doit bien sûr faire référence à l’article lui-même.
    Merci donc de ne pas faire de « hors-sujet », quelle que soit par ailleurs la validité de vos propos.

  3. @ Invite2018
    Le point de vue de Correa ne relève pas de la défense du patronat (des riches) mais de la volonté politique d’un « développement » pour les pauvres dans un pays du Sud. Si cela consiste à avoir une voiture dans chaque ménage, l’électricité à foison et de grandes maisons, cela devient incompatible avec la protection du climat. C’est pour cela que le problème est beaucoup plus compliqué que les « cadeaux au grand patronat », il faut rendre compatible le niveau de vie dans chaque pays avec les possibilités biophysiques de la planète…

  4. J’admet ne pas avoir bien compris le sens du titre de votre article, mais si c’est à prendre au premier degré, je vous signale qu’une part grandissante de l’extraction d’énergies fossiles est affectée, non pas au pouvoir d’achat des classes moyennes et plus pauvres, mais à l’engraissement des portefeuilles des milliardaires.
    La lutte contre la précarité n’est donc incompatible ni avec la défense de la biosphère ni avec la décroissance globale. Arrêter de faire des cadeaux au grand patronat et reprendre ceux qui ont déjà été accordés permettrait de concilier tous ces objectifs.

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