Perturbateurs endocrines et perturbateurs de l’intelligence

Il y a chute de la concentration en spermatozoïdes, particulièrement dans des régions de viticulture. Les pesticides sont en effet des perturbateurs endocriniens (PE), cette catégorie de molécules interfère avec le système hormonal. Mais le lobbying des marchands de merde chimique empêche de légiférer, le dossier est enlisé à Bruxelles depuis plus d’une décennie. Le communiqué du collectif « Sauvonslesfruitsetlégumes » constitue un summum. Comme l’exprime la chronique de Stéphane Foucart, « il est assez cocasse que les adversaires d’un encadrement strict des PE en appellent à la rationalité pour faire pièce à des travaux scientifiques, issus de la démarche la plus rationnelle possible. Ensuite, qu’ils le veuillent ou non, eux-mêmes et leur famille sont également affectés par l’exposition diffuse aux PE. Or, convenons-en, contribuer à se mettre soi-même en danger n’est pas une attitude très… rationnelle »*.

                Nous, défenseurs de la Biosphère, avons aussi reçu ce communiqué de Sauvonslesfruitsetlegumes intitulé « Perturbateurs endocriniens : il n’est pas imaginable de céder aux marchands de peur ». L’inversion du sens des mots est assez remarquable, on reproche aux adversaires des pesticides ses propres errements. Les marchands de peur sont les fabricants de perturbateurs endocriniens et non les scientifiques. Ce sont aussi des personnes jouant sur l’émotionnel et non sur le débat rigoureux. Ils disent : « Ce n’est pas en poussant en France à des décisions à la va-vite pour gagner quelques mois que l’on protégerait mieux les populations ». Ils accusent « certaines » ONG écologistes d’être « extrémistes » alors qu’ils font preuve d’immobilisme forcené. Ils accusent les ONG de « créer des doutes » alors qu’il sont eux-mêmes marchands de doute. Ils accusent les ONG d’« accentuer la pression et le lobbying à l’approche des élections » en accentuant pression et lobbying ; le Collectif « Sauvons les fruits et légumes de France » affirme être soutenu par des élus (maires, conseillers généraux et régionaux, députés et sénateurs).. Mais ils montrent le bout de leur oreille dans leur discours : la stratégie de Sauvonslesfruitsetlegumes consiste tout simplement à défendre l’industrie agroalimentaire : « compétitivité de nos entreprises… surenchère réglementaire qui contribue au déclin de notre pays… distorsions commerciales entre pays… risque de baisse de productions de fruits et légumes… application extrême et inappropriée du principe de précaution… »

Envoyez votre propre analyse à contact@sauvonslesfruitsetlegumes.fr ou téléphonez au 06 11 91 61 57, il faut montrer qu’on sait réagir à la désinformation des obscurantistes du système productiviste.

* LE MONDE  du 9-10 mars 2014, SOS (Save Our Sperm)

1 réflexion sur “Perturbateurs endocrines et perturbateurs de l’intelligence”

  1. Bonjour,
    Je réagis à la mention des couches jetables et de leur impact écologique et Kg de déchet. Trop de théoriciens mâles de la décroissance font peser sur le rôle de la mère le poids d’une culpabilité environnementale. Les mamans ont tellement de travail ! Elles ne sont pas assez aidées par les pères dans nos sociétés patriarcales.
    Un père qui prendrais en charge le lavage quotidiens des couches lavables contribuerait à l’émancipation de sa conjointe et serait légitime à condamner le poids écologique des couches jetables.
    Mais un théoricien mâle classique qui avance le même argument sans légitimité ne ferait que jeter le trouble dans les vies conjugales écologistes.
    C’est un avis pratique, un parler cru et vrai.
    JBB

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