Quelques propositions pour réduire la fécondité humaine

En France

– Les allocations familiales devraient ne pas être progressives et même s’arrêter à deux enfants. Ceci sans effet rétroactif pour ne pas mettre les familles actuelles dans l’embarras. Au-delà de deux enfants les allocations versées seraient de même montant que pour deux. Ainsi chacun pourrait reproduire sa famille à l’identique sans pour autant augmenter le nombre d’humains et sans que de trop forts prélèvements ne soient imposés à ceux qui n’ont pas d’enfant ou n’en ont qu’un seul (rappelons que toute allocation est aussi un prélèvement).

– Certaines allocations sont proportionnelles aux nombre d’enfants ce qui constituent une incitation à la fécondité. Il faudrait au moins réduire cette proportionnalité. Là aussi, sans effet rétroactif (les droits acquis le resteraient) mais il faut que ces règles cessent d’être incitatives.

– Rendre la taxe d’habitation partiellement proportionnelle aux nombre de personnes d’un foyer puisque les dépenses de la commune dépendent pour une large part du nombre d’habitants. Actuellement les personnes seules ou ayant peu d’enfants payent pour les autres. C’est aller vers la vérité des coûts.

– Permettre aux maires de refuser des permis de construire au-delà d’un certain chiffre de population ou de densité dans leur commune, cela permettrait aussi de faire prendre conscience du problème et éviteraient le développement d’immenses zones urbaines avec tous les problèmes que cela génère.

Au niveau international

– Mettre la démographie à l’ordre du jour des COP (Conférences sur le climat) et de manière générale de toutes les réunions internationales consacrées à l’environnement.

– Organiser des conférences internationales sur la démographie comme il y en a sur le climat. Réunions qui auraient aussi pour objet de demander aux Etats de s’engager en faveur d’une certaine modération démographique comme ils s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. D’ailleurs le nombre des hommes est lui-même un facteur déterminant du volume des émissions de GES.

– Demander que 25 % de l’aide au développement fournie par les grands organismes internationaux (notamment autour de l’ONU via le Fond des Nations Unies pour la Population ou en France par l’Agence Française de Développement soient consacrés à la planification familiale. Une partie de cette aide pourraient également être conditionnées à l’engagement par ces pays à agir en la matière. La gratuité et la facilité de l’accès à la contraception doivent constituer des priorités : 30 % des femmes des pays en voie de développement sont en attente insatisfaite de contraception, entre autre pour des raisons économiques. Il y a là une possibilité d’agir concrètement.

Didier Barthès, porte-parole de l’association « Démographie responsable »

6 réflexions sur “Quelques propositions pour réduire la fécondité humaine”

  1. @ Didier Barthès
    Je ne crois pas qu’il y ait une totale surdité quant au problème de la démographie. Ni d’ailleurs en ce qui concerne l’impossibilité d’une croissance infinie dans un monde fini. Certains «dénatalistes» parlent de tabou au sujet de ce problème, ils citent la phrase de la Bible «multipliez-vous, peuplez la Terre». En tous cas je ne crois pas qu’il y ait un tabou religieux chez nous en France. C’est peut-être parce qu’ eux non plus ne voient pas de véritable solution, qu’ils préfèrent se focaliser sur autre chose.
    En tous cas, si blocage il y a, il est du même ordre pour les 2 problèmes que représentent ces 2 croissances. Et là il ne s’agit d’après moi, que du déni de réalité. Simple mécanisme (psychologique) de fuite face à une réalité bien trop difficile à accepter.

    J’ai expliqué les raisons pour lesquelles, selon moi, les décroissants se focalisaient sur la croissance économique. Toutefois la démographie est également un de leurs sujets de préoccupation. Les décroissants ne forment pas un bloc homogène, il y a de tout là aussi.
    Le reste des écolos se préoccupe du reste… trop souvent de manière ciblée. Il y a les médiatiques, et parmi eux des sortes de gourous… avec derrière leurs adeptes. Certains défendent les oiseaux, ou les baleines… d’autres combattent le nucléaire, d’autres ne s’occupent que de faire leur prosélytisme végé… Ce qui me chagrine c’est que souvent à côté de ça, ils vivent comme tous ceux qui n’en ont rien à foot (je fais exprès d’écrire comme ça).
    De la même manière que je me refuse de voir le monde d’une façon binaire, je me refuse de tous les mettre dans le même panier et de les juger sans appel. Toutefois je préfère ces gens qui ne font pas de bruit, écolos eux aussi et à n’en pas douter, qui de différentes manières nous montrent qu’il est possible de vivre dans la sobriété volontaire et la joie de vivre.
    Et puis nous avons ceux pour qui l’environnement est un business, ceux qui vendent de la peinture verte et des labels, et des panneaux solaires et des éoliennes et du BIO, etc, etc. Ceux-ci n’ont qu’une préoccupation, leur chiffre d’affaire, et toujours plus !
    Je pense qu’il n’y a que les marchands de préservatifs qui pourraient être à votre écoute. ( Bien sûr, c’est pour rire )

  2. Bien sûr quand je parlais de moquer je ne faisais pas allusion à vos propos, j’ai suffisamment discuté avec vous sur ce blog pour savoir que moquer n’est pas votre approche, je faisais allusion aux difficultés éprouvées à évoquer quotidiennement la question au sein des milieux écologistes, que je fréquente par ailleurs ,et à qui je fais le reproche d’une totale surdité sur la question de nos effectifs.

    Je leur reproche moi-même de céder à la facilité d’un discours qui, ciblant quelques boucs émissaires, mais jamais le nombre des hommes participera seulement à donner d’eux une bonne image aux média. Nombre des vedettes de l’écologie en France tombent dans ce travers.

    Quant aux gens qui font des petites choses pour l’environnement, mais j’approuve à 100 % je fais un compost, trie mes déchets et fais toutes les courses que je peux en vélo. Tous les ans je plante des marrons et des glands, je rassure tout le monde, les services de l’environnement arrachent systématiquement tout ce qui a pu pousser, tant à leur yeux l’important est que rien ne dépasse !

    En ce qui concerne les solutions qui pourraient marcher, je crois hélas partager votre pessimisme.

  3. Monsieur Barthès
    Bien sûr il est plus facile de critiquer, dire que ça ne va pas marcher et même expliquer pourquoi, que d’apporter des solutions efficaces. Encore faudrait-il qu’il y ait une (ou des) solution(s). Hélas je n’en vois pas, et d’ailleurs je n’en vois pas non plus pour enrayer ce processus mortifère du «besoin» de toujours plus. En effet, tout ça ne se décrète pas.
    Alors d’une manière ou d’une autre, on peut en effet apporter sa petite goutte, comme le fait le colibri… essayer de réveiller les consciences, expliquer etc… alors que la plupart s’en footent royalement, puisque jusque là tout va bien ! On peut ainsi se «consoler» ou se mettre en paix avec sa conscience en se disant «c’est déjà ça». Certains plantent des arbres, ou plutôt les font planter par d’autres… après tout chacun sa came !

    A mon petit niveau je me limite à des paroles… à tenter d’amener les autres à douter, à revoir leurs idées reçues, à se demander ce qu’est réellement le progrès, le développement, la richesse… Nous savons bien ce qu’est la misère matérielle et ce qu’elle engendre, nous savons quelles sont ses causes, nous savons, même si nous ne voulons pas trop nous l’avouer, que notre « richesse » ou du moins notre confort, reposent sur cette misère qui frappe la plus grosse partie de l’humanité. Avec mes petits moyens, je tente de mettre en lumière cette autre misère qui est encore peut-être plus terrible, la misère intellectuelle. Et Dieu sait que je ne suis pas une lumière.
    Bref, moi aussi je me pose la question «mais que faire d’autre ? »

    Je suis dans le lot et je le sais, je consomme et pollue plus que je ne le devrais, toutefois il y a un moment que j’ai entrepris ma cure de désintoxication. Et je fais… ce que je peux. Pas forcément ce que je veux !
    D’autre part, je me dis que c’est le hasard qui m’a mis où je suis, du bon côté ça c’est sûr, et qui m’a fait comme je suis. Je n’ai pas vraiment de honte, mais surtout je ne me reconnais aucun mérite.

    Il n’est donc pas question de me moquer à proprement parler, même si des fois j’utilise l’ironie. Il est bon aussi parfois, de savoir prendre le parti d’en rire. Et d’ailleurs je me moque souvent de moi-même.

  4. Bonjour Michel C,

    Vous imaginez bien que militant depuis longtemps pour que la question démographique soit placée au cœur de nos préoccupations en matière d’écologie, je suis bien conscient des difficultés que vous soulevez et je partage votre analyse sur de nombreux points. Je ne suis pas naïf sur l’efficacité de ce que je propose, simplement je fais ma part et propose ce que je peux. On peut bien sûr moquer toute action dès lors qu’elle n’est pas suffisante ni assurée de réussite, mais que faire d’autre ?

    En ce qui concerne la question du développement que vous évoquez et qui est en effet au cœur du problème puisqu’on constate une certaine corrélation entre baisse de la fécondité et niveau de développement je crois qu’il faut toutefois prendre en compte certaines difficultés très importantes.

    D’abord, pas plus que la baisse de la fécondité le développement ne se décrète facilement (sinon… tout irait bien de ce point de vue).

    D’autre part, si la lutte contre la pauvreté est évidemment un objectif moral de première importance il faut être conscient que si l’ensemble des pays pauvres disposaient aujourd’hui d’un niveau de développement comparable à celui des pays où le taux de fécondité est passé en dessous du seuil de renouvellement de la population, alors la planète (au sens de la biosphère bien sûr) ne les supporterait pas.

    Pour ces deux raisons, hélas, nous ne pouvons entièrement compter sur une généralisation du développement comme solution et il faut aussi lutter contre la surfécondité en tant que telle et non seulement comme simple conséquence du sous développement.

    Deux autre choses militent en ce sens.

    – Il est tard, nous sommes si nombreux, si nous avions pu agir dés les années 1950, la situation serait moins dramatique.
    – Le surnombre est lui même une obstacle au développement (d’une certaine façon sous développement et surfécondité ne sont pas l’un cause et l’autre conséquence mais tous les deux se renforcent pour être à la fois causes et conséquences l’un de l’autre, il y a là un terrible cercle vicieux, une sorte de boucle de rétroaction positive, un mécanisme auto-entretenu.

    Ce qui me motive pour militer en ce sens (et croyez bien que ce militantisme est certes, un choix assumé, mais en aucun cas une façon de nier les autres problèmes, pour lesquelles d’ailleurs je milite au sein d’un mouvement écologiste ) c’est la certitude que, quoi que nous fassions pour la nature, nous irons à l’échec dans un monde de 11 milliards de personnes (telle est la dernière estimation de l’ONU pour 2100).

    En ce sens là la démographie est une question centrale, si nous échouons là, nous échouerons sur tout. Je crois que nous ne serons pas à la fois riches et nombreux sur la planète, si nous voulons éradiquer la pauvreté tout en préservant la faune et la flore, alors nous devons nous engager vers une démographie plus modeste.
    Je crois cela, profondément, et c’est ce qui me permet de résister aux critiques et caricatures que je sais fréquentes contre ce militantisme, caricatures qui viennent parfois hélas en premier lieu du monde de l’écologie.

  5. Bonjour Didier Barthès
    J’ai jeté un œil sur le site de votre association et lu votre projet. Je vois l’importance que vous donnez à l’instruction (éducation) et je ne peux être que d’accord avec vous.
    Vous connaissez ma position : La croissance démographique est un réel problème, cependant je le place après celui de la croissance économique. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas essayer, comme vous le faites, d’œuvrer pour stabiliser ou diminuer la population humaine.

    Le taux de fécondité en France est de 2,01 soit le taux le plus élevé de l’UE (le plus bas étant le Portugal avec 1,23 et la moyenne étant de 1,58). Ce taux moyen était de 1,46 en 2001… toutefois l’Europe vieillit.
    Le 02 décembre 2016 à 12:38 j’écrivais :  » L’augmentation de la population concerne surtout les pays dits « du Sud », dont l’Afrique. Au contraire les pays dits « riches » vieillissent. Il faudra bien finir par accepter le principe des vases communicants…  »

    Alors certes nous pouvons essayer de réduire encore ce taux et notamment en France puisque nous sommes les « champions ». Les politiques familiales ont-elles un réel impact sur la fécondité ? Sur cette question les avis sont partagés. Il y a quelques décennies certainement, mais aujourd’hui ce n’est pas forcément vrai. Les difficultés économiques, la précarité, l’individualisme et l’envie de « profiter » (de la vie)… ne sont pas des facteurs incitant à faire des enfants pour se la compliquer, la vie.
    Ceci dit, on peut toujours essayer de toucher aux allocations familiales. Par contre je pense aux parents isolés avec un seul enfant. Quant à refuser des permis de construire des logements sociaux dans des communes déjà « surpeuplées »… c’est délicat. D’une manière globale en France nous manquons de logements sociaux. Alors que nous avons 2,5 millions de logements vacants… C’est bien plus que la seule politique de l’aménagement du territoire, qui est à revoir.

    Nous en venons donc au niveau international.
    Mettre le problème de la démographie à l’ordre du jour des COP, je veux bien. Organiser des grandes conférences (encore des conférences), je veux bien. En attendant on voit ce que ça donne, ce genre de grandes messes.
    –  » 30 % des femmes des pays en voie de développement sont en attente insatisfaite de contraception…  » OK. Qu’il faille aider les pays en développement en matière de contraception, je veux bien. Les pays riches ont largement les moyens de payer tout ça.
    Mais il y a cette misère… qui pousse ces pauvres à faire beaucoup d’enfants, ces enfants qui seront leur assurance vieillesse… et aussi qui travailleront à peine sauront-ils marcher. Et puis il y a les cultures. Vaste chantier ! Combien de temps faudrait-il ? Déjà ça dépendrait déjà des moyens déployés… Mais bon, je pense que la démographie aura déjà bien déclinée (et pour des tas de raisons) avant que nous commencions à en voir les fruits.
    Bien entendu, nous (les pays riches) aurions les moyens financiers pour l’éducation dans ces pays, ainsi que pour éradiquer rapidement la sous-alimentation et la pauvreté dans le monde. (PM : le budget mondial pour la pub est de 500 milliards de dollars par an) . Mais les priorités sont ailleurs…

    C’est toujours la même question qui revient en toile de fond : Quel monde voulons-nous pour nos enfants ?

  6. Pour ce qui est du droit à la contraception, elle devrait, en plus de figurer comme elle l’a fait, dans la catégorie « au niveau internationale », également figurer dans la catégorie « en France ».

    L’inaccessibilité financière de la vraie bonne contraception efficace et non-contraignante est un fléaux qui ravage absolument tous les pays du monde, y compris ceux dits « du Nord ». Ce même fléaux frappe de facto quasiment tous les non-milliardaires.

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