rencontre Zelenski/Trump, verbatim hallucinant

Il devient clair en cette fin février 2025, surtout après cette rencontre Zelenski/Trump, que Trump est un illettré en histoire, analphabète en géopolitique, allergique aux mécanismes économiques, ignorant en terme de stratégie militaire et complètement ignare en termes de respect des personnes.

Voici quelques extraits significatifs de l’échange à la Maison Blanche

Donald Trump : « Vous voulez que je dise des choses vraiment terribles sur Poutine et que je dise ensuite : “Bonjour, Vladimir, on en est où pour le deal ?” Cela ne marche pas comme ça. Et je veux en finir avec cette affaire. Vous voulez que je sois dur ? Je pourrais être plus dur que n’importe quel être humain. C’est comme ça. »

J. D. Vance : « Ce qui fait de l’Amérique un pays bon, c’est l’engagement de l’Amérique dans la diplomatie. C’est ce que fait le président Trump. »

Volodymyr Zelensky : « Poutine a occupé de grandes parties de l’Ukraine, des parties de l’Est et de la Crimée. Il l’a occupée en 2014. Pendant de nombreuses années, personne ne l’a arrêté. En tant que nouveau président en 2019, j’ai signé avec Poutine un cessez-le-feu. Oui, mais après cela, il a rompu le cessez-le-feu. Il a tué nos gens et n’a pas échangé de prisonniers. De quel type de diplomatie, J. D., parlez-vous ?

J. D. Vance : « Je parle du type de diplomatie qui mettra fin à la destruction de votre pays. Je pense qu’il est irrespectueux de votre part de venir dans le bureau Ovale et d’essayer de plaider cette question devant les médias américains. Vous devriez remercier le président de tenter de mettre fin à ce conflit. »

Volodymyr Zelensky : « Etes-vous déjà allé en Ukraine pour dire quels sont nos problèmes ? »

J. D. Vance : « J’ai regardé et vu les infos, et je sais ce qui se passe. Contestez-vous que vous avez eu des problèmes pour faire entrer des gens dans votre armée ? Et pensez-vous qu’il est respectueux de venir dans le bureau Ovale des Etats-Unis d’Amérique et d’attaquer l’administration qui tente d’empêcher la destruction de votre pays ? »

Volodymyr Zelensky : « Tout le monde a des problèmes, même vous, mais vous avez un bel océan et vous ne le ressentez pas maintenant. Avec la bénédiction de Dieu, vous n’aurez pas la guerre. »

Donald Trump : « Ne nous dites pas ce que nous allons ressentir. Nous essayons de résoudre un problème.

Volodymyr Zelensky : « Je ne vous le dis pas, je réponds à sa question. »

Donald Trump : « Vous vous êtes permis d’être dans une très mauvaise position, et il se trouve qu’il a raison à ce sujet. Vous n’avez pas les cartes en main. »

Volodymyr Zelensky : « Je ne joue pas aux cartes. Je suis très sérieux, monsieur le président. Je suis le président, dans une guerre. »

Donald Trump : « Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la troisième guerre mondiale. »

J. D. Vance : «Offrez quelques mots de gratitude aux Etats-Unis d’Amérique et au président qui tente de sauver votre pays. »

Volodymyr Zelensky : « Nous tenons bon, monsieur le président, nous restons forts. Depuis le début de la guerre, nous sommes seuls. Et nous sommes reconnaissants. J’ai dit merci ici même. »

Donald Trump : « Vous n’avez pas été seuls. Nous vous avons donné, par ce stupide président [Joe Biden], 350 milliards de dollars. Sans notre équipement militaire, cette guerre aurait été terminée en deux semaines. »

Volodymyr Zelensky : « J’ai entendu Poutine le dire. En trois jours. »

Donald Trump : « Il va être très difficile de faire des affaires comme ça. »

J. D. Vance : « Nous allons débattre de ces désaccords plutôt que d’essayer de nous battre devant les médias américains alors que vous avez tort. Nous savons que vous avez tort. »

Donald Trump : «Il faut être reconnaissant. Vous n’avez pas les cartes en main. »

Volodymyr Zelensky : « Je suis reconnaissant. »

Donald Trump : « Et puis vous nous dites : “Je ne veux pas cesser le feu. Et je veux ci et je veux ça.” Si vous pouviez obtenir un cessez-le-feu maintenant, je vous le dis, vous l’accepteriez pour que vos hommes cessent d’être tués. »

Volodymyr Zelensky : « Bien sûr que nous voulons arrêter la guerre. »

Donald Trump : « Mais vous dites que vous ne voulez pas de cessez-le-feu ? »

Volodymyr Zelensky : « Avec des garanties. »

Donald Trump : « Je veux un cessez-le-feu. Parce que vous obtiendrez un cessez-le-feu plus rapidement qu’un accord. »

Volodymyr Zelensky : « Demandez à notre peuple ce qu’il pense du cessez-le-feu. »

Donald Trump : « Tout ce que je peux dire, c’est ceci. Poutine a peut-être rompu des accords avec Obama et Bush… je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais il ne les a pas rompus avec moi. Il veut conclure un deal. Soit vous concluez un accord, soit nous nous retirons. Mais vous n’agissez pas du tout avec reconnaissance. Et ce n’est pas une bonne chose. Je vais être honnête. Ce n’est pas une bonne chose. Je pense que nous en avons vu assez. Ça va être de la grande télévision. »

source : https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/28/verbatim-l-escalade-verbale-entre-trump-vance-et-zelensky_6570416_3210.html

19 réflexions sur “rencontre Zelenski/Trump, verbatim hallucinant”

  1. M. Zelensky a énervé Trump en n’acceptant pas de signer un accord sur l’exploitation du sol ukrainien sans aucune garantie de sécurité de Washington. Normal.
    Marine Le Pen a banalisé la séquence n’y voyant qu’un échange « passionné » entre « deux présidents de nations ». Anormal.
    Marine Le Pen soutient le réarmement au nom de la reconstitution d’une « souveraineté française » qu’elle n’entend en rien partager. L’extrême droite ne sait pas ce que mondialisation économique, politique et culturelle veut dire.

  2. Vous parlez comme si le pognon des américains vous appartenez ! Mais si les américains ne veulent plus donner du fric, ils ont le droit, ils font ce qu’ils veulent de leur pognon ! Les européistes parlent comme si le pognon des américains étaient un dû éternel ! Mais les américains ont aussi besoin de leur argent pour leur propre population ! (chômage, dettes, besoin de logements, santé publique, etc.)

    Ensuite, le débat est biaisé car vous ne montrez que les 10 minutes sur les 50 minutes de la rencontre Trump et Zelensky ? Et vous jugez Trump sur 10 minutes ! Mais qu’en est il des 40 autres minutes ? Ah mince ça vous dérange ! Car Trump a raison !

    Alors bon si vous voulez faire la guerre à la Russie faites le avec votre propre travail et pognon ! On verra si c’est aussi bien et morale que ça ?

    1. Mais qu’est-ce tu racontes encore !!?? Bien sûr que les Ricains ont le droit de faire ce qu’ils veulent de leur pognon, que c’est leur droit de préférer le dépenser pour construire un mur sur la frontière du Mexique, ou une Trump-City à Gaza, et une autre sur Mars, et/ou autres conneries du genre ! Quoi le débat est biaisé !!?? Où t’as vu un débat !!?? Pas ici en tous cas, et surtout pas avec des types comme toi ! Quoi ON juge sur 10 minutes !!?? Qu’en est il des 40 autres minutes… que t’oses demander !! Tu veux peut-être qu’ON cause de la façon dont Trump a accueilli Zelenski, quand il donne le ton en se foutant de sa gueule au sujet de sa tenue vestimentaire… C’est qui provoque là, c’est qui le pas beau, le salaud… celui qui se moque ou celui qui n’a pas mis la cravate ? Et Musk, il l’avait la cravate quand il est venu faire le con dans le Bureau ovale avec son gosse sur les épaules ? (à suivre)

  3. Il y a quelques différences entre les Etats-Unis sous Trump et l’Allemagne sous Hitler, et elles n’ont rien de rassurant : l’Allemagne du milieu des années 30 n’était pas la première puissance militaire mondiale, ni la première puissance économique et technologique, sa langue n’était pas le véhicule mondial de la communication et son dirigeant n’avait pas la possibilité de détruire l’humanité en poussant sur un bouton. Et face d’Hitler se trouvaient des puissances démocratiques qui avaient la capacité, sinon la volonté, de s’y opposer.
    Donc Trump est plus dangereux que ne l’était Hitler, et non pas moins.

  4. Quelques semaines de la présidence Trump ont suffi pour donner au cauchemar de l’Amérique virant au fascisme un amer parfum d’actualité. Dans un essai très éclairant, Coulée brune. Comment le fascisme inonde notre langue, Olivier Mannoni décrit la façon dont la dégradation du vocabulaire prépare la levée des barrières morales, l’autoritarisme, la déshumanisation et donc potentiellement le fascisme : « Une langue dont on massacre la syntaxe, la grammaire et l’orthographe ne peut plus être un outil de réflexion rationnelle. Le langage chaotique d’Hitler dans Mein Kampf ou celui de Trump ne sont pas seulement, le fruit de leur incapacité à formuler une pensée. Ce travail de démolition souterrain ronge le dialogue démocratique et nous prive de nos moyens d’expression et le fait en prétendant nous rendre notre “liberté”. » (à suivre)

    1. (suite) Dans le brûlot d’Hitler qu’Olivier Mannoni a traduit, il dit avoir retrouvé « les racines de maux qui bouleversent notre vie politique actuelle : l’usage de l’incohérence en guise de rhétorique, de la simplification extrême en guise de raisonnement, des accumulations de mensonges en guise de démonstration, d’un vocabulaire réduit, déformé, manipulé, en guise de langue ». Et il voyait dans les propos de Trump promettant d’« éradiquer » la « vermine » (les opposants politiques) et de protéger le « sang américain » contre la « contamination » par celui des migrants un discours exterminateur et purificateur tout droit sorti du registre hitlérien. (à suivre)

      1. (suite et fin) Depuis lors, le président des Etats-Unis est passé des mots aux actes ! Olivier Mannoni voit dans l’administration Trump « l’émergence d’un fascisme américain », entre le culte du leader, la concentration du pouvoir exécutif, la casse des contre-pouvoirs, la purge de la fonction publique, le projet d’expulser onze millions d’immigrés, la revendication d’un nouvel espace « vital », les agressés présentés comme fauteurs de guerre…
         L’histoire ne se répète pas, admet Mannoni, mais les analogies servent à comprendre la réalité et à adresser des signaux d’alerte. »Se référer aujourd’hui à l’Allemagne des années 1930 pour comprendre ce qui est à l’œuvre à Washington est plein d’enseignements.

        1. Pr@guematique

          Oui, il ne faut jamais sous-estimer l’importance de certains mots. « Éradiquer la vermine » me rappelle les premiers discours des islamistes quand ils parlaient des « laïques ». C’était à la fin des années 80- début 90 du temps où j’étudiais « de près » ces mouvements. Il y avait suffisamment d’éléments dangereux dans leurs communiqués pour deviner leurs projets. Cette banalisation de la violence verbale a été suivie par la radicalisation de milliers de personnes qui sont passés à l’acte le plus souvent sans un appel explicite à la violence de la part des dirigeants. Cela a commencé en Egypte puis en Algérie avant d’arriver en France et en Europe. Les dirigeants islamistes ont toujours affirmé qu’ils étaient innocents et qu’ils n’ont jamais appelé à la violence. Il y a même un responsable qui a dit un jour devant le juge « j’ai dit qu’il méritait de mourir mais je n’ai jamais dit de le tuer »…

        2. – « Éradiquer la vermine […] j’ai dit qu’il méritait de mourir mais je n’ai jamais dit de le tuer »…

          Oui, il ne faut jamais sous-estimer l’importance de certains mots !
          À commencer déjà sur ce blog.

  5. costard-cravate

    – « Volodymyr Zelensky s’est rendu à l’Élysée vêtu de son habituel sweat-shirt kaki, mercredi 8 février [2023]. Comme d’autres dirigeants avant lui, le président ukrainien cherche à faire passer un message à travers ses choix vestimentaires, inspirés des tenues portées par les soldats. […]
    Ce choix rappelle celui de Winston Churchill, qui s’était rendu durant la Seconde Guerre mondiale à la Maison-Blanche» (Guerre en Ukraine : Arafat, Castro, Zelensky, quand les chefs d’État adoptent la tenue militaire – la-croix.com le 09/02/2023)

    Je n’ai pas le souvenir de Macron ironisant au sujet d’une histoire de costard-cravate…
    ON peut dire ce qu’ON veut de Manu, mais dans le domaine du Respect… entre lui et ce Donald pour moi il n’y a pas photo. (à suivre)

    1. ESPRIT CRITIQUE

      – « À peine arrivé, et déjà taclé. […] Ce vendredi 28 février, Volodymyr Zelensky n’était pas encore sorti de son véhicule que déjà Donald Trump ironisait sur la tenue militaire de son homologue.» («Vous vous êtes mis sur votre 31 aujourd’hui?»: quand Donald Trump se moque de la tenue de Volodymyr Zelensky – lefigaro.fr 28 février 2025)

      Et après ON ose dire que Zelensky s’est montré irrespectueux…
      Et là derrière ON en rajoute… en refaisant l’Histoire… en disant que c’est l’autre qui a commencé… qui a provoqué… qu’il n’a pas respecté les accords et patati et patata !
      C’est vraiment le monde à l’envers. L’obscénité est devenue la grande classe, le mensonge la vérité etc. etc. Misère misère !

  6. Kiev et Washington s’étaient entendus sur un projet d’accord-cadre sur les revenus de l’exploitation des ressources naturelles ukrainiennes. Le refus de Kiev de signer une première version terriblement préjudiciable et dépourvue de contreparties sécuritaires avait provoqué la fureur du président américain. Celui-ci avait accusé son homologue ukrainien d’être un « dictateur sans élections », remettant en question sa légitimité. « Zelensky a intérêt à agir vite, sinon il ne lui restera plus de pays », avait-il affirmé dans un message acide et bourré de fausses informations sur les réseaux sociaux, le 19 février. Les négociateurs ukrainiens étaient finalement parvenus à intégrer une clause faisant référence à des « garanties de sécurité » américaines.
    Cette préparation du débat a été complètement occultée le 28 février par Trump et Vance. (à suivre)

    1. (suite et fin) L’escalade verbale a été le fait des deux américains. Le président Zelensky s’est montré mesuré, mais ferme face aux tentatives agressives de déstabilisation. Il n’a fait que constater l’évidence, un cesser-le-feu sans garanties pour la suite ne signifie rien. Trump et Vance voulaient seulement ce cessez-le-feu et qu’en plus Zelenski dise « merci » !

  7. SONDaGEs et désintox

    – VRAI OU FAUX. Guerre en Ukraine : la cote de popularité de Zelensky est-elle vraiment de 4 % comme l’avance Donald Trump ? (ladepeche.fr/2025/02/20)

    – « « La lune de miel de Donald Trump est finie », estime le Washington Post. Un mois après son entrée en fonction comme président des États-Unis, la cote de popularité de Donald Trump apparaît déjà en baisse. 48 % des Américains s’opposent à ce qu’a fait le président pendant son premier mois en fonction, contre 43 % qui le soutiennent, selon un sondage Ipsos pour le Washington Post » (ledauphine.com/politique/2025/02/24)

    57 % pour Zelensky… et 43 % pour Trump. Pas de quoi faire le malin.

  8. général Surovikhin

    « Tout ce que je peux dire, c’est ceci. Poutine a peut-être rompu des accords avec Obama et Bush… je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais il ne les a pas »

    On pourrait peut-être rappeler les accords de Minsk2 signés entre des politichiens tels Hollandouille et Merkel, la Russie de VP et les oblasts de Lougansk et Donetsk où les 2 européens ont mangé leur parole et laissé les ukros bombarder les régions russopho,nes .
    Dès lors face à ces serpents, VP a activé l’ opération spéciale qui taraude tant les veules européens et où les troupes de Z se font enfoncer .

    1. bonjour mon général
      Vous inversez les responsabilités, ce qui veut dire que vous pratiquez la désinformation. Nous vous rappelons les faits : Poutine a occupé en 2014 de grandes parties de l’Ukraine. Pendant de nombreuses années, personne ne l’a arrêté. En tant que nouveau président en 2019, Zelenski a signé avec Poutine un cessez-le-feu. Après cela, VP a rompu le cessez-le-feu, et pire attaqué l’Ukraine il y a trois ans en envahissant son territoire sous de faux prétextes.

      Il ne s’agissait pas d’une « opération spéciale », mais bien d’une guerre. Il est significatif du régime dictatorial de Poutine que personne en Russie ne pouvait critiquer, ni même nommer, cette guerre. Et les troupes de Zelenski sont « tellement enfoncées » que la guerre dure toujours aujourd’hui au prix de trop nombreux morts de part et d’autres.

  9. esprit critique

    – «Vous vous êtes mis sur votre 31 aujourd’hui?»: quand Donald Trump se moque de la tenue de Volodymyr Zelensky (lefigaro.fr 28 février 2025)

    La cravate et le costume ont été l’objet de la rubrique « La saloperie que nous n’achèterons pas » dans le numéro 99 de La Décroissance, publié en mai 2018.

  10. michel c , délateur gaucho du site

    Bien que ce soit beaucoup plus grave, vu les conséquences que ce méga grand n’importe quoi peut générer… c’est tout aussi hallucinant que les «réflexions» d’un de ses deux fans sur ce blog. Lire ses toutes dernières sur “Donald Trump, très occupé en février 2025” .

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