premier débat Hulot/Joly, léger avantage à Nicolas

Premier round pour les candidats à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts lundi 6 juin*. Avec plus de 25 000 votants contre seulement 8 000 adhérents il y a deux ans, difficile de savoir qui peut l’emporter. D’autant plus que sur le positionnement politique, ils sont tous d’accord. Pour Henri Stoll, « L’écologie est à gauche », Nicolas Hulot a martelé « qu’il n’y avait pas de compatibilité politique avec la droite », Eva Joly estime que « Ceux qui soutiennent la droite peuvent difficilement avoir leur place à EELV ». Sauf que Nicolas fait entendre sa petite musique :  « Est-ce que l’écologie n’amène pas un petit supplément d’âme que simplement être de gauche ? ». Il devrait le clamer bien plus fort, l’écologie ou art de bien gérer notre maison commune (la planète) doit rassembler au-delà des sensibilités partisanes. L’écologie politique est une façon de penser le monde radicalement nouvelle qui ne peut s’enfermer dans les catégories habituelles.

Corinne Lepage, qui a parcouru presque tout l’éventail politique, en sait quelque chose : « Les partis traditionnels ont certes un volet écologique dans leur programme politique, cela va de soi. Mais la question est traitée en aval. Lorsqu’ils ont décidé le modèle socio-économique qu’ils veulent mettre en place, alors ils se posent la question de l’impact environnemental que cela va avoir. La particularité de l’écologie politique est dans l’inversion de l’ordre des facteurs : qu’est-ce qui est le système ? Moi, je suis pour faire de l’économie un sous-système de l’écosystème global. L’alternative, c’est de ne plus considérer les capacités physiques de la planète comme étant une variable d’ajustement, mais comme étant le point à partir duquel on construit un projet politique. »**

Daniel Cohn-Bendit précise :  « Dans le ni droite, ni gauche, il y avait quelque chose de juste. C’est vrai qu’on est critique du productivisme de gauche, et du productivisme de droite, donc on est ni à gauche, ni à droite, on est autre part… C’est vrai aussi qu’à certains moments historiques, il faut créer des majorités, et que dans certaines majorités, tu ne peux pas réaliser ce que tu veux faire. »

Cécile Duflot peut conclure : « C’est vrai que c’est compliqué de faire des alliances avec le Parti socialiste. Oui, on est une troisième voie ; oui, on est capable de passer des accords ; non, ce n’est pas automatique. Nous Europe Ecologie et les Verts, notre position, c’est de revendiquer, à la fois, l’autonomie de notre projet politique différent, et la possibilité de passer des accords.  On ne peut légitimer des valeurs politiques qui sont basées sur la compétition, la concurrence, le refus de prendre en compte le long terme… »

En clair, le refus du positionnement procède d’un refus des termes habituels du champ politique pour restituer le radicalisme que les écologistes veulent poser comme une nécessité.

* lemonde.fr avec AFP et Reuters | 07.06.11 |

** Des écologistes en politique d’Erwan Lecoeur (lignes de repères, 2011)

2 réflexions sur “premier débat Hulot/Joly, léger avantage à Nicolas”

  1. Jean-Vincent Placé : J’ai trouvé le débat de très bon niveau, ce qui me renforce dans l’orientation que nous avons prise ce week-end à La Rochelle d’avoir un candidat à l’élection présidentielle en 2012 et incontestablement, Eva Joly et Nicolas Hulot ont tous deux des capacités et la stature pour bien incarner notre projet politique (…)

Les commentaires sont fermés.