Oscar Pistorius ne pouvait pas participer aux compétitions internationales officielles des valides, ainsi en avait décidé la Fédération internationale d’athlétisme. Mais le Tribunal arbitral du sport en a jugé autrement, décidant sur la forme et non sur le fond : les lames en carbone qui restituent davantage d’énergie qu’une jambe humaine offraient pourtant un avantage significatif à l’athlète handicapé. Oscar Pistorius n’a pas décroché la qualification de son pays, il est resté sous la barre des 45’’30 aux 400 m. Mais le Comité olympique sud-africain a invalidé la décision de la Fédération d’athlétisme sud-africain en le repêchant ! Pourquoi ? Parce que Pistorius est une star mondiale, avec un handicap visuel qui nourrit l’imagination du public. Donc tout bénéfice pour les sponsors, Nike, Oakley, BT Group, Thierry Mugler… Oscar devrait gagner entre 5 et 10 millions de dollars !
Deux poids, deux mesures : en natation, on a débarrassé les nageurs de leur combinaison en polyuréthane qui faisait gagner des dixièmes de seconde. Tant que les sportifs de haut niveau ne feront pas leur sport entièrement nus physiquement et sans sponsors, ce ne sera pas vraiment du sport. Pour bâtir un alter-JO, nous suggérons aussi la fin de l’hyperspécialisation : chaque athlète devrait concourir dans trois disciplines différentes, comme pour un triathlon. Enfin l’écologie devrait être aux avant-postes : pas de déplacement des sportifs et des spectateurs, chacun concourt près de son lieu de résidence pour éviter le coût énergétique des déplacements…
Source documentaire, LE MONDE du 5-6 août 2012, supplément Londre2012