quelle religion pour le XXIe siècle ?

Une religion lie et rassemble autour de valeurs fondamentales. Nous ne pouvons donc vivre en harmonie sociale sans référence à une religion qui apporte une cohérence au monde et le maintien de cet ordre. Mais la mondialisation libérale a fait éclater toutes les valeurs communautaires, y compris les religions qui se détachent maintenant de leurs territoires et de leur culture d’origine. Les religions qui recrutent prennent de nouvelles formes, le salafisme issu de l’islam, ou l’évangélisme, composé de variantes des christianismes. Les fondamentalismes, partisans d’un retour aux origines et d’une lecture littérale des textes sacrés, sont virulents. Ils dénoncent les faux dieux, l’argent, le matérialisme, l’individualisme. Ils sont contre l’avortement ou les mécréants parce que « c’est la loi de Dieu » (LeMonde du 21-22 décembre, Les religions à l’épreuve de la mondialisation).

Mais la mondialisation poursuit son chemin et diffuse ses marchandises standardisées même dans les endroits les plus reculés. S’arrêter dans le désert, c’est souvent boire du coca cola. La Nature est oubliée, profanée, recouverte par les villes et le goudron. Aujourd’hui l’homme est toujours, plus que jamais, l’ennemi de l’homme, non seulement parce qu’il continue à se livrer au massacre de ses semblables, mais aussi parce qu’il scie la branche sur laquelle il est assis : l’environnement naturel. Dès 1936, Bernard Charbonneau rédigeait un manifeste de 53 pages Le sentiment de la nature, force révolutionnaire. Il affirmait l’urgence de mettre la question de la nature et de sa protection au cœur de la politique. Il concluait à la nécessité d’inventer un rapport non industriel à la terre, indispensable pour assurer la reproduction des ressources naturelles, le maintien des sociétés locales et l’épanouissement des individus. Les religions classiques ne nous sont d’aucun secours : « En définitive, quand nous adorons Dieu, là-haut dans les cieux, nous faisons le malheur des humains. »

James Lovelock dans La revanche de Gaïa constate que les religions du livre ne nous ont pas donnés de règles et de conseils pour vivre en harmonie avec Gaïa (la Terre). En vérité la foi en dieu (ou la confiance dans notre technique) passe à côté d’une réalité : notre dépendance. Maintenant que nous sommes plus de six milliards d’individus affamés ou avides, aspirant au style de vie des pays développés, c’est-à-dire à la vie urbaine, nous empiétons de plus en plus sur le domaine de la Terre vivante. Si nous ne prenons pas soin de la Terre, elle nous rendra indésirables. Les croyants feraient bien de porter un regard neuf sur notre demeure terrestre et y voir un lieu saint, partie intégrante de la Création, mais que nous avons désacralisé. James Lovelock ajoute que nous pourrions, si nous le voulions, faire de Gaïa une croyance instinctive, en familiarisant nos enfants avec la nature, en leur expliquant son fonctionnement et en leur montrant qu’ils font partie d’elle.

Les évangélistes et les salafistes ont absolument besoin d’un nouveau sermon sur la Montagne qui édicte de nouvelles règles pour tenter de vivre en bonne entente avec la Terre. Les futurs croyants assimileront la Biosphère à la Création divine, et sa profanation sera condamnée. Certains parlent déjà sérieusement de crimes contre l’environnement. La bible et le coran nous paraîtront désuets, inadaptés, mensongers ; nous préférerons lire dans le livre de la Nature. Car nos dieux, c’est  le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes…

4 réflexions sur “quelle religion pour le XXIe siècle ?”

  1. Pas même ça?

    Bien sur que votre lutte sur le mot dieu est LA lutte à mener car c’est bien elle qui mettra fin à la tromperie et apportera la délivrance!

    En y réfléchissant encore et encore : il n’y a vraiment pas d’autre lutte à mener que la vôtre car si la lumière est empêchée, c’est bien à cause de ce mot.

    Quiconque dit : conscience, vertu, bonté, amour, raison, lumière, justice, vérité, aperçoit, qu’il le sache ou non, un des mystérieux profils de cette face sublime.

    HUGO, Post-Scriptum de ma vie.

  2. Je suis frappé par la convergence de nos préoccupations et même de nos propos.
    Je viens d’ajouter un article à mon blog.
    Voulez vous y jeter un oeil?

    http://biblepape.blog.lemonde.fr/

    remarque de la modératrice du blog « biosphere » :

    Nous avons été voir votre blog « biblepape », nous n’avons trouvé aucun concordance entre ce que vous écrivez et ce que nous  pensons…

  3. A la lecture de cet article (et d’autres du sit(h)e), je constate que le culte de gaïa, qui est une religion même si elle ne le revendique pas (quoique) n’est pas une alternative valable aux autres religions. Ses approches extrèmistes font craindre qu’à l’instar des anciens pushistes elle n’instaure une dictature plus effroyable que celles qu’elle dénigre avec véhémence. A quoi peu donc servir la terre si elle est privée des seules créatures aptes à en apprécier la beauté et à participer avec un esprit créatif à son entretien…
    Même si les religions ne constituent pas de « mode d’emploi » pour une vie en harmonie avec la planète, la Bible contient des principes qui sont de nature à produire un monde de paix et de justice, si on n’en exclu pas son Auteur.
    Stephen Awkins a probablement trouvé un écho dans votre « journal » lorsqu’il prone que la science devienne la seule religion pour l’homme.
    Il a oublié qu’elles horreurs la science avait produites, tout le cortège meurtrier des armes ABC, les médicaments thérathogènes, les nouveaux moyens coercitifs comme le Tazer etc.
    Rendez donc à l’homme la place dont vous voulez le frustrer et reconnaissez à Dieu la sienne.
    Ce n’est pas un mouvement hétérogène qui sauvera la terre, et ceux qui incitent à y croire sont manipulés par des gens (les promoteur du N.O.M.) qui feignent d’y croire pour mieux dominer, qui sauveront une planète qu’ils veulent en réalité accaparer pour eux seuls, en faire un monde dominé par une oligarchie servie par des « sous hommes ».
    Je ne dis pas qu’il ne faut pas respecter la nature, ce serait contraire à ma foi, mais en enlever l’homme le serait tout autant.

  4. Effectivement, le rapport de la nature aux religions ne semble pas évident.
    Mais cela n’est pas dû aux écrits sacrés des bibles sur lesquels se base les éclésiatiques. Car ces écrits sont partiels et reflètent patiellement les enseignements des maîtres spirituels venus dans ce monde.
    Lorsqu’un Maître naît dans ce monde, il enseigne la meilleure façon qui soit pour être en hamonie avec le monde extérieur. Il enseigne donc l’art de faire notre introspection. La grâce du Maître, est particulièrement un atout dans les progrès de l’élève qui suit ses enseignents pour éviter les pièges en suivant ses conseils pour s’élever en conscience.
    Lorsqu’on s’éleve en conscience, tout naturellement, on se respecte soi-même et du même temps on respecte notre environnement, parce qu’on apprend l’Amour indonditionnel et aussi à ouvrir notre sagesse.
    Cependant, à toutes les époques, les Maître qui descendent ne font pas des adeptes sur la Terre entière. Et même parmis ceux qui sont désireux de suivre ses pas, beaucoups sont maladroits et font beaucoup d’erreurs. C’est la raison pour laquelle ils abandonnent et retournent à la vie ordinaire des illusions du monde.
    C’est ainsi que le monde, malgré les religions ne fait aucun progrès d’élévation intérieure pour le bien des autres et de la planète. On s’accroche aux écritures déformées et mal interprétées et les erreur s’accumulent d’époque en époque ….
    De nos jours, on a peur de la spiritualité qui pourtant permet aux chercheurs de trouver l’enseignant qui correspond à ses aspirations. Je dis bien à ses aspisrations. Qui pour certains ne sont pas très élevées ou voir « tordues » ce qui les motivent à trouver souvent un enseignant spirituel à la mesure de leur souhait et ils partent ainsi à la dérive avec des enseignements illusoires.
    Il existe très peu de vrais Maîtres sprirituels qui sortent dans le monde pour enseigner. Mais il y en a tout de même à chaque époque. Il suffit d’être suffisement censé, ouvert et aussi d’avoir compris que ce monde est un théâtre qui ne nous apporte que des illusions. Il y a d’autres facteurs pour trouver un vrai Maître qui sont déterminés aussi par l’inspiration spirituelle du chercheur.

    Un Maître est un enseignant spirituel qui enseigne l’art de trouver notre vrai nature intérieure, comme il y a des maître d’école qui enseignent les matières scolaires, comme il y a des moniteurs qui enseingnet la conduite, comme il y a des enseignants qui enseignent le métier de boulanger etc….

    Oui la nature est notre guide, mais la sagesse spirituelle est notre maître. Lorsque les humains conprendront qu’ils leurs faut retrouver leur sagesse avant de penser, dire ou faire, alors ils seront prêt à trouver le Maître qui enseigne la vraie vie pour vivre en harmonie avec la nature et toutes les êtres sensibles.

    Alors le monde commencera une vie de paix.

    Je terminerai par une phrase de Léon Tolstoï, qui n’a rien de spirituelle à la première lecture mais pourtant qui est la clé de ce que nous vivons actuellement sur Terre (Il était très spirituel et en plus était végétarien)

    « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de batailles »

    bonne continuation
    Lumyjoy

    etc…..

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