Post-covid, qui sera président en 2022 ?

Les médias s’agitent déjà, qui sera président en 2022 ? Macron ne pense qu’à ça, Édouard est en embuscade, Mélenchon croit qu’il va enfin rassembler le peuple de gauche, Marine espère ne pas louper le face à face du deuxième tour. Qui sera l’éternel outsider de l’écologie alors que tous ceux que nous venons de citer se diront en 2022 plus écolo qu’un écolo ? Nicolas Hulot a déjà joué plusieurs fois le rôle de candidat potentiel. Benoît Hamon ne peut être qu’un cheval de retour. Yannick Jadot s’est dégonflé en 2018 alors qu’il était le candidat officiel de l’écologie institutionnalisée. Arnaud Montebourg s’est cru à une époque le Jaurès de l’écologie, aujourd’hui il hésite à quitter ses abeilles. Le meilleur candidat que nous ayons eu à une présidentielle, René Dumont en 1974, est mort depuis presque 20 ans. Alors les journalistes brodent : « M. Jadot défend la stratégie de la « coalition climat », où tout le monde, quelle que soit sa famille politique, se rassemblerait derrière la lutte environnementale… M. Hulot risque de se substituer à M. Jadot comme figure « raisonnable » de l’écologie… Eric Piolle, le maire de Grenoble, fourbit ses armes pour se lancer dans la course… Julien Bayou s’est « recentré », soucieux de ne pas s’enfermer dans le rôle du « gauchiste »… Rien n’est simple, donc pour Yannick Jadot, qui doit à la fois parler aux modérés sans s’aliéner les électeurs de gauche, et se méfier de ses amis.»

Les commentateurs sur lemonde.fr se déchaînent il n’y a pas que les médias qui s’intéressent à l’écume de la politique :

Tokolosh : V’là-t-y pas que les « conservateurs et les cathos » sont aussi écolos. Oui, à la sauce (peu ragoutante) de leur revue « Limite ». Même le RN maintenant, s’y met, sous leur seul angle : les frontières, la « francité ». Il ne faut pas confondre un immobilisme traditionaliste vaguement ruralo-folklorique, qui n’est que le ripolinage XXIe siècle de « la terre, elle, ne ment pas » avec une écologie politique (en fait, un sauvetage d’urgence de notre planète) qui bouleversera tous les aspects de notre vie quotidienne si elle est menée à bien.

ClementJ : Piolle a toutes ses chances face à Jadot qui ne suscite même pas l’enthousiasme dans son propre parti. Il coche toutes les cases. Il y a d’ailleurs des mouvements qui commencent à se lancer pour l’appuyer (voir EtPourquoiPasPiolle sur twitter). Ce sera intéressant à suivre. Et le retour de Montebourg bouscule aussi Jadot et les autres candidats possibles à gauche. Vraiment, je fais le pari que Jadot ne sera pas le candidat des forces écologistes et sociales en 2022.

Thierry Oiseau : L’enjeu écologique n’a jamais été aussi urgent qu’à ce jour. Depuis le « notre maison brûle » de Jacques Chirac, presque 20 années sont passées, et les Etats des différents pays sont restés bien trop à la traîne. J’attribue le ponpon à Trump, très nettement le pire des élèves. A mon sens, 2022 constitue donc notre ultime chance pour placer la France en pôle position du changement vert dans une Europe consciente, responsable, et donc édifiante. La campagne électorale doit mettre l’écologie holistique au centre des débats, celle qui appréhende toutes les causes (social, économique, politique, agriculture, médecine, etc) au travers d’un prisme, d’un filigrane vert. Le Corona nous intime l’ordre de tous nous mettre au vert.

Millefiori : J’avoue ne pas du tout me préoccuper de qui fera pipi le plus loin entre Jadot, Hulot ou autre. Mais force est de constater que si on veut espérer un espoir pour nos enfants, on n’a plus le temps de tergiverser sur certains points indiscutables. Les verts ne sont certes pas parfaits, ils n’échappent pas aux rivalités intestines. Néanmoins, ils portent un espoir pour la planète que ne porte aucun autre mouvement politique.

Peps72 : C’est souvent l’extrême gauche et les écolos qui parlent de mettre en avant la solidarité et l’intérêt général, ou comment il faut dépasser les égoïsmes et les intérêts particuliers pour créer un nouveau monde plus fraternel et équilibré. Mais chez eux il semble que la pratique soit plus proche de la concurrence pure et parfaite en économie de marché que de la mutualisation raisonnée des moyens de production en économie planifiée…

François C.H. : Tant que les écologistes resteront enfermés dans un clivage droite/gauche il ne se passera rien, ils resteront ce qu’ils ont toujours été, une des multiples chapelles de la gauche, plus obsédés par l’écriture inclusive et la fin du nucléaire que par les vrais périls. Aussi Jadot et Hulot voient juste, il est temps de casser cet encrage, non pas pour devenir un parti de droite, mais pour en faire un pôle dans lequel chacun puisse se reconnaître, et dieu sait qu’il y a à droite bien des gens très sensibles sur le sujet (conservateurs, cathos, etc.). Bref, il est temps s’ouvrir les fenêtres et de rassembler large en misant sur une radicalité nouvelle, la société post-croissance.

Arn : J’ai presque 70 ans, j’ai toujours voté écolo quand c’était possible. Je suis conforté par les graves périls environnementaux donc globaux donc aussi économiques qui nous menacent au moins à moyen terme et le sujet de la personne n’est pas primordial. Les écologistes sont pragmatiques et peuvent s’allier à d’autres pour gouverner et avancer dans le bon sens. Voir l’Autriche et les différentes Länder allemands. La menace créée par la crise climatique est grave et existentielle. Macron et ses amis ont-ils pris conscience de cette menace ? Hum, tellement arrogants et sûrs d’eux. Pas les seuls ….

furusato : J’ajouterai que les écologistes sont dans l’ensemble immigrationnistes et alignés sur les produits idéologiques US : « racisation  » et politique de genre. L’époque devant nous va être plus que difficile et l’élément dominant sera la confusion : ça tirera à hue et à dia mais l’élément central sera des réflexes dictés par la survie. En attendant les électeurs savourent bon gré mal gré leur confinement !

5 réflexions sur “Post-covid, qui sera président en 2022 ?”

  1. Les vieux ont le pouvoir, car ils sont les plus nombreux à voter et sont les plus grands bénéficiaires du système !

    Cette jeune génération a raison ! En effet, les baby-boomers et autres soixante-huitards se sont offert des études (dites gratuites) à l’université mais en passant la facture à crédit sur l’argent publique, bref en déportant leur addition sur les générations suivantes. Ensuite nos jeunes générations doivent payer leurs propres études à crédit mais cette fois de manière privé, donc en gros elles doivent payer deux fois leurs études, une fois en épongeant les études de leurs aînés plus une fois pour leurs propres études.

    Après c’est pas fini, c’est pareil pour les retraites, on demande au générations de cotiser pour éponger les retraites de leurs aînés, puis elles doivent payer leur propre retraite par capitalisation en parallèle, ces jeunes doivent encore payer deux fois….Et vu que les aînés se sont goinfrés d’actions et de titres financiers, les jeunes se doivent de bosser en entreprise sans rémunération (stage) ou peu de rémunération tout ça pour encore offrir des taux de rendements à leurs aînés…. Donc oui, ces jeunes ont raison de se plaindre !

  2. Le groupe En Marche en passe de se fracturer à l’Assemblée nationale. Un neuvième groupe à l’Assemblée devrait être opérationnel le 1er juin. Ils sont 58 députés sur le point de s’inscrire dans ce groupe « Ecologie démocratie solidarité ». Ils viennent de plusieurs horizons. Le groupe veut « faire plus et mieux à l’Assemblée nationale », pour « répondre à l’urgence écologique, moderniser la démocratie, réduire les inégalités sociales et territoriales », dit leur profession de foi dans une version provisoire datant du 4 mai. « Après le Covid-19, plus rien ne doit être comme avant ».
    Les proches du chef de l’Etat s’activent pour dissuader ces députés d’éviter les mots qui consacreraient la « rupture », mot prononcé dans la version du texte. ..

  3. Didier BARTHES

    Les conservateurs et les cathos ne sont pas aussi méprisables que vous le pensez Monsieur Tokolosh, Il y a fondamentalement dans l’écologie un aspect conservateur. L’idée de préserver et de ne pas se croire tout puissant est essentielle. Ne jouons pas aux sinistres révolutionnaires qui du passé voulaient faire table rase, on voit ce que cela a donné. Quant à la foi elle ne s’oppose en rien à l’écologie bien au contraire.

    1. D’accord avec vous Didier Barthès, les cathos ne sont ni pires ni meilleurs que les autres. Et bien sûr la foi ne s’oppose absolument pas à l’écologie. Quant au conservatisme, là encore chacun peut se l’accommoder à sa sauce. Ceci dit remarquez que Tokolosh ne fait pas que bouffer du curé, il dénonce aussi le «verdissement» du RN. Que les dirigeants de ce parti prennent leurs ouailles pour des andouilles, passe encore. Mais qu’il puisse publiquement prétendre se soucier d’environnement, là c’est quand même un comble. En tous cas l’exemple du «verdissement» du RN est révélateur de ce qu’est devenue l’écologie, une marie-couche-toi-là. Et puis Tokolosh pointe aussi cette confusion si ce n’est cette hypocrisie, qui se traduit de ce côté là par «un immobilisme traditionaliste vaguement ruralo-folklorique». Seulement il ne dit rien de ces autres formes d’immobilismes que nous trouvons ailleurs, en fait partout ou presque, et qui ne valent guère mieux. Nous devrions parler plus globalement d’un immobilisme conformiste vaguement bourgeois, qui se donne bonne conscience en faisant du cirque et du cinéma.
      Finalement c’est peut-être ce commentaire de Tokolosh qui est le plus intéressant. Les autres sont globalement consternants, de naïveté et de bêtise. Bien plus consternants encore, tous ces acteurs et autres figurants, tous ces jongleurs et tous ces clowns, sans oublier les ingénieurs de l’image et du son du Grand Barnum. Bien sûr je partage quelques points par ci par là, comme lorsque Millefiori avoue ne pas du tout se préoccuper de qui fera pipi le plus loin.

      Modération du blog biosphere à Michel C.
      votre commentaire fait 1579 caractères. Nous le laissons tel quel, mais par la suite nous ferons une coupe de tout ce qui dépassera 1500 caractères. Notez que les commentaires sur lemonde.fr ne peuvent dépasser 1000 caractères, notez aussi qu’une pensée concise est un avantage à tous point de vue.

      1. Diable, 79 de trop ! Soit 1 ligne à tout péter. C’est drôle, il me semblait pourtant que j’avais fait plus court que d’habitude. 🙂

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