plantons des arbres

LeMonde du 23.07.2008 donne la parole à Wangari Maathaï, prix Nobel de la paix 2004 pour avoir replanté des millions d’arbres sur les terres du Kenya. En voici un bref résumé :

            « J’ai longtemps cru que le monde était une vallée de terre riche, je pensais que les torrents où nous allions chercher l’eau étaient éternels. Mais que reste-t-il de la plus large rivière du Kenya, la Gura, si pure et tumultueuses autrefois ? L’eau y est désormais noire, le débit faible. Quand avons nous perdu la connaissance de la nature ? Qui nous a poussés à détruire ce qui pourtant nous nourrit ? Depuis l’indépendance, les paysans étaient libres de planter des cultures qui leur avaient été autrefois interdites, comme le thé et le café, bien plus rentables à l’exportation. Les terres où vivaient mes parents avaient été réunies pour le remembrement. Les talus et les buissons coupés. Les arbres avaient disparu, les forêts de bambous, peuplées de singes colombus superbes, avaient été brûlées pour dégager des terres cultivables. Lorsque les destructions ont progressé vers la montagne, personne n’a protesté. Cela faisait tant d’années que les missionnaires raillaient le mysticisme africain. A quoi bon protéger une montagne dont personne ne croit plus qu’elle abrite Dieu ? Je rêve que l’on continue de replanter des arbres et qu’en retrouvant ses forêts, ses couleurs, l’Afrique découvre la démocratie et la paix. Y a-t-il meilleur symbole de paix et d’espoir qu’un arbre vivant ? »

             Les propos de Wangari Maathaï me font irrésistiblement penser à la philosophie de l’écologie profonde et son principe premier : « Le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (en eux-mêmes). Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains. »