Pic pétrolier, faudrait vraiment en discuter !

Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématiques du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle. Jean-Michel Bezat, le spécialiste « énergie » du MONDE, déconsidère systématiquement la notion de pic pétrolier et ramène tous ses articles au sempiternel business as usual. Deux exemples :

15 juin 2020 : « Il y a quinze ans, un banquier du pétrole avait créé l’émoi sur la planète énergie en prédisant à tort un pic pétrolier imminent. Accusée : l’Arabie saoudite. Le royaume wahhabite aurait soigneusement dissimulé au monde l’épuisement accéléré de ses réserves. Dans son livre Twilight in the Desert, Matthew Simmons confortait ainsi la thèse des adeptes du peak oil (« pic pétrolier »), convaincus que les ressources en or noir avaient atteint leur point de bascule. La production allait inexorablement décliner, entraînant des guerres pour l’accès à l’énergie. L’homme d’affaires, mort en 2010, n’a pas pu voir le boom des shale oil (« huile de schiste ») américaines, qui a rebattu les cartes du marché mondial… Patrick Pouyanné (PDG de Total)f ait le pari qu’en investissant dans les énergies renouvelables couplées au gaz, les batteries, l’hydrogène vert et la capture-stockage du CO2, il attirera de nouveaux investisseurs. Une question de survie pour des compagnies pétrolières, contraintes de se transformer en groupes multi-énergies. Il entend bien gagner de l’argent dans ce green business, comme le patron de Shell, qui escompte un retour de 8 % à 12 % sur les capitaux investis. Ce qui n’est pas pour déplaire à la Bourse. »

31 août 2021 : « Le monde est déjà entré dans l’après-pétrole. Le mouvement s’accélère et, pour les pays qui en vivent, l’enjeu est désormais de gérer cette transition et de monétiser leurs précieuses ressources. Depuis vingt ans, la hausse des cours du brut a formidablement enrichi les pétromonarchies. Cette période bénie s’achève. Les pays pétroliers sont de plus en plus inquiets pour l’avenir de leur rente, désormais convaincus que conserver du pétrole « pour les générations futures » – stratégie longtemps défendue par Riyad – n’est plus pertinent… Les investissements des Emiratis dans des projets innovants, y compris la conquête spatiale, témoignent d’une véritable ambition : marier finance, technologie et environnement pour devenir une « start-up nation » à l’israélienne... »

Nous sommes dans une société ou même un média dit « de référence » occulte les contrainte biophysiques de l’épuisement de TOUTES nos ressources non renouvelables comme renouvelables pour se consacrer principalement aux faits divers, aux événements ponctuels, un acte terroriste hier, l’Afghanistan aujourd’hui, l’écume des jours demain. La page Planète du MONDE est devenue un vide comblé uniquement par les péripéties de la pandémie. Et Jean-Michel Bezat voit un avenir radieux pour les pays de l’OPAEP (organisation des pays arabes exportateurs de pétrole). C’est aussi pour cette raison d’impuissance à envisager le long terme à la lumière des contraintes biophysiques que le monde des humains court au désastre…

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

12 août 2010, la date du pic pétrolier

18 mai 2019, Le réchauffement climatique a occulté le pic pétrolier

6 mars 2021, Module sur le pic pétrolier… à diffuser

11 réflexions sur “Pic pétrolier, faudrait vraiment en discuter !”

  1. Les UmPs bloquent tout autre système économique en lequel ils croient aveuglément. Les socialistes croient en la philosophie des lumières qui permettrait les progrès infinis aboutissant à une société techno-scientiste. Parler de réduire la voilure en terme de consommation d’énergie et ils vont vous insulter d’idiot poilu qui veut revenir à l’âge des cavernes. Alors ils vous assurent déjà une croissance de 6% pour les années à venir, sont certain que le Graal de la fusion nucléaire apportera de l’énergie au-delà de nos espérances; qu’on disposera d’encore plus d’énergie à disposition demain que l’on en a aujourd’hui. Bien sûr; ils veulent un monde sans frontière où tout le monde parlera la même langue pour pouvoir intensifier le commerce le tourisme et les migrations (voir les sujets dont ils parlent que le parc d’avions sera multiplier par 4 minimum dans 20 ans)

    1. De toute façon dès lors qu’on remet en question leur modèle économique mondialiste, ils émettent des cris d’orfraie et vous insultent de nazis, de fascistes, etc. Bref ils vont faire peur avec des faits historiques pour que les gens continuent de voter pour eux et nous maintenir dans cette société thermo-industrielle mondialiste.

      Alors oui, leur système ira jusqu’au bout de sa logique, jusqu’à l’effondrement brutal ! Il n’y aura pas d’effondrement en douceur puisqu’il est hors de question de préparer quoi que ce soit pour l’après pétrole, ils rejettent de facto tout autre système économique autre que celui de la croissance infinie dans un monde mondialisé. Pour eux à chaque transition on a toujours réussi à trouver à temps mieux comme énergies et technologies que celles du moment. On restera coincé avec les mêmes politiciens jusqu’au crash final !

    2. Encore une fois, ce n’est pas aussi simple que ça. Arrête donc de te focaliser sur ceux que tu appelles «les Umps». Ce ne sont pas spécialement ceux-là qui bloquent, qui empêchent de changer de système économique. Si les responsables et coupables étaient si faciles à identifier et à nommer, alors le Problème serait relativement facile à régler. On leur couperait la tête, ou tout ce que tu voudras, ou alors on les enverrait sur Mars et l’affaire serait réglée. Hélas le Problème ne peut pas être aussi simple, simpliste ou simplet que ça.
      Pourquoi ? Déjà à cause de cette propension qui pousse tout le monde, et toi le premier, à rejeter sur l’Autre sa propre part de responsabilité.

      1. « et toi le premier, à rejeter sur l’Autre sa propre part de responsabilité. »

        Tu me fais bien marrer avec les mots de la fin, utiliser une expression courante, la fameuse phrase magique « toi le premier, à rejeter sur l’Autre sa propre part de responsabilité. » comme joker pour disculper ceux que je dénonce.

        Bah si, il existe beaucoup de fois où on peut n’avoir aucune responsabilité et que ce sont d’autres qui sont responsables, et les exemples ne manquent pas !

        1/ Je n’ai pas de voiture, alors en quoi suis-je responsable de la construction d’autoroute ? Ce n’est pas moi, mais bien les autres, pas tous les autres, mais bien d’autres les responsables non ?

        2/ Je ne prends jamais l’avion, alors en quoi suis je responsable de la construction d’aéroports et d’avions ? Je n’ai aucune part de responsabilité; ce sont bien beaucoup d’autres qui le sont ! Non ?

        1. Alors si je fais ça pour chaque sujet, chaque produit de consommation, je sens qu’on va bien rire ! Regarde encore un autre exemple,

          3/ Les bateaux de plaisance qui encombrent tous nos ports, et ne sont utilisés qu’1 semaine en moyenne par an, mais polluent l’eau pendant leur usage. Qui le responsable ? Je n’ai pas de bateau, donc aucune part ! Mais ce sont bien d’autres qui le sont !

          Maintenant pour nos politiciens UmPs ce sont bien eux qui font les lois et les réglementations, alors ils pourraient éviter beaucoup de dérives sur la consommation de ressources et la pollution ! Mais vu que c’est justement leur électorat qui utilise ces avions ces bateaux, ces Suv ces 4×4, alors pour se faire réélire ils ne vont pas contrarier ces gloutons à ressources qui polluent exagérément !

        2. – « Tu me fais bien marrer avec les mots de la fin [et patati et patata] comme joker pour disculper ceux que je dénonce. »
          Tu me fais bien marrer toi aussi, vive le Parti d’en Rire !
          Mais où as-tu vu que je disculpais qui que ce soit ? Tu ne vas quand même pas me faire dire que tes «Umps» sont des anges, si ? Des anges ou des modèles (comme toi) ou tout ce que tu voudras. Est-ce que je te parle de ta Marine ? Alors STP arrête tes conneries !

        3. (suite) Moi non plus je ne prends jamais l’avion, moi non plus je n’ai pas de bateau de plaisance, ni de piscine individuelle, ni de résidence secondaire, ni de Rolex.
          Sauf que j’ai une bagnole, une vieille qui pue, je parle de la bagnole, une modeste barraque, avec tout le Bazar qui va bien, là encore pas de toute jeunesse, je parle du Bazar. Par conséquent je fais partie de la grande famille des Petits-Bourgeois et des nantis de cette planète. Et j’en suis parfaitement conscient.
          Comment pourrais-je alors ne pas me sentir responsable de la situation dans laquelle nous sommes ? Alors certes, je le suis peut-être moins, ou un peu plus que toi, mais finalement qu’est-ce que ça change ?

        4. Comme je dis, la pollution tout le monde en émettra toujours, pollution zéro c’est impossible. Mais tant que chacun a une part de pollution que la planète est capable d’absorber et régénérer tout va bien. C’est polluer au-delà de ce que la planète est capable d’épurer qui est problématique. Ou détruire au-delà de ce que la planète est capable de régénérer qui est problématique. En résumé c’est la consommation du superflu et du non-essentiel qui est problématique. On ne peut pas reprocher à chacun sa part de pollution pour les biens essentiels et vitaux.

        5. Ta phrase magique  » toi le premier, à rejeter sur l’Autre sa propre part de responsabilité.  » ce n’est pas à moi qu’il faut la dire, mais aux bons destinataires comme Nicolas Hulot par exemple ! Lui qui donne des leçons de moral à tout le monde sur la consommation et la pollution, alors qu’il aura polluer à lui seul beaucoup plus que les 66 millions sur les 67 de français que nous sommes. Sa collection de voitures, son bateau de plaisance, sa moto ainsi que ses innombrables voyages dans je ne sais combien de pays, tout ça en avion, en hydravion, en hélicoptère, en jetski, en motoneige, en 4×4. En outre sa fondation qui permet d’engranger de l’argent sur la marque Ushuaïa qui vend des savons en bouteilles plastiques (au lieu de vendre du savon solide emballé en papier)

  2. Eh oui, faudrait vraiment en discuter, sauf que là aussi il y a un sacré tabou. Tout le monde le sait, le problème c’est d’y croire. D’autant plus qu’on aime croire qu’après le pétrole ce sera les bio-carburants, l’hydrogène, les éoliennes, la fusion etc. en attendant le Cosmogol, vert lui aussi. Dans ces conditions là et quand bien même on en discuterait, ce serait pour dire quoi ? Que sans pétrole tout se casse la figure, même tous ces rêves de scientistes ? Peine perdue, on sait bien que ça ne sert à rien de dire ce que les gens ne veulent pas entendre.

    1. Esprit critique

      Sans parler ici du fameux Tabou de la SURpopulation, ni de celui du Pognon etc. essayons de voir ce que les gens (ON) ne veulent surtout pas s’entendre dire.
      Puisqu’ON se plait à croire à la Transition, à l’Hydrogène, au Cosmogol etc. le Pic pétrolier comme la fin du Pétrole ne peuvent pas être considérés comme des tabous. Par contre la fin de notre civilisation, et donc de notre mode vie, ça oui c’est tabou. Ceux qui en parlent dérangent, on les fait passer pour des fous, d’affreux pessimistes etc. Bien sûr il y a de tout chez ceux-là aussi.
      Vouloir tracer le cadre des Petits-Bourgeois, des nantis de cette planète, ça aussi c’est tabou. Comme ça fait prendre conscience de sa propre responsabilité, ça aussi ça dérange. C’est tellement confortable de penser que les responsables (les salauds etc.) ce sont ceux-ci ou ceux-là (les Autres) mais en tous cas pas Moi.

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