permafrost, bombe à retardement

Le permafrost arctique pourrait relâcher d’importantes quantités de gaz à effet de serre car il contient beaucoup plus de carbone que ce que l’on croyait. Dommage que cette brève tienne encore moins de place dans LeMonde du 26.08.2008 que les revers judiciaires pour deux ex-membres du groupe rock The Doors, évènement dont on se fout complètement. Mais il est encore plus dommageable que LeMonde consacre dans ce même numéro une page entière à l’automobile (une Porsche à 230 g/CO2et un 4×4 Audi soumis au malus écologique).

 

Nous savons (nous devrions savoir) que les gaz à effet de serre que nous émettons en brûlant du pétrole fragilisent la température de notre globe, ce qui en retour fait fondre le permafrost qui à son tour va dégager encore plus de CO2. Certains spécialistes du climat craignent donc un emballement du réchauffement climatique avec des tas de rétroactions dites « positives ». Si LeMonde était logique avec nos connaissances scientifiques, il s’abstiendrait complètement de toute publicité déguisée ou non sur les grosses automobiles. Mais un média qui dépend de la publicité pour survivre peut-il ne plus parler des automobiles qui tuent, qui polluent et qui nous rendent cons ?

 

Quelques précisions : Le permafrost, ce sol perpétuellement gelé des régions arctiques, recouvre une surface de plus de 10 millions de km: ce territoire grand comme l’Europe est aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique. Constitué en Alaska de terres, de déchets végétaux et de glace, il a fondu en vingt ans sur une épaisseur de 2 mètres. Dans le pire des cas, le permafrost pourrait ne plus occuper que 1 million de km2 en 2100, une division par 10. Comme le permafrost contiendrait, selon les estimations, au moins 30 % de tout le carbone stocké dans le sol de la planète, la fonte pourrait à son tour accélérer le réchauffement climatique. Si le permafrost se décompose moins vite qu’on ne le pense, il y aurait quand même émission de méthane qui est un gaz à effet de serre encore plus puissant que le CO2.