pression du confort et salage des routes

Nos lendemains ne vont pas être tristes. Déjà pour une simple suspension de salage des routes l’hiver, le maire d’Annemasse se faisait insulter dans la rue et le maire de Thonon-les-Bains s’est fait agresser par ses administrés*. Le confort des automobilistes est si précieux que l’excès de sel pourtant nuisible pour la faune, la flore et les nappes phréatiques ne compte pas. Pour combattre la menace écologique, il faudrait modifier en profondeur notre mode de vie présent, ce qui est précisément, la pression de confort aidant, la solution la plus inadmissible pour le citoyen moyen. La pression du confort, c’est l’intégration dans un réseau sans lequel nous estimons ne pas pouvoir vivre : la bagnole individuelle, le TGV, l’ordinateur à la maison, le téléphone portable, toutes techniques en arrière desquelles se profile évidemment la silhouette des centrales nucléaires et l’épuisement des champs de pétrole. Il semble illusoire pour l’instant de demander à des gens vivants en symbiose avec le bien-être artificiel de ralentir à tous les sens du terme, matériellement et psychiquement, de se déconnecter ne serait-ce que quelques jours, laisser sa voiture au garage quand il neige trop, se contenter d’admirer la nature enneigée.

                Des « philosophes » comme Dominique Lecourt n’aident pas à la prise de conscience**. Pour Dominique Lecourt, la croissance ne peut rencontrer les limites de la planète. Pour Dominique Lecourt, il suffit de redécouvrir les valeurs de l’humanisme. Ce qui se résume en fait à cet acte de foi : « C’est par un effort massif dans la recherche et l’innovation que l’humanité aura chance de se tirer de la mauvaise passe où certains voudraient la voir se complaire. » Avec une telle hauteur d’esprit, il est clair que les interférences entre le salage des routes et les équilibres de la biosphère n’a sans doute aucune importance. Il est vrai aussi que pour Dominique Lecourt, le consensus autour de la question du réchauffement climatique n’a rien de scientifique. L’agrégation de philosophie ne mène pas nécessairement à la sagesse et à la clairvoyance.

* LeMonde du 5 octobre 2010, le salage des routes affecte les nappes phréatiques.

** Figaro du 3 octobre 2010, l’humanisme menacé par l’écologie.

1 réflexion sur “pression du confort et salage des routes”

Les commentaires sont fermés.