Post-Covid, nous allons mourir de chaleur

Si rien n’est fait pour limiter les émissions de CO2, 3,5 milliards de personnes pourraient sortir de la « niche climatique » dans laquelle les humains ont prospéré depuis six mille ans. Des conditions climatiques presque invivables. Dans un scénario où les émissions continuent d’augmenter sans relâche, la température mondiale devrait s’élever de 3 °C d’ici à 2070 par rapport à l’ère préindustrielle, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Mais, en réalité, selon les auteurs de l’étude américaine publiée le 4 mai 2020, la majorité des humains subira une température deux fois plus élevée : elle pourrait atteindre 7,5 °C, en l’absence de migrations. Cette différence s’explique par le fait que les terres se réchauffent davantage que les océans et parce que la croissance démographique se fera principalement dans les zones les plus chaudes. Si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, un tiers de l’humanité pourrait vivre, d’ici à cinquante ans, dans des endroits aussi chauds que le Sahara aujourd’hui. Les commentateurs sur le monde.fr s’inquiètent à juste titre et n’oublient pas la variable démographique :

Captainbeagle : La voici la deuxième vague. Pas une vaguelette, mais une grosse vague qui arrive sur nous et qui est annoncée, confirmée et reconfirmée par les scientifiques depuis de nombreuses années. Des milliards de personnes vont être contraintes de se déplacer pour rejoindre les endroits de la Planète plus habitables. C’est à cette vague qu’il faut se préparer (vite) et c’est celle-ci qu’il est urgent de limiter par la prise des mesures fortes. Ne pas « profiter » de la période actuelle pour mettre sur pied un monde meilleur, plus juste et plus sain, ce ne serait pas une erreur, ce serait criminel.

le sceptique : L’article du MONDE est plus prudent que d’habitude. On commence par dire que le monde n’évolue pas vers un scénario BAU (business as usual), lequel suppose des usages croissants peu réalistes du pétrole, du gaz et du charbon jusqu’en 2080 au moins. Cela dit, le premier paramètre de l’équation de Kaya est la population, qui devrait croître au moins jusqu’en 2050. Si le CO2 / hab baisse, la hausse du nombre d’habitants à nourrir, loger, soigner, etc. compense cette baisse. Et le CO2 n’est pas tout, un humain exploite des équivalents-ha (l’empreinte écologique) avec un niveau de vie moderne au-dessus de celui d’un seigneur du Moyen Age pour notre classe moyenne (pas juste la mythologie confortable des 1% de riches causes de tous les maux).

Grand Enfant : Il faut dire qu’il y a 6000 ans, nous n’étions pas 8 milliards mais moins de 100 millions… La surpopulation, ce n’est pas seulement une histoire d’espace mais d’utilisation des ressources et de production de pollution. En ce sens, il y a une surpopulation dans l’UE (France comprise). Donc, il faut diminuer la population, ce qui aura monstrueusement plus d’efficacité que tout le reste, y compris en France donc. C’est simple : 33 millions de Français, ça pollue 2 fois moins que 66 millions de Français (sans toucher au niveau de vie !). Je préfère que mes descendants vivent riches et peu nombreux dans un monde luxuriant plutôt que dans un monde végétarien surpeuplé et où la campagne aura remplacé tous les espaces sauvages. Hélas, la cécité humaine, le tabou vis à vis du malthusianisme, feront que nous ne vivrons pas cela.

Gaston : la première chose a faire c est la contraception obligatoire donc limiter les naissances surtout dans certains pays dont le nom est tabou du moins ici… La chine a réussi son virage démographique, c est donc possible, mais il faut une volonté politique et un refus des idéologies religieuses qui sont criminelles comme lors de l épidémie du sida et la condamnation des préservatifs en Afrique par les religieux…

Lidae : Il apparaît clairement que l’hypocrisie des dirigeants mondiaux, avec leur soi-disant principe de « la santé quel qu’en soit le prix », ne concerne que les crises immédiates, visibles et médiatiques.
Pourtant les réfugiés climatiques ne seront pas quelques centaines de pauvres gens arrivant par bateaux de fortune. Mais des dizaines de millions de gens affamés. Êtes-vous prêts ?

Hein : L’article du MONDE donne une évaluation de l’objectif : « réduire » la population mondiale d’au moins 3,5 milliards de personnes – en évacuant les régions devenues inhabitables, sans accroître la densité dans les zones restées vivables. Inhumain, impensable? Mais ce ne serait que revenir au chiffre de population de 1970 : 3,5 milliards. On pourrait aussi viser en revenir à celui de 1910 : 1,5 milliard. Ou même à celui estimé en 1789 de 800 millions – qui est aussi celui de la « sustainability » à long terme. Soit environ 10% de maintenant. La hausse de population incroyable du dernier siècle est liée aux antibiotiques, à la réduction de la mortalité infantile, à la production de nourriture – inutile de revenir sur cela, mais la médecine offre tous les moyens de contraception efficace. Un grand plan rationnel à la chinoise nous pend de toute façon au nez. Sinon les zones tempérées seront submergées par les foules fuyant les déserts. Quant à maîtriser le climat : too late!

9 réflexions sur “Post-Covid, nous allons mourir de chaleur”

  1. Histoire de la météorologie, je cite une source du wikipedia :

    «  »En 1654, sous les conseils du jésuite Luigi Antinori, Ferdinand II de Médicis inaugura le premier réseau météorologique mondial coordonné par la Société météorologique de Florence (stations à Florence, Bologne, Parme, Milan, Innsbruck, Osnabrück, Paris et Varsovie qui utilisent de manière harmonisée le thermomètre florentin, premier thermomètre à alcool développé par les physiciens de l’Accademia del Cimento) » »

    En somme, comment peut-on prétendre à un réchauffement climatique provoqué par l’homme alors que les premiers relevés de température ont été émis qu’à partir de 1654, et qu’il n’existe aucune relevé de température antérieure à 1654. Bref, autant je viens bien entendre Jancovici sur la déplétion des ressources naturelles, mais autant je ne crois pas à ses thèses du réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine, puisqu’il n’y aucun relevé scientifique de températures lors des siècles et millénaires avant 1654.

    1. Alors comme ça, tu ne crois pas à ce que racontent les scientifiques, notamment ici les climatologues ? Janco oui, mais pas le Giec !
      Tu as probablement raison, puisque tu maîtrises parfaitement toutes ces sciences. Plus exactement tu as des raisons pour ne pas y croire. Ce sont TES raisons, et elles valent ce qu’elles valent. En fait je pense tout simplement que tu préfères croire ce qui t’arrange. T’inquiète pas, c’est tout à fait normal.
      Crois-tu que l’homme ait eu besoin d’attendre l’invention du thermomètre pour déconner avec le feu ? Tu y crois toi, au boson de Higgs ? Ce truc dont l’existence n’a été postulée qu’en 1964 et soi-disant découvert en 2012. Moi j’ai un doute 🙂

    2. Didier BARTHES

      Si BGA80 il y a vraiment des éléments tangibles sur le climat, la hausse des températures suit très exactement ce que prévoit une hausse du CO2, quant à la température avant 1650 on en a quand même une bonne idée via des relevés indirects (la répartition isotopique de l’oxygène dans les bulles d’air prises dans la glace des pôles, l’évolution de la végétation, la vitesse de croissance des arbres via l’écartement des cernes, les récits historiques, cela fait beaucoup d’éléments que l’on peut croiser pour avoir des quasi certitudes.

      1. Bah tiens à propos de faits historiques très fiables avec des quasi-certitudes, et ben je te rappelle que la Scandinavie a déjà connu des époques beaucoup plus chaudes et sans neige !
        @ Michel, Tu as beau râlé, je ne fais qu’évoquer des faits ! Aucun scientifique n’a procédé à des relevés températures avant 1654, alors que ton Giec ou Jancovici viennent me raconter des carabistouilles, désolé mais je ne les prendrai pas pour argent content !

        Remarque de la modération de ce blog biosphere : Rentrer dans des polémiques stériles entre commentateurs n’apporte absolument rien à l’intelligence collective, à éviter donc.

        1. Comme te le dit Didier Barthès, on n’a pas besoin de relevés faits avec des thermomètres pour savoir ce qu’était le climat avant 1654 ou même à l’époque des dinosaures. Et ça aussi c’est un fait, autrement dit c’est comme ça. Alors pourquoi dire le contraire ?

        2. Didier BARTHES

          Mais je n’ai pas dit qu’il n’y avait pas eu en certains endroits des températures plus chaudes, d’ailleurs à l’époque romaine les glaciers alpins semblent bien avoir été plus petits qu’aujourd’hui et les romains se sont installé en Angleterre dans un climat plus chaud qu’aujourd’hui, de même plusieurs millions d’années avant il est connu qu’il y avait des animaux quasi tropicaux dans la Tamise,

        3. 1/ Déjà sur les autres planètes du système solaire, il est aussi constaté des élévations de températures liées à l’activité solaire.
          2/ Les volcans émettent largement beaucoup plus de CO2 que tous nos industries planétaires réunies.
          Donc oui, lié le réchauffement climatique à l’activité, je n’ai vraiment aucune bonne raison d’y croire !

          Remarque de la modération de ce blog biosphere : s’il s’agit uniquement de dégoiser ses fantasmes de négationniste climatique, allez voir ailleurs (et même sur une autre planète) que sur ce blog qui respecte les données scientifiques des détériorations écologiques…

  2. Didier BARTHES

    Le Sceptique, Gaston, Grand Enfant, Hein… venez travailler avec l’association Démographie Responsable qui se bat depuis quelques années pour les idées que vous évoquez

  3. Continuons comme ça, ne changeons surtout rien, et nous allons tous mourir de peur. BRRR !!!

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