Portable, suis-le le seul à ne pas en avoir ?

Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise ! Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable. Or le portable est un instrument très sophistiqué qui comporte des éléments naturels rares et difficiles à recycler. Quand on analyse le cycle de vie du produit (ACV), de la production à la transformation en déchet, on se rend compte que le portable aurait du rester un instrument à usage professionnel, certainement pas un joujou à mettre entre toutes les mains.

Le téléphone portable est un concentré de nuisances. D’abord à cause de sa puce. Pour fabriquer une puce de 2 grammes, cela nécessite 1,7 kilos d’énergie fossile, 1 mètre cube d’azote, 72 grammes de produits chimiques et 32 litres d’eau. Ce n’est pas tout, votre téléphone a aussi besoin de condensateurs en coltan (colombo-tantalite), un minerai malléable, résistant à la chaleur et à la corrosion. Celui-ci est extrait notamment en République démocratique du Congo, au centre d’une guerre pour le contrôle des ressources qui a tué plus de 3,5 millions de personnes depuis 1998. [Francis Jauréguiberry, Les branchés du portable (PUF 2003)]

Une des tares importantes de la société marchande est la dévalorisation incessante de ce qui existe. Le portable est typique du système d’innovation qui consiste à vendre les remèdes aux maux causés par les innovations précédentes. Vous ne parlez plus à vos voisins à cause de la télévision ? Téléphonez-leur ! Une « innovation » chasse l’autre, constamment. Comme il fallait attendre trois ans en 1966 pour être raccordé au téléphone, l’âge d’or des cabines téléphoniques pouvait commencer. On en comptait 4 700 en 1970, 21 000 en 1974, 90 000 cabines sur la voie publique en 1980. Le réseau des Publiphones atteint son apogée en 1997 avec 250 000 unités. Depuis, l’histoire du Publiphone ressemble à une lente agonie. D’abord tous les foyers ou presque ont été équipés de téléphone fixe. Par la suite la mode des portables rend inutile la cabine téléphonique puisque tout le monde ou presque balade son mobile dans la rue. Mais il arrive un moment où l’évolution technologique devient contre-productive : pourquoi remplacer la téléphonie fixe alors que c’était devenu un service universel ?

Nous n’avons pas besoin de portable. La téléphonie fixe était parvenue en France à son degré de maturité ; on pouvait téléphoner partout et de n’importe quel endroit. Toutes les familles ou presque étaient équipées, des cabines téléphoniques étaient facilement accessibles, l’égalité devant le service de la communication à distance était une réalité. Jeter notre téléphone portable, ce n’est pas revenir au courrier à cheval. Mais je suis bien seul à résister au « progrès ». Notre société ne sait plus interdire ce qui devrait être interdit. Je crois que nous ne sortirons de l’ère des écrans que quand commenceront les grandes pannes d’électricité qui toucheront la France… c’est-à-dire quand les ressources fossiles qui nous donnent l’électricité à bon compte se seront épuisées.

(extraits de « On ne naît pas écolo, on le devient », Michel Sourrouille aux éditions Sang de la Terre)

13 réflexions sur “Portable, suis-le le seul à ne pas en avoir ?”

  1. Bonsoir Invite2018
    J’ai posté il y a environ une heure un commentaire adressé à Baumgartner, et il a disparu. Bizarre. C’est vrai qu’il était un peu long, aussi long que le votre, je ne compte pas compté les mots, et puis j’ai lâché deux ou trois « gros » mots, qui sont pourtant dans le dictionnaire.
    Je trouve que c’est dommage parce que vous auriez peut-être trouvé les réponses à vos questions, qui sait. Mais je disais avant tout que Baumgartner pointait là un problème de taille, l’atteinte à notre vie sociale, et privée.
    Et puis je me suis égaré à raconter comment j’ai eu mon premier portable, puis mon second puis mon troisième (l’actuel), je racontais combien je l’aime et combien j’aimais les autres, et combien les « branchés du portable » aimaient le leur, leur smartphone avec leurs « superbes » applis toutes aussi ridicules les unes que les autres. Et j’ai reconnu aussi qu’aujourd’hui le portable, comme la bagnole, Internet… étaient devenus incontournables, obligatoires, indispensables, et que nous en avions plus ou moins besoin… et ceci afin d’être « joignables », mobiles, informés, et dans le coup. J’ai dis aussi que le portable, bien qu’il n’ait pas de fil était une véritable chaîne, et qu’il semblait bien que nous soyons comme ce misérable chien de la fable, celui qui préférait la chaîne à la liberté.

  2. Bonsoir @Michel C.
    1/ Insinuez-vous que je sois dans le déni de la réalité? Si oui, alors soit vous mentez soit très lourdement vous vous gourez.
    Je n’ai rien nié de vrai et je n’ai rien affirmé de faux. Quand je ne sais pas si une quelconque chose est vraie ou fausse, je reconnais mon ignorance et m’abstiens à la fois d’affirmer et de nier cette même chose.
    Je maintiens donc que ce que dit le journal « La Décroissance » n’invalide rien que j’aie affirmé. Les points sur lesquels La Décroissance a raison constituent tous des affirmations que jamais je n’aie niées voire qu’ouvertement je défende (nécessité de la décroissance économique, non-crédibilité de Hulot et compagnie…)
    2/ Quand vous dîtes que vous et moi estimons que sur les inconvénients les avantages l’emportent, qu’entendez-vous par « les inconvénients »?
    Il y a dans le portable des tous petits inconvénients qui sont peut-être innés. J’estime bel et bien que sur ces mêmes petits inconvénients les avantages l’emportent.
    Mais quand on parle des inconvénients du portable, on parle des gros inconvénients externe, on parle de la carence extrême des élèves à l’écoles, on parle de la surexploitation des travailleurs africains. De tels inconvénients ne sont pas forcément innés à l’invention du portable.
    D’ailleurs, quand je possède mon portable, les inconvénients sont minuscules. Je parle bien des inconvénients innés, car en effet, les énormes effets néfastes que bel et bien je constate, je les subis dans tous les cas de figure, que je garde ou non mon portable premier prix et bas de gamme.
    Le portable que j’ai a été fabriqués dans d’atroces conditions, mais le jeter n’atténuera rien, et j’ai absolument besoin du portable, ne serait-ce que pour être joignable et pour ne pas avoir à m’encombrer des fils du téléphone fixe (mon appartement ne fais que 15 mètres carré).
    Et bon nombre de gens, y compris occidentaux, sont beaucoup plus miséreux que moi.
    3 /Vous écrivez : « il nous faut accepter que nous ne sommes pas aussi jolis ni aussi propres que nous aimerions l’être ». Tout à fait, je n’ai pas insinué le contraire.
    Je ne suis ni sale ni propre. La nourriture que j’achète est profondément non-bio, mon alimentation est trop riche en produits animaux bas de gamme.
    Je pollue beaucoup trop, je ne suis absolument fier ou fière de polluer autant. Je suis contraint(e) de polluer autant qu’actuellement, je pollue contre mon gré, je n’ai absolument pas à avoir honte puisque individuellement je suis démuni(e), mais je ne suis pas dans le déni.
    Et je n’ai jamais reproché à un quelconque non-capitaliste de faire ce que moi-même je suis contraint(e) de faire.
    Les actions que je prône sont des actions collectives. Qu’avec les actions individuelles elles soient comparées n’a guère de sens.
    Et j’en profite pour vous dire pour la énième fois que je ne vous reproche pas vos actions individuelles concrètes, que je sais très bien qu’individuellement vous êtes empêché d’atténuer votre impact. Je ne vous reproche que vos négations d’évidences et le fait que vous proscriviez ou moquiez ce qui pourtant est nécessaire.
    Et bravo pour les efforts de modération d’usage du portable. C’est très courageux de votre part, et je vous garantie que sans sarcasme ni ironie je dis cela.
    4/ Arrêtez SVP d’insinuez que vouloir garder les portables tout en refusant que les élèves ne suivent plus correctement les cours et tout en refusant que les travailleurs congolais subissent les ignobles oppressions revienne à vouloir le beurre et l’argent du beurre.
    Le portable parfait ne peut pas exister, mais le portable optimal si! La perfection est irréaliste, l’optimisation est réaliste, possible et profondément nécessaire!

  3. Je vois à l’instant que le réseau est rétabli, mon commentaire sur les grosses villes est passé.
    @Baumgartner
    Votre commentaire pointe un problème que nous n’avions pas évoqué, et pourtant il s’agit d’un problème de taille. Il s’agit de la place qu’à pris cet objet dans nos vies, et notamment privées. Sans parler des problèmes d’atteintes à nos vies privées comme avec le traçage, géographique ou de nos habitudes de cons-ommation, le téléphone portable bien qu’il n’ait pas de fil est une véritable chaîne. Et il y a longtemps que de grands penseurs ont émis l’hypothèse que l’homme aimait la chaîne. En tous cas le téléphone portable n’est certainement pas synonyme de liberté.
    D’ailleurs mon premier portable on me l’a en quelque sorte imposé, parce qu’il fallait que je sois … joignable. Et du coup on me l’a donné, il n’aurait plus manqué que ça qu’on me demande de le payer. Je ne sais pas combien il coûtait mais je me souviens qu’il était vraiment basique, et puis un jour il est tombé à l’eau, j’étais à pêche. Alors j’ai dû en acheter un autre, cette fois avec mes sous, dans les 60 €, tout aussi basique. Celui-là a rendu l’âme il y a 2 ans, sinon je l’aurais encore, il aura duré 7 ans … et on m’a dit qu’il ne fallait pas que je me plaigne, que 7 ans c’était bien. Alors puisqu’on le dit, je me suis fait une raison, et j’en ai acheté un autre, ce qui fait que j’en suis à mon troisième portable, en 15 ans. Puisqu’il était si bien j’aurais voulu acheter le même que le précédent, hélas ce modèle n’existait plus. Mais « heureusement » j’en ai trouvé un qui lui ressemble et qui ne m’a coûté que 20 € , et en plus il fait des photos, ce dont je n’ai rien à foot mais c’est comme ça, quelle honte !

    Ceci dit, je fais le malin à dire que je n’ai pas de smartphone, que je me passe de montre, à casser à tours de bras de la Bagnole et du high-tech… mais je dois dire aussi que je travaille plus. Et que quand je bossais, j’avais la chance d’avoir un boulot à seulement quelques kilomètres de mon domicile et donc de pouvoir m’y rendre à vélo, par tous les temps. Mais je reconnais qu’aujourd’hui en effet, la bagnole, le portable, si ce n’est Internet donc l’ordinateur ou le smartphone, sont on peut le dire, devenus obligatoires. Mais nous devons reconnaître aussi que nous y avons mis du nôtre.
    Aujourd’hui, malgré tout ce que nous savons au sujet des ravages de ces saloperies d’écrans, un collégien et encore moins un lycéen, ne peut se passer d’ordinateur. Fini le bon vieux temps des cahiers de textes, des recherches dans les livres, le lycéen moderne fait ses devoirs en ligne. Á tel point que maintenant les conseils généraux ou régionaux offrent des ordis portables aux lycéens, aux frais du con-tribuable, ça va de soi. Aujourd’hui un chercheur d’emploi sans bagnole, sans portable, peut chercher longtemps … Aujourd’hui un artisan sans portable, sans site Internet, peut attendre longtemps avant de bosser. Et c’est comme ça, et ce n’est pas fini, nous n’avons pas encore tout vu !
    Mais nous pouvons imaginer et deviner jusqu’où ira cette servitude, redisons-le,
    volontaire. Il suffit par exemple de voir ces utilisations et ces applis débiles sur lesquelles se jettent les « branchés du portable ». Aujourd’hui on paie ses achats avec son smartphone, on passe ses commandes sur son smartphone… l’ « écocitoyen » branché a « besoin » d’une appli pour bien trier ses déchets … les femmes d’une appli pour bien gérer leur cycles… etc. etc. On n’arrête pas le Progrès, disons plutôt les conneries.

  4. Le véritable téléphone portable est toujours disponible pour environs 50€ ,son coté très basique limite vraiment les risques d addictions qu engendre le smartphone

    Pour moi la question préoccupante est la suivante
    Combien de temps encore sera t il possible d avoir une vie sociale, une vie professionnelle sans l obligation d avoir un smartphone .
    Nous vivons en direct une grande premiére, pour la premiére foi dans l histoire un objet est en passe de devenir obligatoire sous peine d exclusion pour celui qui le refuserait .

  5. Rebonjour Invite2018
    Bien sûr « La ligne politique de « La Décroissance » c’est la ligne politique de « La Décroissance », et (que votre) ligne politique c’est (votre) ligne politique »… et bien sûr « Ce que dit le journal « La Décroissance » ne remet pas en cause le fait que (vous ne reniez) absolument aucun propos que sur ce fil (vous tenassiez) » … et d’ailleurs sur ce point ce journal traite régulièrement de ce problème, à savoir l’aveuglement et le déni de réalité.

    Je tente encore une fois de vous éclairer, et ce n’est pas parce que je tiens absolument à avoir le dernier mot, surtout pas dans le but d’avoir toujours raison, mais seulement pour vous amener à vous défaire de certaines de vos certitudes.
    Je vous ai dit exactement : « Comme tant d’autres, vous voyez le téléphone portable comme une avancée, pour vous les avantages l’emportent sur les inconvénients, pour vous le bilan est sans conteste positif. »

    Vous devez entendre par là, que si comme d’autres, dont moi (eh oui)… vous possédez un portable, aussi basique soit-il, et peu importe le modèle, alors c’est que vous y voyez une utilité, un avantage. Sinon vous n’en auriez pas.
    Ensuite, si comme moi vous êtes conscient du revers de la médaille, de l’addiction que cet engin provoque, des dégâts supposés des ondes, des dégâts avérés sur l’environnement, de l’épuisement des ressources, de l’exploitation de la misère etc… alors c’est que l’un dans l’autre, vous jugez que les avantages l’emportent sur les inconvénients. Sinon vous n’en auriez pas. Ni moi non plus !
    Il ne faut pas nous voiler la face, il nous faut accepter que nous ne sommes pas aussi jolis ni aussi propres que nous aimerions l’être.

    Maintenant que nous sommes parfaitement conscients de ce que nous sommes, de pauvres petits-bourgeois … que devons-nous faire ?
    1) Jeter cette saloperie de portable ?
    2) Ou bien imaginer un portable qui n’aurait que des avantages, qui n’aurait pas tous les inconvénients actuels, bref imaginer un portable « propre-équitable-durable » …

    En ce qui me concerne je vous l’ai dit, je ne crois pas qu’on puisse avoir le beurre et l’argent du beurre, je ne crois pas aux miracles, etc. Mais comme je suis en quelque sorte dépendant de cette saloperie… que je ne considère donc pas comme un progrès fabuleux… je ne peux pas le jeter. La bagnole, l’ordinateur etc. c’est pareil. Mais je ne désespère pas.

    Alors en attendant, comme le reste, je l’utilise avec modération. Mais voilà, qu’est ce que la modération ? 1 heure par mois, 1 heure par jour ? En ce qui me concerne c’est 1 heure par mois, 10 sms par mois. Mon portable m’a coûté 20 € (c’est une honte !), il est vraiment basique, il ne fait pas le café, mais par contre il me donne l’heure. Ah je vous ai pas dit, je n’ai pas de montre. Avant j’en avais une, même pas une Rolex, mais maintenant je n’en ai plus. Alors qui sait, peut-être arriverais-je à me passer de portable.

  6. Bonjour @Michel C.
    1/ Quand vous écrivez « pour vous les avantages l’emportent sur les inconvénients », vous écrivez quelque chose de complètement faux.
    Que j’estime que sur les inconvénients les avantages l’emportent voudrait dire que je prétend que les avantage du portable rend acceptables le fait qu’on continue d’exploiter les travailleurs congolais et le fait qu’en cours les élèves continuent de perdre l’attention dont ils ont besoin.
    2/ Le fait de s’en remettre au bon vieux « les avantages l’emportent sur les inconvénients » et le fait de prôner de détruire les inconvénients tout en conservant les avantages sont deux choses totalement antagonistes.
    Dans l’une les grands inconvénients sont acceptés et/ou relativisés, dans l’autre ils sont combattus.
    3/ Et arrêtez de prétendre que combattre les dérives actuel sans détruire l’invention du portable soit impossible!
    Prétendre que c’est impossible, c’est du fatalisme. Et le fatalisme est une incitation à ne pas se révolter, à céder au chantage de la puissance capitalistes!
    4/ Prétendre que j’aie de quelconques grosses lacunes et que cruellement je manque d’imagination, ça revient exactement à insinuer que je sois à côté de la plaque.
    5/ Il y a des points sur lesquels avec le journal « La Décroissance » je suis d’accord. Dans ce même journal, on trouve des articles qui sont fort intéressants.
    Toutefois, je n’approuve pas tout ce que ce dit ce journal. La ligne politique de « La Décroissance » c’est la ligne politique de « La Décroissance », et ma ligne politique c’est ma ligne politique.
    Ce que dit le journal « La Décroissance » ne remet pas en cause le fait que je ne renie absolument aucun propos que sur ce fil j’aie tenu.

  7. Bonjour Invite2018
    Pour beaucoup le téléphone portable est perçu comme un truc fabuleux. Et nous trouvons là des tas de nuances, pour certains le IphoneX sera l’innovation du siècle, en attendant bien sûr le IPhone XX. Je ne sais pas ce que vous avez comme doudou et je m’en fous. Comme tant d’autres, vous voyez le téléphone portable comme une avancée , pour vous les avantages l’emportent sur les inconvénients, pour vous le bilan est sans conteste positif, et vous ne pourrez pas me démontrer le contraire. Parce que si ce n’était pas le cas, vous ne laisseriez pas votre imagination vagabonder sur un téléphone portable qui serait débarrassé de ses « énormes et nombreux inconvénients actuels ». Et ceci vaut pour le reste de votre pensée.
    Je ne dirais pas que vous êtes à côté de la plaque, je dis que vous avez de grosses lacunes et que vous manquez cruellement d’imagination.

    Si comme moi vous êtes un fidèle lecteur de La Décroissance (« Le journal de la joie de vivre »), alors tous les mois vous devez avoir la joie de lire la chronique « La saloperie que nous n’achèterons pas ». Avouez qu’il faut déjà avoir un minimum d’imagination, pour chaque mois écrire un article aussi argumenté que pédagogique, au sujet d’un objet de cons-ommation, une « saloperie » … que du coup nous n’achèterons pas. Justement Raoul Anvelaut n’en manque pas, d’imagination, d’arguments, et d’humour.
    Ainsi sa chronique a brossé (égratigné, massacré…) évidemment le téléphone portable, la télé, la bagnole, Internet … mais aussi les drones (oct2014), les « civic tech » (sept 2017) … et aussi la cravate, le chien … dernièrement le loup et le patou, le canon à neige, et ce mois-ci c’est la calculette. Ben oui la « bonne » vieille calculette, celle qui nous a rendus incapables de faire une simple addition à la main, encore moins d’une division, ne parlons pas de l’extraction d’une racine carré … et qui a rendu le calcul mental tout simplement inimaginable !
    Si vous le pouvez, imaginez trois secondes nos « brillants » techniciens et ingénieurs de pointe si toute cette « quincaillerie » devenait pour une raison ou une autre inopérante.

  8. 1/ @Michel C, vous écrivez : « Il est très rare que nous puissions avoir les avantages SANS les inconvénients ». Tout dépend ce qu’on entend par « très rare ».
    Mais en l’occurrence, concernant l’invention du portable en elle-même, on peut très bien garder les avantages tout en rejetant les grands inconvénients (j’ai bien dit « grands inconvénients, je n’affirme pas qu’aucune petite contrariété ne puisse survivre, mais ça pourra ne rien avoir à voir avec les énormes et nombreux inconvénients actuels).
    2/ Utiliser l’expression « le beurre et l’argent du beurre » laisse entendre que vouloir les avantages du portables sans avoir la maltraitance des travailleurs congolais et le fait que nos élèves ne suivent les cours que trop mal serait un caprice.
    Or, ce n’est pas un quelconque caprice, c’est légitime!
    3/Vous écrivez : « je ne crois pas aux ressources illimitées ».
    Moi non plus je n’y crois pas. Depuis des années sur ce site, je me tue à dire que j’ai parfaitement conscience de la nécessité de la décroissance économique.
    4/ Il est incohérent que tout en disant que l’obsession du toujours plus et l’incapacité de dire « assez » causent le désastre vous niiez que les profits des milliardaires soit un quelconque cause de ce même désastre.
    En effet, l’obsession du « toujours plus » et les profits des milliardaires sont étroitement liés : l’obsession consistant à toujours engraisser les portefeuilles des milliardaires sans jamais dire « stop » est nécessaire au fait que les profits des milliardaires soient aussi hauts qu’actuellement. Sans ce refus de dire « assez », sans cette transgression des limites, les marges des grands patrons seraient beaucoup plus basses qu’actuellement.
    5/ Les prolos sont probablement, hélas, des « petits-bourgeois » qui au système qui au détriment de l’environnement engraisse les portefeuilles des milliardaires sont favorables. Je ne nie pas cela.
    Mais je répète que ce ne sont pas les innovations technologiques en elle-même qui sont coupables de ce déplorable esprit « petit-bourgeois ».
    Par ailleurs, les « petits bourgeois » défendent, non pas leurs propres pouvoirs d’achats, mais le grossissement de la richesses des grands maîtres riches à milliards, maître qui ne constitue pas plus de 0,001% de la population. Le « petit-bourgeois » lambda roule pour ses maîtres, contre ses propres intérêts matériels, contre les intérêts matériels des autres prolétaires, contre les intérêts des êtres vivants non-humains, et contre la biosphère.
    Je ne suis donc pas à côté de la plaque, et rien que j’aie affirmé n’est en cause.

  9. 1/ @Michel C, vous écrivez : « Il est très rare que nous puissions avoir les avantages SANS les inconvénients ». Tout dépend ce qu’on entend par « très rare ».
    Mais en l’occurrence, concernant l’invention du portable en elle-même, on peut très bien garder les avantages tout en rejetant les grands inconvénients (j’ai bien dit « grands inconvénients, je n’affirme pas qu’aucune petite contrariété ne puisse survivre, mais ça pourra ne rien avoir à voir avec les énormes et nombreux inconvénients actuels).
    2/ Utiliser l’expression « le beurre et l’argent du beurre » laisse entendre que vouloir les avantages du portables sans avoir la maltraitance des travailleurs congolais et le fait que nos élèves ne suivent les cours que trop mal serait un caprice.
    Or, ce n’est pas un quelconque caprice, c’est légitime!
    3/Vous écrivez : « je ne crois pas aux ressources illimitées ».
    Moi non plus je n’y crois pas. Depuis des années sur ce site, je me tue à dire que j’ai parfaitement conscience de la nécessité de la décroissance économique.
    4/ Il est incohérent que tout en disant que l’obsession du toujours plus et l’incapacité de dire « assez » causent le désastre vous niiez que les profits des milliardaires soit un quelconque cause de ce même désastre.
    En effet, l’obsession du « toujours plus » et les profits des milliardaires sont étroitement liés : l’obsession consistant à toujours engraisser les portefeuilles des milliardaires sans jamais dire « stop » est nécessaire au fait que les profits des milliardaires soient aussi hauts qu’actuellement. Sans ce refus de dire « assez », sans cette transgression des limites, les marges des grands patrons seraient beaucoup plus basses qu’actuellement.
    5/ Les prolos sont probablement, hélas, des « petits-bourgeois » qui au système qui au détriment de l’environnement engraisse les portefeuilles des milliardaires sont favorables. Je ne nie pas cela.
    Mais je répète que ce ne sont pas les innovations technologiques en elle-même qui sont coupables de ce déplorable esprit « petit-bourgeois ».
    Par ailleurs, les « petits bourgeois » défendent, non pas leurs propres pouvoirs d’achats, mais le grossissement de la richesses des grands maîtres riches à milliards, maître qui ne constitue pas plus de 0,001% de la population. Le « petit-bourgeois » lambda roule pour ses maîtres, contre ses propres intérêts matériels, contre les intérêts matériels des autres prolétaires, contre les intérêts des êtres vivants non-humains, et contre la biosphère.
    Je ne suis donc pas à côté de la plaque, et rien que j’aie affirmé n’est en cause.

  10. @Invite2018
    Pour faire un bilan nous ne pouvons pas faire l’impasse de mesures et de calculs. Le bilan ne peut être que négatif, neutre ou positif. Il est très rare que nous puissions avoir les avantages SANS les inconvénients, le beurre ET l’argent du beurre… d’ailleurs aucun exemple ne me vient en tête.
    D’autre part je ne crois pas aux ressources illimitées, ni au mouvement perpétuel, pas plus qu’au recyclage à 100%, ni à l’ « économie circulaire », excellente idée pour tourner en rond.
    Encore une fois les profits des milliardaires ne sont pas la cause du désastre. La seule cause c’est notre folie, c’est cette obsession du toujours plus, cette incapacité de dire « assez », cette idée que rien n’est impossible, ce refus d’accepter les limites…

    Mais comme il y a déjà un bon moment que nous avons dépassé les limites (la juste mesure), cette folie se manifeste aujourd’hui par ce refus d’accepter cette autre réalité, autrement dit par ce refus d’admettre que nous sommes devenus des petits-bourgeois, gentilhommes ou pas … par cette obsession à croire que nous pourrions avoir le beurre et l’argent du beurre, cette obsession à défendre son sacro-saint Pouvoir d’Achat, son « droit à se faire plaisir », d’avoir le dernier smartphone…. « parce que je le vaux bien » … etc. etc. bref par ce refus d’accepter que nous sommes à côté de la plaque.

  11. Compter les vies sauvées et les vies perdues ne doit pas servir à conclure n’importe quoi. Il faut faire attention aux sophismes.

    Il est parfaitement plausible qu’en l’état actuel des choses, les vies qui au nom du portable on été détruites soient plus nombreuses que les vies sauvées. Mais ça ne remet pas en cause l’invention du téléphone portable en elle-même.

    Le téléphone portable peut être positif, négatif ou neutre, selon le comment c’est orchestré, et il se trouve qu’en l’état actuel des choses, c’est hélas le négatif qui l’a emporté. Mais ça n’a rien de définitif.

    Il ne faut pas voir les plus et les moins comme un tout indissociables. Il n’est absolument pas impossible que tout en gardant le téléphone portable et ses bienfaits, on éradique une très grande partie de ses méfaits.

    Si les profits des milliardaires cessent d’être considérés comme sacro-saints, il sera parfaitement possible que sans que demeurent les dégâts qui dans les écoles sont constatés et sans que les travailleurs africains continuent de subir l’immonde exploitation, la possession de portables continuent d’exister.

    J’ai dit que les inventions technologiques pouvaient parfaitement être conservées, mais j’ai bien précisé qu’avec toute véritable atténuation des problèmes les énormes profits actuels étaient incompatibles. Je ne fais donc aucun angélisme, et j’ai parfaitement conscience du fait que la décroissance soit absolument nécessaire.

    Tandis que la bombe atomique n’a aucun intérêt pratique autre que le fait de tuer et de faire la guerre. Peut-être la bombe pourrait-elle nous protéger des astéroïdes, mais cette hypothèse parait très farfelue.

    La grosse merde, c’est non pas les gadgets en eux-mêmes, mais ce que de ces derniers nous faisons.

  12. J’ai vu arriver ce fléau, il est arrivé très vite. J’ai percuté un jour où j’ai vu les jeunes en pause, en récréation, ils ne se parlaient plus, ils ne jouaient plus, ils étaient tous avec leur doudou à la main.
    Puis j’ai vu des plus grands, des « jeunes cadres dynamiques » comme on disait, attaché-case d’une main et Doudou de l’autre. Ils marchaient vite en se regardant les godasses… tout en parlant, business évidemment. Certains avaient un truc planté dans l’oreille, à la différence des précédents ceux-là ne se regardaient pas les godasses, ils marchaient la tête bien haute. Du coup lorsqu’ils croisaient un bipède ils le voyaient et pouvaient le saluer. Ou pas. J’ai vu combien ces malheureux se croyaient en avance, supérieurs, dans le vrai. Misère !

    Le portable, plus spécialement le smartphone, est probablement la pire des saloperies que l’homme ait inventé, encore pire que la bombe atomique. Il n’y a que les fous du Dieu Progrès et bien sûr tous ces malheureux intoxiqués, addicts, junkies (« les branchés du portable ») qui oseront défendre la thèse du « bilan globalement positif ».
    Attendons encore un peu, et lorsque nous aurons bien mesuré les dégâts, compté les vies sauvées et les vies perdues, pesé les plus et les moins, et enfin chiffré le bilan… là nous pourrons affirmer ce qui est.
    En attendant , « les branchés du portable » ainsi que tous ces fous de high-tech, de bagnoles électriques et autres, devraient s’offrir le luxe d’aller faire un tour en RDC (Congo) . Juste pour aller faire un petit coucou à ces dizaines de milliers de gosses qui creusent dans les mines de cobalt, coltan, et autres « terres rares » indispensables à la fabrication de leurs si chers gadgets de m…

  13. Il ne faut pas confondre le fait d’être accro au point d’utiliser tout le temps son portable avec le simple fait d’en posséder un et de ne l’user que quand c’est nécessaire.

    Des cabines téléphonique, il n’y en a jamais eu partout. Et le portable peut sauver des vies, quand il est urgent d’alerter les secours.

    Bien sûr, il faut apprendre aux élève à ne pas les utiliser en classe. C’est la moindre des choses.

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