PFAS, le dernier épisode de notre empoisonnement

L’outrance dystopique de l’actualité laisse parfois le sentiment que les instruments classiques de la presse écrite – le sens de la nuance et de la mesure – ne sont plus tout à fait adaptés au monde tel qu’il va. Et la contamination de l’environnement par les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées, ou « polluants éternels ») ouvre de nouveaux horizons dystopiques. Cette pollution s’accumule inexorablement dans les sols, l’eau, la faune, la chaîne alimentaire et les humains, à mesure que des PFAS sont produits et dispersés dans l’environnement.

Stéphane Foucart : Plusieurs milliers de zones sont touchées en Europe à des degrés divers. Dans certains endroits, il ne faut pas boire l’eau, ni l’utiliser pour la cuisine ou pour laver sa voiture. Il ne faut pas remuer la terre, en particulier lorsqu’elle est sèche. Il ne faut pas laisser les enfants jouer dehors, sauf sur un couvert végétal. Les fruits et légumes du potager ? Il faut s’en passer. Si les autorités françaises appliquaient strictement les seuils réglementaires de qualité au TFA (le plus petit des PFAS), il est probable que la quasi-totalité de l’eau potable distribuée en métropole ne serait plus conforme. L’exposition des Américains à un unique membre de cette famille chimique (le PFOS) est associée à plusieurs dizaines, voire à plusieurs centaines de milliers de morts annuelles par cancers et maladies cardio-vasculaires. Extrêmement persistants, les PFAS ne peuvent être détruits dans les fours d’incinération d’ordures ménagères. Il faut les brûler à plus de 1 100 °C pour en venir à bout.

Avec le soutien du gouvernement, la droite sénatoriale vient de voter la suppression de l’Agence Bio, précisément chargée de promouvoir l’agriculture qui n’utilise pas ces produits.

le point de vue des écologistes empoisonnés

Nous sommes la seule espèce animale dans le monde qui souhaite son autodestruction. Comme dirait Bardella.. sortons du green deal ! Comme dirait les agro-industriels… dérégulons ! Nous mourrons certes, mais compétitifs. La parole publique n’est plus que mensonges éhontés, lobbying et propagande, elle est utilisée comme une arme, au service des plus forts et des plus riches.

Les politiques ont leurs torts. Mais les citoyens (qui les ont élus) aussi : pour limiter les PFAS, ils n’ont qu’à acheter bio, et s’interdire les produits ultra-ransformés. Le plus incroyable est qu’une fois qu’on remplace le supermarché par un magasin bio à côté, la dépense totale baisse ; on est moins tenté par la myriade de produits industriels 20x plus chers que les produis bruts. Vous voulez changer le monde ? Commencez par changer vos propres habitudes.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Polluants éternels, le poison de l’emploi

extraits : A l’appel de leur direction, plusieurs centaines de salariés du groupe Seb, à la veille de l’examen d’une proposition de loi, ont manifesté bruyamment près de l’Assemblée nationale le 3 avril 2024 à Paris pour qu’il n’y ait pas d’interdiction des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Disséminées dans l’environnement par les usines qui les produisent, employées dans une myriade d’applications – des revêtements antiadhésifs de la poêle Tefal aux imperméabilisants en passant par les batteries de véhicules électriques – les PFAS ne se dégradent pas dans la nature. Une exposition à ces substances a été reliée à des cancers, des troubles cardiovasculaires et thyroïdiens, à l’infertilité et à des perturbations du système immunitaire…

le lobbying des empoisonneurs

PFAS : comment l’industrie chimique fait dérailler l’interdiction des polluants éternels

La campagne de désinformation du lobby du plastique pour défendre les PFAS

Quand l’industrie manipule la science pour empêcher l’interdiction des PFAS

8 réflexions sur “PFAS, le dernier épisode de notre empoisonnement”

  1. Oui je suis tout à fait d’accord, on ne peut se contenter de dénoncer des boucs émissaires, chacun est responsable, on peut parfaitement avoir un comportement plus écologique et c’est cela qui changera les choses sur le fond, faisons quand cela nous est possible nos courses à pied ou en vélo, préférons le local, évitons les produits hyper transformés, ne nous laissons pas tenter inutilement par les têtes de gondole etc.
    Si on achète pas un produit on arrêtera de le vendre,

    1. Oui d’accord, mais pour boire le Ricard comment je fais ? Le boire pur je ne peux pas. Le bon dosage c’est 1 volume de Ricard pour 5 volumes d’eau ! Et voilà qu’ON me dit que dans l’eau du robinet il y a des PFAS… et que dans l’eau minérale aussi :
      – PFAS : un polluant éternel retrouvé à des niveaux élevés dans des bouteilles d’eau minérales
      ( humanite.fr 4 décembre 2024)
      Finalement le mieux pour la santé c’est de laisser tomber le Ricard et de rester au pinard.

  2. Esprit critique

    Pour en revenir à la toxicité de ces PFAS :
    – Les PFAS et le cancer : existe-t-il un lien ? ( oncostar.be 26 juin 2024 )

    Là encore, comme pour les ondes électromagnétiques (téléphones etc.), le CO2 et j’en passe, et finalement comme pour tout et n’importe quoi… ON pourra toujours dire que ce ne sont là que des hypothèses… non démontrées et blablabla. Certains (misérables) oseront même dire que ce ne sont encore là que des hypothèses de journalopes (sic)… si ce n’est des élucubrations, des mensonges, de gauchistes à la solde des USA, et patati et patata.
    La question se pose : Qui sont les plus toxiques dans tout ça ?

    1. methode duterte

      Le misérable ne rien en matière de pollutions au contraire de certains abrutis qui nient ou minimisent le problème démographique et qui sont eux de vraies gauchiottes .

      1. Esprit critique

        Quel est le lien, ou le rapport, entre le problème (voire l’explosion) démographique et l’explosion des pollutions, notamment ces PFAS ?

  3. – « Avec le soutien du gouvernement, la droite sénatoriale vient de voter la suppression de l’Agence Bio, précisément chargée de promouvoir l’agriculture qui n’utilise pas ces produits. »

    Et de son côté, Laurent Wauquiez (patron des Républicains) lançait tout récemment l’idée de supprimer l’Office français de la biodiversité (l’OFB).
    Le 26 janvier dernier (sur France 3) Agnès Pannier-Runacher (ministre de l’Environnement) se disait « consternée par les propos de certains responsables politiques, comme Laurent Wauquiez ou encore Éric Ciotti »… et déclarait que l’Agence Bio ne sera pas supprimée. Le lendemain elle actait le maintien de l’OFB. De son côté Annie Genevard (ministre de l’Agriculture) déclarait que le gouvernement ne supprimera pas l’Agence bio, malgré le vote du Sénat. Bref, un pas en avant, un pas en arrière, violons désaccordés, grosse cacophonie et grand n’importe quoi. (à suivre)

    1. Esprit critique

      (suite) Toutefois la question se pose. Alors que ces deux agences sont (théoriquement) au service de la sacro-sainte Transition (écologique), l’Agence Bio au service des je ne sais combien de plans (rantanplan) de lutte contre le cancer, l’obésité et j’en passe… POURQUOI alors veut-ON les supprimer ? Quelles peuvent donc bien être les raisons ? Ces agences seraient-elles finalement inutiles, redondantes (doublons), contre-productives… va savoir.

      – Lutte contre les doublons ou «économies de bouts de chandelle» ? La suppression de l’Agence bio fait débat (lefigaro.fr 21 janvier)

      1. Parti d’en rire

        Storytelling : Sur ma vieille bagnole j’avais un voyant qui déconnait, il restait toujours allumé. Ce n’était pas que sa lumière me dérangeait, mais je savais qu’au Contrôle ça ne passerait pas. Pas question pour moi de balancer une fortune pour réparer ce gadget ! Alors je l’ai tout connement supprimé, le voyant. Hop ni vu ni connu !
        Et maintenant je ne suis plus emmerdé, je n’y pense même plus.
        Finalement l’idée de supprimer ces agences n’est pas si con que ça. Quand il n’y aura plus personne pour nous dire qu’ON est dans le rouge, ON n’aura même plus peur de faire exploser le moteur.
        En attendant, je doute que la moraline des écologistes empoisonnés puisse con vaincre les pauvres petits cons-sots-mateurs (qui peinent à payer les factures, le chauffage etc.) de laisser tomber la junk-foof pour aller faire la queue à Bio-Shoop avec les bobos.

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